Le Saint-Cellier

Par Jowie

1. Le Saint-Cellier

 

N'importe quel individu, civilisé ou pas, devait se boucher le nez en entrant dans la taverne du Saint-Cellier. À peine passait-on sous la clef rouge sang, l'enseigne de l'établissement, que l'on goûtait à la lourdeur de l'air ambiant. L'odeur de vomi, d'ail, de sueur et d'alcool planait dans la pièce principale. La chaleur liée à la surpopulation du lieu empourprait les joues des clients et, tel le couvercle d'une marmite écumante, un nuage de conversations incessantes recouvrait le tout.

Pour la plupart des villageois de Garlickham, Le Saint-Cellier était le terrier idéal pour tremper sa moustache dans la liqueur et passer un agréable quart d'heure. Or toute taverne, bien que joyeuse et criarde, cache ses coins sombres, ses échanges de monnaie noire et des squelettes dans ses armoires. Sous un brouhaha de discussions et une mélodie de chalemie, les pactes de trahison se glissent sous les tables, les ignominies se soufflent à l'oreille des dames, les trappes grincent et les lettres clandestines voyagent de main en main. Isolée au sud-est du duché de Blodmoore, la taverne du Saint-Cellier n'était en aucun cas une exception. Pour son genre d'établissement pourtant, elle hébergeait un secret des plus atypiques.

 

Les doigts boudinés et sales du tavernier lancèrent une pichenette qui atteignit sa cible comme un coup de fouet. Arrachée à sa sieste, l'esclave se retourna et ne put étouffer un hoquet de terreur à la vue de l'homme au crâne nu. En soumission, elle rampa dans un coin du cellier.

Le patron de la taverne mesurait au moins deux têtes de plus qu'elle, avait des bras épais et musclés – à force de porter des tonneaux de bière –, ainsi qu'un ventre rebondi – à force d'en boire trop. Il avait de quoi effrayer, mais la servante ne put s'empêcher de lui jeter un regard agacé, sa fatigue ayant vaincu sa raison.

— Espèce d'imbécile ! cria M. Taberné en l'attrapant par ses loques. Combien de fois je dois te le répéter ? Si j'frappe à la porte, tu m'amènes un tonneau sur-le-champ ! Mais, p'tite larve, au lieu de travailler, tu rêvasses !

Rêvasser ? L'esclave avait les yeux gonflés d'abattement. Après une matinée exténuante, elle s'était évanouie dans la cave, là où elle passait la plupart de ses heures. Elle était d'ailleurs certaine que l'empreinte du dallage était encore visible sur sa joue.

— J'aurais dû me débarrasser de toi depuis longtemps, bougre de bougre...

Menaçant, le tavernier leva son poing ; la gamine évita le coup en fuyant sous l'ouverture de son bras.

— Allez, hue ! Va maintenant ! gronda-t-il en lui collant une claque sur l'omoplate.

Un tintement de clochettes le fit sursauter ; il remonta au rez-de-chaussée et alla jovialement accueillir les nouveaux arrivants. L'esclave évacua son effroi sous la forme d'un long soupir.

À travers la porte entrouverte du cellier, elle percevait l'étourdissant vacarme de la pièce principale. Combien de clients y avait-il ce soir ? Elle avait hâte qu'ils déguerpissent.

Une voix féminine douce en apparence mais aux notes tyranniques s'éleva alors, couvrant le chant chevrotant de la chalemie.

— Amène la bière, vermine !

Cette voix, la servante la reconnaîtrait entre mille. Jurant contre ses articulations coincées, elle fit péniblement rouler un tonneau de bière, le poussa au sommet des marches et le laissa debout devant l'entrée de la cave. On vint chercher le tonneau, avant de claquer bruyamment la porte.

On n'aimait pas la voir. Ha ! Elle non plus.

Seule dans la pénombre du cellier empestant les vieilles chaussettes, l'esclave se gratta le nez et grimpa jusqu'à la minuscule fenêtre au comble de la pyramide de barils de bière. Elle s'assit au sommet, son « trône », et arrangea la chaîne qui reliait sa cheville à la poutre du cellier.

