Le Retour du Roi - Chap 5

Par NaL

L’Agence

 

Le Retour du Roi

 

Chapitre 5

 

 

 

Quelque part dans une réalité plus ou moins fiable, Merlin, Belzek, Jones et Jones se tenait à des barres dans une rame de métro. Merlin se servait des rasades d’une petite bouteille de whisky.

- Et… euh… fit Jones en s’approchant de Merlin. Si vous êtes un magicien, vous savez faire des tours de magie ?

Merlin le regarda d’un air méprisant mais un rot monumental brisa son attitude.

- T’as un jeu de carte sur toi ? Demanda-t-il en s’essuyant la bouche.

Jones et Belzek les regardaient faire.

- Toujours ! Fit Gene en sortant un vieux jeu de carte.

Merlin le lui prit des mains, s’assit sur un banc, étalant ses grandes jambes à travers la rame du métro. Gene s’approcha, curieux.

- Alors, choisis une carte mon gars, et choisis la bien, grogna Merlin.

Il prit une carte et la regarda.

- Ne me la montre pas ! Le prévint l’enchanteur. Bien, maintenant remet là dans le paquet et mélange le.

Gene s’effectua.

- J’adore les tours de magie. Quand j’étais plus jeune, j’ai même fait une formation pour en apprendre mais j’ai tout oublié depuis, expliqua-t-il en rendant le paquet à Merlin.

Celui-ci prit le paquet, fit trois cercles de sa longue main autour et tira la première carte du paquet.

- C’est celle là ?

- Non.

Il tira la seconde carte.

- C’est celle là ?

- Toujours pas.

Il tira une troisième carte.

- Et celle là ?

- Non plus.

- Ben t’as qu’à la trouver tout seul ! s’exclama Merlin en lui jetant le paquet à la figure.

Gene, déconfit, se tourna vers Jones en désignant le vieil homme qui était en train de rigoler.

- J’ai le droit de le défoncer ?

- Non, répondit le Colonel. On en encore besoin.

Merlin se leva soudainement en reprenant son sérieux.

- Ah ! Fit-il en levant son doigt. On arrive à destination.

Le métro ralentit et les passagers sentirent qu’ils traversèrent une couche de réalité. Le métro se remplit peu à peu d’autres passagers et c’était comme si Merlin, Belzek, Jones et Gene avaient toujours été dans ce métro londonien, sauf qu’ils étaient montés dans un métro New-Yorkais. Un métro un peu spécial. Merlin leur avait expliqué qu’un vaste réseau de métro version cinquième dimension parcourait la Terre mais qu’il n’était connu que du monde des magiciens. Et de certains monstres. Il fallait juste savoir quel métro prendre, à quelle heure et prononcer la bonne formule magique.

Ils sortirent à la station et suivirent Merlin. Mais eu lieu de grimper à la surface, celui-ci alla s’asseoir à un banc et demanda une cigarette à un jeune.

Jones fronça les sourcils.

- T’es sur de savoir ce que tu fais, le vieux ?

Merlin se tourna vers elle en levant un sourcil.

- Qui c’est que t’appelles le vieux ?

- Moi et mon épée Durendal.

L’intérêt de Merlin s’éveilla.

- Hm ?! Durendal ? Décidément, vous êtes pas n’importe qui. Attendez un peu, je vais vous emmener là où vous voulez aller. Patience est mère de sûreté.

- Mon pied au cul va faire voler en éclat ta patience, grommela Jones.

La station de métro se vida et lorsqu’il n’y eut plus personne, Merlin se leva en vitesse et bondit sur les rames de métro.

- Suivez-moi !

Ils se mirent à courir derrière lui. Merlin s’arrêta devant une porte. Il donna un grand coup de pied et celle-ci s’ouvrit avec fracas. Ils pénétrèrent à l’intérieur et descendirent des escaliers. Ils tombèrent sur une autre porte que Merlin défonça de la même manière. Mais cette fois-ci, il eut l’air de s’être fait mal.

- Ah merde, ma sciatique, maugréa-t-il dans sa barbe. Bon, les amis, nous voilà dans les catacombes de Londres.

Jones et Gene regardèrent avec de grands yeux. Un long tunnel creusé à la pelle s’étendait devant eux. Quelques rats étaient visibles, occupés à grignoter des détritus par terre.

- Ce ne sont pas de véritables catacombes, il n’y a pas de dépôts de cadavres, c’est plutôt une zone souterraine à l'origine utiliséé comme écuries pour les chevaux, rectifia Belzek.

