Le parfum enflammé du destin

Par Bleiz
Notes de l’auteur : Bonjour à tous ! J'ai des doutes quant au titre de ce chapitre, vous me direz ce que vous en pensez. Bonne lecture !

3 Décembre : La célébrité, comme toute chose en ce bas monde, a des avantages et des inconvénients. Je vous ai déjà décrit les avantages et je viens de découvrir un des aspects les moins sympathiques de la chose. Vous avez déjà reçu des lettres de menace ? Moi, j’ai lu ma première ce matin. J’ai eu toutes les difficultés du matin à ne pas m’étrangler avec mon jus d’orange. Ça m’apprendra à lire le courrier au petit-déjeuner !

Anonyme, écrite à l’ordinateur, il y était écrit :

« METS FIN À LA QUÊTE OU NOUS METTRONS FIN À TES JOURS. »

Simple et efficace. J’ai presque été tentée de l’envoyer à Tristan pour qu’il en prenne de la graine. Je ne l’ai pas fait, bien sûr : je l’ai froissée et jetée à la poubelle avant que ma famille ne s’aperçoive de ce que c’était. S’ils apprennent qu’on me menace de la sorte, je peux dire adieu à mes plans. Déjà que ma mère voit d’un sale œil mon interview d’hier soir ! Urgh, je vous passe les détails, lecteurs, mais sachez que ma mère a téléphoné en urgence à sa sœur. Ou l’inverse, je ne sais plus. Bref, elle se reparlent, donc la situation est grave. Pas sûre du sort qu’elles réservent à Tristan et moi…

Note pour plus tard : Pas sûre de comment je devrais présenter mes parents dans ma biographie. Je ne veux pas mentir, mais leur présence est encombrante. La plupart des génies n’ont pas à se coltiner leurs géniteurs, d’ordinaire ! Alors quoi, je les relègue à des seconds rôles ? Arrêtez de mentionner leur inquiétude constante, aussi. Histoire de ne pas nuire à ma réputation…

Note pour encore plus tard : Cette histoire de lettres m’agace. Pas d’adresse retour, pas de signature… Ce n’est sans doute rien, mais d’habitude les gens qui m’insultent sont moins subtiles. Il faudra garder l’œil ouvert.

Je vais aller faire quelques calculs. On n’est jamais trop prudents…

5 Décembre : Je suis chez Tristan ! Une révolution dans la famille Karlsen ! Laissez-moi vous raconter comment j’en suis arrivée là.

J’ai protesté à corps et à cris toute la journée d’hier contre ma punition. Spoiler : elle a été levée. On ne m’a pas fourni d’explications, mais je ne m’en plaindrai pas. J’ai ensuite pu demander qu’on me fournisse les moyens de mes ambitions : pour trouver des Héros, j’ai besoin de plus que des calculs et de l’instinct. J’ai besoin d’un plan et d’alliés. Je ne peux pas -ne veux pas- tout révéler à Charlotte et il fallait que je m’assure que Tristan était bel et bien de mon côté… Donc j’ai demandé à le voir. Après tout, nous sommes cousins ! Mes parents ont donné leur accord. Ma mère m’a donc amenée aujourd’hui chez ma tante.

—Marguerite, a froidement lancé ma mère.

—Rose, a répliqué avec dédain ma tante. 

L’air froid qui soufflait sur le parking n’avait rien à voir avec l’hiver. Qu’est-ce qu’elles se ressemblaient ! Même yeux, même bouche serrée, même mauvais caractère. Ma mère, l’aînée des deux, rejeta sa longue chevelure par-dessus son épaule d’un geste élégant du poignet. Tante Marguerite repoussa une mèche rebelle de son carré derrière son oreille. Et ce silence ! La tension entre les deux sœurs était à son comble. Tant mieux ! Je ne désirais pas prendre de risques. Un regain d’affection pourrait mettre mes affaires à mal. Je toussotai et ouvris la bouche pour accélérer le cours des choses, mais ma mère me coupa l’herbe sous le pied :

—Je passerai récupérer Ingrid vers dix-huit heures. 

—Très bien.

—Visiblement, ils ont du travail, donc ils resteront à l’intérieur. N’’est-ce pas ?

—Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?

