Au chapitre précédent, Guillaume a promis un peu rapidement à sa petite soeur Solène qu'elle pourrait rester chez lui jusqu'à ce qu'elle ait trouvé un nouvel amoureux. Mais il ignore qu'en récupérant les clefs de son appartement elle a recroisé une connaissance du lycée, Valentin, et que ce dernier a insinué l'idée d'une relation romantique avec elle...
Guillaume Colza sort de son bureau. Il débarque dans un bâtiment aux murs de béton brut agrémenté d'alvéoles concaves. Au fond du couloir, il voit le hall vitré au sol peint en orange vif. Il y trône une machine à café branchée sans fioritures côte à côte avec un distributeur de sodas et friandises, en face de la porte de l'amphithéâtre 2C, où il se rend.
Deux jeunes gens sont adossés à la vitre qui donne sur l'extérieur. Ils regardent une jeune femme s'engouffrer dans l'amphi. L'un des deux, Alexis, est engoncé dans un sweat-shirt bleu turquoise avec le logo d'un groupe de rock des années 90, un jean trop grand et une vieille paire de baskets usée, la mine désabusée d'un adolescent attardé, avec un écouteur à l'oreille.
— Πφφφ, δεν είναι πραγματικά τρομερό ούτε αυτό...* dit l'autre, Costis, qui se tient droit dans une version de smoking StreetWear, visiblement mal coupée pour sa morphologie.
*Du grec : Pfff, elle est vraiment pas terrible celle-ci non plus...
— Στην καλύτερη περίπτωση πρόκειται για έξι στα δέκα. Υπάρχουν μόνο άσχημα σήμερα!* ajoute-t-il, d'un geste de main, dédaigneux.
*Du grec : Au mieux, c'est une six sur dix... il n'y a que des moches aujourd'hui !!
Une jeune femme brune élancée avec des vêtements près du corps s'avance vers les deux jeunes Grecs, suivie de près par une copine à elle, plus ronde, avec un style plus enfantin, moins sexy. Le grec étriqué dans son costume se retourne sur la grande. Ses yeux noirs s'allument, il siffle en fourrant ses deux doigts dans la bouche, et s'exclame :
— Ουάου! Αυτό είναι ένα δέκα αυτό...*
*Du grec : Wouahou ! C'est une dix celle-là...
Puis, au moment où elles ont disparu dans l'amphithéâtre, et qu'il ne les voit plus que de dos, il fait en direction de son pote :
— Σχεδόν έντεκα στα δέκα, βλέπετε τον κώλο του?!*
*Du grec : C'est presque une onze sur dix, t'as vu son cul ?!
Tandis que Guillaume rejoint lui aussi l'intérieur de l'amphi, les deux importuns lui emboîtent le pas. Guillaume le traverse de bout en bout pour se hisser finalement sur l'estrade où il installe son ordinateur, le connecte au rétroprojecteur, et allume son micro, l'air enthousiaste.
***
Dans l'amphithéâtre, les deux Grecs s'installent au dernier rang. Ils se lancent dans un empilement aléatoire d'objets, le but semble être d'en rajouter un sans faire écrouler la pile.
Guillaume Colza commence son cours.
— Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler de l'effet papillon. Je pense que vous connaissez tous le truc du battement d'ailes d'un papillon au Brésil pouvant déclencher une tornade au Texas, mais j'crois que peu d'entre vous savent vraiment ce que ça veut dire.
Il fait une bulle de chewing-gum tout en visualisant les déboires sentimentaux de Solène depuis son adolescence, pris d'un regret soudainement justifié de lui avoir promis de rester chez lui jusqu'à ce qu'elle trouve chaussure à son pied. Puis il continue son cours :
— Beaucoup croient que c'est qu'une petite chose peut avoir de grands effets, un peu comme si votre sœur vous demandait un petit service comme de l'héberger pendant quelques jours. Ce que bien sûr, vous acceptez, c'est le battement d'ailes du papillon, et que tout à coup vous vous rendiez compte que ça implique de l'avoir sur le dos pendant des années... la tornade au Texas.
