Le chemin d'Alma

Les rails s’arrêtaient là. A l'endroit même où la terre aride et le sol craquelé laissaient place à une étendue de sable chaud. La chaleur était étouffante. Pas un brin d’herbe, pas le moindre signe de vie. Vêtue d’un simple pantalon de toile et d’une veste ample, un foulard blanc sur la tête pour se protéger du soleil, Alma pinça les lèvres et ravala des larmes de frustration. Elle croyait s’être préparée à cette possibilité et pourtant, ça lui faisait quand même un choc. Du bout de sa bottine, elle renversa la valise qu’elle avait trainée tant bien que mal jusque-là. Elle pesait une tonne et était verrouillée à clé : impossible de savoir ce qu’il y avait à l’intérieur. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé. Alma avait tenté de casser la serrure de la valise avec à peu près tout et n’importe quoi puis, excédée, l’avait jeté du haut d’une falaise. Rien n’y avait fait.

La voyageuse lâcha un soupir et s’assit sur la valise, contente qu’elle puisse au moins lui servir de siège à défaut de bien vouloir lui révéler son contenu. Elle tâcha de ne pas se focaliser sur ses mollets et ses cuisses courbaturés. Si elle commençait à s’intéresser à tous les endroits endoloris de son corps, elle allait mourir de soif avant d’avoir terminé. Elle serra donc les dents et sorti la carte qu’elle gardait précieusement dans la poche intérieure de sa veste. Elle était froissée, jaunie par le soleil et le sable et menaçait, à force de l’avoir tant pliée et dépliée, de se déchirer en de nombreux endroits. Mais elle tenait bon, tout comme Alma.

« Bien… », marmonna la jeune fille entre ses dents.

Du bout des doigts, elle retraça le chemin qu’elle avait parcouru depuis la veille. Afin de se préserver, elle avait décidé de voyager au maximum pendant la nuit et de s’abriter à l’ombre aux heures les plus chaudes, ce qui était devenu de plus en plus difficile au fur et à mesure qu’elle avançait dans cet immense désert. La veille, c’était devenu impossible. Aucune grotte, aucune falaise, pas même un petit arbuste qui aurait pu lui offrir un peu d’ombre. Alors, elle avait dû se résoudre à continuer, marcher coûte que coûte, suivre les rails encore et encore. C’était épuisant et risqué, mais à ses yeux, c’était toujours moins dangereux que de rester immobile plusieurs heures sous le soleil ardent. De nouveau endroits étaient apparus sur la carte depuis la dernière fois qu’elle l’avait consultée. Ces derniers jours, Alma avait ainsi gravi la montagne de la Résistance, traversé le lac du Doute et contourné le gouffre de la Mélancolie pour finalement se retrouver ici, au beau milieu du désert de l’Apathie. Tout ce chemin parcouru et les rails s’arrêtaient là, comme ça, au beau milieu de sa route. Aucune indication, aucune explication, juste un petit panneau indiquant un passage à niveau.

« Ça n’a aucun sens… » répéta Alma pour la dixième fois.

Mais elle devait bien se rendre à l’évidence. Les rails de sa vie s’arrêtaient là. Alma replia la carte.

« Ça ne sert à rien », maugréa-t-elle tout haut en se relevant.

Elle retira son foulard, écarta les bras et leva les yeux vers le ciel. De petites taches brunes apparurent rapidement dans son champ de vision mais elle résista à l’envie de plisser les yeux.

« C’est bon, j’abandonne ! hurla-t-elle. Vous avez gagné ! »

Rien ne se passa. Alma ne savait pas trop à quoi elle s’attendait. Un petit éclair de mécontentement ? Une petite goutte de pluie pour l’encourager ? Une petite brise pour lui montrer la voie ? Non ? Rien ? Soit.