La faible lueur nocturne traça une ombre en croix à travers sa face décharnée, dont les contours et les traits s'esquissaient sur le verre griffé. Deux yeux verts qui ne brillaient plus ; des cernes ancrés ; des joues creuses ; une imposante veine violacée sous l’œil droit ; un nez fin. Eleonara ne ressemblait en rien aux filles de son âge ; elle ne bénéficiait ni de l'énergie, ni des attendrissantes rondeurs de la jeunesse. Elle était un squelette sur pattes.

Fermement noué, un foulard sale, sa touaille, recouvrait sa tête en entier, laissant néanmoins des mèches d'un roux terni s'échapper de partout. Eleonara n'emballait pas son visage dans ce linge pour se donner des airs de laboureuse respectable. Ce n'était pas par coquetterie non plus : elle n'avait pas beaucoup à mettre en valeur ou à rehausser. Crasseux comme il l'était, n'aurait-on pas mieux fait de brûler ce pauvre chiffon ?

Pas du tout. Ce bout de tissu avait bel et bien une fonction, inconnue en dehors de la famille du tavernier. Ce haillon tenait la vie de la servante et le sort de la taverne entre ses plis.

Une violente ruade fit trembler le battant de bois.

— Encore du houblon ! C'est bondé, les gens ont soif !

— J’arrive.

Eleonara leva encore une fois ses yeux fatigués vers la vitre graisseuse, son « miroir ». Il y avait des jours où elle se sentait mourir.

— Le houblon ! Et le sol derrière le comptoir a besoin d'être épongé, pour l'amour de Diutur !

Glissant ses index sous son foulard, la servante se frotta derrière les oreilles, sentant la peau enflée et le cartilage endolori sous ses doigts, avant de réajuster sa coiffe et d'émerger du cellier, un deuxième tonneau dans les bras. Son maître étant occupé à exhiber ses biceps devant la bergère et la couturière du village, Eleonara le remplaça derrière le comptoir, pieds nus sur le plancher plein d'échardes. Elle lança un lorgnement nerveux à la salle.

Ils étaient tellement nombreux. De toutes les tailles et constitutions. La plupart des visages appartenaient à des habitants de Garlickham. Tête baissée, Eleonara fit bien attention à ne croiser le regard de personne. Par expérience, elle savait qu'il valait mieux passer inaperçue et servir prestement sans trop s'approcher. Elle espérait que l’on ne lui reprocherait pas son odeur ou son haleine à faire chuter les saints de leurs nuages. Ce n'était pas sa faute si elle sentait l'ail ; les Taberné ne lui donnaient pratiquement que ça à manger.

— Yep ! Une tournée pour notre table !

Aucune voix ne lui était autant détestable que celle de cette garce. Exhibant fièrement ses jambes blanches sur la table, Dalisa, la fille du tavernier, était assise en compagnie de ses nombreux amis en majorité mâles. D'entre toutes les tablées, la leur riait le plus fort.

Alors qu'elle s'avançait vers eux à contrecœur, sa chaîne cliquetant au rythme de ses pas, Eleonara vit la joyeuse compagnie la jauger de la tête aux pieds. Eleonara ne savait que trop bien ce qu'ils apercevaient. Des mollets filiformes disparaissant sous une vulgaire robe de chanvre rafistolée et trop large. Une maigreur se poursuivant sur un bassin, une taille et des clavicules saillantes qui annonçaient un cou facile à tordre.

La musique cessa brusquement. L'instrumentiste profitait d'une brève pause pour reprendre son souffle. Personne ne prononçait plus un seul mot, laissant place à un silence semblable à l’intervalle entre l’éclair et le grondement du tonnerre.

Un instant bref, mais assez pour penser. Eleonara se rendit vite compte de sa faute. Par distraction, elle avait versé la fausse bière à un habitué.

— Hé ! protesta le jeune paysan déçu. Fais attention, veux-tu ? Ribaude !

— 'Dis pas ça, chantonna gaiement Dalisa en plissant le front. Après tout, l’erreur est humaine, n’est-ce pas, 'Nara ?

