L’organisation politique de la bannière de Cess-Khal, le dieu du temps et des saisons se divise entre deux institutions.
Le Ard-ri-Erenn ou Roi suprême possède le pouvoir exécutif et militaire. Il est élu par les fianna. Un fian (singulier de fianna) ou guerrier-chasseur constitue le soldat satyre d’élite.
Le Lugnasad est l’assemblée des druides des trente-cinq tribus. Il possède le pouvoir religieux et judiciaire. Ce corps institutionnel assure la régence du pouvoir éxécutif et militaire en cas d’absence de roi suprême reconnu.
« L’organisation politique des satyres »
extrait du Traité sur les sociétés du bouclier-monde du maître architecte Vinci
« Le meurtre d’Iphigénie ne peut pas rester impuni ! Diodore ! J’ai besoin de toute ta collaboration ! La confrérie élémentaire doit mettre toutes les chances de son côté pour triompher des elfes, et de tous les autres pour imposer la paix ! »
Epiphone sonda au plus profond des yeux de son ami pour évaluer son degré d’implication. Le feu qui brûlait dans le regard de Diodore ne laissait aucune place au doute, comme elle, il désirait ardemment se venger.
La princesse l’interrogea dans un premier temps sur les sept présents des Sept. Il lui expliqua que les satyres possédaient encore trois objets, la dague de Télésphore, la cotte de maille impénétrable et un sablier dont ils ignoraient le fonctionnement. Le Lugnasad conservait en lieux sûrs ces puissants artefacts et attendait l’avènement d’un nouveau Ard ri Érenn. Seul ce roi suprême de la forêt était en capacité de guider les armées de la bannière Cess-Khal, le dieu du temps, des saisons et de l’agriculture parce qu’il tenait sa légitimité de fianna, les guerriers chasseurs.
« Diodore ! Introduis-nous au Lugnasad, Hector et moi ! Il doit devenir le nouveau Ard ri Érenn ! Pour nous guider vers la victoire ! »
« Bin sûle plincesse Epiphone ! J’olganise tout de suite une léunion du Lugnasad dans le clomlech de notle conflelie ! »
Après avoir assuré ses obligations diplomatiques, Epiphone rejoint comme convenu le cromlech élémentaire en compagnie d’Hector, Bivot, Flamèche et Persuic. Les vieux druides assis en tailleur formaient un cercle vivant dans le cercle de pierres. Ils récitaient des formules incantatoires en mémoire d’Iphigénie, une amie reconnue du peuple satyre. La princesse s’exaspéra en constatant la résilience maladive des prêtres de Cess-Khal.
« Nobles représentants du Lugnasad ! L’heure n’était plus au deuil mais à la vengeance ! Les peuples élémentaires doivent cesser de subir les évènements ! Ce n’est pas avec une bannière diriger par un Lugnasad craintif et mesuré que les choses évolueront. Il faut arrêter de se comporter en victime pour ne plus en être une ! Les satyres ont besoins d’un nouveau Ard-ri-Érenn capable de le mener à la victoire comme le grand Télésphore ! »
« Noble princesse Epiphone ! Vous comptez lancer les satyres sur le chemin de la guerre sans sacrifier votre peuple ! Par la sève ! Il est ainsi aisé de mener bataille ! » s’opposa sèchement Astor, le doyen du Lugnasad. « En tant que princesse électrice vous ne décidez rien à part voter ! C’est avec le Grand Timonier des peuples de la mer que nous devrions parler ! »
« Sachez que je viens d’être élue nouvelle Grande Timonière des peuples de la mer ! Pour l’instant, je ne peux pas engager mon peuple dans la bataille parce que nous respectons la trêve séculaire ! Cependant, le moment venu, les dryades seront prêtes à faire la guerre ! Ce que je vous propose, c’est une alliance ! Et en gage de bonne foi, je veux engager mon fils à vos côtés ! Le prince Hector est l’héritier du regretté grand druide Nicéphore ! » Sentant que son argument ne pesait pas suffisamment, Epiphone recommença à aiguillonner les druides. « L’Orcania kidnappe, séquestre ou réduit en esclavage ! Les orcs ont tué le grand Nicéphore et tant d’autres ! Les elfes ont assassiné Iphigénie et massacré vos soldats satyres, sur votre terre sacrée du Connacht ! Allez-vous encore longtemps laisser ces crimes impunis ! »
« Par la sève ! Pourquoi cette volonté de mener la guerre ? Je croyais les dryades pacifistes, comme tous les élémentaires ! »
« Comme tout le monde j’aspire à la paix ! Mais je suis arrivée à la conclusion que pour l’obtenir de manière durable, il nous faut mener et gagner la guerre ! L’incursion elfe dans vos forêts constitue un acte de guerre manifeste ! Il mérite d’être puni ! Ne nous unirions-nous pas si l’Orcania avait opéré un tel outrage ?! Je ne suis pas la seule à penser ainsi ! »
Les membres de la confrérie des élémentaires apportèrent leur appui indéfectible pour afficher leur union auprès du Lugnasad.