—C’est que je ne voudrais pas qu’elle aille se balader. En voiture, par exemple…

Un ange passa sous la forme d’une Toyota rouge aux pare-chocs défoncés. Le rouge monta aux joues de ma tante à une vitesse alarmante. Tristan se jeta soudainement entre les deux femmes et s’exclama :

—Ingrid a prévu de me parler de son pouvoir prophétique. Je voulais discuter avec elle de mes poèmes, aussi… Ça va nous prendre beaucoup de temps.

—Oui, c’est vrai ! renchéris-je. J’ai fait tellement de choses ces derniers mois, on n’a pas pu se voir, Tristan et moi. La famille, c’est sacré, alors on a vraiment hâte de discuter !

Mon cousin m’écrasa le pied, mais trop tard. Ma passion filiale avait mis la puce à l’oreille de Rose et Marguerite. Celles-ci cessèrent de se regarder en chiens de faïence pour mieux me fixer. Deux paires d’yeux incandescents se posèrent sur moi et je déglutis avec difficulté.

—Je ne vous savais pas si proches ! s’écria ma tante en croisant les bras.

—Moi non plus, dit ma mère en fronçant les sourcils. Quoique maintenant que j’y pense… Ingrid, ta prophétie…

—Ah là là, que le temps passe vite ! Tristan, montre-moi donc le chemin jusqu’à ta chambre, j’ai tant de choses à te raconter ! m’écriai-je en le poussant vers la porte de l’immeuble.

—Bien sûr, avec plaisir, très chère cousine, c’est par ici ! dit-il avant de piquer un sprint.

Trois volées de marches plus tard et mes poumons en feu, nous étions chez lui. Nous nous glissâmes avec prudence près de la fenêtre. Ma mère et ma tante avaient fini de parler. L’une s’éloignait dans sa voiture, intacte, pour retourner à ses patients ; l’autre, armée de sa carte de bus, se dirigeait dans la direction opposée.

—Nous voilà libres pendant un moment ! dit Tristan. Maman est partie faire des courses, on a du temps devant nous. Qu’est-ce que tu as prévu de faire cet après-midi ? J’ai des jeux de carte, des BD… mais j’imagine que tu veux travailler sur ton plan machiavélique ?

—Ça fait mal d’entendre ça de la part du type qui a failli ruiner ma carrière ! m’enflammai-je aussitôt. Tu sais quoi, mettons cartes sur table. Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête? Essayer de ruiner mon plan en disséquant ma prophétie- ou plutôt devrais-je dire ta prophétie ! Mmm, alors ?

Il eut la bonne grâce de rougir. Un peu de honte, enfin ! Cependant, il ne se démonta pas :

—C’est à cause de ce que tu m’as dit, au parc… Que si tu avais le choix, tu referais tout pareil.

 

Il soupira et se frotta les yeux. Bras croisés, j’attendais. J’avais donc eu raison, il y avait bel et bien quelque chose la dernière fois que nous nous étions parlé ! Il poursuivit, sans me regarder en face :

—Tes pouvoirs sont dangereux. Je ne parle pas de ton « don de voyance », je parle de ta bosse des maths. Je sais que tu refuses l’aide de tout le monde parce que tu te crois la plus forte, la plus intelligente ou je-ne-sais-quoi, mais pour mener ta Quête à bien, tu auras besoin d’aide. Je pense toujours que c’est une mauvaise idée, mais… Je ne voulais pas te laisser seule. Après mon intervention, les gens te croiront. Les points faibles de ton personnage de Pythie ont été couverts, plus ou moins, grâce à tes réponses à mes remarques. Ce sera plus simple, maintenant.

J’en restai sans voix. Il n’avait pas voulu tout faire rater, il avait voulu m’aider ? J’eus envie de le secouer par les épaules pendant une seconde : il aurait pu me prévenir ! Cependant, je compris immédiatement que ça n’aurait pas été pareil. J’avais pu à la fois fermer le bec de mes détracteurs et prouver à Tristan que j’étais à la hauteur de la tâche. Je hochai la tête avant de parvenir à murmurer :

—Merci.

—Ouais, fit-il en levant les épaules. C’est fait, quoi. Et puis le plus dur reste à venir. Comment la Quête se présente, maintenant ? 

Je levai les sourcils. Il insista :

—Les préparatifs avancent ?