Cette dernière avala l'attaque comme une simple bouffée d'air. À chaque insulte, à chaque brimade, elle s'imaginait un monde juste et meilleur, où égorger les crétines était un droit universel. Ça la calmait.

Le reste de la compagnie, n’ayant pas saisi le sens ambigu de la remarque, se contenta de ricaner bêtement. Terrant son humiliation, Eleonara pivota sur ses talons et se réfugia derrière le comptoir. Ça aurait pu être pire.

Elle lança un dernier coup d’œil à sa jeune maîtresse qui s'étirait langoureusement, juste avant de se baisser pour éponger une flaque collante. Quand Eleonara se releva, maîtresse et servante croisèrent le fer par le regard.

S’il y avait un nuage noir qui causait la tempête dans la vie d’Eleonara, c’était bien Dalisa Taberné. Dans une seule âme se cachait une maîtresse capricieuse, une cruelle grande « sœur », une tige de correction et une enseignante stricte. De quatre ans son aînée, elle la tourmentait, l'avilissait et avait à plusieurs occasions tenté de la noyer dans un tonneau de bière, d'où la répulsion de la jeune esclave face à ce breuvage. Dalisa aimait jouer à l’intellectuelle ; ses leçons avaient lieu lorsque Eleonara frottait le sol à la fin de la journée. Elles portaient par exemple sur l’histoire du royaume, l'Einhendrie. Dalisa avait une telle façon de tourner ses phrases et d’appuyer sur certains mots qu’Eleonara venait à éprouver les tourments des déchus, des peureux et des condamnés à mort. Imbibés d'une considérable dose de drame et d'exagération, les récits de Dalisa étaient pourtant très appréciés à Garlickham.

C'était une drôle de lubie pour une maîtresse tyrannique telle que Dalisa que de s'abaisser pour éduquer son inférieure. Ce curieux passe-temps ne tombait cependant pas des nues. Alors que Mlle Taberné n'était qu'une enfant, une corporation de moines s'était installée non loin du village afin d'observer la faune et la flore de la forêt de Garlickham. L'un d'entre eux, décelant une étincelle de furieuse intelligence chez Dalisa, avait consacré son temps libre à lui apprendre à lire et à écrire dans l'espoir de réveiller en elle une vocation intellectuelle ou religieuse. Ce savoir avait offert à la petite Dalisa le statut de seule alphabète du village, un pouvoir qui à ce jour la démarquait et l'avantageait par rapport à ses voisins.

Peu après l'arrivée d'Eleonara au Saint-Cellier, un groupe d'universitaires avait fait escale à la taverne. Au milieu des paysans et des ivrognes, les étudiants avaient lancé un débat philosophique enflammé qui avait fini en empoignades, soufflets et menaces de duel. C'était à partir de là que Dalisa avait décidé d'enseigner à Eleonara. Si elle n'avait rien compris aux tirades des étudiants, elle avait été charmée par leur langage, leur éloquence et le ton de leurs propos, contrairement au reste des clients qui avaient eu hâte que le tavernier mît les hurluberlus à la porte.

Eleonara n'était pas la seule à se souhaiter une vie meilleure. L'acclamée Dalisa Taberné rêvait d'être plus qu'une fille de tavernier dans un hameau reculé. Enseigner était peut-être une façon de se convaincre qu'elle aussi en avait à revendre.

Envers son esclave toutefois, Dalisa ne s'était pas montrée aussi clémente que le moine qui lui avait tout enseigné. Dalisa adorait forcer Eleonara à reformuler des répliques, à retranscrire des dictées ou à relire des passages abracadabrants dix fois de suite. Elle lui soulignait la moindre de ses erreurs, que ce fût de prononciation, d'intonation ou de syntaxe et lui tapait sur la nuque ou les doigts.

Eleonara apprit à lire et à écrire, au prix de bleus et d'acides souffrances.

 

Depuis quelques temps, Dalisa lui ressassait l'histoire de l'Einhendrie et des Troyaumes, s'épanchant intentionnellement sur les chapitres qui l'attristaient ou l'irritaient. Rien que pour remuer le couteau dans la plaie, rien que pour lui rappeler sa place. Si Eleonara se plaignait, protestait ou la contredisait, il y avait toujours un cavalier assez gentil pour prêter sa cravache.

