Au chapitre précédent, heureusement pour Solène, son grand-frère Guillaume, professeur à l'université, a accepté de lui donner les clefs de chez lui. Solène est passée les chercher sur son lieu de travail, son bureau, où se trouve déjà Samira, la directrice de l'université.
— Bureau 31 Professeur Guillaume COLZA ! dit Samira en ouvrant la porte, souriante. Entre Solène.
— Je t'attends à la machine à café, chuchote Émilie, en reculant.
— Salut Sam', ça fait un bail, je ne m'attendais pas à te voir ici, fait Solène, solaire, en s'engageant dans le bureau. Je suis contente de savoir que mon frère n'est pas complètement isolé dans sa tour d'ivoire de chercheur incompris, entouré de... bidules... et de machins techniques, et que de temps en temps des humains lui rendent visite.
Samira finit de boutonner la blouse que Guillaume lui a prêtée, et étreint Solène.
— Pauvre Louloute ! glisse Samira en tapant dans le dos de Solène avant de refermer la porte derrière-elle pendant que Guillaume s'approche de sa sœur pour l'aider à se décharger du sac de voyage qu'elle porte à l'épaule.
Le professeur leur tend un paquet de tablettes de chewing-gum, qu'elles déclinent, et étreint sa sœur de façon bourrue.
— J'en reviens toujours pas... il avait pourtant l'air d'être un homme bien celui-ci... snif... snif... sanglote Solène, je croyais que c'était mon âme-sœur, comme des flammes jumelles brûlant et se consumant du même bois, qui regardent ensemble du même côté...
— Je comprends, ma chérie, coupe Samira, rassurante, en lui tendant un mouchoir en papier.
Elle se tourne alors discrètement vers Guillaume en lui faisant les gros yeux. Ce dernier, pris au vif, réagit :
— Tu seras toujours la bienvenue à la maison jusqu'à ce que tu aies trouvé la perle rare, assure Guillaume en tapotant le dos de sa sœur.
— Merci ça me touche tellement ! On va pouvoir passer de chouettes moments entre frère et soeur dans notre quête romantique, j'ai déjà plein d'idées... ajoute Solène en se mouchant dans le mouchoir tendu par Samira. Tandis que Guillaume se tourne alors discrètement vers Samira pour lui faire une moue désemparée.
***
Solène sort du bureau, ses pieds font "flac flac flac" en marchant dans de l'eau le long du couloir. Le fil de l'eau descend du bureau de Guillaume, d'où l'eau a coulé par en dessous de la porte. Solène rejoint Émilie qui l'attend à la machine à café au bout du couloir avec la plupart des bagages.
— J'ai un grand frère en or, dit Solène à Émilie en agitant les clefs qu'elle vient de récupérer.
Une jeune femme avec une coupe au bol frisée, des lunettes de myope qui font des yeux anormalement grands, et des verres tellement épais qu'ils paraissent opaques vient à la rencontre d'Émilie. La jeune étudiante fluette avec des vêtements amples qui la recouvrent presque intégralement, adresse un signe jovial à Émilie. Il n'y a que sa tête coiffée d'une coupe au bol frisée qui dépasse d'un col roulé extra-large.
— Élise !!! l'aborde Émilie, avec entrain. T'arrives déjà ? Il n'est même pas encore 8 h... le cours est dans une demi heure, c'est pas ton habitude d'être en avance...
— On a cours en face dans l'amphi 4C avec le super prof sexy, glisse-t-elle, c'est comme pour un concert de rockstar, avec les cours de Monsieur Colza faut arriver en avance pour avoir sa place au premier rang !!! s'enthousiasme Élise.
— Pouahahhaha ! lâche Solène, en se tenant les côtes.
— Oh vous faites quoi avec ces bagages, vous avez carrément passé la nuit à camper devant la salle toutes les deux ?! demande Élise, sérieuse.
***
Solène et Émilie, devant l'arrêt de bus avec les affaires de Solène. Un grand blond bon chic bon genre, tout de blanc vêtu avec des chaussures en cuir à bouts pointus et une petite mallette, passe devant le bus à la rencontre d'Émilie.
— Tu es avec Solène... LA Solène Colza du lycée ?! dit Valentin avec éloquence en la considérant plusieurs fois de haut en bas.
— Oui, lui répond Émilie, elle...
— Quelle beauté maintenant, et quelle élégance ! Elle est merveilleuse, c'est peut-être la femme de ma vie... s'écrie Valentin, tout en emphase, sans lui laisser le temps de finir.
Le bus arrive.
Par la fenêtre du bus, Solène dans le bus au milieu de tous ses bagages, fait signe à Émilie qu'elle est bien installée. Après s'être tordu le cou en regardant Solène à l'intérieur du bus, il s'adresse à Émilie :
— Ce serait tellement romantique comme rencontre, Solène, la princesse du bus, ma dulcinée...
Valentin s'allume une cigarette marlborow rouge avec son briquet zippo plaqué or, et gravé d'un coeur percé d'une flèche.
Je passe après Alésia, et je plussoie encore une fois ce qu'elle t'a déjà dit :P
Je n'ai pas grand chose à ajouter de mon côté, si ce n'est que Valentin ne m'est pas très sympathique à ce stade (je ne sais pas si c'est important de le signaler, mais je te le dis au cas où). Par ailleurs, lui et Solène font effectivement bien miroir l'un de l'autre, tous les deux étant particulièrement stéréotypés, emphatiques dans leurs discours, et caractérisés par cette quête sentimentale un peu outrancière.
Justement, je me demandais quelle était ton intention par rapport au ressenti de ton lectorat vis à vis des personnages : est-ce que ceux-ci doivent être attachants, en dépit de leurs côtés caricaturaux ? Ou est-ce qu'on est censés nous sentir assez détachés d'eux, de par cet aspect caricatural qu'iels partagent toustes, à divers degrés ?
Merci encore pour ton commentaire. Alésia m'a déjà beaucoup aidée à visualiser les enjeux qui se dégagent du récit dans les premiers chapitres. Je voulais principalement m'assurer qu'on comprend factuellement ce qu'il se passe, et que l'intrigue (principale) n'est pas "trop floue".
Par exemple, je veux m'assurer que personne ne passera à côté de la quête romantique outrancière inhérente à Solène et Valentin qui construit l'intrigue principale.
La question que tu poses sur l'attachement aux personnages, est très intéressante ! Merci de l'avoir posée. :)
Je n'ai pas d'intention sur l'attachement des lecteurs aux personnages, ça dépend de leur sensibilité. Aucun personnage n'est totalement haïssable mais ils ont tous un défaut majeur qui les rend problématiques moralement pour leur entourage dans la situation initiale. J'ai emprunté ce concept à Truby, de partir du défaut moral pour définir le besoin trajectoriel du personnage (comment il devrait s'améliorer pour être meilleur), donc de créer son arc narratif autour de ça (par quoi il doit passer comme obstacles pour devenir meilleur).
