Le Réveil

Notes de l’auteur : Chapitre brinquebalant, un peu chaotique aussi. Je veux dire qu'il y a encore quelques modifications à apporter, la forme principalement à retravailler. Bonne lecture à tous !

Une singulière douceur glissa sur son visage émacié. Dès qu'une minute s'égrenait, sa respiration devenait plus régulière, apaisée. Or son corps restait froid. Son âme restait faible. Sa conscience restait embrumée.

Annie se sentait irréellement vulnérable. Dans un tel état de faiblesse, n'importe quel prédateur ne feraient qu'une bouchée de son âme. Elle n'arrivait ni à se lever, ni à parler, ni même à remuer son auriculaire. Une douceur, une douleur, une inexplicable force l'ankylosait au fond de ses draps si duveteux. Était-ce cela, la mort ? S'il s'agissait vraiment de ça, Annie se dit que ce n'était pas trop mal. La suavité de l'atmosphère la noyait dans une torpeur infinie. Une torpeur délicieuse.

Annie se sentait à la fois lourde et légère. Libre et enfermée. Repue et affamée. Glacée et brûlante. Puissante et insignifiante. Pierre et poussière.

Oui, Annie était poussière. Cette même poussière qui voltigeait au soleil, qui caressait ou éraflait le plancher, qui s'incrustait dans chaque murs, chaque meubles, chaque objets, chaque sourires. Annie n'était plus que poussière, qu'une particule qui flottait dans le vent.

Dans sa bouche, sa langue lui paraissait aussi rêche qu'un parchemin, et la bise ne la faisait qu'à peine frissonner. Parfumée de sucre, d'humidité et d'une légèreté nuageuse, elle vivifiait les poumons d'Annie. De l'Annie à peine vivante. Ses lèvres bleues étaient salées par leur baignade, son pouls glacé ne présageait rien de bon, ses paupières paraissaient rabattues de manière définitive et, déployée autour de son visage comme une ombre trop dense, ses cheveux ondulaient tristement. La jeune fille ressemblait à un bibelot si fragile qu'il aurait été mis de côté, guingois. Mais pour la première fois de sa vie, ses traits coulaient sur son visage avec détente, sérénité, relâchement – comme l'eau. Le luxe. Le luxe de l'éternelle inconscience.

Puis la foudre.

En un éclair de souffrance, la conscience, la mémoire, les souvenirs, le savoir refirent surface, lui déchirèrent l'esprit en un sourire malveillant. Des rires, des cris, des voix de tout genre incendièrent son esprit clarifié. Ils semblaient lointains, terriblement lointains, archivés. Mais à une vitesse progressive, ils s'amplifiaient, se précisaient, dansaient. Des images les escortaient. Des visages aussi flous qu'anguleux, des regards aussi heureux que mélancoliques et rageurs, des dentitions aussi saines qu'épouvantables. Dans quelques instants, la jeune fille retrouvera tous les morceaux de sa mémoire brisée.

Des fils d'émotions se muèrent dans sa poitrine. Son caractère aussi revenait et Annie réalisa qu'elle n’accueillait pas sa froideur, sa réserve et sa figure impassible qui masquait ses sentiments enflammés avec joie.

Néanmoins rassurée d'être d'un fort tempérament, Annie trouva la force d'ouvrir la bouche. Sa gorge était horriblement sèche, salée. Tandis qu'une vapeur exquise s'introduisait dans son gosier, son esprit continuait son travail. Désormais, la jeune fille revoyait les nuages... les si beaux nuages. Elle entendait des hurlements... des hurlements si assourdissants. Elle ressentit une blessure... une blessure si profonde. Puis enfin, tout revint. L'étrange forme dans le ciel, l'annonce, les étoiles filantes, sa mort assurée. Assurée ?

Endolorie, nauséeuse de vestiges, Annie se broda une échelle vers la conscience. Son œuvre allait prendre du temps. Mais les bras de la mort étaient glacials, longs, noueux, obscurs. Distants. Autant grimper vers la vie. Elle inspira avec précaution.

 -  Cela fait trois jours que je porte cet insecte géant, ou plutôt ce cadavre d'insecte géant. Mon amabilité est peut-être équivoque à celle d'une porte de prison mais par la gloire du phénix, cette créature flasque ne pèse pas rien !

Un timbre puissant, une intonation masculine et hautement arrogante.

 -  Du courage, Ambud ! Elle revient de loin, il ne faut pas la brusquer !

Si Annie en avait eu la force, elle aurait sursauter à son de cette voix. C'était une voix si grinçante, si suraiguë et si déchirante que la jeune fille se demanda un instant si cette sonorité ne provenait pas d'un violon défectueux. Sorti de cette bouche visiblement féminine, les mots semblaient être des grossièretés. Les oreilles d'Annie saignaient, tandis qu'elle expirait précipitamment.

Ce qui libéra un silence olympien.

Puis des hurlements de joie.

 -  Elle a bougé ! Elle a bougé ! Je commençais à croire que mon pelage fut souillé pour néant !

 -  Baisse le ton, Ambud, ria l'individue à la voix suraiguë. Tu risques de l'ébranler !

Annie s'autorisa à froncer les sourcils. Bizarrement, ils lui semblaient poussiéreux. Puis la jeune fille réalisa que tout son corps était pareillement sali. D'une salissure aussi douce que la soie. Que la soie froissée. Ses jambes lui semblaient atrocement cotonneuses. Ses doigts peinaient à se déplier. Elle se sentait toute lisse, parfaitement lisse, comme les pétales d'une tulipe.

 -  Hoche la tête si tu nous entends, intervint soudain la voix perçante.

Annie aspira toute la force qu'il lui restait, avant de la déployer à un pitoyable acquiescement. L'exercice laborieusement achevé, son front reluisait de sueur et elle sentait le sang affluait sur ses joues. Ses mâchoires s'entrechoquèrent d'agacement. C'en devenait vraiment déplaisant d'être aussi vulnérable. Son interlocutrice parut toutefois satisfaite.