 

La voyageuse se laissa tomber mollement au sol et agita bras et jambes pour faire un ange de sable. Elle resta allongée-là, sur le sable chaud, à fixer le rouge de ses paupières. Déjà, le soleil commençait à lui cuire le visage mais elle n’avait plus la force de rien faire. Même respirer lui coûtait. Elle marchait depuis plus de quarante-huit heures sans repos, n’avait pas bu depuis qu’elle avait quitté le lac du Doute trois jours plus tôt et n’avait pas mangé depuis si longtemps qu’elle ne sentait même plus la faim. La seule chose qui l’avait fait tenir jusque-là, c’était la foi qu’elle avait en ces rails. Alma n’avait aucune idée de sa destination finale, mais ces rails devaient l’y mener. C’était comme ça que ça devait fonctionner. Après tout, tout le monde lui avait répété la même chose : « suis ta voie et tout ira bien ». Tu parles ! Alma leva le bras et fit un doigt d’honneur sans ambiguïté en direction du soleil rouge. Ils n’allaient pas apprécier mais elle s’en moquait bien. Au contraire, si cela lui permettait qu’on la sorte de ce calvaire-là, maintenant, tout de suite, elle était prête à accepter n’importe quel châtiment en retour. Mais non. Aucune réaction. Toujours pas d’éclair, de goutte de pluie ou de petite brise. Même pas une petite tempête de sable pour la rabrouer.

Alma était seule. Pour de vrai. Elle s’était refusée à le croire jusque-là mais elle devait bien se rendre à l’évidence. Ils étaient tous dans la même galère mais dans cette épreuve, personne ne pouvait l’aider. Elle ne pouvait compter que sur elle-même et sur cette maudite carte qui ne lui montrait que le chemin parcouru, jamais celui ne qui lui restait à parcourir. Alma la déplia une dernière fois, cette carte inutile qui ne faisait que lui rappeler toutes les épreuves qu’elle avait traversées sans jamais lui donner d’indications pour la suite. D’un coup sec, elle la déchira en une myriade de petits bouts de papiers jaunis qu’elle lança au-dessus de sa tête en une pluie de confettis. Elle tira la langue, essaya de les récolter comme si c’était des flocons de neige. Mais ce n’était que du papier, et le goût de carton ne fit qu’attiser encore un peu plus la soif qui lui brûlait la gorge. Elle toussa, tenta de calmer sa respiration en inspirant et expirant calmement. Mais l’air était trop dense, trop chargé en sable, et il la fit tousser encore plus. Péniblement, elle avala la dernière goutte de salive qui lui restait. Elle n’avait pas la force de continuer. C’était beaucoup trop d’effort pour atteindre un but aussi flou. Après tout, elle ne savait même pas vraiment où elle allait ! Et puisque les rails s’arrêtaient là, comment était-elle censée deviner quelle direction prendre pour continuer sa route ? Peut-être était-elle simplement censée s’arrêter ici, elle aussi.  Encore une journée, et elle mourrait sûrement de soif. Après tout, c’était une fin comme une autre.

« C’est long, une journée… »

Alma essaya d’ignorer la petite voix dans sa tête, roula en boule sur le côté.

« Et puis, qu’est-ce qu’il y a dans cette valise ? »

Elle rouvrit les yeux. A un mètre d’elle, la valise la narguait. Certes, elle ne se sentait plus la force de continuer sans véritable but, mais la curiosité de la voyageuse la gardait alerte. Elle avait beau se répéter qu’elle était prête à abandonner, elle avait tout de même envie de savoir. Ce qui se cachait dans cette valise, ce qui se trouvait à l’arrivée. Et puis, même si son moral en avait pris un coup, au fond d’elle-même, Alma n’était pas du genre passive. Si la mort devait la trouver, alors autant essayer de trouver une issue en l’attendant. Après tout, c’était ça le véritable but du jeu. Continuer malgré tout.