« Hi ! Hi ! Hi ! Moi, le maître négociant Bivot, représentant des gnomes de la vallée de la Pyrbe, je me range à l’avis de l’éclairée princesse Epiphone ! Plusieurs de mes semblables et des membres de nos peuples alliés désirent agir ! Maintenant ! Hi ! Hi ! Hi ! »
« Pareil moi penser ! Plein fées et sphinx guerre vouloir ! »
« Hi ! Hi ! Hi ! Mais les fées comme les gnomes manquent souffrent d’un manque de commandement militaire ! Hi ! Hi ! Hi ! Nous avons besoin d’un grand chef militaire ! Le Ard-ri-Érenn pourrait être celui-là ! »
« Depuis sa naissance, je prépare mon fils, le prince Hector, ici présent à la charge de Ard-ri-Érenn ! Il revient de l’empire elfe où, grâce à ma politique diplomatique il a suivi leur enseignement militaire ! Il connaît tous leurs secrets ! »
« Je connais le plince Hectol depuis sa naissance ! C’est le digne hélitier de Nicéphole ! Il faut le plésenter aux fiannas ! Ils le choisilont comme loi suplême ! Nous paltilons en guelle avec un vlai chef ! El je menlais un bataillon de fées et de gnomes ! »
« Par la Sève ! Nommez un Ard-ri-Érenn ! Partir en guerre contre les elfes et les orcs ! Vous délirez ! Ils nous massacreraient ! Nous ne sommes que les faibles enfants de Nunn, la quatrième roue du carrosse ! La victoire finale est promise aux elfes, aux orcs ou aux nains ! »
Suite à cette nouvelle ruade d’Astor, Epiphone se plaça au centre du cercle, face à son opposant. Elle se concentra en tendant la main et celui-ci commença à étouffer. Enfin c’était l’impression qu’il donnait. La princesse commandait à l’eau se trouvant dans le corps du satyre. Elle extirpait le vital liquide goutte après goutte, le laissant dans une déshydratation avancée. Le druide se débattait, luttant pour sa survie. Il avançait vers la vierge vengeresse de la déesse. Il tomba à plat ventre à deux pas de la menaçante dryade. Par pitié mais également calcul politique, elle réincorpora l’eau dans le corps du vieux druide. Devant l’assistance choquée, il se remit à genoux.
« Me jugez-vous si faible que cela, noble druide Ashor ! Je suis en train d’armer mes semblables ! En plus des shardanes, ma regrettée Iphigénie a créé une nouvelle catégorie de soldats dryades, les marlins ! Imaginez des milliers de soldats avec des pouvoirs élémentaires comme les miens ! Pensez-vous vraiment que nous serions trop faibles, noble druide Ashor ! Je sais que mon peuple prendra le chemin de la guerre et du sang pour obtenir la paix ! En plus de gnomes et des fées, nous disposons d’une alliance avec les nains de la puissante famille des Marteaux d’Airain ! Je peux armer les quatre bannières élémentaires comme jamais elles ne l’ont été ! Tout ce que je vous demande, honorables membres du Lugnasad, c’est que les fianna, vos guerriers-chasseurs se rallient à nos guerriers-pasteurs ! »
Face à cette démonstration de puissance dénuée de toute empathie, le Lugnasad dans son entièreté demeurait silencieux. La princesse l’avait-elle terrifié ? Ou bien les druides attendaient-ils une réponse de leur représentant ? Ashor se releva péniblement, effaré de la violence qu’il avait subit.
« Par la Sève ! Meurtrière ! Je vous ferais condamner pour votre agression ! »
« Ouvrez les yeux Ashor ! Je n’ai fait qu’effleurer l’étendue de mes pouvoirs pour vous prouver que les dryades ne sont pas faibles ! J’aurais pu vous tuer si j’avais voulu ! Nous aurions tous pu vous tuer !