 -  Ouvre la bouche.

Ce n'était pas un conseil, pas une supplication, pas une marque apaisante. Une exigence.

 -  Bois maintenant.

Haletante, Annie sentit qu'on engouffrait une épaisse substance entre ses lèvres. L'ardeur du liquide manqua de la faire tousser. Incroyablement pâteux et salé, la jeune fille lui attribua immédiatement le goût du découragement. Cet arôme écœurait. Caoutchouteux, il modifiait négativement l'haleine. Le restituer ne serait pas considéré comme un problème, tellement son âpreté donnait la nausée.

Pourtant, en déglutissant, Annie admit que la substance faisait son effet. Son corps chauffait, ses muscles ressuscitaient, sa respiration se débloqua et la possibilité d'ouvrir de nouveau les yeux germa en elle. Avalant une conséquente bouffée d'air glacé, Annie fit craquer ses jointures avec succès. La liberté de ses gestes la rassurait. Amourée par les gifles de la brise, la fraîcheur du climat, la douceur de ses édredons et le reniflement lourd et régulier de sa respiration, Annie ébaucha un sourire. Vivante. Elle était vivante !

Ses poumons gonflés se soulagèrent et enfin, la jeune fille ouvrit ses yeux comme on ouvrirait une lucarne... donnant sur une voûte étoilée. Des nuages sombres et se coulaient dans cette encre profonde, se faisait et se défaisait comme les boutons d'une redingote. Profond, mousseux, parfumé et velouté, incontestablement, ce noir évoquait du café. Au milieu des étoiles de porcelaine, la Lune lui apparaissait comme un mouchoir de dentelle froissée, jeté sur le velours de la nuit. En apercevant les astres s'éloigner mélancoliquement, Annie réalisa que l'on poussait sa couche si douillette. Elle étira ses lèvres en un sourire songeur, un sourire qui, après son long sommeil, avait pris la poussière. Mais ce fut à cet instant qu'ombre trapue la recouvrit, détruisant la beauté de la scène et de ses douces réflexions.

Se penchant vers Annie avec une familiarité troublante, Kadambini étudiait maternellement sa réaction.

Qui fut un cri d'horreur.

Modelé avec grossièreté, ce corps pâteux conformait la laideur. D'environ soixante dix centimètres mais cependant dotée d'un visage plus rond qu'un ballon de baudruche, Kadambini possédait également les yeux les plus limpides, les plus visqueux, les plus globuleux, les plus énormes que quiconque n'eût jamais vu.

Les dents disjointes, le nez bulbeux et les oreilles légèrement pointues, elle dépassait toutes les monstruosités déjà brossées. Son regard s'illumina en l'apercevant rétablie.

 -  Comment te sens-tu, petite humaine ? Demanda-elle d'un air strident, car c'était à elle que l'horrible voix appartenait.

 -  Que...

Incrédule, Annie perdait toute crédibilité. Sa faiblesse la rattrapait, et sa décontenance l'empoisonnait. Comment un humain pouvait être si laid ? Et d'ailleurs... cette petite créature au sourire édenté était-elle humaine ? Elle avait beau possédé trois doigts à chaque mains et deux orteils à chaque pieds, elle ne ressemblait pas non plus à un animal. Et elle était habillée, couverte d'une jupette crasseuse et d'un bonnet de laine à la propreté douteuse. Cramponnée à un immense bâton noirâtre, elle semblait aussi avenante qu'une casserole.

Annie n'arrivait plus à apprécier la suavité de l'atmosphère. Toute son attention se centrait sur Kadambini, et le mystère de sa présence ici. D'ailleurs, ses traits rectifiés au scalpel se crispèrent de septicité :

 -  Tu es toute pâlichonne, ma petite humaine... Ne voudrais-tu pas encore un peu de Cuticule ?

Elle brandit sous son nez ébahi un sorte de biberon vraisemblablement sculpté dans le diamant. Annie était impressionnée par l'éclat riche et flamboyant que dégageait ce flacon, mais en étudiant les paroles de la créature, elle secoua la tête. Le Cuticule avait beau lui redistribuer sa force perdue, il restait d'une incontestable répugnance.

Du rêve, Annie avait l'impression de plonger dans un cauchemar. Visiblement sauvée par cette horrible créature, la jeune fille se sentait découragée. On avait beau lui conter qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, cette physionomie-là ne l'inspirait rien de bon. Elle était inhumaine. Pétrifiante.

Ce fut comme un appel. Galvanisée, déconfite, faible, sale et écœurée, Annie avait les larmes aux yeux. La nuit semblait rire de sa détresse.

 -  OÙ SUIS-JE ? Hurla la jeune fille.

Nullement effrayée, Kadambini la considéra avec perplexité et fascination, comme si elle n'avait jamais eu affaire à ce genre de spécimen. Elle se cura le nez, joua avec ses dents et caressa son teint brunâtre avant de lui répliquer, le plus nonchalamment possible :

 -  Je te répondrais quand tu auras avalé quelques lampées de cette nouvelle potion.

Annie rougit de rage et de désespoir mêlés. Elle se serait arraché les cheveux si elle pouvait et si elle n'y tenait pas tant. Ficelant une amitié avec la nuit, sa crinière ténébreuse se confondait avec les nuages sombres. Elle flottait sous l'œil bienveillant des étoiles, purement heureuse de sa liberté.

Domptant à grand peine sa chevelure réjouie, Annie décida de prendre la situation en main. Tout cela échappait à son contrôle. Dissimulant du mieux qu'elle pût sa peur de l'inconnu, elle ricana :

 -  Non, cette réponse est beaucoup trop facile... Vos potions sont immangeables, rien ne me prouve que vous êtes digne de confiance et en plus de tout ça, vous ne voulez même pas satisfaire ma curiosité ?