—Ah oui, oui, évidemment… C’est presque fini, en vérité, il ne manque plus que…

Il perça mon radotage à jour quasi-immédiatement.

—Tu n’as rien préparé ? bondit-il, les yeux ahuris.

—Disons que j’ai surtout travaillé les grandes lignes.

Il a fermé ses paupières très fort, en faisant cette expression que je commençais à bien connaître. Si, vous savez, celle qui veut dire : « Je suis à deux doigts de l’envoyer contre le mur à coups de gifles ». J’ai balayé ses reproches silencieux du revers de la main et nous nous sommes mis au travail sur-le-champ. Au bout d’un certain temps à rechercher en silence, griffonnant chacun de notre côté, je m’exclamai :

—J’ai une ou deux idées pour les étapes. Pas forcément dans l’ordre, d’ailleurs... Je me disais que les envoyer à travers le monde serait une bonne idée. Le côté international, tout ça. Par exemple Cuba, les États-Unis, la Chine... oh, et le Vatican, en Italie.

Une fois encore, Tristan me jeta un regard étrange. Mélange de circonspection et de frayeur, je crois. Je me débrouille de mieux en mieux pour déchiffrer ses expressions !

—Tu ne trouves pas qu’il y a un... problème ?

—Si, tu as raison, dis-je en hochant la tête. Je vais rajouter la Mecque et Jérusalem.

—Non. Juste, non.

—Mais pourquoi ?

—Toi, pourquoi ? s’écria-t-il en écartant les bras, manquant de renverser son jus d’orange. Quel est le besoin de mêler du religieux à ton plan déjà diablement compliqué ?

—Tu fais des jeux de mots, maintenant ?

—Contente-toi de répondre à ma question, soupira-t-il en se massant la tempe.

—Je sais pas ! Mes héros partent en quête, rajouter des endroits sacrés rajouterait un petit côté solennel... Et puis, entre nous, j’improvise la moitié de ce que je fais. Alors, un petit coup de pouce divin, je cracherais pas dessus !

Il sembla peser le pour et le contre, pencha la tête sur le côté en plissant les yeux... pour finalement hocher la tête.

—Bonnes intentions, mauvaise idée. Comme souvent avec toi. Choisis Rome plutôt, il doit y avoir des trucs à faire. La mafia ?

—Si je voulais leur balancer des terroristes, je les enverrai en Corse, c’est plus près. Non et puis, le tout, c’est pas de les envoyer au casse-pipe non plus ! 

Tristan me jeta un regard incrédule par-dessus son carnet. Je concédai :

—Enfin, il faut qu’ils s’en sortent vivants. Qu’ils ne claquent pas dès la première étape...

—Ingrid !

—Je sais, je suis horrible, mais je suis aussi désespérée !

Nous soupirâmes de concert. Il se mit à se frotter furieusement le crâne, les sourcils froncés par l’incrédulité et l’agacement.

—Le plus important, pour l’instant, c’est de trouver les Héros. Tu en es à combien pour l’instant ?

—Un seul, et il est pas franchement motivé, grimaçai-je. Sauf que je ne vois pas où en trouver d’autres…

—On ne les trouvera pas dans mon salon, ça, c’est sûr. Lève-toi ! dit-il en me poussant avec son pied. L’air frais nous donnera l’inspiration.

—Si c’est pas un truc de troubadour… me moquai-je tout en enfilant ma veste.

J’avais beau persifler, je devais bien reconnaître qu’il avait raison. Ma chasse aux héros avançait effectivement à une vitesse qui donnerait à une tortue grabataire des allures de bolide. En me baladant avec Tristan, j’espérais avoir une illumination qui me permettrait d’accélérer les choses. Hélas, rien de rien, hormis des pigeons solitaires pourchassant des miettes de pain et des adultes pressés. Et Tristan n’aidait pas. Il aurait pu se rendre utile en stimulant mon imagination grâce à une conversation éblouissante, histoire de faire marcher mes neurones ! Mais non, ce triste corbeau à la face de lune préférait observer les nuages qui flottaient lentement dans le ciel gris. Regardez-le, avec son sweat et son écharpe, le nez en l’air ! Il est beau, mon allié, tiens !