S'il y a une intention c'est plutôt celle qu'on ait envie qu'ils réalisent ce qui les bloque pour accéder à une situation plus satisfaisante pour eux. Je tablerais plutôt sur l'empathie de mes lecteurs, mais une distance analytique convient aussi. On profitera autant de l'histoire qu'on soit impliqué émotionnellement positivement ou non.
Là où j'estimerais avoir raté c'est si les émotions sont trop négatives tout du long pour le lecteur. Déjà parce que c'est désagréable, et ensuite parce que les situations évoquées n'ont rien de dramatiques à priori. Même si une rupture est rarement une situation agréable c'est "le nouveau départ" de Solène qui est mis en évidence dans cette première histoire par exemple, et pas sa situation négatives liée à cette rupture.
Pour en revenir à Valentin, tu n'es pas la seule à me dire que tu le trouves pas sympathique. C'est de type aversion ? Si oui, sur quel élément en particulier ? Si tu veux m'en dire plus je pourrai peut-être en tenir compte pour adoucir ce ressenti désagréable ? Si c'est "supportable", je t'avouerais qu'il n'est vraiment pas à son avantage. Pour le dire vulgairement, il passe sérieusement pour un con, et c'est l'un des ressorts comiques du récit normalement :P
Ce qui est certain c'est que j'ai plutôt voulu ridiculiser son incarnation dans cette histoire, il faut visualiser un Don Quichotte de la mancha prêt à combattre tous les moulins à vent pour l'amour de Dulcinea.
Je n'introduis pas le cliché de l'homme irresistible, ni ténébreux ni lumineux, mais justement celui qui n'est pas le "héros" habituel des romances, qui se montre maladroitement intéressé et fuit la réalité d'une relation par un imaginaire romantique débordant car il n'a connu qu'une famille dysfonctionnelle et que son modèle de relation "idéalisée" est le seul qu'il peut imaginer comme positif. Celui qui n'occupe qu'une place de loser en général quoi. Enfin c'est à peine suggéré dans cette histoire-ci qui parle très peu de Valentin, ça sera développé en long en large et en travers dans l'histoire n°2 qui traite de l'idéalisation romantique.
Et pour te répondre très formellement NON, l'aspect caricatural n'est pas censé induire de détachement affectif, mais il peut y avoir des profils qui sont plus "attachants" que d'autres selon notre vécu. Ce qui n'est pas très contrôlable pour moi car le cliché induit beaucoup de projections très personnelles, et de toute façon il y a énormément d'histoires avec un personnage principal différent à chaque fois donc niveau profils / clichés il y a à boire et à manger.
Ce "turn over" ne favorise pas l'attachement à un personnage en particulier dont on suivrait les aventures anxieusement d'une histoire à l'autre, je compte sur l'évolution des dynamiques de groupe pour garder l'implication du lecteur dans l'histoire.
J'ai en quelque sorte prévenu le lecteur qu'il se situe dans une "lecture symbolique" faite par une voyante, avec un jeu de cartes qui est sont des sortes de paraboles répondant à l 'objectif de mettre en scène la morale de chaque carte, la mise en abyme est un risque supplémentaire de détachement émotionnel vis-à-vis des personnages.
Moi j'ai travaillé par thématiques (le message que je voulais faire passer), ensuite j'ai proposé un récit choral avec des intrigues indépendantes qui vont exacerber le défaut moral du personnage principal de chaque histoire. Mais ça n'est pas impossible non plus de fonctionner en ayant un "chouchou" dont on aurait envie de savoir ce qui lui arrive en particulier, car en lisant dans l'ordre chaque histoire il y a des intrigues structurées, avec des clifhanggers dans chaque intrigue, des retournements, des gags visuels, un vrai arc par personnage, etc.
Enfin, je te développe mes intentions, sans garanties d'avoir atteint mes objectifs !! :D
1. Guillaume / Samira : je me trompe peut-être mais j'ai l'impression qu'il y a(ura) un faux jeu de séduction sous-tendu, à peine visible, ou en tout cas une forme de tension entre le flirt, l'amitié et le professionnel, entre eux ? Un jeu de limites consenties entre adultes. Je peux me tromper absolument parce qu'il n'y a pas d'arguments concrets, ce sont plutôt une successions d'images qui me provoquent cette idée (l'absence de pudeur de Samira, le soin accordé au fait qu'elle se reboutonne devant Solène...).
2. Solène / son ex : le discours de Solène est (volontairement) très stéréotypé. Comme si elle avait des sentiments pour une projection plus que pour une personne. Cela n'enlève en rien le fait que sa souffrance semble authentique. Et pourtant, à peine son frère lui propose-t-il (totalement par pitié) de la loger qu'elle se branche sur un discours optimiste et va de l'avant. Elle a de toute évidence une vraie labilité émotionnelle (qui étonne même son amie Emilie, qui manifeste de la surprise quand elle ment ouvertement sur la raison de ses bagages à Elise).
3. Elise / Guillaume : interaction indirecte annonciatrice du fait qu'on aura droit à une petite analyse sur ce gros fantasme de l'enseignant(e) chez les étudiant(e)s. :')
4. Valentin / Solène : je ne suis pas certaine de mon interprétation mais je dirais que Valentin surjoue volontairement son interaction avec Solène et qu'il s'agit d'humour de sa part. Avec une forme de vérité : sait-on jamais que de loin en partant dans le brouillard, ça fonctionne. Lui et Solène recherchent tous deux une perle rare qui n'existe pas.
nota bene que tu comprendras : aaaah mais tous les Guillaume sont super sexys. <3
J'en dirai pas plus pour éviter les très gros spoilers, mais merci encore pour tes retours très réconfortants.:)
En relisant ce chapitre, je vois bien qu'il y a mensonge quelque part (j'ai partiellement lu les échange ci-dessous, mais j'ai arrêté pour ne pas être influencée dans ma compréhension...). Je me suis dit que Solène ment à Elise parce qu'elle ne veut pas dévoiler sa vie privée à quelqu'un qu'elle ne connaît pas bien, et ça se comprend. Je ne pense pas qu'elle ait pu mentir à Guillaume parce que la première partie du chapitre précédent indique qu'elle a vraiment eu le cœur brisé.
Valentin porte bien son nom. Je l'imagine un peu benêt naïf cœur d'artichaut pour l'instant. Il peut être sympathique s'il ne devient pas lourd. Ou alors, et je l'imagine sans problème, Solène va tomber éperdument amoureuse de lui (et ça va encore mal finir...).
Solène a un côté attachante parce que, pour moi, c'est la victime typique des stéréotypes et des clichés sur l'amour qui sont véhiculés par de nombreux médias et mauvaises littératures. Elle a intégré des représentations d'elle-même, des hommes et des relations amoureuses qui sont limitantes et mènent dans le mur. On peut le tourner en dérision, mais c'est quand même un vrai problème qui fait beaucoup de mal (pas qu'aux femmes, les hommes souffrent aussi de ces représentations biaisées), et je trouve ça important d'en parler.
