« Partez ! Sortez !
Viles créatures aux silhouettes informes,
Flanquées de regards mornes
Hantés comme la brume.
Cessez d'afficher vos mauvais sourires,
Tompeurs et malveillants.
Ces rictus narquois qui tordent et déforment
Vos bouches qui grondent et murmurent tout bas.
Ces orifices monstrueux
Qui s’agitent quand se plissent
Vos sombres et petits yeux
Noirs, chargés de vice.
Vos ignobles grimaces découvrant des dents jaunes
Aux gencives noircies, pourrissantes, infectées
Qui répandent dans l’air, dans un souffle glacé
Une odeur indicible de charogne, d’acétone. »
Et déferlent sous mes yeux des visions de sang. Rouge, éclatant comme le ciel incendié quand finit le soleil. Des visages aimés sont tranchés sur la terre. Leurs crânes sont fendus et leurs corps brisés vomissent en silence la vie qui s’enfuit. Puis un rire de dément s’élève dans l’air ; Terrifiant, démoniaque, c’est ma voix que j’entends ! Non ! Arrêtez ! Ce n’est pas moi qui ai tué ! Mais c’est ma voix qui s’esclaffe dans l’air étouffé.
« Impures et souillées,
Folles et meurtrières,
Ne m’en faites pas douter
Je ne suis pas votre mère.
Pensées nauséabondes, détachez-vous de moi !
Laissez mon âme en paix, laissez-la retrouver
Sa pureté, sa candeur avant qu'elle ne fût proie
De vos sombres desseins, vos infâmes idées.
Allez frapper ailleurs, impalpables démons,
Allez vous nourrir du chaos bourdonnant
Dans les bas-fonds de la terre, mais laissez-moi en paix.
Encore une fois, la dernière, allez-vous-en, par pitié. »
Bref traversée d'un enfer schizoïde, le véritable enfer en somme.
Je lis la suite de vos textes.
À bientôt, quelque part sur PA...
Même si l'ensemble est très beau, j'aime particulièrement la strophe commençant par "Ces orifices monstrueux....", du grand art ! Félicitations !