Une étudiante, caricature d'intello à grosses lunettes rondes, avec deux tresses et un petit col de chemise propret, l'interrompt, la bouche pincée, avec une once d'impatience :
— Monsieur... excusez-moi, est-ce que vous pourriez nous donner EXACTEMENT la définition de l'effet papillon au lieu de digresser ?
— Hum, vous êtes prête à noter Mademoiselle ?
— Oui, répond la jeune femme avec les mains sur le clavier de son ordinateur et son plus grand sérieux.
— Alors go : L'effet papillon est une illustration de l'imprévisibilité des systèmes dynamiques déterministes et sensibles aux conditions initiales. C'est bon, vous pouvez rentrer chez vous le cours est fini, ironise Guillaume dans un large sourire, en provoquant l'hilarité générale, sauf de la jeune femme.
— déterministes et sensibles aux quoi ?? vous pourriez répéter la fin de la phrase s'il vous plaît ?
Nouvelle hilarité de l'amphithéâtre.
— BADABOUM !!
La tour d'objets hétéroclites des deux étudiants grecs s'effondre à grand bruit. Le jeune prof sourit en direction des fautifs en train de s'activer pour ramasser.
— L'un de vous deux, veut-il répondre à la demoiselle ?
— Répondre à quoi ? fait moins timoré des deux.
— Tu veux donner la définition de l'effet papillon à ta camarade ?
— Oh, moi non, mais mon pote Alexis va te la donner sans problème ta définition... continue-t-il tandis que l'amphi retient son souffle devant cette insolence.
— Je t'écoute, le pote...
— Euh... l'effet... euh.. papillon ? demande le timide avec les oreilles rosissantes.
— Ouais... celui-ci.
— C'est dans la théorie du chaos, quand les systèmes sont dynamiques, une infime variation des conditions initiales va générer une grande variation au bout d'un temps long. Le gars qui a parlé de l'effet papillon, c'était Lorenz, à une conférence en 75... euh non... en 72 ! Il avait appelé son truc « Predictability: Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? » il parle d'un flap of butterfly's wing, mais c'était son image littéraire. Je crois que c'était la forme de son graphique où il avait arrondi les conditions initiales, c'est une histoire jolie. C'est pour dire qu'on peut pas prédire le weather dans le temps long. Euh la météorologie comme vous dites en français.
— Ouep. T'as noté la demoiselle du premier rang ? conclut Guillaume juste après avoir éclaté une bulle de chewing-gum d'une façon sonore.
L'étudiante, studieuse, lève la tête en direction du professeur :
— J'ai tout écrit ! Je vous en prie, vous pouvez continuer votre cours Monsieur...
— Merci, hum, je... POUAH ! *bruit de toux*
Surpris, Guillaume manque de s'étouffer avec son chewing-gum qu'il crache rageusement dans une poubelle-corbeille disposée à ses pieds. Il engloutit le contenu de sa boisson énergisante sirupeuse d'une traite, devient écarlate en manquant d'air... Pendant qu'il reprend péniblement sa respiration, Élise lui tend une petite bouteille d'eau minérale - tenez Monsieur, buvez ça - qu'il se résout à avaler dans un rictus de dégoût. Puis il s'essuie la bouche d'un revers de main en adressant un clin d'œil souriant à l'étudiante venue à sa rescousse.
Je pense à la phrase suivante : "Il fait une bulle de chewing-gum tout en visualisant les déboires sentimentaux de Solène depuis son adolescence, pris d'un regret soudainement justifié de lui avoir promis de rester chez lui jusqu'à ce qu'elle trouve chaussure à son pied." Le fait qu'il visualise les déboires sentimentaux de sa soeur depuis l'adolescence, et qu'il regrette sa décision de l'héberger, ça rend très bien dans le récit, avec la focalisation interne, mais en BD tu ne pourras pas traduire ses pensées aussi facilement, non ? Est-ce que tu as inclus cette partie juste pour nous qui lisons ton travail sous forme de récit, ou voudrais-tu restituer cela dans ton projet final en BD ? Désolée si c'est une question embêtante ou inutile, c'est juste qu'à chaque fois je lis d'abord sans penser à ton projet final, puis je me rappelle que ce récit va devenir une BD, donc j'essaye d'ajuster en conséquence ce que je visualise à la lecture.