- Ouais mais ça sonne mieux quand on les appelle “catacombes”, rajouta Merlin. Allez, suivez-moi, Excalibur se trouve par là.

Ils suivirent donc Merlin qui les mena à travers les catacombes. Ils traversèrent des couloirs plus ou moins éclairés, rencontrèrent des junkies et des sans-abris qui semblaient tous connaître Merlin. Plus ils avançaient, plus les murs paraissaient vieux.

- Je n’ai jamais vu cette partie là des catacombes, dit Belzek en observant les murs.

- Même en vivant plusieurs milliers d’années, on ne peut pas tout connaître, ricana Merlin en se grattant la barbe.

Ils arrivèrent finalement sur une grande salle plongée dans la pénombre. Merlin sortit une clope qu’il alluma puis il s’en servit pour allumer des dizaines de bougies placées dans des petites alcôves dans les murs. Peu à peu, la salle circulaire s’éclaira. Au centre se trouvait une pierre grossièrement taillée. Et au milieu de cette pierre se trouvait une vieille épée rouillée. Excalibur.

- Ah ! Ca faisait longtemps ! s’exclama Merlin en tirant une grande bouffée de nicotine.

 

 

A Shangai, dans le repère d’Helena Blavatsky, dans la dernière des chambres, le premier des Commandant qui se faisait aussi appeler le Sang bondit en l’air.

Helena, qui travaillait sur un ordinateur portable, se tourna vers lui en haussant les sourcils. Joaquin Alvarez, quand à lui, avait été shooté à la meilleure des cocaïnes et se trouvait dans une autre dimension.

- Qu’y-a-t-il ? Demanda la boss du Sacramentum.

- Excalibur, prononça d’une voix gutturale le Sang. Elle n’est pas dans la Zone 51. On s’est fait avoir. En Amérique du Sud, j’avais placé un parasite dans le cerveau de l’homme à l’épée. Ce parasite me permet de savoir ce qu’il fait à…

- Oui, oui, je sais ce que fait un parasite, le coupa Helena. Accouche.

- L’homme est à Londres, fit le Sang. Il est avec Merlin. Il a trouvé Excalibur.

Helena Blavatsky bondit sur ses courtes jambes et attrapa une cape. Elle prit le Sang par un bras et Joaquin par l’autre.

- On attend pas les autres Commandants ?

- Non, qu’ils foutent un peu le bordel dans la Zone 51, ils sont increvables tant que tu n’es pas avec eux de toute manière. Il faut qu’on fasse vite sinon on va rater notre chance !

La vieille femme ferma les yeux, prononça à toute vitesse des paroles incompréhensibles et des tatouages lumineux apparurent sur tout son corps. L’instant d’après, ils disparurent dans un volute de ténèbres.

 

 

A la zone 51, la bataille faisait rage. Mais elle avait tourné en faveur des agents, grâce à la chef des guerriers.

Elle ressemblait à une vieille femme un peu pincée, la jupe sobre s’arrêtant au mollet, le costard, le vernis parfaitement ajusté, et son visage impassible lui donnant un air de Margaret Thatcher. Son apparence ne collait pas avec sa puissance, car Miss Berry n’était pas seulement forte, elle était extrêmement forte.

Le coup qu’elle donna avec son marteau explosa plusieurs murs et les commandants s’envolèrent pour disparaître derrière des débris. L’un d’eux se rattrapa comme il put et se releva.

Elle sauta et traversa plusieurs mètres avant de laisser tomber son marteau chargé d’électricité sur le commandant debout. Lorsqu’elle abattit le marteau, une sphère électrique s’étendit autour du commandant et se referma tout aussi vite sur lui. Son corps fut carbonisé à plusieurs milliers de degrés avant de disparaître complètement.

Arthur et Nila, qui s’avançait vers Miss Berry avec leurs armes, prêts à attaquer, émirent un « woah » d’admiration.

Trois commandants surgirent des décombres et donnèrent un coup à Miss Berry qui para chaque attaque avec le marteau. Elle le fit tourner et les envoya balader. Soudain, le commandant qu’elle venait de réduire en cendres surgit dans son dos. Miss Berry le remarqua du coin de l’oeil et lui donna un coup de marteau dans le ventre, ce qui envoya le commandant traverser plusieurs murs en hurlant.

- Ils sont faciles à vaincre, mais leurs immortalités les rend terriblement agaçant, fit Miss Berry en époussetant son costard avec un mouchoir.

Miss Berry se tourna vers Nila et Arthur qui avançait.

- Arthur et Nila, c’est bien ça ? J’ai déjà entendu parler de vous.