Kadambini l'observa sans ciller, aussi indifférente aux familiarités qu'on lui prodiguait qu'au visage crispé de son interlocutrice. Elle farfouillait placidement dans sa narine droite, immobile et captivée. Si Annie avait possédé une moustache, celle-ci frémirait sans doute de hargne. Une larme jaillit de son regard, et son masque insolent se fissura. La jeune fille se malmena à cacher son incompréhension, son teint rougeaud et sa détresse derrière ses mèches rebelles. Elle ne devait pas ressembler à grand chose, sinon une marmite en ébullition. Elle ne parvenait qu'à hoqueter, renifler et pleurer davantage.

 -  Guimauve et tourne-disque ! Articula-elle entre deux sanglots. Dites-moi donc où je suis, qui vous êtes et ce que vous êtes... Je suis complètement abattue par votre silence.

Bien qu'Annie eut modifié son vocabulaire pour mieux convaincre son auditoire, ses paroles conservaient leur sincérité. Prise par son élan théâtral, elle améliora ses charmes peu actifs en quelques battements de cils suppliants. Peut-être qu'en flattant l’ego de cette créature, elle lui soutirerait quelques informations. Mais ces actes l’écœuraient, de plus qu'insensible à sa panique, Kadambini la fixait, la bouche entrouverte et ses yeux huileux écarquillés. Puis elle fronça ses sourcils à peine esquissés, un rictus imprimé sur la pâte qui semblait constituer son visage. Elle resta ainsi longtemps, très longtemps, avant qu'elle ne redressât ses lèvres en un sourire dénué de chaleur.

 -  Premièrement, tu es dans le Monde des Nuages, sans Portes précises.

Elle leva un, puis deux de ses trois doigts crasseux.

 -  Et deuxièmement, je suis ce qu'on appelle une gremline, une espèce déshonorée condamnée à vagabonder entre les Portes, sans habitat fixe. Hors cela, mon nom est Kadambini.

Sur ces stridulements insupportables, son sourire grimpa rigidement jusqu'à ses oreilles, comme si tout les problèmes du monde venaient d'être résolus. Hallucinée, Annie abandonna son langage soutenu sans regret :

 -  HEIN ? Je ne comprends rien ! Que... mais...

...Mais Kadambini avait jugé l'instant propice pour lui enfoncer son biberon de diamant dans la bouche. Cette fois-ci, Annie eut l'impression de croquer à pleines dents dans une limace. Visqueuse et pourvue d'une quantité affolante de sucre, la potion fut déglutie avec d'atroces grimaces. Annie lécha honteusement sa commissure collante. Elle ne comprenait pas de quoi parlait la prénommée Kadambini, pas plus qu'elle ne supportait son accent strident et son regard fasciné.

Comment sortir de ce cauchemar ? Annie blêmit en songeant que la gremline pourrait la conserver ainsi pendant des années, la biberonnant de mets répugnants et l'informant de faits incompréhensibles.

 -  Par la condamnation des Portes ! Je n'ai jamais vu un insecte aussi désagréable et insolent !

Annie se mordit la langue d'incrédulité. C'était la voix puissante et masculine qu'elle eut précédemment entendu, mais là n'était pas le fruit de son hébétude. Cette voix provenait de ses draps si pelucheux. Les draps dans lesquels elle suffoquait depuis son réveil mouvementé. Et ces draps se soulevaient d'une lente et profonde respiration.

 -  En plus d'enfermer ses pieds dans des tombeaux de cuir, elle respire un épouvantable caractère ! Poursuivit son édredon en rouspétant. Je lui inculquerais, moi, les bonnes manières !

Ses lèvres maussades revêtant un pli émerveillé, la jeune fille se pencha... et son pouls s'affola. Comme si elle n'avait pas assez transpiré face à Kadambini, ses vêtements se trempèrent.

Le crin argenté, la toison neigeuse, l’œil déterminé et les naseaux éclatants, ce cheval dégageait une telle aura de grandeur qu'il en devenait étourdissant. Non pas qu'il fût laid car en vérité, sa beauté avait quelque chose de redoutable.

Jamais quiconque n'eût vu un pareil palefroi. Ni logé dans un centre-équestre, ni galopant dans un pré. Car en plus de sa splendeur, celui-ci possédait deux jambes de plus que tout chevaux, plumeuses, jaillissant abruptement de son dos. Des ailes. Floconneuses, démesurées et miraculeusement immaculées, elles s'agitaient puissamment, abandonnant au passage quelques plumes aux reflets de lune.

Annie sut aussitôt d'où elle cueillait la pensée que l'on poussait ses draps. Ce n'était absurdement que la pégase qui se déplaçait sous le ciel nocturne. Ses yeux lui piquèrent tant le spectacle l'éblouissait. Elle en oubliait presque l'horreur que représentait Kadambini, la scrutant toujours, quelque part au-dessus d'elle. Quelque part au-dessus de ce rêve.

La main tremblante d'émotions si fortes qu'elles en devenaient indescriptibles, Annie entreprit de caresser cette fourrure hivernale et abominablement douce. Elle avait peur, mais son regard ne pouvait se détacher de sa découverte.

 -  Tu veux vivre un second accident ?

Son œillade d’obsidienne avait négligé l'horizon pour mourir dans les yeux d'Annie. L’œillade ennuyé de la pégase. Annie eut l'impression que l'on cassait un œuf sur sa tête.

 -  Que...oui...enfin...non... veux dire... Je veux dire...

Elle referma précipitamment la bouche pour mettre fin à son bafouillage. La fabuleuse créature renâcla, l'éclat étoilé de ses pupilles redoublant d'intensité. Annie n'était plus poussière, mais pelote de poussière. Énorme de sidération.

 -  Donc si tu ne veux pas revivre cette atrocité, cesse donc de tripatouiller mes ailes. C'est distrayant et chatouilleux et cela me fait perdre mon objectif des yeux.

La jeune fille tourna la tête pour apercevoir l'objectif en question mais elle ne vit qu'une infinité de nuages, ténèbres et fragments d'astres. A une si haute altitude, elle se demanda où est ce qu'ils pourraient bien se poser. L'horizon ne laissait paraître aucune surface solide, au point d'en devenir inquiétant.

