Très rapidement après leur arrivée sur le bouclier-monde, les derniers nés de Nunn ont créé une entreprise criminelle tentaculaire favorisée par leur démographie galopante. Cette nouvelle pègre, prénommée la ligue des ombres, s’est imposée partout par la force avec des pratiques extrêmes jusqu’alors inconnues. Cet état de fait s’explique par l’espérance de vie extrêmement courte des derniers nés de Nunn. Ils se surnomment les ombres parce qu’ils se considèrent eux-mêmes en sursis et qu’ils n’ont rien à perdre.
La ligue des ombres est très structurée et dirigée d’une main de fer par le grand coësre avec les autres rois des ombres, un pour chacune des quatre grandes cités du royaume elfe. Les rois des ombres nomment les « cagoux », c’est-à-dire leurs lieutenants assignés à gérer un domaine spécifique. Eux-mêmes sont assistés par les « demi-sel », anciens spécialistes du domaine parvenus à un âge avancé.
La prostitution rapporte le plus. Les souteneurs, appelés « majauds », encadre l’activité des « largues » ou catins.
Le vol et la cambriole viennent juste après. Dans ce domaine, les ombres débutent avec le statut de « périgot » puis peuvent devenir « millard » soit voleur à la tire, « tire-laine » soit coupe bourse, « filou » sorte d’escroc abusant de la crédulité des personnes. Les meilleurs atteignent les rangs de « crocheteurs » et « monte-en-l’air » qui effectuent les cambriolages avec effraction. En périphérie des voleurs on trouve les « fourgues » qui font office de receleurs, les « matigons » portent les messages et les « choufs » qui montent le guet. Les « zigues » sont des amis de la ligue des ombres qui apporte un soutien à ces membres qui en ont besoin.
La ligue des ombres possède également une véritable armée spécialisée dans le racket et l’assassinat. On distingue les « gros bras » qui maltraitent physiquement sans tuer, les « coupe-jarrets » assassins qui frappent par-derrière, les « chourineurs » qui tuent ou blessent au couteau en regardant leurs victimes dans les yeux. Les « venimeux » sont les adeptes du poison et les « escapouchons » constituent les assassins de premier ordre embauchés pour les opérations spéciales.
La ligue des ombres demeure une société secrète qui est restée hermétique à toutes nos tentatives d’infiltration. Nous n’avons pu obtenir l’organigramme de la ligue que par le recoupement d’informations glanées auprès des badauds. Il est vrai que l’apport du petit Ome a été conséquent. Au cours de son enfance dans les ghettos de Panamantra, la communauté des derniers nés de Nunn parlait à notre apprenti espion de la ligue des ombres sans aucune censure. Il nous manque cependant des informations essentielles. A priori, chaque grade de la ligue possède son signe de reconnaissance distinctif, mais malgré la multiplication des campagnes de tortures et sacrifices, mes agents ne sont pas parvenu pour l’instant à percer ce secret.
Les tentatives d’infiltrations de la ligue sont quasiment impossibles. Les ombres ont développé leur propre argot qui rend l’opération compliquée. Tout juste savons nous qu’ils désignent les elfes sous le terme de « pointus », en référence à nos oreilles.
L’organisation de la ligue des ombres
Rapport de Slymock au Grand Chambellan
Alors que la nuit tombait, Igor le boiteux et sa bande traînèrent Ome et Hector dans une bonne partie des faubourgs. Les malfrats prirent le soin de mettre des sacs sur la tête de leurs prisonniers afin qu’ils ne découvrissent pas le quartier général de la ligue des ombres. La troupe monta des escaliers, pénétra dans des souterrains. L’apprenti espion tenta de réaliser une carte mentale de son périple pour pouvoir restituer le trajet à Slymock. Les protestations du prince lui firent comprendre que la peur le gagnait. Craignant un faux pas de son ami, Ome cria à ses kidnappeurs :
« Nous sommes des matignons de Panamantra ! Nous avons un message à délivrer au roi de la ligue de Zulla ! »
« Tu vas pas tarder à le rencontrer ! En attendant, fermes-là et avances ! » répondit sèchement Igor le boiteux en lui donnant une taloche.