Péniblement, la jeune fille se releva et s’approcha de la maudite valise. Elle avait essayé de l’ouvrir pendant des jours et des jours par tous les moyens possibles et inimaginables, et elle était à court d’idées. Alma ne savait pas ce qui était le plus frustrant. De ne pas réussir à l’ouvrir ou de ne pas savoir ce qu’elle contenait. Peut-être que si elle l’avait su, l’envie de l’ouvrir aurait été moins forte. S’il y avait de l’eau à l’intérieur ou une ultime ration de nourriture, elle aurait su qu’elle devait concentrer tout ce qui lui restait d’énergie sur son ouverture. Mais le fait de ne pas savoir si ça en valait la peine, ça la rendait dingue. Elle était obsédée par le contenu de cette valise, par le vain espoir qu’elle pourrait l’aider tout en sachant pertinemment qu’il existait une grande possibilité qu’elle ne contienne rien d’intéressant. Voire même quelque chose de totalement stupide, comme une grosse pierre, un iguane empaillé ou pire, un petit mot à son intention, accroché à un kilo de plomb, la félicitant avec malice d’avoir dépensé tant d’énergie à ouvrir cette valise pour rien. C’était bien le genre de la maison, tiens. Alma lança un coup de pied rageur dans la valise. Ça n’aidait en rien, mais c’était bon pour les nerfs. Puis, elle se traina lentement vers les rails et se planta à l’endroit même où elles s’arrêtaient. Elle devait réfléchir pour de bon.

 

Il n’y avait pas réellement un nombre infini de possibilités, et pourtant c’était comme si. Elle ne pouvait pas revenir en arrière, littéralement. Le chemin parcouru disparaissait au fur et à mesure qu’elle avançait pour apparaitre sur la carte qu’elle avait déchirée. Elle ne pouvait donc qu’avancer, oui, mais dans quelle direction ? Elle n’avait aucun moyen de se repérer parmi les dunes et, de toute façon, cela ne lui aurait pas servi à grand-chose puisqu’elle ne savait pas où elle allait. Il n’y avait rien ici, à part elle, cette valise de Schrödinger, les rails et…le panneau. Alma plissa les yeux. C’était le premier panneau de passage à niveau qu’elle voyait depuis le début de son aventure. Pourquoi ? Quel était donc l’intérêt de signaler la présence de ces rails, qu’elle avait justement pris soin de suivre jusqu’ici ? Alma se pinça l’arête du nez et ferma les yeux. Elle devait réfléchir mieux que ça, ne pas se laisser distraire par ce qu’elle ne pouvait pas expliquer. Elle ramassa son foulard, qu’elle avait laissé tomber dans le sable un peu plus tôt, et le rattacha sur sa tête. Il ne valait pas un bon vieux chapeau, mais c’était toujours mieux que rien.  

« Réfléchis, réfléchis… »

Sans s’en rendre compte, Alma se mit à faire les cent pas autour du panneau, à s’en donner le tournis. Pour être tout à fait honnête avec elle-même, elle aurait pu partir dans n’importe quelle direction et s’en remettre au destin. Mais quelque chose en elle l’en empêchait. L’extrême confiance qui l’avait motivée jusque-là s’était envolé au moment-même où elle avait atteint le dernier rail. C’était facile de continuer et de ne pas se poser trop de questions sur sa destination tant que les rails lui servaient de guide. Maintenant qu’elles s’étaient arrêtées, Alma n’était plus sûre de rien. Partir à l’est, à l’ouest, continuer tout droit, nord-est, nord-ouest ?  Il y avait tant de possibilités ! Et si elle ne choisissait pas la bonne direction ? Une mauvaise décision pourrait être fatale et cette simple idée l’empêchait de faire le moindre choix. C’était une chose que d’accepter que la mort vienne à soi et une autre bien différente que de prendre une décision qui peut-être vous précipiterait droit dans ses bras. Pourtant, la voyageuse savait qu’elle devait se décider, et vite. Elle entendait au loin le tictac incessant d’une horloge invisible qui lui rappelait que son temps était compté. Combien de temps lui restait-il réellement ? Aucune idée. En fait, elle avait tout bonnement l’impression de ne pas avoir toutes les clés en main pour faire un choix éclairé.

« En parlant de clé… »

Alma reporta son attention sur la valise. Il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence, elle n’arriverait jamais à l’ouvrir. Et elle était bien trop lourde pour qu’elle puisse envisager de l’emmener avec elle. Alma pris donc ce qui lui sembla être sa première véritable décision depuis le début de l’aventure : elle laisserait la valise ici et elle n’y penserait plus. Alma lâcha un soupir de soulagement, elle se sentait libérée d’un poids. Maintenant, elle n’avait plus qu’à choisir sa route. Alma se planta dos au panneau, embrassa l’horizon du regard. Elle essaya de faire le vide dans son esprit. Que lui disait son instinct ?