 -  Nous sommes proches de la Wolken, affirma pourtant Kadambini, en posant sur son épaule une paume ronde et chaude.

Annie inclina la tête sur la gauche afin d'illustrer son incompréhension. Mais aucune réponse ne lui parvint, et la jeune fille faillit s'irriter. Kadambini n'avait cure de son innocence. Elle semblait même prendre un malin plaisir à la tourmenter. Ou du moins, c'était l'impression que donnait son sourire anguleux et ses gigantesques yeux lumineux. D'une laideur rare, les émotions qu'elle inscrivait sur son visage s'emmêlaient, à tel point que ses expressions ouvraient au mystère.

 -  Qu'est-ce que la Woxken ? Interrogea Annie en se redressant en position assise.

Qu'est-ce que les Portes ? Qu'est-ce que les gremlins ? Qu'est-ce que le Monde des Nuages ? Pourquoi était-elle vivante, en train de chevaucher une pégase qui plus est ? Elle résista à la tentation de caresser les merveilleuses plumes du cheval ailé. Les questions se bousculaient, se nouaient dans son esprit et Annie commença à se sentir nauséeuse. Une sueur brûlante lui visitait l'échine.

 -  C'est une plaisanterie ! Hennit la magnificence. Le pays s'intitule Wolken, pas Woxken, non mais !

 -   Ambud, c'est une humaine ! Elle ne connaît rien de notre monde et de nos coutumes, laisse-la donc respirer.

Annie tourna un sourire plein de gratitude à celle qui prenait sa défense. Mais son sourire faillit, pencha, frissonna, se tordit, puis demeura pendu en une moue abasourdie.

Une pégase venait de fendre la noirceur de la nuit, de surgir de derrière un énorme cumulus follement mousseux. La face fine nimbée d'une crinière d'un violet époustouflant, elle volait à tir d'aile, ses plumes mauves agitées par la brise. Cependant, en éliminant sa silhouette chevaline et ses ailes grandissimes, elle ne ressemblait en rien au prénommé Ambud.

En effet, Hauata était un cheval très mince, dotée d'une robe mouchetée de violet et d'un tempérament trop doux pour être naturel. De ses naseaux émanait grâce, de ses yeux sculptés dans un diamant lavande émanait beauté.

Bien qu'elle fût juchée sur l'un de ses semblables, Annie sentit aussitôt le merveilleux goût de l'émerveillement tomber sur sa langue. Bien qu'éphémère et de moins en moins délecté, l’émerveillement coupait le souffle. Doux, chaleureux, fruité, sucré et peut-être même un peu caramélisé, la jeune fille le savoura avec un bonheur non dissimulé.

 -  Tu t'appelles Annie, c'est bien cela ? Demanda Hauata avec une pureté ensorcelante.

Elle obliquait vers eux, fluide et souple.

 -  Comment le savez-vous ? Répliqua l'interpellée, soufflée par la délicatesse de son interlocutrice.

Hauata délivra un long rire cristallin.

 -  Mon nom est Hauata, petite humaine. Et pour le moment, je ne peux pas répondre à ta question. En revanche, sache que la Wolken est l'un des nombreux pays cachés du Monde des Nuages. On y pénètre par une Porte, une espèce de losange lumineux officiellement créé par la Magie et consolidé par les plus puissants magiciens.

Annie la remercia d'un hochement de tête peu convaincu. Ces paroles mielleuses ne l'avançaient guère, mais l'amenait à une affirmation : elle allait pénétrer dans un monde dont elle ne connaissait rien, ni l'accent, ni les politesses, ni les coutumes, ni les symboles, ni même la nature de ses habitants. Elle souffla dans sa paume soudain moite. Son avenir présageait d'être mouvementé.

Promenant un doigt tremblant entre ses mèches sombres et emmêlées, elle essaya de ne pas céder à la panique. Un autre monde. Désormais, son front dégoulinait de sueur. Son corps entier frémissait, jusqu'à son nez tremblotant. Quand elle ouvrit la bouche, Annie eut l'impression qu'elle allait cracher toutes les couleurs, toutes les émotions, tout ses souvenirs qui vinrent autrefois peupler sa vie. Au lieu de cela, elle ne parvint qu'à crachoter :

 -  Vous... vous serez là, n'est-ce pas ?

Kadambini piailla de rire, ses longues dents grisâtres réfléchissant à la lumière de la Lune.

 -  Ma foi, non ! Comme je te l'ai déjà dit, mon espèce a été déshonorée et si on me détecte dans un Pays des Portes, mon amende sera la mort...

Annie blêmit. Comme si son aveu n'était pas assommant, Kadambini farfouilla dans les plis de sa jupette et en extirpa une ultime potion, encapuchonnée d'un saphir. Avec un sourire d'une hideur impensable, elle la tendit à Annie.

 -  Bois l'équivalent d'un bouchon par jour, préconisa-elle. Le vent me dit qu'on se reverra, Annie.

Saisissant le breuvage avec une répugnance mal dissimulée, la jeune fille se demandait comment la gremline arrivait à comprendre le sifflement appréciateur du vent. Elle avait beau humer la brise, elle ne recueillit qu'une irrésistible fraîcheur, une atmosphère abominablement vivifiante et un parfait lavage de poumons.

Une imperceptible tristesse aux souterrains de son cœur et une certaine satisfaction brillante dans ses yeux trop luminescents, Kadambini enfourcha son immense bâton noir. Toujours juchée dessus, elle voltigea dans le ciel assombri jusqu'à ce que sa peau parcheminée, ses yeux clairvoyants et son sourire carnassier s'éclipsèrent définitivement derrière un imposant nuage. Annie suivit du regard l'esquisse qu'il restait de ses traces avec appréhension. Pour intégrer ce nouveau monde, elle ne pouvait déjà pas compter sur la gremline.