De ce côté là, le côté BD justement, tes descriptions nous permettent parfaitement de visualiser les différents protagonistes, iels sont très bien croqués, c'est super, et les gags fonctionnent encore une fois vraiment bien (quand Guillaume s'étouffe avec le chewing-gum, quand Élise lui tend l'eau, au passage j'imagine tout à fait son air ravi de pouvoir s'approcher avidement de son professeur chéri), et les deux grecs qui notent les filles, j'imagine aussi leurs postures nonchalantes, je pense que ça rendra très bien en BD. Bon, comme Camice j'ai envie de les taper, mais c'est un peu le but je crois :P
Merci pour tes retours très fouillés et réfléchis ! Nous sommes donc en train de déjeuner... des brocodiles... musicaux qui refusent de garder le silence alors que tout sera retenu contre eux... et j'allais me remettre doucement au travail avant de découvrir tes gentils commentaires !
Je te remercie de réfléchir au résultat en BD, et "justement" si j'ose dire c'est comme ça qu'est construite cette version romancée. Pour les pensées il y a plein de solutions envisageables pour les retranscrire en BD de façon directe ou indirecte.
Pour la façon directe, il y a les bulles de pensées, qui ont en général des petits ronds qui partent du personnage pour aller rejoindre une forme de "nuage" dans lequel est écrite ladite pensée du personnage. Pour les pensées "indirectes" ça peut être conçu comme une voix off, par exemple dans un cadre en haut/en bas/sur une partie unie du décor... (entre autres possibles !)
Ici, quand je dis qu'il visualise c'est littéralement, ce qui se traduit pour le lecteur à adopter un point de vue semi-subjectif le temps de sa "vision". Pour cet aspect du storybord je voulais utiliser la bulle de chewing gum comme élément graphique faisant naître la vision – qui prendrait ensuite toute la place sur une image sur fond rose "couleur chewing-gum". Avec probablement des commentaires de Guillaume directement « sur l'image ».
Puisque tu as lu notre échange avec Khazro, c'est en partie parce que j'avais prévu cette mise en scène graphique à partir de la bulle que j'étais aussi réticente à la supprimer en évitant au professeur de mâcher du chewing-gum en amphi. Je suis d'accord qu'on aurait pu montrer son côté désinvote autrement, mais je trouvais ça plus marrant qu'il s'étouffe à la fin avec son chewing-gum plutôt qu'il garde sa prestance "réaliste" de bout en bout.
C'est là où j'en viens à répondre à ton "PS" sur le fait que ça n'a finalement aucune gravité que toi ou Khazro trouviez la posture d'enseignant de Guillaume problématique car certaines personnes ne le verront pas comme ça et auront la "surprise" quand ça sera mis en lumière (donc pourront profiter de la "morale"), et d'autres – comme vous – n'auront pas de surprise puisque vous avez trouvé ça évident depuis le début, mais aucune déception non plus car il est prévu que ça soit révélé clairement (que ça ne convient pas).
Ce qui me permet de dire que toutes les morales n'auront pas la même portée pour chaque lecteur ou chaque lectrice.
C'est un texte moralisateur, le genre "conte" ne convenait pas du tout. Mais s'il y avait "fable" sur PA j'aurais pu l'ajouter (en plus de romance et humour et – surtout – jeune adulte) car il s'agit vraiment de mettre une morale claire à la fin de chaque histoire, et d'avoir aussi une lecture morale des actes des uns et des autres au fur et à mesure, surtout sur les conséquences sur la dynamique du groupe, donc j'aurais aussi pu mettre "farce" vu qu'il y a une dimension satyre social qui implique vraiment de présenter de "mauvais comportements sociaux", pour pouvoir les juger.