Heureusement que Ome se souvenait du rapport de Slymock sur la ligue des ombres ! Il avait pu improviser un mensonge crédible. De plus, le message sous-entendu était passé car le prince Hector avait cessé de geindre. Ils avancèrent encore une bonne vingtaine de minutes avant de pénétrer enfin dans un lieu chaud et bruyant. D’après ses estimations, Ome pensait qu’ils se trouvaient dans la zone Est des faubourgs. La ligue des ombres aurait établi son repère dans le quartier de la troisième caste, au nez et à la barbe des militaires ?
Soudain, on enleva les sacs. Les yeux des prisonniers papillonnèrent le temps de se réadapter à la lumière. La cache ressemblait à l’intérieur d’une grange avec un sol en tomettes. Un escalier menait à une mezzanine. Une véritable cour des miracles peuplait la grande salle. Ça parlait fort à tous les étages et ça rigolait dans tous les recoins. Un feu brûlait dans une monumentale cheminée auprès de laquelle rôtissait une douzaine de poulardes. Juste à côté, derrière un bar de bois brut, un borgne servait des pichets de vin qu’il tirait d’une montagne de tonneaux. Au fur et à mesure qu’Igor le boiteux avançait, suivi de sa bande, les ombres se taisaient, toisant les prisonniers. Dans l’escalier, la foule laissa la place au demi-sel. Une remarque acerbe fusa.
« Dit donc, le boiteux ! C’est pas souvent que t’es invité au paradis ! »
Igor fit volte-face et chercha le malandrin parmi l’assemblée de forbans. Pris d’un accès de rage, il fulmina.
« Tas de golems débiles ! Dans le temps, j’y montais tous les soirs au paradis ! J’étais le meilleur monte-en-l’air de la ligue ! Vous vous délectez de la déchéance des autres ! Vous ne valez pas mieux que des goules ! Quand je me suis cassé la jambe, j’ai accepté d’être rétrogradé ! Et j’ai toujours su rester à ma place ! Moi, j’ai toujours été fidèle au roi bleu, je lui ai toujours payé la dîme sans jamais rien lui cacher ! Est-ce que vous pouvez en dire autant ? » Igor apostropha alors les ombres qu’il soupçonnait être l’auteur de la perfide remarque. « Toi, le taureau, tu as toujours déclaré toutes les passes de tes filles ? Et toi José le funambule, tu n’as jamais escamoté quelques piécettes ? Quand on a le cul crotteux, je pense qu’on peut s’abstenir de ce genre de commentaires ! En attendant, j’ai des prisonniers à présenter à notre grand coësre ! »
Le boiteux se retourna dans un mouvement empli de dignité et reprit l’ascension de l’escalier suivi de Ome et Hector bousculés par la bande de périgots et de millards d’Igor. Ils arrivèrent devant une porte tape à l’œil débordant de sculptures peintes en couleurs criardes. L’encadrement doré à l’or fin rajoutait encore au sentiment d’ostentation qui se confirma une fois entré dans la pièce. De riches tapisseries ornaient les murs. Des coffres innombrables débordaient de pièces d’or et d’argenteries. Contrairement aux ombres qui se trouvaient en bas, ici, au paradis les membres de la ligue portaient des habits et non des guenilles. Cependant, les mines paraissaient tout aussi patibulaires. Ome décelait des cicatrices et des amputations sur la plupart des visages et des corps. Un monumental dernier né de Nunn bedonnant trônait sur une chaise d’apparat digne du roi Roll. Sa peau était aussi rouge et hâlée que celle d’Igor était jaune. Pourtant, une similarité de leur faciès frappa Ome, le même né épaté, les mêmes yeux bridés, les mêmes cheveux noirs et raides, la même tache brune sur la joue gauche. Leur lien de parenté semblait évident. Le boiteux, salua le colosse de la tête et commenta sa prise.
« Voici deux nouveaux venus dans nos faubourgs. Ils prétendent être des messagers venus de Panamantra. Mais j’ai des doutes, ils se battent trop bien pour des matignons ! »
La manière de saluer trop familière d’Igor le boiteux interloqua le perspicace Ome.
« Keski prouve que zêtes pas des espions ? » interrogea le roi rouge.