A ce moment précis, des shardanes guidées par la commodore Antigone sortirent de l’ombre et se placèrent entre les menhirs, interdisant toute sortie. Epiphone affichait sa toute puissance devant le Lugnasad.
« Peut-être briguiez-vous le titre de roi suprême des satyres pour vous-même, Ashor ! »
La grande timonière marqua une pause volontaire pour donner encore plus de poids à son insidieuse attaque et sa menace à peine voilée. Devant le silence qui s’installa, elle sut qu’elle avait touché juste.
« Mon fils constitue un candidat idéal pour mener nos bannières unies dans les guerres lemniscates ! Par son auguste ascendance satyre, il possède des pouvoirs pyrokinésiques en plus de ses pouvoirs hydrokinésiques ! Montre-leur Hector ! »
Le prince saisit une torche et commença à jouer avec la flamme. Il envoya une boule de feu haut dans le ciel puis la fit grandir. Il forma tour à tour le symbole des quatre bannières, le triangle, le carré, la croix et le cercle avant de déclarer. « Jusqu’à présent, nous n’étions que quatre peuples aux intérêts divergents ! Si je deviens Ard-ri-Érenn, nous ne ferons plus qu’un ! » Hector constitua un dessin conjuguant les symboles, un carré dans un rond dont les lignes reliant les sommets opposés formaient à la foi une croix et quatre triangles.
Devant la stupéfaction des druides, Epiphone ne doutait plus qu’ils le présenteraient et le soutiendraient devant les fiannas. A présent, les membres du Lugnasad l’admiraient ou la redoutaient, mais plus jamais ils ne s’opposeraient. L’Histoire était en marche ! Demain, Hector obtiendrait le commandement suprême. Et bientôt ils vengeraient Iphigénie et Nicéphore ! Bientôt !
Je me demande si tu ne gagnerais pas à détailler un peu plus ce chapitre, les lieux, les gens. Il est possible de leur donner davantage de consistance.
J'aime bien ces chapitres de fin, qui confirme mon impression initiale de réduire le début pour arriver à l'intrigue (et surtout développer les relations entre les peuples) plus rapidement.
Il y a pas mal de chapitres qui ont aussi changé de place.
Je reviens très vite lire et commenter. Ton roman est mon top 1 sur ma pile à lire sur Plume d'Argent et j'ai très envie de connaître la suite.
Et je suis très heureux que tu poursuives quand même la lecture de mon premier jet! Pour l'avoir relu et retravaillé, le truc est de qualité variable voir à la limite du lisible par moment. L'orthographe, les répétitions, le manque de rythme et de cohérence. Et surtout, la qualité des dialogues!
Donc vraiment, merci! Je pense que c'est ta lecture et ton accompagnement qui me font continuer la démarche pour envisager à terme une publication. J'ai une fan! Donc tout ça vaut déjà le coup!
Et j'attends avec impatience la publication du darrain. Je pense que je le ferai acheter à la bibliothèque où je suis bénévole. La question que je me pose, c'est dans quelle catégorie le ranger romans ados ou adultes? Il sortirait plus en ados je pense. On a plus de lecteurs de fantasy chez les jeunes.
Oui c'est ce que je te disais : par endroits, le style est à revoir. Mais c'est normal d'avoir ce genre de soucis sur un premier jet, ça ne me choque pas plus que ça. Avec mon roman, c'était pareil. J'ai eu beaucoup de phases de réécritures et de ponçages pour arriver à quelque chose de fluide.
Si j'étais toi, je ferais plusieurs passages avant d'envoyer à d'autres beta-lecteurs, au moment où tu ne sais plus quoi corriger (car ils trouveront toujours quelque chose !).
J'ai peu lu cette année, juste un ou deux livres. J'ai pas mal de trucs qui bougent côté pro, j'ai eu la petite cette année et on réfléchit à revenir en Europe d'ici un an ou deux donc va falloir que je m'occupe de tout ça. J'ai les publications liées au boulot aussi, avec deux manuscrits publiés cette année et j'en ai écrit trois autres derrière, corrigé celui de mes deux anciens étudiants en thèse. Cette année, c'était la folie ! Trop de trucs en même temps. Et tu ajoutes le Darrain par dessus, c'est n'imp du coup !
C'est gentil de demander à la bibliothèque du quartier ❤️ Je le
vois le roman comme adulte mais il n'y a aucune scène sexuelle ou gore qui empêcheraient un ado de le lire à mon avis. Donc ado + adulte à mon avis.
A très vite,