Voilà pour mes retours, je ne sais pas si j'ai répondu à toutes tes interrogations, ou si ça a été utile. N'hésite pas en tout cas !
A bientôt
J'ai pris le temps de me poser pour te répondre cette fois. J'ai demandé une BL pour ces chapitres parce que SI mon intrigue principale ne fonctionne pas du tout pour lancer mon projet je ne me vois pas écrire la suite "comme si de rien n'était"... :O
Ce mensonge de Solène à Elise est complètement anodin, et j'ai la même interprétation que toi a priori, Solène ne connait pas Elise : on peut envisager qu'elle soit gênée de se confier à une inconnue.
Il n'y avait aucun mystère à trouver sur ce fait (c'est un mensonge point barre : Solène a été quittée par son conjoint et elle doit s'installer quelque part), donc pour éviter toute inutile prise de tête de mon lecteur, j'ai décidé de retirer ce dialogue là à la réécriture, comme ça, ça supprime toute possibilité de surinterprétation de ce détail sans intérêt.
En plus, ça fait une apparition de personnage secondaire en moins, donc ça condense les infos sur l'intrigue unique (cad la rupture de Solène et ses conséquences déclenchent l'histoire -> l'intrigue c'est son emménagement chez son frère qui déclenche encore une chaîne d'événements liées à sa quête romantique qui conditionne le fait qu'elle reste chez lui jusqu'à avoir trouvé la bonne personne <- est-ce que ça c'était clair pour toi déjà à la lecture quand tu as découvert le texte ?).
Et pour enfoncer le clou, je vais carrément "montrer" la rupture, en mettant en scène le moment où Solène sort d'un immeuble parisien, en pleine nuit, avec ses bagages dans la première scène. (comme ça aucun doute sur le fait que ça soit réellement arrivé ou pas :p)
ET pour simplifier la situation - et peut-être essayer d'atténuer l'impression saccadée que tu as eu à la lecture en créant une meilleure continuité narrative – son amie Emilie ira directement rejoindre Solène en bas de son ancien chez elle. Les deux amies passeront la nuit à errer dans la rue avant d'aller rejoindre le frère de Solène, à son lieu de travail où Solène pourra récupérer le double de ses clefs pour installer ses affaires chez lui pendant que ce dernier continue sa journée de travail (quant à Solène elle aura raté une journée de cours pour cas de force majeure, je ne sais pas si c'est très utile de le spécifier d'autant que l'histoire ne se développe pas sur une tonalité hyper réaliste non plus)...
Si tu as un avis sur ces modifications, je veux bien que tu me le donnes ? :)
Merci pour tes avis sur les personnages, ça m'aide à percevoir ce qui passe et ce qui passe moins bien dans mes intentions de caractérisation. Est-ce que tu trouves que Solène est trop malmenée en raison de sa naïveté ?
Autrement dit, est-ce que tu as été mal à l'aise pendant ta lecture avec le sentiment d'être complice d'un système qui rit aux dépends d'une jeune victime qui ne se rend pas compte qu'elle est le dindon de la farce ?
Je prends enfin le temps de te répondre. Merci pour ta compréhension <3
En plus, ça fait une apparition de personnage secondaire en moins, donc ça condense les infos sur l'intrigue unique (cad la rupture de Solène et ses conséquences déclenchent l'histoire -> l'intrigue c'est son emménagement chez son frère qui déclenche encore une chaîne d'événements liées à sa quête romantique qui conditionne le fait qu'elle reste chez lui jusqu'à avoir trouvé la bonne personne <- est-ce que ça c'était clair pour toi déjà à la lecture quand tu as découvert le texte ?).
=> je suis tout à fait d'accord pour retirer un personnage secondaire si sa présence n'est pas déterminante. En tout cas tout est clair pour moi, de ce côté là.
Je trouve que c'est une bonne idée aussi de montrer la rupture, ça permet en plus d'en savoir plus sur Solène et de mieux la comprendre.
Je pense que le personnage de Solène n'a pas besoin d'être modifié. On a le droit de tourner en dérision et exagérant légèrement des comportements que des personnes peuvent avoir, c'est ce qui donne du sel à ton regard sur la société, aucune raison de te brider ou alors ce serait vraiment trop s'auto-censurer pour ne pas choquer. En fait ça m'inquéterait, même, qu'on s'interdise la caricature (dans le bon sens du terme, celui qui ouvre le regard et interroge !) parce que celle-ci vise... une femme. Je dis ça en étant profondément féministe. Ça me laisse rêveuse ^^ Ouiiii, moque-toi de tes personnages si t'as envie, non mais :D C'est important de le faire, même, demande à La Bruyère et à Proust, il hocheront de la tête d'un air satisfait en réajustant leur monocle.
Des bisous !
Finalement, j'ai modifié ce chapitre avant ta réponse. J'avais une idée donc je l'ai rédigée, en laissant apparaître Elise mais en la branchant sur une autre piste annonciatrice du chapitre suivant, comme ça je garde quand même l'enchaînement que j'aimais bien avec la "mini-chute" dans le chapitre suivant.
Pour la "ridiculisation" de Solène, ma peur ne vient pas du politiquement incorrect, mais du potentiel contre-sens plutôt. :)
Il y a des choses très amusantes, dans ce chapitre, comme Solène qui s’exprime de façon stéréotypée avec des phrases tirées de romances cousues ensemble sans logique :
Je croyais que c’était mon âme sœur / Comme des flammes jumelles brûlantes et se consumant du même bois qui regardent ensemble du même côté 😂
Au moins le message distancié est clair, on ne risque pas de penser que les émois amoureux de Solène sont l’enjeu principal du récit. On voit aussi sans ambiguïté qu'elle est victime de ses représentations de l'amour et des relations romantiques.
Par contre je plains un peu Guillaume qui se laisse imposer malgré lui une personne dans son appartement. 😢
J’aime bien le lien avec le chapitre précédent avec le son des pieds dans l’eau.
Quel est le malaise avec Émilie, pourquoi ne répond-elle pas à Solène ou ne confirme-t-elle pas auprès d’Élise ? (Y a-t-il quelque sous-entendu à comprendre ?)
Le Valentin bien perché aussi, qui projette ses désirs romantiques sur une quasi-inconnue.😅
Ça caricature un peu, juste assez pour qu'on le voie, mais ce n'est pas si loin de ce qu'on peut connaître dans la réalité. Ça décortique l'attitude émotionnelle "idéaliste" valorisée dans les œuvres de cinéma ou les romans, qui apparait décalée dans un contexte réel.
Et puis j'aime beaucoup le titre du chapitre.
Merci pour ton grand message. Merci pour tes retours détaillés, je suis contente que tu trouves que ça fonctionne ! :)
Oui, voilà, si les émois amoureux de Solène sont bel et bien l'enjeu du récit, il ne faut pas trop prendre les choses au premier degré dans cette histoire.
En tous cas le but n'est absolument pas de se moquer de Solène à cause de sa niaiserie de jeune fille naïve qui attend son prince charmant, si c'est l'effet que ça rend, c'est raté.