Le ton balourd employé par le géant traduisait ses limites intellectuelles. L’apprenti espion n’oubliait jamais le premier principe enseigné par Slymock. Se méfier de tout et de tout le monde. Il était impossible qu’un tel nigaud soit le grand coësre de la ligue des ombres ; pas avec le peu de déférence que lui montait Igor le boiteux, pas en étant si idiot ! Ce n’était qu’un écran de fumée destiné à dissimuler l’identité du vrai roi bleu aux non-initiés. Afin faire croire qu’il faisait partie de la ligue, Ome tenta sa chance.
« Nous voulons parler au roi rouge de Zulla, pas à un de ses cavaliers ! Nous venons de Panamantra pour lui parler d’un problème important ! Vital même ! »
Le doute gagna Ome lorsque le mastodonte siégeant sur le trône des brigands répliqua.
« Pourquoi v’nir jusqu’à Zulla ? Zêtes sur le territoire du roi blanc d’Panamantra ! C’est lui ki faut voir pas le roi rouge ! »
« C’est que l’entreprise est nouvelle, dans un secteur novateur et Quantor, le roi blanc de Panamantra s’interroge sur la suite à donner. Personnellement, nous nous opposons à ce que nous considérons comme un crime contre notre race ! Nous sollicitons l’arbitrage et la protection du grand coësre élu parmi les quatre rois de la ligue ! » Ome se tourna vers l’assistance et lança à la cantonade : « Roi rouge, je sais que vous cachez votre identité derrière votre garde du corps ! »
Ome risquait sa vie sur un coup de bluff. S’il s’était trompé, il était mort. Ils étaient morts ! Le prince Hector à ses côtés n’en menait guère plus large. Un personnage élancé à l’allure distinguée sortit du rang. Son air hautin et son œil vif n’était pas sans rappelé le grand chambellan Ugmar. Sa peau rouge et ses cheveux noir corbeau le rapprochait plus de l’énormité qui siégeait sur son trône. La foule s’écarta avec déférence devant le grand coësre de la ligue des ombres.
« Pourquoi ne seriez-vous pas des espions à la solde des pointus ? La ligue vient de nommer Quantor roi blanc de Panamantra pour organiser notre réseau là-bas. Et deux vulgaires petits matignons s’élèvent déjà contre son autorité ! »
« Nous ne faisons que vous prévenir d’un danger potentiel que Quantor refuse de voir pour l’instant ! Le nouveau roi blanc refuse même de nous recevoir en audience, justement car nous sommes de simples matignons ! »
« Parle ! Barabas, le roi rouge, lui t’écoute ! Mais ne me mens pas ! Sinon... »
Le roi rouge n’eut pas besoin de finir sa phrase pour que les deux prisonniers comprissent. Le mouvement de son pouce sur sa gorge, mimant un égorgement, se suffisait à lui-même. Ome avait réussi son premier coup de bluff. A présent, il devait fournir un mensonge crédible. Heureusement, grâce aux enseignements de Slymock, il savait à présent façonner des scénarios cohérents sans en dévoiler trop. De plus, il avait mis à profit le trajet jusqu’à la cache pour réfléchir à une couverture plausible. Il misait tout sur l’histoire de sa famille et celle de ses ennemis jurés, les parents d’Alceste, son camarade de classe à Panamantra. Pourvu qu’il ne se soit pas trompé. La perle du Nord se situait loin de la capitale, jouer sur le manque d’informations s’avérait donc possible. L’apprenti espion commença son explication.