Dorénavant seule sur le corps musculeux d'Ambud, elle frissonna. Annie ne savait pas comment considérer ces étranges minutes. Tout ce qui se déroulait sous ses yeux l'abandonnait à sa perplexité. Que faisait-elle ici ? Pourquoi l'avait-on sauvé ? Depuis quand de telles créatures existaient-elles ?Ces instants sortaient-ils d'un rêve, d'un cauchemar, ou d'une hallucination ? Elle se mordit les doigts en espérant tarir leur tremblement de plus en plus distinct. La panique grossissait en elle. Puis comprenant que ses tentatives resteront vaines, elle se tourna vers les deux pégases :

 -  Vous avez vraiment de la chance... en fait...

 -  De quelle chance parles-tu, mon ange ? Réclama suavement Hauata.

Annie réalisa alors qu'à côté d'Ambud, la jument était vraiment petite et fine, ce qui élargissait davantage ses yeux déjà grands et intensifiait davantage leur éclat violet, chatoyant et dans l'absolu illuminés d'une forme de curiosité. Ambud, dont la stature puissante et musclée provoquait les laborieuses déglutitions, incitait au calme et à la soumission. Sa toison de lait scintillant contrastait avec la noirceur de la nuit.

 -  La chance de pouvoir voler.

 -  C'est vrai, approuva pour la toute première fois Ambud, ébrouant sa crinière argentée. Voler est synonyme de liberté, de rêve ! Notre corps, notre vie, la vie n'ont plus de poids : tout est luxe, calme et légèreté. Rien n'est important, tout est insouciant. Tu te sens maître du monde, même si lorsque tu voles, le monde cesse d'exister. C'est...

 -  Mais tu vas te taire, oui ! Intervint subitement Hauata. Tes discours de grande personne sont à mourir d'ennui pour une jeune fille sans expérience ! Elle s'en souviendra certainement lorsque nous la quitterons !

Ambud grommela un incompréhensible juron, comme si se taire lui écorchait la bouche. Mais si Annie ne prêta guère d'attention à son mécontentement nouveau-né, c'était parce que son propre cœur venait d'être englouti dans une masse trouble. Les dires d'Hauata achevés, elle avait libéré un petit rire nerveux mais en réalisant réellement l’aplomb de ses paroles, sa joie se noya sous l'inquiétude. Un filet de sueur érafla sa nuque, une veine palpita dans sa tempe, sa respiration s'approfondit et son corps entier fut secoué de frissons irrépressibles.

La morsure de la réalité se lut dans ses yeux. Ses joues n'allaient pas tarder à se mouiller.

 -  Donc personne ne m'accompagne dans la Wolken ? Lâcha Annie, tout en froideur, doutes et tremblements.

Ambud activa un tel battement d'aile que tout ses cheveux partirent vers l'arrière, lui coupant le souffle. Tout en ordonnant de nouveau sa tignasse, la jeune fille se rendit compte que cette puissance de mouvement était dû à l'agacement. L'animal poussa un hennissement follement strident, et Annie fut contrainte à plaquer ses mains contre ses oreilles avec une grimace afin que l'épouvantable cri cessât.

 -  Non mais tu te rends compte de tes bêlements ? Comme si on pouvait rester avec toi ! Nous n'avons pas que cela à faire et la Prophétie ne tolérerait...

 -  Ambud ! L'interrompit Hauata avec une précipitation déconcertante.

Lorsqu'elle fit volte face, effarée, Annie se demanda comment une face de cheval pouvait exprimer autant de répulsion et de panique. Dans les yeux parme de la jument, on distinguait avec facilité sa détresse, une détresse qu'employa presque aussitôt le regard ambré d'Ambud.

Ils volèrent plus rapidement, si rapidement que les claques magistrales du vent enflammèrent les joues d'Annie. La jeune plaqua immédiatement ses doigts sur ses pommettes pour faire cesser le supplice.

Des doigts mouillées.

Des doigts salés.

Annie pleurait.

Mais elle ne comprenait pas. Des traîtrises larmes jaillissaient de ses yeux sans qu'elle n'en sache la raison, elles rougissaient son visage, affûtaient l'éclat orageux de ses yeux. Oui, Annie ne comprenait pas.

Devait-elle ses pleurs à la température glacée, à son incompréhension presque habituelle, à un quelconque manque de sommeil, au fait qu'elle allait s'engager dans un autre monde sans guide ? Ou bien était-ce les cachotteries des deux pégases ? Une prophétie... Serait-ce donc pour cette raison qu'ils l’eurent sauvés de l'avion, elle et personne d'autre ?

Annie gémit en songeant à tout les malheureux qui embarquaient avec elle. Tous morts. Elle secoua la tête pour chasser ses idées obscures, croisa les bras, claqua des dents. Une larme goutta de son menton comme une dernière et audacieuse gouttelette s'évade du robinet. Puis son courage refit enfin surface, et Annie eut un bref sourire.

 -  Je suppose que vous ne m'informerez pas plus sur cette certaine prophétie, cracha-elle rauquement. Même si elle me concerne particulièrement. Peut-être ai-je du toupet mais vos silences sont blessants.

Comme l'eût-elle attendu, les pégases se contentèrent de s'échanger un regard avant de poursuivre leur route, sans piper mot.

Malgré le climat bas qui lui valait des grelottements, Annie sentit un goût chaud apostrophait sa langue. Poivré, pimenté, impensablement épicé, la colère lui brûla le palais. Comme la plupart des gens, la jeune fille haïssait cet arôme funeste. Mais comme la plupart des gens, ce n'était pas la première fois qu'elle le goûtait.

 -  La Wolken, annonça Hauata.

Annie n'eut à peine le temps d'arquer un sourcil.

Un geyser de lumière l'aveugla.

 

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Deslunes
Posté le 28/09/2021
Bonjour,

Je commente juste à la scène 3 de l'acte 1 mais j'aurais pu le faire dès le début de ton livre. Riche de détails, description qui plonge le lecteur dans un univers unique. Je poursuis la lecture.
Pluma Atramenta
Posté le 29/09/2021
Coucou ! Je remercie pour ta lecture ^^ Vraiment ravie que cette histoire te plaise ; elle est très brouillonne, en effet, et j'espère qu'un jour je trouverais le courage de rectifier le premier jet.