—On peut savoir ce que je t’ai fait pour que tu me fixes comme ça ? demanda Tristan en me dévisageant en fronçant les sourcils.

—Je réfléchis...

—À quoi ? Aux dimensions du cercueil dans lequel tu comptes me mettre ? Regarde plutôt où tu marches ! 

J’esquivai un lampadaire de justesse. 

—Je ne pense pas qu’à te faire des misères, tu sais...  rétorquai-je.

—Bien sûr que non, il faut bien que tu penses aux autres. Mais regarde où tu vas ! s’écria-t-il en tirant sur ma manche avant que je ne rentre dans un passant. Qu’est-ce qui t’arrive, aujourd’hui ? 

—Rien, je te dis. Et puis ça va, oui ! Si tu n’apprécies pas ma compagnie, tu n’étais pas obligé de m’inviter !

Il se contenta de soupirer. Nous avançâmes sur quelques mètres sans rien dire, entourés du vacarme des voitures qui fonçaient sur la route à côté de nous. Cette attitude nonchalante qu’il a parfois, je ne connais rien de plus frustrant. Hormis bien sûr...

—À ton avis, quand est-ce que j’aurai trouvé tous les héros ?

Il releva un peu la tête, l’air de sérieusement considérer la question. Il déclara au bout de quelques minutes :

—Vu la vitesse à laquelle tu vas, je dirais quelques mois. 

Je poussai un grognement de frustration. S’il avait raison, la Quête allait prendre une éternité. La seule véritable difficulté dans cette aventure, c’était le temps : maintenant que j’avais tout mis en place, à quelques détails près, ça ne pouvait pas aller trop vite. Je grognai à Tristan :

—Rencontrer des gens, ce n’est pas aussi simple que ça à prédire. Je n’ai aucune idée de qui vont être ces gens, je ne peux pas déterminer une zone en particulier ou un type de personne, puisque je cherche des personnalités. Par exemple, je pourrais passer ma vie à guetter en face de salles de sport en attendant qu’un Monsieur Muscles se pointe que je ne trouverais pas forcément ce que je cherche...

Je m’arrêtai au milieu du trottoir, énervée, et me retournai brusquement :

—Pour juger quelqu’un, j’ai besoin de contexte ! Comment je fais pour trouver un Chevalier, par exemple ? C’est pas si simple, figure-toi !

—Tu pourrais choisir quelqu’un qui agirait de façon héroïque, suggéra Tristan.

—Quand, mmm ? Les accidents dramatiques avec des civils courageux qui sauvent des vies au péril de la leur, ça n’arrive pas tous les jours ! Statistiquement, c’est même-   

C’est alors qu’un crissement de pneus en déroute, immédiatement suivi d’un bruit sourd de métal qui s’entrechoque retentit derrière nous. Je me retournais juste à temps pour voir l’une des deux voitures se retourner en plein vol et atterrir le toit sur le sol, et un filet de fumée se mit à s’élever au-dessus de l’impact.  Je posai un regard stupéfait sur les deux voitures qui venaient de se percuter. J’entendis Tristan murmurer avec horreur :

—Elle provoque des accidents dramatiques par la pensée...

—Ce n’est pas moi ! protestai-je. Ce n’est pas de ma fau-

Un camion roulant à toute vitesse, venant par la troisième intersection, s’écrasa contre les deux voitures endommagées dans un bruit de fin du monde. L’un des véhicules explosa brusquement, laissant une roue rebondir plusieurs mètres de là et un capot en flammes. Immédiatement, la chaleur se propagea jusqu’à nous et je dus me couvrir le visage avec les bras, de peur d’être atteinte par un débris.

—Oh mon Dieu. Je provoque des accidents dramatiques par la pensée, dis-je d’une voix blanche.

 

Les badauds s’amassaient sur le trottoir, aussi étourdis que nous. Chuchotements et cris se mélangeait à la fumée noire qui s’élevait de la voiture. Un nuage sombre, épais comme de la mélasse, se formait peu à peu au-dessus des trois engins. Une femme appelait les secours tandis que les conducteurs sortaient à grand peine de leurs véhicules. 

—Ingrid ? La voiture en feu... tu as vu quelqu’un en sortir ? me demanda Tristan.

Je tournai la tête vers son visage de cire. Je réfléchis une poignée de secondes, avant de souffler :

—Non.