« Roger le Boucher développe une entreprise novatrice en revendant les pièces de boucherie avariées aux proscrits ! Le filon est juteux, il rapporte bien, mais il sème la mort dans les rangs des derniers nés. Quantor semble privilégier ces profits potentiels aux vies de ses semblables. Pourtant, depuis la naissance, la ligue des ombres est la seule organisation qui ait jamais pris soin de moi ! La ligue ne vole pas les proscrits mais les riches, pas comme ces maudits prêtres de Batum-Khal ! La ligue des ombres tuent pour de bonnes raisons, contrairement aux milices du roi Roll qui frappent des innocents au hasard ! Si Barabas, le roi rouge de Zulla a un honneur, si le grand coësre de la ligue des ombres respecte les derniers nés de Nunn, il ne peut pas laisser ce trafic continué ! »
La mâchoire crispée, Ome avait planté son regard dans celui du seigneur des brigands. L’apprenti espion profitait de son improbable face à face pour aborder un sujet qui le révoltait. Slymock lui avait enseigné que pour bien mentir, il fallait faire montre de conviction. Le roi rouge ne détourna pas les yeux. Au contraire il semblait sonder l’esprit du petit « matigon » rebelle. Le temps se trouvait comme suspendu dans l’attente du verdict. Parler de ce scandale qui avait tué son père, en plus de lui tenir à cœur, permettait à Ome d’éviter le faux pas. Barabas ne douta pas de sa crédibilité. Il entra au contraire dans une colère noire et commença à tempêter.
« Je n’ai jamais entendu parler de cette affaire ! Foi de Barabas, ce satané Quantor me rendra des comptes ! Je ne l’ai pas nommé roi blanc de Panamantra pour empoisonner nos semblables ! Si Quantor a bafoué le code d’honneur de la ligue, il en répondra devant l’assemblée des ombres ! Galibert, dépêche immédiatement nos meilleurs affidés sur l’affaire ! »
Un personnage discret, quasiment anonyme hocha la tête et quitta la pièce. Sans doute ce Galibert, pendant de Slymock pour le roi rouge. L’élancé chef tout puissant de la ligue des ombres dégagea sans ménagement le colosse de son trône pour récupérer sa place. Son pourpoint de velours rouge s’accordait parfaitement avec la tapisserie de son fauteuil rayé de noir et d’or. Sa cour des miracles se disposa naturellement en arc de cercle autour de lui tandis que quatre minaudes venaient s’installer à ses côtés. Ome, Hector et Igor le Boiteux, flanqués de sa bande de tire-laine se trouvaient au centre du cercle et de toutes les attentions. Barabas tapota l’accoudoir à tête de lion de son siège. Toute l’assemblé, farandole de visages bardés de cicatrices, marqués par l’épreuve du temps, attendait sa prochaine déclaration. Le grand coësre toussa dans sa main puis parla de sa voix forte et transpirant le charisme.
« Vous avez du cran mes petits matignons ! J’aime ça ! Venir demander audience à Barabas le roi rouge de votre propre initiative ! Vous êtes soit courageux, soit inconscients ! Un peu des deux peut-être ? »
La salle s’esclaffa à ce bon mot. Celui qui devait être Galibert revint à ce moment-là et chuchota à l’oreille du grand coësre. La machine pour arrêter le trafic de viandes avariées était peut-être enclenchée. Le père de Ome serait vengé ! Barabas reprit la parole.
« Par contre, je ne sais pas quoi penser. Vous prouvez que vous avez du courage et de l’initiative, mais pour le respect du code d’honneur de la ligue, vous repasserez ! Certes la ligue des ombres s’échine à respecter, voir les derniers de Nunn. Mais obéir aux ordres de ses supérieurs est une des valeurs cardinales de notre organisation ! La ligue ne tolère pas les francs-tireurs ! Vous méritez une sanction exemplaire ! »
« Sauf votre respect, grand coësre, nous vous avons menti ! »
Un murmure de stupeur parcourut l’assistance. Avec l’à-propos qui le caractérisait, Ome tentait de s’extirper de cette panade par une pirouette.
« Tiens donc ! Vous m’avez menti ! Cet odieux trafic de viande avariée n’existe pas ? Je vous ai prévenu de ce qui arriverait si vous me mentiez ! »
Barabas accompagna à nouveau sa menace du mime d’un égorgement.