Bonnes inspirations de ton côté !
Pluma.
Figaro
Posté le 14/12/2020
Salutation Pluma ! Ton réçit est tellement génial.
On se retrouverait presque dans la peau du personnage !
Mais il me semble que le mot
" Pégase " est masculin. Il ya quelques coquilles mais je trouve que ton texte est excellent ; )
Pluma Atramenta
Posté le 15/12/2020
Des avalanches de mercis pour tes mots doux <3
Trisanna
Posté le 06/10/2020
Commençons par les coquilles :

▪︎ Dans un tel état de faiblesse, n'importe quel prédateur ne feraient qu'une bouchée de son âme.

-> Que n'importe quel...

▪︎ Annie se dit que ce n'était pas trop mal. La suavité de l'atmosphère la noyait dans une torpeur infinie. Une torpeur délicieuse.

Annie se sentait à la fois lourde et légère.

-> Tu devrais remplacer Annie par la jeune femme. Ça allégerait ton texte.

▪︎ Dans sa bouche, sa langue lui paraissait aussi rêche qu'un parchemin, et la bise ne la faisait qu'à peine frissonner.

-> la bise ? La brise, non ?

▪︎ Mais les bras de la mort étaient glacials, longs, noueux, obscurs. Distants.

-> Obscurs, distants.

▪︎ Si Annie en avait eu la force, elle aurait sursauter à son de cette voix.

-> au son ou à l'entente de cette voix.

▪︎ L'exercice laborieusement achevé, [...] affluait sur ses joues.

-> affluer vers ses joues.

▪︎ Des nuages sombres et se coulaient [...] boutons d'une redingote.

-> le "et" est une petite faute de frappe à mon avis.

▪︎ Modelé avec grossièreté [...] mais cependant [...] quiconque n'eût jamais vu.

-> Il faut choisir entre "mais" et "cependant" car tu te répètes. Sinon, tu peux utiliser "Nonobstant" qui signifie "Cependant".

▪︎ Elle avait beau possédé [...] plus à un animal.

-> posséder.

▪︎ On avait beau [...] l'inspirait rien de bon.

-> Ne lui inspirait.

▪︎ Annie rougit de rage et de désespoir mêlés.

-> il manque une virgule après "désespoir", je pense.

▪︎ Elle se serait arraché les cheveux si elle pouvait et si elle n'y tenait pas tant.

-> Arrachée.

▪︎ Mais ces actes l’écœuraient, de plus qu'insensible à sa panique, Kadambini la fixait, la bouche entrouverte et ses yeux huileux écarquillés.

-> De plus, insensible à sa panique, ...

▪︎ Ces paroles mielleuses [...] la nature de ses habitants.

-> mais l'amenaient.

▪︎ Quand elle ouvrit la bouche, [...] autrefois peupler sa vie.

-> Tous.

▪︎ Pourquoi l'avait-on sauvé ? 

-> Sauvée.

▪︎ Une prophétie... Serait-ce donc pour cette raison qu'ils l’eurent sauvés de l'avion, elle et personne d'autre ?

-> sauvée.

▪︎ Malgré le climat bas qui lui valait des grelottements, Annie sentit un goût chaud apostrophait sa langue.

-> apostropher.

▪︎ Poivré, pimenté, impensablement épicé, la colère lui brûla le palais.

-> poivrée, pimentée, épicée.

___

Ensuite, haha, "cramponnée à un immense bâton noirâtre, elle semblait aussi avenante qu'une casserole", J'ADORE cette phrase ! Elle m'a tuée quand je l'ai lue !

Ton chapitre est, pour moi, excellent. Tu as utilisé énormément de procédés de style qui rendent ton texte riche et agréable. On vit et on sent tout ce que tu nous proposes. Tu as vraiment beaucoup de talent.

De plus, quelle belle avancée ! On en apprend dans ce chapitre ! Je me réjouis de découvrir Wolken.

Et enfin, je m'excuse pour mon manque de lecture. J'ai été vraiment occupée ce qui fait que je ne pouvais plus te lire. Je vais essayer de me rattraper !

Bisous sur ta voie lactée,
Trisanna.
Trisanna
Posté le 06/10/2020
*ferait.
Excuse-moi. J'ai moi-même fait une énorme erreur haha. ^^
Pluma Atramenta
Posté le 07/10/2020
Merci, Tris ^^ Tu reviens pile pour mes corrections ! Pour le moment, je laisse repose mon livre, mais dès que sonnera l'heure de la Grande Relecture, je me dépêcherai de corriger tout ça ! Merci beaucoup, beaucoup pour ton passage <3
Trisanna
Posté le 09/10/2020
J'ai le sens du timing ! Haha. Avec plaisir ! Merci pour tes écris ;)
Fenkys
Posté le 03/10/2020
Quelques remarques sur l'orthographe :
- Une incise commence toujours par une minuscule, même si elle est séparée du dialogue par un point d'interrogation ou d'exclamation. Par exemple : Où suis-je ? hurla la jeune fille. (h minuscule malgré le ?).
- chaque est suivi d'un singulier : "chaque mur, chaque meuble, chaque objet, chaque sourire"
- au singulier, le passé simple de rire est identique au présent : il rit.
- mais cependant est un pléonasme. Tu dois choisir l'un des deux.
- concordance des temps : "la jeune fille retrouvera tous les morceaux...". Dans un texte au passé, il faut utiliser le futur antérieur : "La jeune fille aura retrouvé tous les morceaux ..."
- Elle avait beau posséder : avoir beau est une expression qui a valeur de verbe. Donc suivie de l'infinitif.
- C'était la voix puissante et masculine qu'elle eut précédemment entendu : concordance des temps (qu'elle avait précédemment)
- la potion fut déglutie : quand on peut le faire, il vaut mieux éviter les formes passive.
- ses yeux clairvoyants et son sourire carnassier s'éclipsèrent : concordance des temps : s'éclipsent (ou s'éclipsassent si tu veux respecter strictement la concordance des temps)
- ses tentatives resteront vaines : concordance des temps. Il faut utiliser le futur dans le passé (aka conditionnel présent) : resteraient
qu'ils l’eurent sauvés de l'avion: qu'ils l'avaient sauvée de l'avion
- qui embarquaient avec elle : qui avaient embarqué avec elle
- Comme l'eût-elle attendu : comme elle l'attendait (ou : comme elle s'y attendait)