Ce qui est moqué dans le personnage de Solène c'est la manière dont elle entortille son frère et sa directrice pour récupérer les clefs d'un appartement dont elle va faire plus que bon usage... !!!
La raison pour laquelle Emilie ne confirme pas ce que dit Solène à Elise c'est parce que c'est faux, mais qu'elle ne veut pas non plus gêner Solène en disant ouvertement "non c'est pas vrai, tu mens copine". Donc Emilie est mal à l'aise de mentir par omission à Elise, une camarade de classe, mais elle le fait quand même.
(y'a pas vraiment de sous-entendu c'est plutôt factuel ce passage, qui sert à caractériser Solène qu'on n'aura plus l'occasion de revoir tout de suite après l'avoir raccompagnée au bus :p)
Sinon, c'est une (double) préparation pour un chapitre suivant, qui s'appelle justement "vrai ou pas vrai"... mais y'a rien à comprendre de plus spécial :)
Elle change d’ailleurs très vite de ton en déclarant qu’elle a « plein de projets » dès qu’elle a obtenu satisfaction. Même le compliment qu’elle fait est exagéré et cliché « j’ai un grand frère en or ! ».
C’est surtout l’accumulation des clichés romantiques qui sonne faux (pas si naïf, du coup) qui fait rire. Puis le contraste avec son changement de ton, tandis qu’elle exprime un nouveau cliché sur la relation frère/sœur idéale, qui sonne tout aussi artificiel.
Je comprend mieux les gros yeux d’Émilie maintenant que tu as expliqué que Solène n’avait pas passé la nuit chez elle.
Tu sais, à ce stade il n'y a pas de bonne ou de mauvaise interprétation :)
Tant qu'on comprend ce qu'il se passe, après je pense que c'est normal que chacun projette ses propres trucs sur ce qu'il lit, je n'ai pas prévu d'interprétation académique en tous cas :D !!
Solène est une jeune fille qui s'exprime en accumulant énormément de clichés et qui véhicule beaucoup d'idées reçues auxquelles les personnages autour d'elles sont plus réticents. Je ne sais pas si c'est un "patient zéro" mais en tous cas elle sert ma thèse de représenter à elle toute seule un catalogue d'articles de magasines féminins...
Vu que c'est un peu construit comme un "vaudeville" (ou sitcom comme tu disais), c'est un récit d'intrigue avec des rebondissements florissants.Tout va s'entortiller de toute manière ! :D
En fait, le ressort comique fonctionne sur le fait que "on croit que" [Solène est une jeune fille naïve désespérée par sa rupture amoureuse] "mais en fait" [elle n'a pas l'air si affectée que ça et s'arrange rapidement pour s'installer chez son frère qui n'est pas enchanté].
Sauf que je ne sais pas quoi faire si ça ne fonctionne toujours pas ? :D :P
L'effet recherché, c'est la surprise et le décalage. Ici on amène les choses comme si elle allait être effondrée, pas comme si elle allait se sentir triomphante d'avoir récupéré les clefs de son frère, et selon moi c'est ce décalage entre ce qui est attendu et ce qui se réalise qui est "drôle".
Comme je disais, si ce qui "fait rire" c'est de se foutre de la gueule d'une jeune femme naïve et accablée d'une trahison amoureuse qui se retrouverait à la rue sans la charité de son frère, ça me semble nettement moins intéressant / le propos.
Le premier arc narratif (l'effet papillon) a pour prémisse quelque chose du genre "Et si les clichés des magasines féminins des années 2010 existaient vraiment, à quoi ressembleraient leurs relations ?" (le sous-entendu pas très caché c'est que dans la vraie vie ça aurait l'air con).
Comme tu l'avais compris pour cette histoire : "Ça décortique l'attitude émotionnelle "idéaliste" valorisée dans les œuvres de cinéma ou les romans, qui apparait décalée dans un contexte réel". C'est pour ça que je dis que dans cette histoire les choses ne sont pas à prendre au premier degré.
Dans mes notes initiales j'avais appelé cette partie "romances convenues" dans le sens où tous les protagonistes répondent à un cliché exacerbé, et j'ai imaginé des relations que pourraient avoir ces clichés entre eux. Ce qui rendrait les choses grotesques et... absurdes.
Enfin j'ai aucune raison de croire le contraire personnellement, c'est la première scène : Solène débarque chez Emilie avec ses valises (normalement c'est la preuve absolue qu'elle y est bien allée :p ).
La seule possibilité pour imaginer qu'elle ment sur ça serait qu'elle soit arrivée le matin même et qu'elle n'ait pas dormi là- bas - et prétende après qu'elle y est restée dormir (ce qui n'a aucun intérêt pour moi) donc pour éviter toute mauvaise interprétation je vais marquer dans le scénario qu'il fait NUIT quand Solène arrive chez Emilie avec ses valises.
Là où Solène ment à Elise c'est quand elle dit qu'elle a des bagages parce qu'elle revient de vacances. Or, on sait qu'elle a rompu avec son compagnon et qu'elle a dû faire ses valises. L'histoire des vacances (à la place de la rupture) est le mensonge qu'Emilie ne comprend pas - d'où ses gros yeux.
Le comique de cette situation réside pour moi dans le fait qu'elle vient de faire des caisses de sa rupture terrible avec l'homme de sa vie dans le bureau de son frère et qu'en sortant elle assimile cet événement (a priori traumatisant) à avoir pris quelques jours de vacances.
C'était un indice supplémentaire de "dédramatisation", et qui montre que soit elle ment volontairement pour ne pas revenir sur un moment douloureux alors qu'elle est de bonne humeur maintenant, soit elle a simplement oublié son ex relation, et qu'elle se reconstruit un souvenir positif - des vacances - par désinvolture vu qu'elle est déjà passé à autre chose elle voit la relation avec son ex comme une parenthèses de type séjour-vacances. (encore une fois toutes les interprétations sont possibles, et ça peut être un mix de plusieurs).
Pareil, je veux bien comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas, si tu as des idées sur ce qui manque à ta compréhension ? :)
Merci encore pour cette révision de chapitre - je ferai les ajustements nécessaires quand j'aurai une vue globale de ce qui ne va pas !
Si c’est l’effet que tu recherchais, ben c’est bon.
Est-ce un problème de lecture trop rapide ? En tous cas sur le coup je n’ai pas compris.
Oui, voilà, le trait moqué est surtout une tendance exacerbée au "drama amoureux", ce qui me permet d'introduire aussi qu'on est dans une fiction romantique "au second degré".
C'est surtout absurde, je pense plutôt à la chanson d'Anne Sylvestre et Boby Lapointe "depuis le temps que je l'attends mon prince charmant" où ils prennent l'expression à lettre pour n'en arriver littéralement nulle part. :)
Pour Solène, pas sûr qu'elle se confierait à une parfaite inconnue sur ses affres sentimentaux, mais en tous cas elle pourrait être effondrée, or dès qu'elle a la confirmation de pouvoir vivre chez son frère elle devient enjouée.