Au Saint-Cellier, Eleonara était devenue une enfant fâchée, une enfant cassée du jour au lendemain. Au fil du temps passé à la taverne pourtant, elle avait grandi, si bien qu'en taille, elle avait fini par dépasser Dalisa qui n'avait pas gagné un pouce depuis plusieurs années. Des os allongés ; probablement le seul atout dont l'esclave pouvait être fière.

Eleonara enviait Dalisa. Dalisa était jolie, aimée de tous et croquait la vie à pleines dents tandis qu'elle était réprouvée, crispée et croupissait à terre, enchaînée. Oui, Eleonara l'enviait du fond de ses tripes, mais sans s'imaginer chausser ses souliers. Elle n'avait pas cette allure, cette assurance, cette ambition, ce sang aux lèvres. Dalisa n'était pas faite pour vivre dans un hameau perdu ou pour veiller sur les soûls. Son esprit était celui d'une impératrice sans merci ; ses airs tenaient Garlickham sous ses bottines, ses colères ne se consolaient qu'en mordant ou en fouettant. Eleonara le savait plus que quiconque. C'était à se demander pourquoi les taverniers n'avaient pas prénommé leur fille unique Froideur, Vanité ou Face de Glace.

Face de Glace caressait sa longue tresse blonde du bout de ses doigts soignés, dignes d’une demoiselle en fleur, tout en cillant amoureusement en direction d’un soldat au blouson rouge écarlate. Des camarines noires enroulées autour d'une épée y avaient été cousues. Les armoiries des Blodmoore.

Eleonara prit le temps d’examiner sa propre main. Rêche, enflée et sale, qui voudrait la lui accepter ou la lui demander ? Elle étudia Dalisa à nouveau. Qu’aurait-elle donné pour coiffer, chaque matin en se levant, de magnifiques cheveux d’or, dépourvus de poux ? Qu’aurait-elle sacrifié pour arborer des robes neuves aux couleurs vives, aux plis gracieux et qui ne puaient pas l'ail ? Elle serra ses poings à se faire craquer les jointures. Qu’aurait-elle échangé contre une famille attentionnée ou rien qu'une personne qui serait de son côté ?

Cette dernière question lui contorsionna le visage. À bien y réfléchir, Eleonara n'aimait pas beaucoup les gens en général. L'idée de s'entourer d'autres présences lui flanquait la nausée.

Elle soupira. Ses sentiments, elle les refoulait. Toujours. Avec les années, elle était devenue une figurine de pierre. Une figurine à qui l'on avait eu la cruauté de fournir un cœur pour souffrir.

— Hé, la Tige, j'ai renversé un p'tit peu ici, lança un ami de Dalisa en pointant son doigt vers le sol.

Non sans appréhension, l'esclave s’approcha de la table où bavardaient sa maîtresse et ses compagnons. Eleonara marchait courbée : sous les coups de bâton, elle avait appris à fléchir la nuque.

Un croche-patte et elle se retrouva nez contre terre, à plat ventre.

Des gloussements désagréables fusèrent autour d’elle. Les traits étirés par la goguenardise, le soldat des Blodmoore laissa échapper une excuse railleuse, la bouche en cul-de-poule.

— Il se peut que cela fût mon pied.

Une vague de ricanements s'ensuivit. Eleonara se redressa péniblement sur les coudes. Un picotement rongeait ses joues et une pression rétrécissait sa vision. Elle se retourna sur son fessier et ramena ses longues jambes vers elle, prête à se relever. Or quelque chose l'arrêta. Elle avait détecté dans la pupille du soldat une égratignure de doute, et dans son expression, une subtile contraction, un soupçon de gêne. Discrètement, Eleonara passa ses doigts sur le nœud de sa touaille : elle était toujours bien attachée.

Quelqu’un toussa au fond de la salle. Le soldat des Blodmoore revint à lui.

— Regardez-la. De la façon dont elle me dévisage, on croirait qu’elle a un faible pour moi ! Un bisou bien baveux, ça te plairait, pas vrai ?