Pour le texte lui même :
- "Anne rougit ... elle ricana :" on a du mal à comprendre les réactions et pensées d'Annie, surtout après la violence de son cri précédent. La suite n'éclaire pas plus. Je n'avais pas compris par exemple qu'elle pleurait.
- ils lui semblaient poussiéreux : qui est "ils"
- Hauata était un cheval très mince: le texte est narrée selon le point de vue d'Annie. À ce stade, comment peut-elle connaître le nom de ce cheval ou son tempérament. "Mon nom est Hauata, petite humaine." : c'est à partir de là que tu peux utiliser son nom dans la narration.
- Ces paroles mielleuses ne l'avançaient guère: je ne vois pas en quoi les paroles de Hauata étaient mieleuses. De plus, elle est difficile. - Elle sait maintenant ce qu'est la Wolken et comment on y accède. C'est déjà pas mal.
- assommant: tu es sûre d'avoir employé le bon mot. Tu ne voulais pas dire terrible plutôt, ou effroyable.
- une détresse qu'employa presque aussitôt le regard ambré d'Ambud : je ne comprend pas ce que tu as voulu dire par là avec le verbe employer.
Pluma Atramenta
Posté le 03/10/2020
Un énorme Merci d'avoir relevé toutes ses coquilles et d'avoir pris le temps de recopier toutes ces remarques !

"De plus, elle est difficile. - Elle sait maintenant ce qu'est la Wolken et comment on y accède. C'est déjà pas mal." : Je pense que lorsqu'on débarque dans un nouvel univers, on n'en a que faire du "beaucoup" d'informations, et du "peu". Ce qui nous importe, c'est d'en récupérer le plus possible envers et contre tout. Et si Annie est difficile... Elle vient, comme l'ai-je dit, de pénétrer dans une autre dimension, ce n'est pas rien ! XD En revanche, si tu as eu du mal à comprendre chacune de ses réactions, si elles sont trop "troubles", je m'arrangerais du mieux que je peux à arranger tout cela !
Merci encore de ta lecture avisée ! ;)
Pluma.
Cherry
Posté le 09/09/2020
Alors par où commencer ? J'ai beaucoup de choses à dire.
J'ai a-do-ré le début de ce chapitre, c'est-à-dire les descriptions, métaphores, sensations, émotions... Tu as utilisé les cinq sens, tu as bien pris ton temps pour introduire Kadambini (que j'aime beaucoup au passage) Chaque expression est poétique. Tu m'as vraiment immergée dans l'état d'Annie et vraiment ça confirme ton style d'écriture prometteur.
Toutefois, j'ai mis un certain temps à comprendre qu'Annie était sur le dos d'un pégase. Et pourquoi Annie ne se pose pas plus de question sur le monde des humains ? Sur sa famille d'accueil ? Ne garde-t-elle pas de traumatismes liés à l'accident ?
En ce qui concerne les erreurs que j'ai pu relever, les voici :
celui-ci possédait deux jambes de plus que tout chevaux, plumeuses, jaillissant abruptement de son dos => deux jambes pour parler des ailes ? Assez maladroit.
nauséeuse de vestiges => je crois que tu voulais dire vertiges ??? :)
Je lui inculquerais => inculquerai (pas de s au futur pour la première personne du singulier)
Hauata était un cheval très mince, dotée d'une robe mouchetée => Hauata est une fille ? Pourquoi pas dire jument ?
Annie sentit un goût chaud apostrophait => apostropher
Voilà, il y a d'autres erreurs mais mes yeux ne les détectent plus :)
J'aime particulièrement ce chapitre, peut-être parce que les descriptions sont plus frappantes et réussies ? Ou bien parce que j'apprécie les nouveaux personnages ? Héhé... En tout cas, je poursuis la lecture
Cherry on the cake
Pluma Atramenta
Posté le 10/09/2020
Waw, je crois que ma relecture de ce chapitre a porté ses fruits (même si, apparemment, quelques coquillettes ont subsisté…) Il y avait vraiment beaucoup de choses à retravailler et je suis tellement contente que tu aies "a-do-ré" (XD) ce chapitre que j'en souris jusqu'aux oreilles ! Je corrigerais toutes mes maladresses lors de la Grande Relecture (qui ne devrait plus tarder à présent), merci beaucoup, beaucoup de les avoir relevé ! <3 Et merci également pour ta lecture avisée <3
Pluma on the chocolate x)
Sklaërenn
Posté le 14/08/2020
Annie se pose de questions sur ce qui se passe et heureusement, ce serait difficile à croire qu'elle accepte ça sans rien dire ahah. Peut-être ajouter un peu plus d'étonnement / sidération par rapport à la situation, mais sinon c'est déjà pas mal ;)
Pluma Atramenta
Posté le 14/08/2020
Merci beaucoup ! Ce chapitre a déjà reçu tellement de modifications et tellement peu à la fois que je le trouve un peu brinquebalant... Heureuse que maintenant, je n'ai plus grand chose à lui changer...
Merci ! (tu lis à une vitesse, dis-moi ! :O)
Sklaërenn
Posté le 14/08/2020
L'habitude ahah. Je lis énormément et je suis habituée à lire sur écran pour faire des retour. De plus, il faut que je lise vite avec mon fils a côté qui me demande tout le temps 😂
Taranee
Posté le 17/07/2020
Salut!!
C'était donc bien une porte qu'Annie avait vu dans l'avion! Je pense que ton personnage assimile trop vite le fait de voler sur un pégase dans le ciel et d'aller découvrir un autre monde qui se trouve dans les nuages et d'avoir ressuscité... C'est quand même vraiment pas courant ce genre de chose!
Sinon, c'est un bon chapitre avec encore un très bon vocabulaire! ; P
Pluma Atramenta
Posté le 17/07/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire et tes remarques ! :)
Annie n'a pas vraiment ressuscité, en fait . Les pégases l'ont sauvé à l'article de la mort. Je tenais juste à préciser ;)
Merci !
Taranee
Posté le 17/07/2020
ok merci pour la précision!
Eryn
Posté le 01/07/2020
Elle avait beau posséder « er » et pas « é »
J’adore le vocabulaire d’Annie, et le complet décalage « culturel » entre elle et ses hôtes.
Le pégase non ? Je crois que c’est masculin.
Son sourire failla – Non, failla ça n’existe pas !
Répétition « merveilleux goût de l’émerveillement », puis émerveillement juste après.

