Le Paresseux

Non je ne dirai pas que j'ai perdu mon temps
Pour faire œuvre indolente ou pour l'appât du vide.
Je ne pense pas être un looser insipide,
Qui n'a d'yeux qu'à son cœur et de cœur qu'au néant.

Je ne veux pas de muscles, ne veux pas de rides.
Quand chacun court pour lui, je ne sais qu'être lent,
Observer comme chutent parfois les passants,
Leur tendre un mot d'excuse et repartir livide.

Regardez moi qui traîne, et ma viande et mes os.
Tout cela pèse à peine cinquante kilos.
Je flâne dans la rue et surfe en ces réseaux.

On me dit paresseux, mais je sais que c'est faux.
Malade du travail ! Je hais tous les boulots
Et j'aime les chansons qu'aucun salaire vaut.

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Léonie Dubreuil
Posté le 11/07/2025
"comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté" ? C'est ce vers oublié que ce texte me rappelle. Le dernier de tes vers me semble souffrir du manque de le première partie de la négation : je ne l'avais pas compris tout de suite. En revanche, j'adore la première strophe : l'idée d'oeuvre indolente, et aussi la figure de style du dernier vers : comment l'appelle -t-on d'ailleurs ? Un chiasme ?
Adrien Vermeil
Posté le 12/07/2025
Je ne connaissais pas le poème « Le paresseux » de Marc-Antoine Girard de Saint-Amant. Merci de me l'avoir fait découvrir. Oui, le dernier vers est un peu boiteux en effet. J'aime bien cet effet personnellement. Il semble que ce soit un chiasme oui. Merci pour ce commentaire.
Rouky
Posté le 27/03/2025
Encore bonjour !

Cet autre titre m'a interpellé, je ne m'y reconnais que trop bien ! Le vers "Qui n'a d'yeux qu'à son cœur et de cœur qu'au néant" m'a rappelé une figure de style, mais je ne me souviens plus. Un chiasme, peut-être ?

Bref, encore un très jolie sonnet agréable à lire !
Adrien Vermeil
Posté le 28/03/2025
Ça ressemble en effet à un chiasme mais je ne sais pas vraiment si c'en est un à proprement parler car elle n'est pas parfaite, le terme "yeux" n'étant pas répété. Merci encore pour ce message.
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