De la pointe de sa botte, il releva l'ourlet de sa robe sur ses jambes émaciées. Eleonara se dépêcha de le baisser d'un geste sec, tandis que le fou rire de Dalisa lui taraudait les tympans. Dans sa tête, ses perceptions se fragmentèrent à mesure qu'elle les reconnaissait, une à une. Son nez douloureux. La brûlure de sa honte. L'hilarité du soldat. Les rires grinçants en fond sonore. Si elle n'entreprenait pas quelque chose, elle allait pleurer.

Elle ne pleura pas.

Elle vit rouge. Les choses qui ne sont pas vraies ne méritent pas d’être dites. Les choses qui ne se font pas ne méritent pas d'être commises.

Avant qu'elle ne le sût, Eleonara était debout et assénait au soldat un coup de chope en cuir dur dans la figure. Les éclaboussures de bière plurent sur les clients estomaqués.

Dommage qu'il ne sourie déjà plus, regretta la voix de son for intérieur. Tu aurais pu lui exploser les dents. Eleonara n'eut pas le temps de s'imaginer le soldat sans incisives : une gifle manqua de l'assommer.

— Non mais ça va pas, espèce d'animal ? rugit Dalisa. T'es folle ou quoi ? Monsieur ? Monsieur, vous allez bien ?

Le soldat des Blodmoore émit un couinement ridicule.

Tandis que sa fille consolait le blessé, M. Taberné empoigna l'esclave par ses poignets osseux et la traîna le plus vite possible au cellier pour l'y jeter telle une carcasse. Il ne fut pas assez rapide : un client fit encaisser à Eleonara un coup de genou dans l'estomac.

Geignant de douleur, celle-ci se roula en boule sur le dallage froid de la cave, les yeux clos, tremblante de rage et de dégoût. Dans la salle principale, les injures éclataient, semblables à des coups de canons :

— Ordure ! Traînée ! Vaurienne ! Bête rabique !

Comme un éclair déchirant le ciel, le fouet siffla dans l’air et claqua une, deux, trois fois. La punition ne se fit pas dans le silence : les buveurs, déjà grisés, comptaient en cœur comme s'ils décomptaient la découverte d'une bonne surprise. Le tavernier partit après avoir enfermé Eleonara à clef.

Soumis à leurs travaux surchargés et sous-payés, les villageois n'étaient jamais de bonne humeur le jour de la récolte d'impôts. Comme ce soir-là, Le Saint-Cellier se gorgeait de femmes-brutes et d’hommes avides d'étrangler le collecteur, un des fonctionnaires les plus privilégiés de la région. Cinq soldats et deux cavaliers l’escortaient à chacune de ses visites où il se pavanait, paré de coûteux tissus importés du sud – un accoutrement absurde vu le climat océanique du nord de l'Einhendrie. N'ayant pas idée de se frotter à un tel adversaire, les paysans savaient chez qui reporter leur frustration.

Eleonara, ayant développé une ouïe fine depuis le temps, connaissait les hauts et les bas de chaque Garlickhamien. S'ils vivaient mal, elle vivait pire. Un esclave n’était qu’un objet sans droits ni voix. Ne possédant ni famille, ni connexions utiles, ni ancêtres puissants, personne ne s'imposerait pour la défendre. Si elle venait à mourir, aucune âme en Einhendrie ne viendrait réclamer la paix de la sienne. Elle était le souffre-douleur parfait.

Grinçant des dents, Eleonara s'efforçait à inspirer par les narines et expirer par la bouche. Elle savait que l'agonie était là, accrochée à la surface de sa peau. Elle savait que ses plaies cicatrisées s’étaient rouvertes et allaient se refermer pour s’écorcher derechef.

— Encore ? demandait narquoisement Dalisa lorsqu’elle la trouvait occupée à nettoyer ses blessures.

« Stupide, pensait Eleonara, tu ne comprends vraiment rien. »

Le pire n'était pas la douleur, c'était le cri du fouet. Un son si singulier qui la surprenait jusque dans ses cauchemars ; et à chaque claquement de porte, l'esclave sursautait, s’imaginant que quelqu’un la menaçait.