Sinon au niveau de l'histoire, on a bien compris que les créatures avaient sauvé Annie à cause de la prophétie. Pour l'instant par contre, j'ai l'impression que tout est beau et merveilleux. Après c'est peut être parce qu'Annie est émerveillée ? Elle ne s'inquiète pas des gens qui sont sensés l'attendre à l'aéroport ? Elle n'a pas pensé à eux une seule fois. bon après, elle ne les connaît pas mais bon...
Pluma Atramenta
Posté le 01/07/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire !
Hum… Avec ton commentaire et les précédents, je pars du principe que ce chapitre a un cruel besoin de notifications. Je me réserve pour la relecture complète du bouquin, car étant en pleine écriture, je n'aime pas trop revenir sur le "déjà fait", je me contente souvent de corriger les coquilles. Mais ne t'inquiètes pas, je prends tout en compte, bien sûr !
Merci <3
Alice_Lath
Posté le 09/06/2020
Petite coquille je crois:
"Des traîtrises larmes" -> "Des larmes traîtres" non?
Sinon, en dehors de ça, c'est toujours aussi bien haha, même si je trouve que ça s'enchaîne un peu vite, j'avoue que je ne suis pas certaine de savoir où sort Hauata haha, et la gremlin qui repart et tout ça et tout ça. À la place d'Annie, ce qui aurait été certain, c'est que je sais pas comment j'aurais réussi à retourner sur un pégase après un crash d'avion, une EMI et un sauvetage par des créatures chelous hahaha
Pluma Atramenta
Posté le 09/06/2020
Merci beaucoup !
Oui, je vais essayer d'améliorer ce chapitre peut-être un peu trop rapide. En l'écrivant, j'avais surtout peur du "Annie était abasourdie" et trois lignes plus loin "Annie était éberluée"
Je n'aime pas trop me répéter même si l'ahurissement, l'émerveillement, la terreur et l'incompréhension étaient des sentiments logiques dans de pareilles circonstances.
C'est tout le défaut d'écrire sur un personnage qui arrive dans un autre univers, on ne peut jamais vraiment bien décrire son ressenti ! Et on ne peut pas non plus compter sur notre vécu...

Merci pour ton commentaire, je note tes remarques !
Shangaï
Posté le 29/05/2020
Sacré voyage que vit Annie ! J'ai bien aimé les petits indices glissé ici et là mais j'avoue avoir trouvé ce chapitre un peu trop guimauve à mon goût ! J'ai un peu de mal avec les pégase violet ^^' Sinon je suis curieuse de savoir ou Annie va atterrir et ce qu'est donc cette étrange prophétie !

Voici mon analyse plus poussé au fur et à mesure de ma lecture :

Mais son corps restait froid. Mais son âme restait faible. Mais sa conscience restait embrumée. → Je vois bien qu'ici il s'agit d'une répétition volontaire du terme « mais » cela dit je ne trouve pas cette répétition très gracieuse... En règle général il me semble qu'il n'est pas très correcte de débuter une phrase par « mais » en plus de cela !

La suavité ? Je suis un peu surprise par ce terme, je ne suis pas certaine qu'il s’emploie braiment !


Son caractère aussi revenait et Annie réalisa qu'elle n’accueillait pas sa froideur, sa réserve et sa figure impassible qui masquait ses sentiments enflammés avec joie. → Il y a une forme de non-sens dans cette phrase... sa froideur qui masque ses sentiments avec joie, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ^^'

Incroyablement épais et salé, la jeune fille lui attribua immédiatement les symptômes du découragement. → Cette phrase n'est pas très clair à mon sens. Le goût du découragement peut-être ?


Annie à vraiment du cran ! Personnellement je ne suis pas sure que j'oserai m'adresser à une créature aussi terrifiante sans même savoir ou je suis ^^

Si Annie aurait possédé une moustache → Si Annie « avait »

De ses naseaux émanait grâce, de ses yeux sculptés dans un diamant lavande émanait beauté. → Cette phrase est un peu trop pompeuse à mon goût

 Réclama suavement Hauata. → Réclama ? Ici ça ne va pas.
Pluma Atramenta
Posté le 29/05/2020
Encore Merci pour ce joli (et long) commentaire ! Contente que mon histoire te plaise, mais si je peux me permettre, pourquoi trouves-tu ce chapitre "guimauve" ?
Ta réponse m'aidera pour une relecture.
A bientôt ;)
Shangaï
Posté le 29/05/2020
Je l'ai trouvé très cotonneux, entre les nuages, les licornes violettes, les étoiles etc... Le tout était tellement féérique que j'ai eu du mal à me sentir inquiète pour Eve, et j'ai trouvé que cela tombait un peu dans la caricature d'un monde (encore une fois) féérique ! Mais attention cela ne m'a pas non plus rebuté hein, j'ai comme d'habitude aimé ta plume et tes dialogues :)
Pluma Atramenta
Posté le 29/05/2020
Ah d'accord ! Mais si cette féerie cachait quelque chose de redoutable ? ;)
(la réponse dans les prochains chapitres)
Shangaï
Posté le 29/05/2020
C'est bien ce que j'espère car sinon cela risquerait d'être décevant ou trop enfantin ! :p
On espère du remue-ménage !
Vous lisez