Rien. Il ne lui disait rien. A vrai dire, elle n’était même pas sûre de pouvoir en reconnaitre les signes. 

« Un petit indice s’il vous plait ?» hurla-t-elle désespérément au désert.

Elle ne s’attendait à rien, elle avait compris qu’elle était seule. Et pourtant, quelque chose se produisit bel et bien : en l’espace d’une seconde, une petite bourrasque de vent s’éleva, fit tomber le panneau ferroviaire dans le sable, et disparut.

« Hum hum…C’était très clair, merci » murmura Alma, désabusée.

Lentement, un gloussement étouffé s’éleva de sa gorge sèche, se transforma en un rire franc. C’était peine perdue. Elle pouvait rester là pendant encore des jours à hésiter, elle ne serait pas plus avancée. Finalement, parmi la multitude de choix qui s’offraient à elle, il n’y en avait vraiment que deux possibles. Puisqu’elle ne pouvait pas revenir en arrière, il ne lui restait plus qu’à rester ici ou avancer, peu importe dans quelle direction. Et c’est ce qu’elle fit. Alma ferma les yeux et adressa une petite prière intérieure à qui voudrait bien l’entendre. Puis, elle fit un premier pas, un deuxième, un troisième. Sans se retourner, sans chercher à savoir si elle prenait la bonne direction, elle avança, un pas après l’autre, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus distinguer ni les rails, ni le panneau enfoui dans le sable, ni la valise dont elle ne saurait jamais ce qu’elle contenait.

 

Alma avança, encore et encore, sans s’arrêter, sans plus réfléchir. C’était bien trop tard pour cela. Elle avait décidé d’avancer, le reste ne dépendait plus d’elle. A chaque nouvelle intersection, elle continuait. Peu lui importait désormais de parvenir à destination. En réalité, elle commençait même à douter qu’il y en ait une et à craindre, s’il elle y parvenait finalement, d’être déçue. Alors, plutôt que de s’attarder sur ses doutes, sur la douleur et sur sa frustration, elle commença petit à petit à apprécier le paysage autour d’elle. Le désert se transforma en une mer de glace grâce à laquelle elle put étancher sa soif. Puis, elle traversa une ancienne cité taillée dans la pierre où elle put s’abriter et se reposer pendant deux jours entiers. Au-delà de la cité, elle trouva un immense jardin où elle mangea tellement de fruits qu’elle s’en retrouva malade. Au cours de sa marche, Alma traversa des dizaines d’autres endroits comme ceux-là, qu’elle découvrit à chaque fois avec émerveillement et dont elle en retira quelque chose d’important.

Et un jour, Alma s’arrêta de marcher. Elle était arrivée à destination. Devant elle se dressait le bout du monde. Un pas de plus et elle tomberait. Ce serait la fin de l’aventure. Elle hésita, juste une seconde.

Et elle avança une dernière fois.

[FIN]