Sachant qu'elle ne sortirait pas du cellier avant plusieurs heures voire jours, Eleonara tira d’un coup décidé sur sa touaille.

— Quelle horreur, chuchota-t-elle en imitant ses maîtres. C'est si laid.

On lui avait coupé les cheveux au ras de la mâchoire. Ses oreilles, tout aussi pâles que le reste de son corps, pointaient sous sa chevelure rousse. Elles avaient à partir de leur milieu quelque chose de translucide, si bien qu'elles paraissaient illuminées de l’intérieur. D'un cartilage fragile et abîmé, elles s'effilaient en flèche.

Eleonara détestait ses appendices maléfiques. Ils n’étaient pas entièrement collés à son crâne et penchaient en avant, ce qui rendait leur cachette difficile. Elle devait serrer son foulard très fort, étrangler ses oreilles pour qu’elles ne la trahissent pas. La nuit, elle gardait son foulard par peur de perdre l’habitude de l'inconfort. Or parfois, le fléau devenait insupportable.

Le fléau d'être une elfe.

 

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Hortense
Posté le 09/11/2022
Deux personnages forts que tout oppose. L'une est esclave, vivant dans des conditions épouvantables, l'autre est fille du tavernier. La puissance dominatrice de la dernière s'exerce sur Eleanora avec toutefois un paradoxe : elle s'applique à l'instruire. Pour quelles raisons une telle attitude pleine de contradictions ?
L'ambiance du lieu est particulièrement bien rendue, je n'ai aucun mal à imaginer ce bouge. Je souffre pour Eleanore, une Elfe dissimulée sous un foulard et dont la vie serait menacée si d'aucun découvrait la vérité.
Visiblement il existe un contentieux entre les humains et les Elfes.
Beaucoup d'informations disséminées dans ce chapitre et qui soulèvent de nombreuses questions.
Je vais lire la suite....
Jowie
Posté le 13/11/2022
C'est vrai que le fait que Dalisa prenne du temps pour instruire Eleonara semble très contradictoire ! J'entreprends actuellement des corrections assez importantes et c'est justement un aspect que je tenais à mieux argumenter dans ma nouvelle version :)
Ravie d'entendre que ce chapitre ait été immersif et ait encouragé ton empathie envers Eleonara !
Hortense
Posté le 13/11/2022
C'est contradictoire mais pas rédibitoire... que de "oire" (MDR)... tout dépend de tes intentions.
JeannieC.
Posté le 30/10/2022
Eh bien, une atmosphère prenante par ici. Ce chapitre et le destin de la pauvre Eleonora me font un peu penser à Cosette dans "Les Misérables", esclave dans une affreuse taverne. Tu as de jolies images et pas mal de tournures plutôt sympa.
J'ai été touchée par tout le moment sur les yeux éteints de la petite - alors qu'ils sont verts et si jolis :3 - et son visage creusé, sa lente extinction. Pauvre choupette <3 "une enfant fâchée, une enfant cassée" : ce moment aussi est joliment tourné et en dit long.
Beau travail aussi sur les ambiances ! Tout le début avec les puanteurs d'ail et les saletés de la taverne, brrrr ce n'est vraiment pas ragoûtant ahah. Je suis intriguée aussi par la relation entre Eleonora et Dalisa. C'est chouette de montrer que ceux qui n'ont qu'un petit pouvoir - même infime - trouvent plus misérables qu'eux sur lesquels l'exercer pour se défouler.

Juste deux petites maladresses d'écriture à mon avis ^^
>> "quel individu, civilisé ou pas," > je mettrais plutôt "civilisé ou non"
>> "pour une maîtresse tyrannique telle que Dalisa que de s'abaisser pour éduquer son inférieure." > s'abaisser à éduquer
(je suis étonnée d'ailleurs, qu'Eleonora qui est esclave ait quand même "droit" à cette instruction - même si Dalisa est d'autant plus cruelle avec elle.)

Découverte très sympa en tout cas !
Je poursuis =)
Jowie
Posté le 30/10/2022
Hey Jeannie ! Bienvenue au Saint-Cellier ^^

En effet, Eleonara et Cosette ont pas mal en commun ! Elles sont toutes deux sérieusement en manque de câlins, de un ! Désolée pour les odeurs nauséabondes un peu trop 3-dimensionnels xD Mais ça a valu la peine si tu as trouvé tout cela immersif !