- Alors Miss ! s’exclama Samir. Merci d’être intervenue. Je vois que tu te plais toujours autant de Mjolnir.

Elle fit voleter le marteau autour d’elle avec un sourire satisfait.

- Oui, il est impeccable.

- Tu peux remercier le professeur Abigail, qui est là, fit Samir en faisant signe à Abby de venir. C’est elle qui l’a trouvé.

Abby serra la main de Miss Berry.

- C’est quoi ce marteau ? Demanda Arthur.

Samir en profita pour lui reprendre la hache de Ragnar Lodbrok des mains.

- C’est Mjolnir ! Le marteau légendaire de Thor ! C’est tellement fort qu’on appelle ce genre d’objet les armes antiques ! Pas question que t’y poses tes sales pattes !

Les quatre commandants se rassemblaient à l’autre bout d’un couloir complètement détruit. Des morceaux du plafonds tombaient à intervalle régulier. Les agents se tournèrent tous vers les entités ténébreuses, armes aux poings (Arthur avait volé la hache une nouvelle fois), prêts à se battre.

Les commandants se tournèrent l’un vers l’autre.

- Cette maudite vieille femme est trop forte, nous ne la vaincrons jamais.

- Et nous n’avons pas trouvé Excalibur.

- Que faisons-nous ?

- Continuons à chercher jusqu’à que la chef nous rappelle.

Les quatre commandants se rassemblèrent et se jetèrent sur Miss Berry qui concentra son énergie dans son marteau déjà chargé en électricité.

 

 

Dans les souterrains londoniens, dans la salle où se trouvait Excalibur, Helena Blavatsky apparut dans une tempête de ténèbres avec à ses côtés Le Sang et Joaquin Alvarez.

- C’est quoi ça ? s’exclama Gene.

- Rien de bon, fit Jones en sortant Durendal.

- C’est le Sacramentum, dit Belzek.

Merlin avait les yeux exorbités. Il fixait Joaquin Alvarez. Il avait l’air d’avoir croisé un fantôme, ce qui était plutôt proche de la réalité.

- Toi… fit-il en levant le doigt vers l’influenceur. Tu…

- Oui, Merlin, c’est un jeune homme héritier de la couronne qui ne connaît pas ses origines, annonça Helena.

- Non… souffla Merlin. Pas encore…

Il se redressa de tout son long et ses yeux roulèrent dans leurs orbites. Une voix caverneuse s’éleva d’entre ses lèvres :

- Jeune roi, tu es le digne héritier. Cette épée t’appartient. Pose tes mains dessus et tire là du rocher. Tu en es le seul capable et la puissance du destin sera tienne.

- Qu’est-ce qu’il fout le vieux ? s’étrangla Gene.

- Attention ! s’exclama Belzek. Il ne s’obéit plus ! Maintenant, il ne pense plus qu’à accomplir sa destinée, c’est à dire créer le Roi Arthur ! Empêchez-le de bouger !

Jones et Gene se jetèrent sur l’enchanteur mais Helena intervint.

- Non, je ne laisserai pas passer cette chance, fit-elle.

Elle bougea ses mains d’une certaine manière, des tatouages lumineux apparurent sur ses bras et elle concentra toute sa maîtrise des arts mystiques. Une toile d’énergie invisible se jeta alors contre les agents qui se retrouvèrent projetés au mur, dans l’incapacité de bouger.

Merlin s’approcha de l’influenceur et posa sa main sur lui. Le jeune homme changea. Il se redressa, gonfla le torse et un vent sorti d’on ne sait où balaya sa chevelure. Il ressemblait maintenant à un roi. Une autorité royale émanait de lui. Merlin l’entraîna alors vers Excalibur.

- L’histoire se met en marche, murmura Helena.

Belzek fit soudainement voler en éclat les barrières énergiques qui le contenaient et tomba à terre. Il leva le bras et un trident majestueux se forma dans sa main. Un souffle épique accompagna l’apparition de l’arme et fit glisser sa capuche, révélant un crâne couvert de tatouages tribaux.

- Le Sang ! Retiens-le ! s’exclama Helena.

Le commandant se jeta contre le chef des chasseurs en lançant une attaque mentale. Il eut l’impression de se mesurer à un titan mental.

- Mon dieu, qu’est-ce que c’est que ça ? Murmura le commandant avec horreur.

Belzek broya les barrières mentales du Sang en même temps qu’il donnait un coup de trident. Le corps de l’entité ténébreuse vola en milles morceaux. Belzek lança alors le trident vers Helena qui dut relâcher la toile énergique pour se concentrer sur la menace. Jones et Gene tombèrent par terre.