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Belisade
Posté le 23/09/2020
Bonjour Patbingsu,
Infernale la situation vécue par l'héroïne, mais bien souvent transposable dans la vie : que faire, quelle direction choisir quand on est arrivé au bout d'une route toute tracée ? on tourne en rond sans savoir que faire et à un moment il faut prendre une décision sans que personne ne nous aide. La métaphore avec le désert et les rails est bien vue.
J'aime bien la fin, on ne s'y attend pas forcément. Partie comme elle était partie, je l'aurais bien vue tourner en rond dans le désert et revenir à son point de départ, désespérée !.
Patbingsu
Posté le 27/09/2020
Merci pour ton retour Belisade ! C'est exactement ce que j'ai essayé de transmettre, je suis contente que le message soit bien passé. La fin que tu proposes aurait été intéressante aussi, même si le message final aurait été plus pessimiste !
Fannie
Posté le 10/09/2020
Coucou Patbingsu,
La fin est terrible. Mais si ce récit est une métaphore de la vie, elle va de soi. Toute vie a une fin, quel que soit le chemin parcouru. La valise, je la vois aussi comme le poids du passé, comme tous les bagages négatifs qu’on peut transporter, que ce soient des traumatismes ou des contraintes inutiles qu’on s’impose, le manque de confiance, tout ce qui nous empêche d’avancer. Mais dans ce cas, ce serait sans doute plus clair si elle avait commencé le voyage avec la valise, et qu’au bout d’un moment, pour une raison que je te laisse imaginer, elle n’arrivait plus à la porter.
En tout cas, félicitations pour avoir repris l’écriture avec ce texte, toute cette histoire inventée à partir d’une simple image.
Coquilles et remarques :
— A l'endroit même où la terre aride [À]
— Elle pesait une tonne et était verrouillée à clé. [C’est à la fois étrange et redondant ; « verrouillée » ou « fermée à clé ».]
— Elle serra donc les dents et sorti la carte [sortit ; « sorti » est le participe passé masculin singulier]
— Elle était froissée, jaunie par le soleil et le sable et menaçait, à force de l’avoir tant pliée et dépliée, de se déchirer en de nombreux endroits. [Il y a une erreur de syntaxe : « elle » (la carte) est le sujet du verbe « menaçait », mais pas du verbe « l'avoir pliée ». D’autre part, il y a deux fois « et ». Je propose : « Froissée, jaunie par le soleil et le sable, elle menaçait, à force d’avoir été tant pliée et dépliée, de se déchirer en de nombreux endroits ».]
— Alors, elle avait dû se résoudre à continuer [Ici, la virgule après « Alors » est inutile.*]
— De nouveau endroits étaient apparus [nouveaux]
— « Ça n’a aucun sens… » répéta Alma pour la dixième fois. [Virgule avant « répéta ».]
— De petites taches brunes apparurent rapidement dans son champ de vision mais elle résista [Virgule avant « mais ».]
— Elle resta allongée-là, sur le sable chaud [Pas de trait d’union à « allongée là ».]
— le soleil commençait à lui cuire le visage mais elle n’avait plus la force [Virgule avant « mais ».]
— C’était comme ça devait fonctionner. [C’était comme cela (ou ça) que ça devait fonctionner.]
— qu’on la sorte de ce calvaire là maintenant tout de suite [Il faudrait ajouter des virgules : « qu’on la sorte de ce calvaire, là, maintenant, tout de suite ».]
— jamais celui ne qui lui restait à parcourir [celui qui ; « ne » est en trop]
— s’arrêter ici, elle aussi. Encore une journée, et elle mourrait [Espace surnuméraire avant « Encore ».]
— A un mètre d’elle, la valise la narguait. [À]
— Alma n’était pas du genre passive. [Bien que je ne trouve pas de règle grammaticale à ce sujet (probablement parce que c’est du langage parlé), j’accorderais l’adjectif à « genre » et pas à « Alma » : « du genre passif ». Autre solution : « Alma n’était pas de nature passive ».]
— Si la mort devait la trouver, alors autant essayer de trouver une issue en l’attendant. [Répétition de « trouver ». « Si la mort devait l’atteindre, la frapper, la prendre » ou « Si la mort devait venir », peut-être ?]
— qu’il existait une grande possibilité qu’elle ne contienne rien [« une grande probabilité » serait préférable]
— Voire même quelque chose de stupide [C’est un pléonasme : « voire » veut dire « et même ».]
— Puis, elle se traina lentement vers les rails et se planta à l’endroit même où elles s’arrêtaient. [La virgule après « Puis » est inutile / ils s’arrêtaient ; « rail » est masculin.]
— s’était envolé au moment-même où elle avait atteint [envolée / au moment même (sans trait d’union)]