Et je me répète beaucoup désolée, mais ça s'adresse vraiment à la tranche 16-25 et en me resituant à 16 ans je ne pense pas du tout que j'avais autant de recul que maintenant sur une posture professorale acceptable à l'université, et la question s'est posée pour moi durant une bonne partie de mes études de pourquoi ce genre de comportement ne gênait-il personne, donc je ne pense pas qu'il y ait autant d'évidence pour tout le monde à trouver cette posture gênante, que ce que vous voyez après de hautes études et une expérience affutée de cette situation d'enseignement. ;)
Je préfère avoir trop caricaturé et qu'on puisse avoir les éléments pour se dire – comme Camice - que ce n'est pas sympa pour cette étudiante qui essaye de comprendre, plutôt que ce soit trop discret et que les "septiques" ne soient pas impactés par la morale proposée en se disant "franchement ça va, il faut avoir un peu d'humour quand même". Je ne m'avance pas trop en disant que pour plein de gens ce type de rabaissement passe quand même assez inapperçu, au profit du "charisme" que ça dégage.
Le propos c'est que ce type de charisme-là découle effectivement d'une forme d'arrogance, et surtout d'une forme de rire aux dépends d'autrui. Autrui étant généralement quelqu'un de plus faible – déjà dévalué socialement - et qui peut facilement être ridiculisé.
Pour ce que moi je pense du charisme en général c'est très largement disséqué dans la suite de l'histoire – pas celle de la perle qui est seulement sur la figure de l'étudiant "adulé par ses élèves", mais une bonne partie des autres – par exemple "la maîtresse (des cartes)" (l'histoire n°3) c'est l'ascension d'un "outsider" qui n'est pas populaire grâce à des mécanismes pour atteindre la popularité de type marketing : validation sociale / preuve sociale etc. Donc une autre forme de charisme : celui qui est induit par projection de marqueurs de charisme.
Après, c'est difficile de brasser autant de sujets sans tomber inévitablement sur des sujets qui n'intéresseront pas le lecteur, surtout s'il a déjà son opinion bien formée sur un sujet ou un autre et qu'il n'a pas de questionnement. Le but n'est pas de déconstruire ses idées claires mais plutôt de venir apporter d'éventuelles réponses claires à des situations floues qui avaient pu le gêner et sur lesquelles il n'avait pas pu trouver d'explications à ses doutes.
Je ne m'adresse pas à des gens qui savent déjà, je ne m'adresse pas à des gens qui ont déjà leur avis pour qu'ils en changent, je m'adresse uniquement à des gens qui cherchent à savoir et qui pourront éventuellement se sentir compris et reconnus dans leurs questionnements par les réponses que j'apporte.
Là par exemple, dans la perle, il y a des gens pour qui ce problème de trouver un compagnon ou une compagne n'a pas d'intérêt, et pour qui l'illusion de chercher la perle rare ne correspondra à rien de personnel (et tant mieux). Mais je table sur le fait qu'à peu près tout le monde vivant dans une société plutôt libre (cad où on peut choisir d'avoir ou non un ou une partenaire et de le choisir le cas échéant sans faire l'objet d'un mariage forcé) a dû quand même ressentir une fois dans sa vie au moins une forme de pression implicite à ce sujet. (j'espère évidemment que ça sera MOINS que PLUS).
Si ce n'est pas le cas DU TOUT (ce que je souhaite à chacun et chacune) ça tombera probablement "très à côté" du propos que je développe, car c'est l'évidence même quand on n'a pas été atteint par ce schéma toxique qu'on peut très bien faire sa vie sans avoir trouvé le ou la partenaire "idéal" et être très content.
Le fait de montrer (volontairement hein) un romantisme has been, surfait, à la limite de l'arnaque ne va pas bousculer grand-monde à mon avis, surtout après 20 ans. Mais pour les plus jeunes ou ceux qui ont évolué dans un milieu plus toxique à ce sujet sans avoir vraiment réussi à entendre un autre son de cloche je mets des images bout à bout pour créer le monstre qu'est ce fameux "romantisme", et qui n'est rien qu'un ramassis de clichés éculés sans définition fiable quand on y réfléchit "objectivement".