On me l'avait pointé du doigt comme une erreur, et que Solène se remettait trop vite de ses émotions. Mais c'est exactement ça que je voulais montrer, donc j'ai exagéré le "retournement", peut-être pas assez ?
Pour montrer que Solène ne revient pas de vacances, je ne sais pas s'il faut que je rajoute un truc du genre "j'ai mes valises à cause de la rupture avec mon copain, on vivait ensemble mais maintenant j'ai repris mes affaires et je les ai mises dans des valises" ?
J'avoue que ça m'aurait semblé lourdingue de l'expliciter. Pour moi c'est assez clair, quand même :p
Vu qu'on commence par dire qu'elle vient de rompre et qu'elle cherche à se faire héberger j'avais l'impression que ce serait difficile d'imaginer qu'elle avait ses bagages parce qu'elle rentrait de vacances.
Ces valises sont une référence au baluchon sur la carte du fou, d'ailleurs.
Enfin j'avais plusieurs motivations à souligner cette micro-interaction avec les bagages, donc ça m'attristerait un peu de la retirer. Je peux peut-être rallonger un peu genre "- j'étais allée faire un safari au Kenya et Solène m'aide à rapporter les souvenirs que j'ai rapporté à mon frère, etc."
puis une fois qu'elles ont dépassé Elise, Emilie lui demande :
- un safari ?
- bin quoi, mon ex avait plein de photos d'animaux de la savane dans l'appart, c'est comme si j'avais été moi-même en Afrique, pas vrai ?"
Mais ça aussi j'ai peur que ça alourdisse en introduisant un élément aussi inutile qu'inintéressant sur son "passé". Bref je vais attendre de voir si tu es la seule à ne pas comprendre que si Solène a ses affaires avec elle c'est parce qu'elle a quitté le domicile où elle habitait avec son ex, et qu'elle ne revient - évidemment - pas de vacances.
Vu qu'elle cherche un hébergement suite à sa rupture je trouve que ça sous-entend qu'elle habitait avec / chez son ex. Sinon pourquoi dire à Guillaume qu'elle n'a nulle part où aller si elle peut tout bêtement rester chez elle ?
Solène dit "— [...] du coup je n'ai nulle part ou dormir les prochains jours et je me disais que peut-être ?"
Guillaume dit "— Ouais, son conjoint l'a mise à la porte hier...
— Merde ! Ils ont eu une sérieuse dispute alors ? s'inquiète Samira.
— Pas vraiment, il a décidé d'emménager avec sa maîtresse..."
En fait j'ai du mal à voir à quel moment il peut y avoir de l'ambiguïté, et pour enfoncer le clou, je pensais que la réaction d'Emilie indiquerait au lecteur inattentif que Solène venait de dire "une dinguerie" (tout l'enjeu de ces deux chapitres c'est qu'elle s'est faite larguer et qu'elle cherche à se faire héberger par son frère, et je l'ai dit plusieurs fois en plus de construire toute l'intrigue dessus, je me trouve déjà plutôt répétitive ! :D
Si à ce stade tu en comprends qu'elle a ses bagages parce qu'elle a pris des vacances et qu'elle va rendre une visite de courtoisie en allant passer quelques jours chez son frangin c'est que je m'exprime très mal !!!!!
J'aimerais vraiment savoir si tu es la seule à passer à côté de mon intrigue ! :O
*Je peux peut-être rallonger un peu genre "- j'étais allée faire un safari au Kenya et EMILIE m'aide à rapporter les souvenirs que j'ai rapporté à mon frère, etc."
Je n'ai pas compris sur le coup mais je n'exclus pas que ma lecture sur écran / focalisation sur un autre aspect de l'intrigue sont la cause que je suis passée à côté de l'info. En relisant, ça me parait si évident. Je suggère de mettre un point d'interrogation à côté du visage d’Émilie comme on fait dans la BD, pour montrer qu'elle est interloquée, et de diriger son regard vers les bagages. Je ne pense pas qu'un ajout de dialogues soit absolument nécessaire. Les valises seront bien visibles sur l'image.
J'ai du mal à comprendre ce que tu as lu du coup, le dialogue tel qu'il est écrit c'est :
"— Élise !!! l'aborde Émilie, avec entrain.
— Oh vous faites quoi avec ces bagages ? puis en s'adressant à Solène : T'es la pote d'Émilie... Solène ?
— Oui, je rentre de voyage pour aller vivre quelque temps chez mon frère, j'ai dormi chez Émilie avant de rentrer chez moi, là elle me raccompagne au bus, vrai ou pas vrai Émilie ?
Émilie ne répond rien, elle se contente de regarder Solène avec des gros yeux étonnés."
Donc le fait qu'elle regarde Solène avec des yeux étonnés c'est déjà explicité dans le script... en l'état je vois pas ce que je peux faire de plus pour montrer qu'elle est étonnée à part décrire qu'elle l'est en le disant textuellement "des gros yeux étonnés" ?
Emilie elle n'a aucune raison de regarder les bagages de sa copine, elle sait très bien qu'ils sont là elle en porte même une partie, le but de leur convoi c'est de transporter les affaires de Solène de chez elle à chez Guillaume donc elle est largement bien au courant de ce que sont ces bagages (= pas des affaires de vacances, mais les affaires que Solène a pris avec elle quand elle a été mise à la porte), c'est juste étonnant d'être prise à partie pour confirmer un truc faux.
Mais je m'inquiète plutôt que tu n'aies pas compris que Solène avait dû quitter l'appartement où elle vivait avec son conjoint et que c'était pour cela qu'elle avait des valises avec ses affaires, et qu'elle les transporte pour aller vivre chez son frère. Et que les valises représentent évidemment sa rupture, son nouveau départ, son changement de vie (la signification de la carte du fou).
Tout ce que je peux faire c'est le spécifier au début du premier chapitre en disant "J'ai déménagé toute ma vie dans ces valises" afin de renforcer la liaison entre le symbole de la valise et celui du déménagement mais le dialogue entre Elise et Solène, il est vraiment très clair (manifestement ce que tu n'avais pas compris c'était avant).
Vraiment, je ne sais pas comment faire pour que mon lecteur soit plus attentif au fait que Solène vient de rompre (c'est la première phrase du chapitre 1) et qu'elle débarque avec ses valises chez Emilie (c'est à peu près la 2ème phrase du chapitre 1) ni qu'elles se baladent avec des valises dans la fac. C'est redit dans le chapitre 2, avant qu'elle n'arrive Guillaume et Samira parlent ensemble de sa rupture et du fait qu'elle ait été mise à la porte par son ex, quand elle arrive dans le bureau on l'aide encore à se décharger du sac de voyage qu'elle porte, elle reparle encore de sa rupture en pleurant, se fait consoler à cause de sa rupture et obtient de rester vivre chez son frère jusqu'à ce qu'elle se trouve un nouvel amoureux avec qui vivre, quand elle ressort Elise reparle des bagages qu'elle , et là POUF Solène prétend qu'elle revient de vacances.