— Maintenant qu’elles s’étaient arrêtées [qu’ils s’étaient arrêtés ; « rail » est masculin.]
— Elle entendait au loin le tictac [le tic-tac]
— pour qu’elle puisse envisager de l’emmener avec elle. [« Emmener avec soi » est considéré comme un pléonasme.]
— Alma pris donc ce qui lui sembla être [prit ; je pris, tu pris, elle prit]
— Alma lâcha un soupir de soulagement [« Elle » suffirait.]
— Maintenant, il n’avait plus qu’à choisir sa propre route [« il n’y avait plus qu’à » ou « elle n’avait plus qu’à »]
— A vrai dire, elle n’était même pas sûre [À]
— « Hum hum…C’était très clair, merci » murmura Alma, désabusée. [Espace avant « C’était », virgule avant « murmura ».]
— Puis, elle fit un premier pas, un deuxième, un troisième. / Puis, elle traversa une ancienne cité taillée dans la pierre [Dans ce cas de figure, la virgule après « Puis » est inutile.*]
— A chaque nouvelle intersection [À]
— et à craindre, s’il elle y parvenait finalement [si elle]
— et dont elle en retira quelque chose d’important [Après « dont », on ne doit pas mettre « en » : « et dont elle retira quelque chose ».]
* Certains, notamment sur Internet, évoquent une règle selon laquelle « alors » et « puis » devraient être suivis d’une virgule quand ils sont placés en début de phrase. Je n’ai pas trouvé de telle règle dans un ouvrage de grammaire ; au contraire, il y en a une qui dit que si le complément placé en début de phrase est court, la virgule n’est pas nécessaire. Elle n’est obligatoire que s’il y a une double virgule. Par exemple : « Puis, sans un bruit, il sortit de la maison » ou « Alors, malgré la fatigue, elle s’était mise en route ». Si elle nuit à la fluidité de la phrase, il vaut donc mieux l’omettre.
Patbingsu
Posté le 11/09/2020
Merci pour ton commentaire Fannie !
Je pense que tu as raison pour la valise, j'avais d'ailleurs écrit une première version où elle la trainait depuis le début. Je pense que j'aurais dû laisser ça comme tel, finalement.
Contente que la fin te paraisse cohérente en tout cas.
Merci pour ta lecture et pour toutes les coquilles que tu as relevées (beaucoup trop; je devrais arriver à me corriger moi-même comme je corrige mes élèves, mais y a encore du boulot...). Je vais corriger tout ça !
Elora
Posté le 03/09/2020
C'est une très belle fin.
Elle peut paraître sinistre, mais qui sait ce qu'Alma trouvera ?
Je pense que l'on pourrait développer plus l'histoire, notamment sur le monde de l'histoire, qui à l'air différent du notre.
Je trouve que la fin à été un peu brusque, car elle est dans le désert, ensuite dans une mer de glace, et elle trouve comme ça les cité...
J'aurai préféré qu'Alma soit plus présente, que l'on ai son ressentit.
Entre autre, l'histoire est intéressante, mais cette valise est étrange, car elle apparaît d'un coup, et son mystère n'est pas élucidé.
C'est quand même originale de la laisser dans le désert, sans avoir réussir à l'ouvrir, car ça change des histoires ou il y a une chose et l'on ne peut pas s'empêcher de trouver la solution.
Il y a aussi très peut de détail sur le passé d'Alma, bien qu'elle y fasse un peu attention.
Peut-être ne pense t-elle qu'au présent et au futur.
Mais sinon c'est une très bonne histoire !
Patbingsu
Posté le 04/09/2020
Merci pour ton retour Elora !
Je comprends ton ressenti sur le développement de l'histoire. Pour moi, la partie la plus importante était le fait qu'Alma réussisse à avancer par elle-même, sans être guidée par les rails et j'ai décidé de passer un peu vite sur la suite, mais en effet, c'est un peu abrupte.
En ce qui concerne la valise, le mystère est entièrement voulu. Elle représente tout ce qui empêche une personne d'avancer, les doutes, les peurs, la frustration qui apparaissent lorsque l'on se sent perdu dans sa vie (ce qui explique qu'elle apparaisse au moment où Alma se rend compte que les rails qui la guidaient s'arrêtent). En décidant de l'abandonner, Alma se défait donc de se qui la retenait en arrière. Mais du coup, si j'ai besoin de l'expliquer en commentaire, c'est que ce n'était pas très claire et j'aurais peut-être besoin d'apporter des éclaircissement dans le récit.
En ce qui concerne la fin, j'avais au départ écrit une fin alternative pour les lecteurs qui ne sont pas friands de fin ouverte, apportant justement une explication aux questions que tu te poses. Je ne l'ai pas posté car je n'en étais pas satisfaite mais je la posterais peut-être un peu plus tard après l'avoir retravaillée.
En tout cas, merci pour ton retour détaillé !
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