Pourquoi un homme (ou une femme) est plus romantiquement valable qu'une autre ? Sur quel fondement ? Dans quel but ? Et sur quel critère de sélection ? -> voilà les questionnements abordés dans cette histoire, et je pense donner des réponses évidentes à beaucoup de monde, mais qui auront peut-être une saveur de clarté ou de confirmation pour un certain nombre de lecteurs, ce qui me ferait plaisir. Il n'y a rien à révolutionner pour moi dans cette démarche j'enfonce des portes déjà assez grandes ouvertes, mais j'ai juste envie de l'exposer clairement.
Du coup je table qu'on puisse "quand même" rentrer dans l'histoire par la petite porte : celle de la narration, et non de la grande porte du thème. A savoir s'intéresser à suivre l'histoire de Guillaume à travers ses relations personnelles, ses défauts (clairement établis) et sa façon d'être au monde, et des gags qui peuvent être divertissants. Je te fais une grande note d'intention à chaque fois, j'espère que c'est plus clair avec mes explications :p
Le but n'est évidemment pas qu'on ait envie de taper des gens, mais qu'on puisse se rendre compte sans avoir une vision extrêmement claire et bien construite des choses que certains comportements sont "antisociaux", sachant que ça va être vraiment très disséqué par la suite et que ce n'est pas un livre pour "grand-adulte" car non seulement y'a beaucoup de dessins donc c'est pas très sérieux, mais c'est surtout que je pense qu'à partir d'une certaine quantité d'expériences on n'a plus trop de questions sur ces sujets (et si on en a toujours, bin c'est cool si cette histoire continue d'être parlante, mais c'est très sincèrement – avec ma meilleure sincérité de qui j'étais à l'époque – construit pour aider de vrais jeunes adultes / grands ados à trier ces concepts tous pourris).
Je te réponds au suivant dans la foulée :)
Merci beaucoup pour ta réponse, elle éclaircit pas mal de choses pour moi, et je comprends bien du coup que ce n'est pas un problème que je trouve la façade-prof de Guillaume problématique ! Ouf !
J'avais bien compris que je n'étais pas tout à fait le public visé, ce qui n'empêche pas que je trouve ta démarche extrêmement intéressante, et que je suis curieuse de voir comment ça aboutit. Je crois que je réalise seulement maintenant, à la lumière de ta dernière réponse, l'amplitude phénoménale de ton projet. Fonce ! C'est vraiment cool ce que tu as pour l'instant, et je t'envoie plein de force et de courage pour continuer à avancer et terminer dans les délais.
Des câlins, et à très vite Marie !
Effectivement je n'en suis qu'au « tout début » du travail de retranscription. C'est pour ça que j'ai autant besoin de retours pour ajuster et que j'attends beaucoup de vos commentaires !
Le fait que tu ne sois pas le public visé n'invalide en rien tes retours, au contraire, ça me fait même plaisir quand on voit d'un coup d'oeil où je vais en venir avec mes gros sabots !
Sinon, en plus des rebondissements, il y a évidemment des retournements d'intrigue et des arcs de personnages moins faciles à prédire que d'autres donc c'est vraiment pas "cousu de fil blanc" pour autant... Mais j'ai l'impression que les "grands adultes" vont avoir envie d'aller chercher plus loin que la platitude de mes propos et j'ai bien peur qu'il n'y ait rien à "creuser" davantage.
À très vite Charlotte !
En gardant mon envie de balancer les deux grecs par dessus bord pour être des obsédés qui ne jugent les femmes que par leur apparence. Quand Guillaume les interroge, c'est difficile de savoir lequel répond (problème qu'il n'y aura pas dans la BD j'en suis sûre XD
On retrouve le titre de la série (L'Effet Papillon) qui nous ait expliqué sans que ce soit intrusif.