Merci pour avoir relevé ces maladresses, je suis actuellement en pleine vagues de re-re-recorrections, donc c'est parfait, je me pencherai sur tout cela très vite!
Merci pour ta lecture ! Je file répondre à tes autres commentaires!
LionneBlanche
Posté le 30/10/2022
Oh la vache, c’est terrible !
Bonjour, Jowie !
Je viens de passer de poèmes à ton histoire, et le contraste est plutôt violent ! ^^
Je suis une âme sensible, du coup je vais mourir, et pourtant, qu’est-ce que ça se lit bien ! D’une traite ! C’est fluide, prenant, les décrispions sont visuelle et efficaces. On s’y croirait !
C’est pareil pour les personnages, je n’ai eu aucun mal à les imaginer, j’avais l’impression d’être à leurs côtés, ou plus précisément, d’être Eléonara. Forcément, le côté empathie domine, vu ce que la pauvre subie, par racisme, du coup, et on a même réussi à lui faire détester le faire d’être une elfe !
C’est sombre, cruel, mais j’ai envie de voir ce qui se passe, ce qu’il va lui arriver.
Du coup, je vais continuer, et je te dis à très vite. ;)
Jowie
Posté le 30/10/2022
Salut salut !
(J'adore le fait que tu aies commencé ton commentaire avec le mot "vache". C'est génial xD)
On peut dire que tes lectures de ce moment sont plutôt variées, en effet haha !
Noooon meurs pas ! Bon tu me rassures, tu trouves quand même des choses à quoi t'accrocher pour ta lecture xD Je suis trop heureuse que tu arrives si bien éà t'imaginer tout ce petit monde, c'était vraiment mon but ! Et en plus, ça t'a donné envie de continuer de lire, fabuleux !

Je cours répondre à tes autres commentaires ^^
Edouard PArle
Posté le 14/07/2022
Coucou !
Je n'ai pas vu venir la chute, très bien amenée. On est tous matrixé par le seigneur des anneaux donc difficile d'imaginer une elfe aussi rachitique.^^ En tout cas, je trouve que le fait qu'elle soit d'une race différente ajoute une dimension supplémentaire à la scène qui précède.
J'ai bien aimé dans les premiers paragraphes le décalage entre le ton plutôt léger / ironique et la gravité / noirceur de ce qui est décrit. (esclavage, mauvais traitements...) Je suis très curieux de voir comment Eleanora s'est retrouvée là.
Dalisa est pour l'instant une tourmenteuse assez classique, vraiment détestable. Mais j'ai l'impression (peut-être) que tu vas faire quelque chose de plus avec de personnage. Une association forcée avec Eleanora ? Bref, je suis curieux de voir ce que tu vas faire de ce personnage.
Je suis aussi curieux de savoir quel sera l'élément perturbateur qui va bouleverser le quotidien de notre petite elfe...
Mes remarques :
"à force de porter des tonneaux de bière –, ainsi qu'un ventre rebondi – à force d'en boire trop." ahah jolie tournure
"compagnie de ses nombreux amis en majorité mâles" -> de ses nombreux courtisans ?
Un plaisir de découvrir ta plume,
A bientôt !
Jowie
Posté le 17/07/2022
Salut!
En effet, j'ai du mal à imaginer Eleonara en compagnie de Legolas et de Galadriel, même si je suis sûre qu'elle apprécierait beaucoup le lembas xD
Contente que la chute ait bien fonctionné pour toi! J'ai pas mal retravaillé la structure de ce chapitre à travers les années et cette version semble fonctionner le mieux, ça me rassure ;)
Tu auras très vite des infos sur le passé d'Eleonara dans les chapitres suivants. Quant à Dalisa, je ne peux encore rien dire sans spoiler, alors je te laisserai découvrir ^^
En tout cas merci d'être passé me lire et me laisser tes impressions ! Je te souhaite une bonne lecture de la suite!

à bientôt :)

Blanche Koltien
Posté le 28/01/2021
Salut!!