« Non, Barabas, roi rouge de Zulla et grand coësre de la ligue des ombres ! Nous n’avons pas menti sur le trafic... » Ome eut un léger moment d’hésitation. Devait-il vraiment tenter ce chemin ? De toute manière c’était trop tard, il poursuivit donc. « Par contre, nous ne faisons pas partie de la ligue des ombres. Nous venons bien de Panamantra, mais nous ne sommes pas des matignons. Vous ne nous auriez jamais octroyé audience si nous n’avions pas menti sur notre identité. Nos parents sont morts empoisonnés à cause de ce maudit trafic de viandes avariées ! Nous n’avons plus rien. Voilà pourquoi nous sommes venus demander justice et protection après du grand coësre ! Notre père était un zigue, il nous a toujours dit que la ligue protégeait la veuve et l’orphelin. Voilà pourquoi nous avons menti. Voilà pourquoi nous somme ici. »
« Foi de Barabas, la ligue des ombres n’a jamais abandonné un orphelin dans le besoin ! Cependant, vous commencez à être âgés. Il vous faudra mériter votre croûte. »
Galibert poursuivit en précisant. « Heureusement que le roi rouge sait se montrer magnanime. Vous vous êtes présentés comme matignons, matignons vous serez ! Réussissez le rite de passage et vous intégrerez la ligue des ombres, échouez et vous repartirez comme vous êtes arrivés. »
Igor esquissa un rictus de mécontentement, manifestement contrarié par le cagoux, l’adjoint de Barabbas. Le grand coësre reprit la parole pour annoncer le début des festivités, tapant dans les mains pour accélérer le mouvement.
« En attendant peut-être le gîte, je vous offre déjà le couvert pour ce soir. Jeunes gens, vous aurez l’honneur de dîner à la table de Barabas, roi rouge de Zulla et grand coësre de la ligue des ombres ! Profitez de cet honneur ! Ce privilège rare n’arrivera peut-être plus jamais. Demandez à Igor, un jour au pinacle, le lendemain à la basse-cour. Fanchone, prépare le buffet ! »
J'aime bien les chapitres dans les bas-fonds et celui-ci était très sympa. Il a vraiment du cran ce petit Olme (comme tu l'appelles dans le texte en italique du début 🙂). Je trouve qu'il est même trop sur de lui : il a 13 ans là non ? T'imagine un p'tit gars qui a pas encore mué tenir tête au mafieux du coin ? Moi je me chierais dessus !. À mon avis, tu peux encore jouer sur les descriptions pour amener plus de suspense et mieux marquer sa peur, surtout au début ou il ne sait pas ce qui se passe. Il pourrait prendre confiance petit à petit.
Pendant la discussion, le méchant, pourrait avoir plus de doutes, le mettre plus en difficulté, avoir des réparties plus cinglantes. Je trouve que le roi les accepte bien vite dans l'organisation. Petit bémol aussi sur Hector qui est là sans être là. Il n'intervient pas du tout, comme s'il n'était pas là.
J'aime bien le revirement de l'histoire, le fait qu'Ome aura ses ouvertures au palais mais aussi dans les bas-fonds, ce qui augure la création d'un bon futur d'espion.
Niveau style, je dirais attention aux références à notre monde, comme aux minutes ou à Paris avec la cour des miracles (enfin, ça m'évoque Paris, ses mendiants et ses voyous, mais à vérifier !). Sinon des petites fautes d'inattention, rien de fou.
Mes notes de lecture :
"Il est vrai que l’apport du petit Ome a été conséquent"
> Dans une chronique, si Ome devient quelqu'un par la suite, on ne le nommerait pas ainsi mais par son titre (s'il en a un)
"Les ombres ont développé leur propre argot qui rend l’opération compliquée. Tout juste savons nous qu’ils désignent les elfes sous"
> "Ils" ne refert à rien > "elles" plutôt ? Pour les ombres ?
"fermes-là et avances "
> Sans -s à l'impératif
"bonne vingtaine de minutes"
> Est-ce que les minutes existent dans ton monde ?
"cour des miracles"
> Ça se refert à Paris ça non ?
"Dit donc"
> Dis-donc !
"Afin faire croire qu’il faisait partie"
> Afin de
"n’était pas sans rappelé le"
> -er
"plus, il avait mis à profit le trajet jusqu’à la cache pour réfléchir à une couverture plausible."