—Écartez-vous !

Un jeune homme, sorti de nulle part, s’élançait en direction de l’accident. Ma vue était brouillée par les cendres et la chaleur, mais je le vis clairement essayer d’ouvrir la porte du conducteur. Des hurlements et des avertissements surgissaient de toutes parts, mais il n’y prêta aucune attention. Les sirènes des pompiers, en cœur avec celles des secours, se rapprochaient. L’inconnu surgit enfin du véhicule en flammes, tirant le conducteur d’un bras, un enfant sur l’épaule. Quand ils furent sur place, l’homme et son petit garçon, assommés par le choc, étaient allongés sur le trottoir. 

—C’était incroyable !

—Vous êtes complètement fou, de vous jeter dans les flammes comme ça... 

À présent que les victimes de l’accident étaient hors de danger, les passants avaient encerclé le jeune homme. Des félicitations et des bravos sans équivoque jaillissaient de toutes les bouches. Entre les pompiers, les secours et les curieux, le désordre était complet. Tristan et moi nous tenions un peu à l’écart à l’instar d’autres témoins. J’étais encore sous le choc, pour de nombreuses raisons. Tristan trouva malin de m’en faire la liste avec sa délicatesse habituelle :

—Tu sais, tu peux me le dire si ton histoire de mathématiques est un mensonge...

—Tristan, ne commence pas.

—Pythie qui voit l’avenir pour de vrai... Moi, je l’avais pas vu venir, celle-là.

—Vous allez bien, les enfants ? 

Un homme, aux visage plissé de rides et aux cheveux blancs se penchait vers nous. Nous hochâmes la tête de concert. Il se redressa et mit les poings sur les hanches. Lui aussi observait la foule qui encerclait le jeune homme. 

—Vous pouvez prendre exemple sur lui, petits. C’est rare, de voir un héros en action !

Je lui adressai un sourire poli en le regardant s’éloigner avant de souffler dans l’oreille de Tristan :

—Un jeune homme courageux qui intervient lors d’un tragique incident... 

—C’est on-ne-peut-plus chevaleresque, en effet.

Nous échangeâmes un regard. Qu’il est bon d’être sur la même longueur d’onde que quelqu’un ! Il me dit en jetant un nouveau regard vers le brouhaha :

—Rentre chez toi et préviens Charlotte que tu as trouvé ton nouveau héros. Je vais me débrouiller pour avoir son nom...

—Si tu pouvais avoir son numéro de téléphone et son adresse dans le même temps, ce serait chouette.

—Ouais, ben, je ferai comme je peux.

Tandis qu’il s’éloignait, je sortis mon téléphone et tapai le numéro de mon agent. Celle-ci décrocha immédiatement :

—Karlsen, ramène tes fesses de devineresse chez toi, fissa ! 

—Bonjour à toi aussi ! Tu ne vas jamais deviner ce que je viens de découvrir. Un héros ! Un vrai de vrai, pour la Quête ! C’est une longue histoire, Tristan est en train de prendre son numéro de téléphone… Tu voulais me dire quelque chose ?

—Wouah, d’accord, balbutia Charlotte. Eh bien, tu me transmettras le numéro et je le contacterai pour le prévenir… Ah, mais oui, je voulais te parler ! J’essaye de te joindre depuis tout à l’heure. Tu te rappelles d’Elena Bloom ? La chanteuse dont tu avais prédit le succès ? Elle a sorti une chanson qui a fait un carton et maintenant, elle prépare un album. La dernière chanson est enregistrée est aujourd’hui et après, il y a une petite fête d’organisée. Devine qui sera l’invitée d’honneur ?

—Moi ? m’écriai-je en accélérant le pas. Oh, Marchand, dis-moi que c’est moi ! Quelle heure ?

—On part dès que tu reviens. Ça nous donnera l’occasion d’écouter en avant-première ta chanteuse. Oui, oui, je sais, dit-elle en haussant le ton pour m’empêcher de la couper, tu te changeras avant qu’on s’en aille. Dépêche-toi !

—Je marche, je cours, je vole ! À tout de suite !

Mes joues me faisaient presque mal tant mon sourire était grand. L’odeur de fumée de l’accident de voiture avait presque disparu et quelques rues plus tard, je ne la sentais plus du tout. Tout se déroule pour le mieux !