J'aime aussi le fait que chaque personnage introduit, soit définit par un caractère précis. On sait dès les premières lignes ce qu'il retourne de se personnage et comment on va s'en souvenir. On prend les clichés, les donnes aux personnages, et maintenant, on va voir ce qu'ils en font :eyes:
Les deux grecs je vais m'en souvenir comme des débiles socialement mais qui sont plein de ressources (ou au moins un des deux) tandis que Guillaume est un professeur qui ne fait pas vraiment d'effort pour donner un cours à ses élèves. C'est le type de prof qui raconte sa vie et au bout d'une heure se rend compte que le cours n'a pas avancé entre une anecdote sur sa soeur et un autre sur un papillon qu'il a rencontré dans son voyage au brésil. Il est bien plus impliqué dans ses recherches (loufoques) que d'enseigner quelque chose qui ne lui plait pas à des jeunes adultes désintéressés (bon à part celle du premier rang)
A bientôt Mariez :p
Merci pour tes commentaires !!
Ici tu as fait un très bon résumé du message que j'avais l'intention de faire passer donc je ne saurais pas quoi ajouter. Je suis très contente que le message passe !! :)
Mais je vais clarifier pour qu'on distingue mieux les deux grecs en question dans le texte, merci de l'avoir signalé. Ce sont des figurants dans cette histoire mais on les retrouve dans la suivante où ils deviennent des personnages principaux donc j'avais envie que leur apparition puisse quand même un peu "marquer le coup" en faisant immédiatement ressortir le pire d'eux-mêmes.
Je te réponds à ton commentaire suivant, à tout de suite !
La petite introduction avec Cotis et Alexis est un grand classique des étudiants. Qui évidemment ne s'assument pas : ils commentent en grec pour n'être compris que d'eux. Ca m'a fait sourire.
Le 11/10, j'imagine que ce sera Alice ? Mais peut-être que je me trompe...
L'attitude enseignante de Guillaume est clivante, mais c'est tout calculé de ta part. Il veut manifestement se faire bien voir de la majorité des étudiants en se comportant presque comme l'un d'entre eux. Presque, puisqu'il sait imposer ses limites, en recadrant les élèves récalcitrants.
Si je dois faire une remarque, peut-être seulement aurais-je enlevé le mot "grincheuse" pour répéter "la mademoiselle du premier rang" car on comprend déjà qu'il se moque ouvertement d'elle et de son attitude. L'insulte est peut-être un peu trop forte.
J'ai bien rigolé à la scène du chewing-gum. Et c'est évidemment Elise qui lui tend la bouteille d'eau minérale. Qui d'autre, n'est-ce pas ?
Merci aussi pour ce commentaire, j'ai corrigé le texte pour retirer l'insulte, vous êtes deux à me dire que c'était insistant pour rien ! (je m'inquiète aussi que parfois mes idées même lourdement exprimées selon moi ne soient pas transmises DU TOUT à l'arrivée :p)
Pour les deux séducteurs qui ne s'assument pas... Je voulais brasser pas mal de thèmes repris plus tard dans cette histoire d'introduction c'est pour ça que je vérifie que l'intrigue ne disparaisse pas non plus derrière ces petites saynètes qui croisent la narration principale sans être directement liées à l'histoire d'un point de vue organique.
Alice n'apparait pas encore dans cette première histoire parce que je trouve que ça fait déjà beaucoup de personnages décrits / introduits, mais c'est clairement l'idée de mettre Alice en top de liste des filles faciles.
Pour Elise, j'aimais bien que le clin d'œil au chapitre précédent prépare le fait que le prof va être mis sur un piédestal par certaines de ses étudiantes (après, je me demande si l'intrigue ne se disperse pas dans ces préparations-paiements qui n'ont pas de lien direct avec l'intrigue, et qui sont comme des mini sketchs).
Par exemple : Ça peut donner un air au prof de macher du chewing gum pendant son cours mais ayant moi même donne des cours en amphi à la fac (en Travaux Dirigés ça passe), je sais que ça serait incroyablement inconfortable et que le truc partirait à la poubelle en moins de 2 minutes (parce qu'il faut porter sa voix, que ça fait des interferences dans le micro si on en a et que ça assèche la gorge comme pas permis). Je pense que si sur le papier ça peut sonner bien, dans la réalité et en dessin ça fera un trop gros décalage.