> Lors du trajet, on ne le voit pas faire ça pourtant, tu pourrais ajouter une petite phrase du genre il réfléchit à toute allure
"Vous prouvez que vous avez du courage et de l’initiative, mais pour le respect du code d’honneur de la ligue, vous repasserez ! Certes la ligue des ombres "
> Je trouve qu'il parle vraiment soutenu pour un malfrat
"Certes la ligue des ombres s’échine à respecter, voir les derniers de Nunn"
> La fin de la phrase a un soucis
Au plaisir de lire la suite, je me demande ce que tu nous réserves avec Ome et Hector. En tout cas, avec leurs aventures dans les bas-quartiers, il y a de quoi sceller une bonne amitié.
Avec le recul, je me rends compte de la transparence de Hector. Je l'ai mis dans mes notes. J'avais un beau personnage à développer et je l'ai négligé parce que je cherchais à soigner l'arc narratif de Ome. Je compte développer la mission du prince Hector. Il est là pour développer un réseau d'alliances à Zulla. Je suis d'accord sur le fait que dans certains chapitres, Hector fait potiche. Cela ne sera plus le cas après la réécriture des dialogues!
> Chaque chose en son temps. J'ai aussi procédé de même lors des corrections. J'avais des persos qui étaient passés à la trappe, Meghi notamment est celui qui m'a posé le plus de soucis. Je crois que même George Martin procédé ainsi : il recorrige chaque axe de chaque perso l'un après l'autre et ne rechecke qu'à la fin que tous les axes s'entremêlent comme il faut. Donc rien d'affolant 🙂
Tu en es où dans les corrections ? J'ai l'impression que tu es en train de cogiter sec !
Et là, juste après t'avoir répondu, je poste mon dernier chapitre sur Plume d'Argent!
La question pour moi à présent c'est, dois-je publier mes chapitres intermédiaires dans la même histoire ou alors attendre un réécriture très aboutie? (J'opte plutôt pour la seconde solution?)
Dis-toi aussi que même ta version la plus aboutie comportera encore des fautes et des phrases louches. Quand tu ne verras plus rien à corriger niveau fond, c'est à elles qu'il faudra s'attaquer (ça m'a pris un an et demi pour le Darrain de lisser le style. J'ai au moins imprimer l'entierté du roman un dizaine de fois --> Une dizaine de rames de feuilles ! pour réussir à repérer le max de fautes, checker le show don't tell, mais aussi jouer sur le suspense, couper des passages, tout resserrer, donc au moins une dizaine de corrections/réécritures juste sur papier ! Je ne te parle pas de celles sur ordi !). D'où le fait que dans les maisons d'éditions, il y ait les corrections éditoriales suivies de deux corrections de correcteurs pros pour tout lisser. Là on n'est pas éditeurs ni correcteurs pros. Donc viendra un moment ou tu croiras que ton récit est absolument nickel. Tu le posteras et puis bam, tu verras que des gens trouveront des fautes haha ! Enfin, je parle de ma propre expérience, tu verras bien. C'est comme ça que je me retrouve à entamer la 6e année de correction du Darrain. Et tu vois, il y a toujours des trucs et des machins à modifier par ci par là. Mais bon, je suis quelque peu perfectionniste et l'avis de mes lecteurs comptent pour moi ! Tout dépend jusqu'où tu voudras aller. Et puis, il faut que l'écriture reste un plaisir. C'est d'ailleurs ce point-là qui est le plus important ! L'écriture est un marathon, pas un sprint. Il faut se ménager et ne pas s'épuiser (comme pour la randonnée).
Je suis d'accord avec toi, savoir accepter les critiques est primordial, sinon, autant ne rien poster. J'ai publier mon premier jet car cela me motivait pour aller au bout du processus. Pour la réécriture, je pense comme toi qu'il y a toujours à reprendre, réécrire ou réinventer. La question serait plutôt, quand doit-on estimer notre production aboutie? Et là, ça dépend du degré de perfectionnisme de chacun. Je sais que je ne mettrais pas six ans comme toi! J'ai d'autres projets et d'autres envies. Je me donne encore deux ans. Au-delà, la réécriture durerait plus longtemps que la phase de création alors que c'est pour celle-ci que j'écris.
PS: Je m'attacherais à être plus concis sur mes prochaines histoires. Là, je vais dépasser les 1200 pages! C'est trop pour un premier roman. On est plus sur un début de saga ou un roman-feuilleton.