César est petit, et comme beaucoup de petits, il aime bien jouer à la bagarre. Ça ne plaît pas à maman et papa. Ni à la maîtresse d’ailleurs.
On lui dit tout le temps “Non ! On ne tape pas !” ou “César ! Ne pousse pas les autres ! ”. Quelle frustration !
Ca ne plait pas trop aux autres enfants non plus et un jour PAF ! Un garçon plus grand le pousse aussi et le fait tomber.
– Maîtresse ! Au secours ! crie Lila. César il a un GROS bobo !
César se relève en pleurant. Oh là là. Il a très mal, il ne se sent pas bien du tout et il a les mains qui tremblent.
Ça lui fait très très peur, tout ça.
Il voudrait bien se cacher dans les bras de papa.
La maîtresse arrive en courant.
– J’ai mal !
– Oh là là, c’est un GROS bobo ça ! Viens vite César, on va nettoyer et appeler tes parents.
La maîtresse prend César dans ses bras et l’emmène dans le bureau de la directrice.
On lui met quelque chose de froid sur le front, et le pansement le plus GROS qu’il ait jamais vu.
– J’ai mal !
– Ta maman va venir te chercher César, dit la directrice. En attendant tu peux rester ici avec moi, et manger ce morceau de chocolat.
César renifle. Elle en met du temps, Maman !
Ah enfin ! La voilà qui arrive dans le couloir toute essoufflée.
– Maman !
– Oh là là, c’est vraiment un GROS bobo mon pauvre bébé ! dit maman en le serrant dans ses bras. Viens on va aller voir les gentilles dames de la pharmacie voir si tu as besoin d’aller à l’hôpital.
César opine. Il n’a pas compris ce que c’était que l’hôpital, mais maman est là et il se sent déjà beaucoup mieux.
– Tu veux les bras ? demande maman.
– Non ça va, dit César le menton haut.
Maman pousse la porte de la pharmacie et la gentille dame aux lunettes rouges le fait asseoir sur une chaise.
– Oh là là, c’est un très GROS bobo ça César ! dit la dame en soulevant ses cheveux. Tu vas devoir aller à l’hôpital.
– Heureusement, dit maman, l’hôpital n’est pas loin. Et en sortant, quand tu seras soigné, on ira manger des pancakes.
– D’accord, dit César, incertain.
César laisse maman le porter dans ses bras et serre doudou contre sa joue. Il se sent fatigué, et tout le monde parle de l'hôpital, mais personne ne lui a expliqué ce que c’était.
– On y est ! dit maman avec un sourire. Tu peux t’asseoir ici.
Mais César n'a pas envie de rester seul sur une chaise. C’est grand ici, c’est bruyant. Il y a un bébé qui pleure dans une poussette et plein d’adultes qui courent dans tous les sens. Il serre très fort la main de maman.
– Tiens César, l’hôpital te donne un bracelet de super-héros !
– César ! appelle une dame en blouse blanche.
– C’est notre tour ! dit maman.
César suit maman dans une petite salle avec un drôle de siège-lit et s'assoit dessus.
Oh ! Il monte ! Comme un ascenseur !
– Je vais regarder ton bobo César, dit la docteure. Tu as mal ?
– Non ça va.
– Oh là là, en voilà un vrai GROS bobo ! Mais qu’est-ce qu’il t’es arrivé ?
– On m’a poussé. dit César. Moi je voulais juste jouer à la bagarre.
– A trop jouer à la bagarre, on finit à l’hôpital ! On va te faire des points de suture, et ensuite on te mettra un pansement. Est-ce que doudou aussi a besoin d’un pansement ?
– Oui, dit César, doudou aussi il a mal sur la tête.
César s’allonge sur le siège-lit et respire dans le masque qui sent la fraise.
Il ne voit pas ce que fait la docteure sur sa tête.
C’est bizarre, c’est inquiétant. Heureusement, il tient la main de maman.
– Et voilà ! Terminé ! dit la docteure.
– Je ne me sens pas bien, dit maman qui est toute blanche.
– Tenez madame, prenez du sucre, dit la docteure en donnant quelque chose à manger à maman.
Grâce au sucre, Maman retrouve des couleurs, ouf !
César est rassuré. S’il avait su qu’en jouant à la bagarre il allait avoir un GROS bobo comme ça, il se serait abstenu !
– Tu vois César, dit la docteure en l’aidant à descendre du lit, on a soigné ta maman aussi ! A l'hôpital, on soigne tout le monde !
– Oui ! Et il vaut mieux jouer au docteur qu’à la bagarre !