Petite idée à la place (vécu) : pourquoi ne pas lui faire boire une canette de soda ou boisson energisante ou juste d'eau gazeuse ? Et remplacer la bulle qui eclate par un hoquet ou un rot retenu. J'ai vu des profs le faire et faire rire leurs etudiants avec ça : je pense que c'est à essayer.
De même, je trouve que le terme "grincheuse" pour la dernière replique est un peu trop insultant. En amphi, les etudiants pourraient être choqués et le lectorat pourrait trouver ça un peu too much.
Je comprend que tu veuilles que le prof paraisse cool, mais attention car je l'ai perçu plus comme un etudiant qu'un enseignant, et ça a créé de la confusion pour moi. Quelque chose ne va pas dans sa posture pro.
Par exemple tu peux rajouter qu'il entame en rappelant la matière qui sera traité dans son cours (bonjour à ce cours de meteorologie, aujourd'hui nous allons aborder le concept de l'effet papillon dans les previsions meteorologiques) pour plus de clarté. Ça apporte l'aspect methodologique du travail d'enseignant (oui, on a déroulé et un cadre de travail à respecter) et avec des petites touches et commentaires bien placés, ça le rendra vraiment cool et credible. Je pense même que l'usage du cynisme et de l'ironie en petite piques distribuées ça et là sera bien plus efficace pour marquer son charisme, car c'est ce qui marche le mieux en cours (irl).
En espérant que ces conseils et ce retour te soient utiles.
C'est vraiment précieux pour moi !!
Je note ta remarque pertinente dans un cadre réaliste – j'espère que dans cette histoire-là on pourra suspendre l'incrédulité assez profondément pour accepter ce type d'entorses au réel pur - mais ce n'est vraiment pas censé retranscrire fidèlement les enjeux du métier dans ses aspects techniques.
Je vais être franche, ce n'est pas du tout un manuel pour valoriser le métier d'enseignant-chercheur, ni pour le salir, c'est simplement que mon protagoniste principal est exactement comme tu l'as perçu, avec une posture que tu as bien comprise. Si le portrait était beaucoup plus nuancé / réaliste, je crois qu'on perdrait une bonne partie de l'information.
Pour les TD où il pourrait librement faire des bulles, le problème c'est que j'ai choisi une scène d'amphi pour caractériser le protagoniste dans son milieu professionnel dans la situation la plus caractérisante – en maître de conférences donc - et c'est souvent la première impression qui marque le plus donc je préfère vraiment y aller à fond dès le début. Préférant des improbabilités plutôt que des réalismes moins percutants.
Et j'aime bien la symbolique visuelle de la bulle qui se gonfle pour éclater ensuite, donc pour être honnête, je pense que ça va rester au moins au début de la scène. Quitte à le faire s'étouffer avec son chewing-gum, le jeter à la poubelle avec fougue et avaler le contenu d'une canette de soda d'une traite afin de se réhydrater avec un sirop à nouveau déshydratant pour finir par un gros rot sonore, et tousser plusieurs fois jusqu'à ce qu'on lui tende une bouteille d'eau qu'il accepte à contre-cœur, histoire d'enfoncer le clou. (je cherche plutôt le comique potache que le réalisme, quitte à en faire un peu trop, le but est de marquer les esprits.) !
Mais on s'éloigne un peu du sujet, peut-être que je tiendrai compte de ta désapprobation à la réécriture et au lieu de faire des bulles, il se contentera de boire du soda à bulles en amphi (sa deuxième habitude caractérisante) et de roter, on verra. Merci de l'avoir formulé en tous cas ! :)
Cependant, je suis très heureuse de ton commentaire qui me conforte – pour une fois :D – dans ma bonne construction du personnage de prof ! Parce qu'aussi cool puisse-t-il être son comportement est bien hors cadre et pourra peut-être s'avérer problématique par la suite, ou révéler au contraire une pédagogie plus dynamique qui emporte plus d'engouement auprès de ses étudiants et de sa hiérarchie.