Les tatouages s’illuminèrent encore et Helena créa une protection invisible autour d’elle. Le trident percuta la protection qui se fissura de toutes parts. Helena jeta un regard horrifié aux fissures.

- Bordel, mais qu’est-ce que c’est que cette puissance ? Le Sang ! Vite ! Retiens-le !

Le corps du commandant ré-apparut derrière Belzek et allait donner un coup de griffe quand Gene surgit et bloqua le coup avec son poignard. Jones transperça le Sang avec Durendal. Belzek s’avançait vers Helena Blavatsky. Celle-ci fit voler en éclat sa protection, concentra son énergie dans ses mains et envoya une puissante attaque sur le chef des chasseurs. Ce dernier leva la main et bloqua l’attaque, mais elle le fit reculer quand même. Belzek haussa les sourcils.

- Tu ne te débrouilles pas trop mal, reconnut-il.

- Ah oui ? Fit Helena.

Ses tatouages aux mains s’illuminèrent tellement qu’ils éclipsèrent les lueurs émises par les dizaines de bougies. La charge énergique que Belzek retenait d’un bras s’intensifia soudainement et il s’enfonça dans le sol sur plusieurs mètres. Il avait les deux bras plaqués contre la masse d’énergie qui essayait de le comprimer.

- Jones ! Gene ! Arrêtez Merlin avant qu’il ne soit trop tard ! Hurla Belzek.

Gene para un autre coup du Sang et fit signe à Jones d’y aller. Celle-ci déchaîna la puissance de Durendal qui émit un puissant éclair multicolore. Le Colonel se tourna vers Merlin et eut une expression d’horreur.

Merlin et l’influenceur était déjà sur le monticule de terre. Joaquin Alvarez posait déjà la main sur le pommeau d’Excalibur. Merlin posa à son tour la main sur Excalibur et Joaquin tira.

Jones se dit que c’était le moment où jamais. Il n’avait pas encore complètement tiré l’épée du rocher. Elle se jeta en l’air et, propulsée par la puissance de l’arme légendaire, fila vers Merlin et Joaquin. Mais ce-dernier fut plus rapide. Il tira Excalibur du monticule rocheux et l’épée rouillée fit place à une somptueuse épée parsemée de pierres précieuses au pommeau doré. L’enveloppe qu’était l’influenceur partit en fumée pour être remplacée par un géant de plus de deux mètres, en armure de combat et possédant une couronne gigantesque et noire comme la plus profonde des nuits. Ses yeux étaient rouges comme le sang. Il darda son regard sur Jones qui tombait sur eux avec toute la puissance possible de Durendal. Il souriait. Le Roi Arthur leva Excalibur pour contrer l’attaque. Lorsque les deux épées se touchèrent, il y eut un intense flash lumineux, suivi d’une explosion massive.

Une énorme boule de feu perfora les dizaines de mètres de terres et creva la surface, carbonisant tout sur son passage. L’onde de choc dévasta Londres à des kilomètres. Un énorme champignon de feu et de fumée s’éleva dans le ciel.

 

Quelques temps après, la fumée se dispersa. Belzek fut le premier des agents à se mettre debout. Il regarda autour de lui et vit que la salle dans laquelle ils se trouvaient quelques minutes avant avait disparu. Il pouvait voir le ciel.

Il aida Jones et Gene à se relever. La bulle de protection qu’il avait produite juste avant de sentir l’explosion les avait protégé mais ils étaient dans un sale état. Un mouvement attira son attention. Au sommet du monticule se trouvait le Roi Arthur, à plat ventre, sujet à des violentes convulsions. Il hurlait de douleur. Merlin se tenait à côté, effondré, les yeux encore révulsés. Helena Blavatsky rampait pour se rapprocher du Roi.

- La transformation n’est pas encore finalisée, murmura-t-elle.

Elle fut rejointe par Le Sang. Elle les prit tous les deux par le bras et puisa dans ses dernières ressources. Belzek s’en aperçut, bondit pour s’emparer de son trident et l’envoya sur les membres du Sacramentum. Mais ils disparurent dans une volute de ténèbres juste avant que le trident n’atteigne sa cible.

Belzek monta le monticule pour récupérer son arme.

Il constata alors qu’ils se trouvaient sur un monticule de terre au milieu d’un immense cratère. Il regarda autour de lui. Une dévastation complète s’étendait à des kilomètres, comme si une bombe nucléaire avait éclaté. Seuls quelques bâtiments étaient resté debout. Big Ben avait disparu. Londres avait été rasée.

Et le Roi Arthur était de retour.

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