Il y a la vie que tu tiens, la vie que tu éloignes. Celle dont t'embrasses les contours, celle que t'écrases de mots durs. Celle que tu brises sous ta chaussure, celle que tu acclames, ton aventure.
Il y a cette larme qui ne finit jamais. Elle est immense, omniprésente, elle vit sur ta joue. Elle s'y frotte et la déchire, comme un poignard la chair d'un fruit. Et des larmes sans substance dont tu ignores les coulées. Traînées claires mouillées de peine que ton cœur ne sait produire. Il est rieur, ton fougueux pensionnaire. Il bat vite, il bat fort.
Il y a ta bouche, souris cerné comme tes yeux verts, et tes lèvres aimantes bravant toutes les colères. Ta tête assommée, aimantée vers tes pieds, et tes pieds indécis qui ne savent où aller. Ailleurs ? Nulle part. Là-bas ? Nulle part. Et tes pas résolus que personne n'effraie.
Il y a ton cœur qui cale ou s’emballe quand reçoit les signes du dehors. Et ton âme qui encaisse, muselant ce qui blesse, acclamant la joliesse. L’orage ou les fleurs ? La mer ou le vent ? La mort ? Le mouvement ?
Il y a ce double au fond, sans nom si non l’ombre du tien. Cet Autre qui t’envole dans ses terres de cendres, qui te jette et t’éjecte au loin dans son antre. Cratère sans lumière suspendu loin de la Terre.
Il y a cette division constante, aiguë, qui pique et lacère, qui incise tes pensées, qui défigure ton être. Il y a toi, toi, pas d’autre toi que toi, équilibriste ratée qui ne se comprend pas. Celle qui gratte sous l'image son ultime vérité, au-delà des deux faces quelque chose à trouver.
Dans ce monde dyadique, la chasse au trésor est lancée.
C'est très beau à l'oreille (je me suis surpris à murmurer ton texte en le lisant), et c'est un plaisir de voir comme tu maîtrises ce que tu écris.
Je serais d'ailleurs curieux de connaître tes influences ! 😄 (En poésie, en musique...)
J'ai juste eu du mal avec les " t' " répétés au début. Je ne comprends pas leur intérêt puisque à d'autres moments où tu pourrais en utiliser tu ne le fais pas 🤔 Si c'est une histoire de rythme, je trouve que même, ça le fait pas trop 🤔 par exemple pour "Celle dont t'embrasses les contours, celle que t'écrases de mots durs", j'aurais (mais ce n'est que mon ressenti) plutôt mis "Celle dont tu embrasses les contours, puis celle que t'écrases de mots durs".
... Et encore jsp, à la relecture je trouve pas ma version tellement mieux en fait x) le truc avec ces " t' " c'est que ça fait buter le lecteur, en plus de passer d'un coup le texte à un registre familier, out of nowhere 🤔 Voilà c'est ma critique !