Dans un processus logique à ma compréhension à moi on devrait se dire très naturellement que non... elle ne revient pas de vacances.
Et l'étonnement d'Emilie est un indice supplémentaire du fait qu'il y a une anormalité (le mensonge).
"— Oui, je rentre de voyage pour aller vivre quelque temps chez mon frère, j'ai dormi chez Émilie avant de rentrer chez moi, là elle me raccompagne au bus, vrai ou pas vrai Émilie ?
Émilie ne répond rien, elle se contente de regarder Solène avec des gros yeux étonnés."
J'ai cru qu'elle faisait les yeux étonnés à cause de la dernière information délivrée : "j'ai dormi chez Émilie, là elle me raccompagne en bus". J'ai considéré qu'elle faisait référence à l'information la plus proche de la réaction. Ça n'a pas été intuitif de revenir au début de la phrase pour y chercher la cause des yeux étonnés. Enfin, ça n'est sûrement que moi.
Ça faisait un moment que j'avais le texte dans ma PAL. La première lecture m'a un peu déstabilisé, parce que comme les disent les autres en dessous, les décors sont dépeints en peu de phrases, les noms des personnages apparaissent subitement. Et puis j'ai relu l'intro et me suis souvenu que c'était un scenario de BD, et tout a fait du sens.
Les personnages ont de suite un style marqué, ce qui est important pour un texte type BD. Tâchons de voir si je les ai bien cernés :
- Guillaume est un chercheur complètement absorbé par son travail (le coup de l'aquarium est génial)
- Samira, c'est la chef décontracté et légèrement impudique. Je n'ai pas réussi à déterminer si elle se change devant Guillaume parce qu'elle sait qu'à part son boulot rien ne compte (i.e. il ne la regarde pas) ou si au contraire elle veut attirer son attention.
- Solène a pour l'instant l'air d'être l'archétype de la femme fragile, mais peut-être que ça va s'ajuster une fois qu'elle aura digéré la rupture
- Aucune info sur Émilie, si ce n'est que c'est l'ami de Solène, et qu'elle est volontaire.
- Valentin c'est l'éternel amoureux transi, qui change d'avis chaque fois qu'il croise un regard. Le prénom est tout adapté au stéréotype (ce n'est pas le premier Valentin que je croise dans des fictions qui a ces caractéristiques)
- Lola, ça semble être la rebelle à la langue acerbe
D'un point de vue scénario, j'ai un élément qui m'a fait tiquer sur la scène de l'aquarium : quand la réplique sismique arrive, à la place de Guillaume, je ne plaquerai pas Samira au sol, qui est déjà trempé du fait de la première vague. Je l'attirerai à moi, hors du chemin de l'eau.
À cette première lecture et aux descriptions des personnages, on sent qu'il y a du potentiel pour de nombreux rebondissements. La suite me dira si c'est le cas ! ^_^
J'essaye, autant que faire se peut, de ne pas décrire ce qui ne pourra pas être montré dans l'image. J'utilise la règle de faire bref dans la narration quand ça n'occupe pas beaucoup l'image et d'être lente quand ça prendra beaucoup de place. Idem avec les plans, en décrivant précisément ce qui sera montré plutôt en plans serré, et vaguement ce qui sera plutôt en plan large.
J'essaye d'insister sur les actions pour que ça soit quand même rythmé !
Et comme je n'ai pas l'habitude je fais (encore) beaucoup d'erreurs. C'est une version alpha très bancale, haha. J'espère m'améliorer en travaillant, et surtout grâce aux échanges, conseils, commentaires !
Merci pour tes retours sur les personnages !
C'est exactement ça, Guillaume est obsédé par son travail de chercheur qui "prend la place" de sa vie privée.
Samira est particulièrement déjentée et extravertie, oui !
J'ai voulu montrer que Samira et Guillaume avaient une relation familière ambiguë depuis longtemps. Soit ce sont des amis très proches sans aucune considération de séduction, soit il y a en permanence une tension de séduction entre eux. (mais ça n'a aucune importance pour comprendre l'histoire).
Solène, oui c'est cet archétype-là. Et ça ne s'ajuste pas après sa ruputure, au contraire, ça se confirme, c'est l'un des ressorts de l'histoire (volontairement, hein, c'est pas un biais que j'ai, moi, sur les femmes en général).
Tu as bien compris ce qu'était Valentin, au moins en théorie.
Suite au commentaire de Camice, je pense que je vais supprimer Lola (que tu as parfaitement cernée :) ), elle n'est pas indispensable dans cette histoire-là, pour être plus concise et présenter moins de personnages d'entrée de jeu.
Très bien, pour la scène de l'aquarium je ne voyais pas le sol trempé dans toute la pièce mais si ça peut sembler plus plausible, je peux changer par "en la tirant vers lui" ? (évidemment je ne comptais pas les jeter tous les deux dans une flaque mais vers la partie de la pièce plus reculée qui n'avait pas été mouillée par le premier tsunami. :P)
Merci à toi, j'espère aussi qu'il y aura des rebondissements ! :D
Je m'élance dans l'aventure de tes personnages dont tu m'as tant parlé, la curiosité à prit le dessus.
On suit donc l'histoire de Guillaume, un professeur d'Université qui est passionné par la science, plus précisément la sismologie et l'élaboration de formules pour répliquer des catastrophes naturelles.
Il a une très bonne relation avec sa patronne, directrice de l'université, Samira, qui le couvre pour ses expériences très visibles et envahissantes. Egalement avec sa petite soeur Solène qui s'est fait lâché par son mari/copain récemment, qui apparemment voit trop le bien dans les autres et fait mine de ne rien voir en cas de problèmes par le "Tu sais comment elle est" de Guillaume.
Emilie à l'air d'être une bonne amie, mais peut être une que Solène n'a pas vu depuis un moment : ses amis actuels n'avaient jamais rencontré son amie de lycée. Peut être une histoire de Solène, engloutie dans son couple, qui néglige ses autres relations au détriment de son compagnon. Emilie est peut être aussi froide par rapport à la situation parce qu'elle savait que ça allait arriver (la dernière phrase sous entend que la situation ne la touche pas particulièrement) pendant que ses amis, eux, aimerait bien rencontrer son amie du lycée.
Remarques :
je suis ta directrice après tout ! Ajoute => ajoute sans majuscule
Solène renifle de façon bruyante => renifle bruyamment
Deux jeunes femmes encombrées => Tout ce paragraphe avec le changement de point de vue n'est pas forcément nécessaire d'être mit là, il peut être mit après pour pouvoir limiter le nombre de changement de point de vue, à moins que ce soit ton objectif. Changer beaucoup le point de vue au terme de l'histoire peut avoir un effet qui déboussolant pour le lecteur qui ne sait plus ou mettre de la tête.