Je note que "grincheuse" est peut-être un peu trop péjoratif pour être perçu comme cool (ce n'est pas des dialogues définitifs, j'ai écrit ça histoire de mettre en situation, voir ce qu'on en comprend dans un premier jet.). Si j'ai une idée de synonyme qui est un poil moins dénigrant, je penserai à remplacer, merci pour le retour.
C'est moins le mot que l'idée générale, de montrer que le pendant fréquent de cette posture coole de s'assurer sa propre popularité en riant des étudiants moins populaires, surtout ceux qui sont dans une demande explicite de cours plus cadré, jugés spécialement "pas cool", justement...
Le contraste est évidemment montré par l'étudiante grincheuse qui demande plus de cadre (et dont l'existence n'aurait pas lieu d'être si le protagoniste faisait des cours bien cadré avec la posture enseignante clairement établie que tu suggères). Et il est aussi représenté comme dans une sorte de juste-milieu, puisqu'il sait recadrer sans perdre son calme des étudiants turbulants qui sortent clairement du cadre attendu. Après, je suis plutôt contente que ce juste-milieu proposé ne fasse pas l'unanimité.
J'imagine que même si ça choque, on peut supporter de suivre un protagoniste imparfait dont le positionnement est plutôt dicté par ses émotions du moment que par le cadre pédagogique. C'est souvent bienvenu que le protagoniste ait au moins un défaut majeur, ici c'est même une faille indispensable pour lancer l'histoire.
En-tout-cas je suis contente que ça soit relevé, car la transmission des connaissances scientifiques est l'un des thèmes d'arrière-plan du récit (les étudiants sont amenés à se créer un socle de connaissances scientifiques de base destiné à l'enseignement des sciences ou à la médiation scientifiques avec des projets didactiques.). C'est "l'univers du récit" :)
Il va même y avoir une doctorante en pédagogie qui viendra observer les cours du professeur Colza. Donc cette originalité dans la façon de les mener est assumée par l'université et sera bel et bien exploitée par l'histoire. Et si on n'a pas relevé pas dès le départ que le comportement du prof était "hors cadre", au moins les éléments auront été montrés sans ambiguïté, et je pense que le lectorat se sera à minima imprégné de l'ambiance, quitte à avoir choqué. Ce n'est pas comme si on suivait un tueur en série non plus, le choc est relatif.
Et c'est de bon augure pour moi si mon point de vue personnel n'a pas transpiré dans ce personnage.
Merci pour ce retour encourageant !
Et j'avoue que l'idée qu'il s'etouffe avec son chewing gum, le jeter à la poubelle et tout ce qui s'en suit m'a bien fait rire et j'arrive bien à l'imaginer.
Avec ton explication, je comprend bien mieux l'intention générale, qui peut être difficile à retranscrire sur le script que tu nous présente, l'aspect figuratif du dessin aide bien.
Merci pour tes remarques et j'espère à bientôt !
J'ai bien aimé ce chapitre ! Maintenant que les personnes sont bien identifiés, je profite du texte et de tes supers idées !
Juste un point de détail : je ne pense pas que ce soit nécessaire de mettre ce que l'intello écrit sur son cahier, ça répète un peu ce qui a déjà été dit.
J'ai beaucoup aimé les différents personnages, ils sont variés et donnent de la vie à la scène. Guillaume est un professeur amusant (en commençant par son nom de famille). J'aime bien le fait qu'il pense à sa soeur en donnant cours, ça fait du lien avec le premier chapitre tout en nous montrant son pdv sur la situation.
En plus le concept de l'effet papillon est passionnant donc cool d'en parler dans ton histoire (=
Je continue !
Le contenu de ce qui est noté sur l'écran d'ordinateur c'est effectivement redondant. J'ai surtout rédigé quelque chose pour ne pas que ça soit "vide" au premier plan de l'image, où on voit la fin de ce chapitre littéralement à travers ses lunettes, d'abord le cours sur l'ordinateur puis le professeur en plus petit, derrière. C'est pas vraiment pour donner + d'informations mais plutôt pour "imager" la rigidité de la jeune fille. Je peux le supprimer, oui.