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Fractale
Posté le 09/05/2024
OK, on en est aux menaces de mort, maintenant : pas étonnant remarque, voir quelqu'un prédire la fin du monde ça fait plaisir à personne (enfin, presque personne).
J'espère que c'est juste une menace en l'air et que l'expéditeur se fera oublier…

La discussion entre les deux sœurs est amusante avec d'un côté le froid entre elles et de l'autre leur ressemblance sur laquelle Ingrid insiste. Elles ont l'air marrantes ensemble, j'espère qu'on les verra réconciliées ! Il y a moyen qu'elles s'allient pour ramener Ingrid à la raison à mon avis…
J'ai bien aimé voir Ingrid quasi démasquée quand elle a parlé de liens familiaux, c'est vrai que c'est pas trop dans son personnage ! Et vu sa fuite de la discussion, je ne doute pas que les deux mères ne devinent au moins une partie de son accord avec Tristan. On comprend en effet pourquoi les héros sont souvent orphelins…

Donc Tristan voulait renforcer la crédibilité du personnage de la Pythie... Je reste sur l'idée qu'il aurait pu lui parler avant, je ne vois pas trop ce qui justifie qu'il ait agi dans son dos. Si elle disait la vérité, il aurait pu choisir de compter sur sa sincérité pour faire le travail, mais là, bon, l'intérêt de la prendre par surprise me semble limité. Ca prend tout son sens au niveau de la gestion de la tension, mais du point de vue d'Ingrid et de Tristan je vois moins.

L'accident qui arrive pile au moment où Ingrid en a besoin… C'est gros, si gros que c'en est juste drôle et que ça paraît même pas "trop facile". Bon, j'attends de voir si c'était "juste" une coïncidence (une giga méga coïncidence) ou s'il y a quelque chose derrière (mais quoi ?).

J'avoue que j'ai du mal à saisir la façon dont fonctionne la formule d'Ingrid : elle dit qu'elle ne peut pas chercher tel évènement dans le futur mais (si j'ai bien compris) voir comment va évoluer telle personne ou tel lieu, ce qui justifie qu'elle ne peut pas juste utiliser sa formule pour savoir où trouver les héros de sa quête. Mais dans ce cas, Elena Bloom et l'entreprise péruvienne qu'elle conseille au type qui vend des produits de luxe, comment les a-t-elle trouvés ? Je doute qu'elle ait pu appliquer sa formule à toutes les entreprises du monde pour voir dans laquelle il fallait investir, ou à tous les chanteurs qui se produisent sur Internet…
Fractale
Posté le 09/05/2024
Pour "Le parfum enflammé du destin", j'aime bien ! Ca colle tout à fait au chapitre et le côté grandiloquent, que j'ai envie d'associer à la prophétie, est amusant.
Fractale
Posté le 09/05/2024
Je le précise ici mais j'ai aussi du mal à visualiser quand est-ce qu'elle écrit ça : elle a vraiment le temps de se poser entre la visite à Tristan/l'accident et le concert d'Elena Bloom ?
blairelle
Posté le 17/09/2023
J'aime bien la fin du chapitre. D'habitude quand il y a des "heureuses coïncidences" posées là par l'auteur pour débloquer la situation ça m'énerve, mais là c'est beaucoup trop gros (et même les personnages se rendent compte que c'est beaucoup trop gros) donc ça passe et c'est drôle.

Sinon, quelques coquilles :
Arrêtez de mentionner leur inquiétude constante, aussi. => arrêter (elle se parle à elle-même, c'est bien ça ?)
d’habitude les gens qui m’insultent sont moins subtiles => subtils ; et je ne comprends pas comment ils pourraient être moins subtils, des menaces de mort c'est pas subtil pour deux sous !
blairelle
Posté le 17/09/2023
Oh et j'ai même pas sorti ma supposition que Elena Bloom sera la barde de l'équipe...
Bleiz
Posté le 19/09/2023
Coucou !
Oui, j'ai voulu mettre un effet "tellement gros que ça passe", l'idée me faisait rire ! Merci pour les coquilles. Quant à Elena Bloom... Le prochain chapitre ne devrait pas tarder x)
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