– Heureusement que tu es là mon grand frère adoré, dit Solène en se mouchant à grand bruit, et merci à toi aussi Émilie d'être mon amie. => Je trouve cette phrase un peu brusque, je ne vois pas quelqu'un qui vient de se faire tromper de manière aussi violente pouvoir réaliser aussi calmement l'aide des gens autour d'elle, elle n'a pas l'air dans l'émotion du moment avec cette phrase. A moins que Solène soit d'un tempérament très calme mais j'avais compris l'inverse-
Petites incompréhensions :
ajoute Guillaume en plaquant Samira => Plaquant ? Contre le mur ? Il lui fait une tape ?
A très vite :p
Merci beaucoup pour ton retour très détaillé ! Un résumé de ta compréhension m'est précieux pour savoir sur quoi mettre l'accent, ou au contraire ce qui n'a pas tant d'intérêt que ça dans l'histoire et qui peut-être transparaît trop. :)
Pour la profession de Guillaume, c'est ça (en toute honnêteté ça pourrait être autre chose, ça n'a strictement aucune importance dans l'histoire, la seule chose qui m'importe c'est qu'on comprenne que sa passion est "visible" et "envahissante" alors je suis satisfaite par ton résumé. Sur les conseils d'Hylla j'avais développé la relation entre Samira et Guillaume, je vois que ça se comprend bien, c'est cool ! :)
MAIS sur le tempérament de Solène, effectivement elle n'a pas un tempérament très calme, par contre ça me semblait logique (à moi) qu'elle passe justement d'une émotion ++ à une autre émotion ++ comme on saute du coq à l'âne, sans transition. Le fait qu'elle soit à fond dans la colère puis à fond dans la gratitude me semblait illustrer un tempérament très volubile, voire soupe au lait, et en tous cas quelque chose d'instable mais toujours dans un certain excès. J'ai l'impression que ça ne fonctionne pas... du coup... Merci de me l'avoir fait remarquer !
Au sujet d'Emilie, l'explication "réelle", c'est que Solène et Valentin ne se sont pas revus depuis le lycée.
Je peux comprendre à peu près le hiatus. Mais pas expliquer sans spoiler pourquoi tu as eu l'impression que Solène et Emilie ne s'étaient pas revues depuis longtemps.
Je note aussi le risque d'interprétation d'une "bande de potes". C'est pas du tout le cas, ici. Dans une BD, on ne peut pas non plus trop expliquer qui est qui sans le mettre dans les dialogues, c'est là où je pêche le plus sur ce qui doit absolument être dit / ce qui est trop exposé pour rien.
Lola et Valentin sont camarades de classe, ils sont tous les deux dans la même filière. Ce ne sont pas les amis actuels d'Emilie, ils viennent de la croiser sur le trottoir en allant en cours (en gros y'a qu'un quasiment qu'un seul moyen d'arriver sur le campus c'est de passer par ici).
Seuls Valentin et Emilie sont amis depuis le lycée et comme Valentin reconnait Solène (qu'il sait être l'amie d'Emilie), il interpelle Emilie (avec qui il est ami et qui va à la même université que lui) en lui parlant de Solène (qu'il vient de reconnaître fans le bus) ; et ils font le reste du chemin ensemble, jusqu'à leur bâtiment de cours.
Mais c'est peut-être même pas la peine de mettre Lola dans ce premier chapitre, si ça prête inutilement à confusion sur le lien entre Emilie et Lola (inexistant), Valentin peut tout aussi bien être seul et rejoindre Emilie parce qu'elle est "sur son chemin", en ayant reconnu Solène dans le bus "au passage". Je vais retravailler ça, merci.
Voilà le genre de problèmes intéressants à résoudre ! Merci encore !!!
J'ai remplacé "Ajoute" par "crie", et j'ai mis "au sol" après "en plaquant Samira", en gros c'est pour lui éviter de se prendre un nouveau jet d'eau (pas forcément bien expliqué, je reverrai mieux ces tournures là, je note que ce n'est pas clairement décrit).
Au sujet du reniflage bruyant, j'ai aucun avis haha, et dans la BD finale - si je garde ce passage - ça fera "SNIF SNIF" (ou un truc du genre). Tu me fais penser qu'il faudrait que j'écrive directement avec les onomatopées, ce serait sans doute plus cohérent de les mettre dans le scénario au lieu de tournure descriptives plus ambiguës.
Pour le point de vue qui change, j'entends ta remarque pertinente. Merci encore !
Il y a effectivement beaucoup de points de vue différents dans la même histoire / dans le même chapitre. C'est surtout un point de vue omniscient que je voulais traduire. L'idée c'était de suivre un personnage puis d'en changer au fur et à mesure où il rencontre un autre personnage, et là il y a vraiment discontinuité de la narration tu as raison...
On peut éventuellement entendre Solène et Emilie arriver derrière la porte, tout en restant à l'intérieur avec Guillaume et Samira. Et ensuite les voir quand la porte s'ouvre.
Je crois avoir traité à peu près tous les points que tu évoquais, merci encore pour tes remarques !!!
J'ai été assez surpris par ton style, en lisant le commentaire de Dramalla tout s'éclaire. C'est vrai qu'on a assez peu de description et d'explications, les prénoms des personnages sont balancés assez vite sans qu'on se les imagine vraiment. J'allais d'ailleurs te dire que ça ressemblait un peu à un script de théâtre ^^ Mais pour un speech de BD c'est très adapté ! Les images parlent, pas besoin de descriptions etc... Le dialogue est au coeur. Peut-être que le préciser dans la note de l'auteur pourrait être chouette ?
Malgré tout, je trouve qu'on a assez vite beaucoup de persos qui ne sont pas évidents à identifier. Je pense que ce serait cool d'avoir un chouilla plus de caractérisation. Même un truc pas hyper développé, genre un détail physique, un habit, une manière de s'exprimer... Quitte à en dire plus après.
Par exemple :
"Guillaume sourit, lève le doigt en l'air" que le prénom arrive là met un peu de confusion : Guillaume est le scientifique ? Un autre personnage ? d'enfiler la blouse d'écolier. sa blouse ? le la donne l'impression qu'on en a déjà parlé avant
Sinon, j'ai passé un bon moment. La rupture donne de l'enjeu au chapitre, on se demande ce qui va arriver à Solène. La fin du chapitre donne l'impression d'une romance avec Valentin (en même temps avec ce prénom xD)
Les dialogues sont chouettes, les personnages sont assez expressifs.
J'attaque la suite !
Je comprends ta surprise, pour le style... effectivement il serait judicieux que je le précise en introduction. :)
Dans les types de textes il n'y avait pas d'autre choix que "roman" donc j'ai pris ça mais c'est vrai que c'est plutôt un scénario BD romancé que réellement un roman.
Enfin, en adaptant je suis sûre que je peux trouver une version avec un style moins abrupt, qui soit plus agréable à lire. C'est vraiment pour ça que j'ai posté des chapitres courts et que je suis heureuse d'avoir ce type de retours pour faire des ajustements dès maintenant ! :)
Tu as raison je vais mettre plus de descriptions succinctes même quand elles sont "inutiles à l'action". Je vais essayer d'étoffer en axant sur la caractérisation des personnages, en m'obligeant à réfléchir à comment le montrer (et non le dire).
