Presque un 24 octobre

Marchant au front de cette ampoule qui clignote,
Récitant bassement quelques mots de ma plume.
Tu ne te doutes pas de tout ce qui s'allume ;
Je me moque d'un rien, d'un hoquet de loupiote.

Tu ne sais plus me dire « Adrien, je suis là » -
C'est que tu n'y es plus et pourtant je t'y vois.
Je n'entends plus ta voix. Tu n'entends plus mes mots.
Ton silence est cruel et tout en est l'écho.

Voilà le feu du deuil qui enfin me consume.
Sa chaleur dans la nuit apaise un peu mes larmes.
Mes vers sont un peu froids. Sont-ils déjà posthumes ?

Vague filet de voix d'où s'échappe l'alarme !
Demain il fera beau. Tout ici s'éteindra.
Tout s'éteindra bientôt. Cette ampoule c'est moi.

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Léonie Dubreuil
Posté le 11/07/2025
Je trouve que le premier anniversaire d'un deuil est assez terrible. Les dates s'ancrent en nous de manière indélébile et on revit chaque minute de "ce jour-là", ce jour où on a appris la triste nouvelle. Ton texte dit bien le deni par où l'on passe. Quelque chose s'éteint, mais je crois profondément que quelque chose reste.
Adrien Vermeil
Posté le 12/07/2025
Merci pour ce témoignage. C'est difficile, en effet, mais il y a heureusement des lendemains à ces anniversaires...
Bruns
Posté le 12/06/2024
Salut Adrien
c'est effectivement un triste moment à passer.
Nous avons perdu la maman de ma femme recemment. J'ai pensé ecrire qq chose et je n'y suis pas parvenu.

Bruns
Adrien Vermeil
Posté le 22/08/2024
Toutes mes condoléances. Ce n'est pas évident d'écrire dans ces moments-là mais la douleur a quelque chose d'inspirant.
Ewen
Posté le 14/04/2024
"Ton silence est cruel et tout en est l'écho." - Ce vers-ci est une perle !

Le thème du deuil revient à plusieurs reprises dans les sonnets que tu as réunis ici. J'ai récemment perdu des proches dans le passage de 2023 à 2024, et retomber par hasard sur tes vers me redonne le goût de la paix. Toujours un plaisir de te lire.
Adrien Vermeil
Posté le 23/04/2024
Toutes mes condoléances. J'ai perdu mon grand-père, dont j'étais très proche, le 24 octobre dernier. J'étais assez loin de ma famille au moment où j'ai appris la nouvelle et je me suis fait rattraper par ma tristesse et ma solitude. Je voulais absolument écrire une oraison funèbre, comme un dernier hommage. Seulement, ce n'est pas si simple, une ampoule qui clignote, un sanglot qui nous vient, et on écrit des vers sur du papier mouillé. Merci pour ta lecture. Au plaisir de te lire également.
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