Pour l'exemple, si en se levant de son canapé Guillaume est obligé d'enjamber plusieurs branchements et de déplacer une pile de livres scientifiques en soulevant un nuage de poussière avant de pouvoir répondre à son téléphone filaire, ça caractérise mieux, et ça reste visuel. Si au bout du fil, la voix lui dit "Allô Guillaume ?" on comprend immédiatement qu'il s'appelle Guillaume. Et l'accumulation des éléments scientifiques dans son appartement nous renseigne sur son occupation principale qui semble avoir un lien avec la science, et on sait qu'il est professeur puisqu'il dit qu'il doit donner un cours quand il répond au téléphone. Puisque les scènes suivantes se passent à l'université on comprendra qu'il exerce un métier de type enseignant-chercheur en sciences.
Enfin, tu as raison il manque des morceaux de caractérisation, et le simple fait que ça soit dessiné n'empêche pas qu'il faut quand même le montrer clairement dans le récit lui-même sinon ce sont plein d'informations "perdues" pour le lecteur.
Je vais revoir ça, merci !
J'ai mis "LA" blouse parce que dans la partie en italique où je liste ce qu'il y a dans le placard je dis qu'il y a "une blouse de chimiste" (= la blouse d'écolier). Je supposais que c'était logique mais je vais mieux l'exprimer du coup, merci de me faire préciser (surtout que c'est vraiment pas le détail le plus important c'est pas la peine que ça fasse réfléchir !).
Merci d'avoir pris le temps de me faire un retour détaillé de ta compréhension des enjeux de l'histoire ; et de. me confirmer qu'on comprend où je veux en venir avec cette amorce de romance aussi légère qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Alors j'adore (ohmondieu Guillaume et ses simulations sismiques mdrrr! J'ai bien ris).
J'ai beaucoup aimé! C'est très 'visuel' je trouve (vu que tu comptes en faire un bd ça a du sens ^^), et les personnages sont tous très vites définis en deux trois coups de crayons/stylo/phrases!
Je crois que je comprends ce que tu disais sur le discorde (qu'on peut lire dans le désordre), on va aussi suivre Lola, Valentin, Emilie, ils vont se croiser de tant à autre, c'est ça?
hâte de lire la suite!
Merci pour ton passage et tes encouragements ! Ouais tu as tout compris, j'essaye de retenir des idées visuelles et d'en écarter d'autres qui seraient plus "littéraires" (exit les belles métaphores filées, par exemple haha).
J'ai manifestement été un peu trop rapide dans les descriptions, et il faudrait rajouter quelques strates d'explications dès le départ dans les relations des persos (j'ai fait un peu comme toi avec ton lore, je n'ai pas voulu mettre trop d'exposition donc il n'y en a pas assez, haha).
Comme tu t'y attends, je vais faire une narration chronologique classique mais qui change de point de vue et de personnage suivi au fil des saisons, sur 4 ans. Dans un contexte où ils se croisent tous, c'est exactement ça !!
J'espère te relire très vite ici... :)
Voici quelques pistes de retours :
- il serait bon de clarifier la relation de Guillaume et Samira. Sans que tout ait à être dit ici, qui est-elle ? Une collègue ? Et si jamais elle est amenée à être un personnage important pour cette romance, quel est le ressenti de Guillaume vis-à-vis de Samira ?
- le coup de l'exercice tsunami m'a fait beaucoup rire ! Cela dit, pourrais-tu développer cela un peu plus ? A quoi ça sert exactement, de faire un tel exercice pour un professeur, de cette façon-là ?
- par moments, tu as voulu mettre beaucoup dans une seule réplique, ce qui peut casser le naturel du dialogue. Je te conseillerais de segmenter un peu ton propos, pour laisser l'autre personnage y réagir aussi et que ce soit plus fluide à la lecture et moins informatif. Par exemple :
"Oui, et elle débarque à la maison avec toutes ses valises pour quelques jours. Son conjoint l'a mise à la porte hier, il a décidé d'emménager avec sa maîtresse"
"Merci Guillaume, heureusement que tu es là mon grand frère adoré, et merci à toi aussi Emilie d'être mon amie, toujours disponible pour moi depuis l'enfance... j'ai tellement de gratitude pour vous deux, là. Je me sens conne, mais tellement nulle. J'ai envie de chialer de honte, quoi."
Bonne écriture :)
Merci pour tes retours !! C'est exactement ce que j'espérais, sur ce qu'on ne comprend pas parce que des informations manquent, que c'est pas clair ou pas expliqué, et ce qui n'est pas fluide à la lecture dans les dialogues.
Samira est la directrice de l'université et la supérieure de Guillaume, c'est également une amie et une confidente, à ce stade de l'histoire je voulais surtout montrer qu'ils étaient proches et complices sans alourdir l'élément principal de la narration (l'arrivée de sa soeur).
Mais ta deuxième remarque au sujet de l'expérience dont on ne comprend pas le but me donne l'occasion rêvée de développer sur leur lien professionnel, hiérarchique, pédagogique, et scientifique. S'ils en parlent tous les deux alors elle prendra sa posture de "cheffe" et on verra bien le lien qu'ils ont tous les deux sur le plan professionnel sans avoir à "le dire".
Pour être franche, ma première intention était vraiment de planter un décor où les relations professionnelles sont très très teintées de relations intimes/amicales (ou en tous cas dans une frontière difficile à percevoir, mais là j'ai manifestement trop élevé le niveau de difficulté puisqu'on se pose carrément la question de savoir ce que Samira fait là :D ). Enfin merci, je crois comprendre quel dosage adopter.
Du moins je vais essayer, tu me diras si c'est mieux ?
- La simulation de tsunami ne sert à rien en soi (dans l'histoire ça me sert juste à caractériser le personnage) mais c'est un chercheur en climatologie donc je cherchais des choses "visuelles" pour le montrer facilement, et je trouve les sismographes très visuels :P (mais, outre le gag qui m'est passé par la tête ça n'allait pas très loin cette histoire de tsunami).
Enfin, je me disais que ça serait lié à l'histoire par la caractérisation du personnage de Guillaume (qui fait des expériences avec plus ou moins de réussite). C'est un clin d'œil au professeur Tournesol de Tintin...
- Merci de ton retour pour les dialogues, j'ai essayé d'aller à l'essentiel pour ne pas m'étendre sur ces aspects "non conflictuels" mais tu as raison c'est "trop contracté" au final, personne ne va autant à l'essentiel en 3 répliques dans la vie réelle, haha.
Je vois bien sur quoi étoffer. Je vais m'y atteler ce soir j'espère pouvoir faire l'édit rapidement, alors si tu repasses par là n'hésites pas à me redonner ton impression suite aux modifications ! Merci encore...