J'ai fini par me lancer dans cette histoire qui me tentait depuis un bout de temps, et je ne le regrette pas!! Les personnages sont très bien esquissés, on sent déjà une réelle personnalité pour chacun d'eux, et on a hâte de savoir la suite!
On s'attache tout de suite à Eleonara, même si avec les mauvais traitements qu'elle subit elle semble décharnée et meurtrie. Ma seule question c'est: comment s'est-elle retrouvée là? Mais j'imagine que je finirai par avoir la réponse dans la suite, que je vais donc m'empresser de lire!

A bientôt!
Jowie
Posté le 31/01/2021
Salut et bienvenue dans le petit monde d'Eleonara !
Je suis super contente que cette introduction à l'histoire ainsi que ses premiers personnages t'aient plu :) C'est clair qu'Eleonara n'a pas la belle vie en ce moment, mais c'est une combattante ^^
C'est une question essentielle que tu poses là, et comme tu l'as deviné, c'est une réponse que tu auras bientôt dans la suite qui, j'espère, continuera à te plaire.

Merci beaucoup pour être passée me lire et me laisser ton avis ! Sur ce, je te souhaite une bonne suite de lecture ;)
à bientôt !

Jowie
DraikoPinpix
Posté le 28/11/2020
Coucou !
Je découvre et j'aime bien ta plume, c'est si agréable ! Je dois t'avouer que je n'ai pas lu le résumé de ton histoire, donc je suis arrivée comme ça, sans savoir à quoi m'attendre.
J'ai trouvé quand même le traitement de personnage un peu trop exagéré, même si certains traitements suffisent à montrer à quel point la vie d'Eleonara est difficile. J'aime vraiment la dernière phrase qui répond à la question qu'on se pose durant tout le chapitre : "Pourquoi ?"
Bref, je continue.
A bientôt !
Jowie
Posté le 29/11/2020
Hey Draiko et bienvenue dans le monde d'eleonora qui, pour l'instant, reste un peu glauque ;)
Contente que ta lecture soit bien partie et que ce premier chapitre soit satisfaisant! Merci pour ta remarque concernant le traitement d'eleonora; je me fais une petite note pour la prochaine fois que je relirai ce tome.

Je cours répondre à ton autre commentaire ^^
Liné
Posté le 20/11/2020
Hello Jowie,

Quel plaisir de retrouver ta plume ! Enfin, ta plume... Pour être honnête, je dois reposer mes petits yeux et ai donc opté pour la très délicieuse lecture d'Isapass ! J'espère que tu ne m'en voudras pas si je continue d'explorer Hêtrefoux grâce à la radio PA...

Je dois d'abord dire que j'adore ton personnage principal. La façon que tu as de la présenter, d'abord : en passant par des détours qui l'humanisent profondément, qui nous font s'attacher à elle grâce à des descriptions poignantes, pour finalement nous révéler qu'elle n'est pas de la même espèce que nous. Mais espèce humaine ou pas, on s'en fiche : elle recueille bien plus de sympathie que tous les autres personnages réunis.

Les descriptions, justement, sont très originales et me font encore plus apprécier le personnage. Je trouve ça très audacieux (comme le dit justement Isapass), et même risqué, de mettre en avant un personnage pareil, à l'apparence repoussante. Mais ça fonctionne à merveille, en tout cas pour moi.

A très vite !
Jowie
Posté le 21/11/2020
Hey Liné !
Ah oui je comprends tout à fait, on passe tellement de temps devant l'ordi ces jours! Et je plussoie; la lecture d'Isapass est un vrai régal <3 Et radio PA est là pour ça ;)
ça me va droit au coeur que tu apprécies Eleonara ainsi que ces descriptions (j'adore les écrire) et j'ai un point faible pour les personnages cassés ou avec pleins de défauts, mais attachants quand même. Si Eleonara t'a donné cette impression, alors c'est que ce chapitre fonctionne bien !

Merci pour ta lecture et ton commentaire ^^
Belisade
Posté le 18/11/2020
Bonjour,
Plus elfe de maison torturée qu'elfe des forêts chez Tolkien, heureusement il lui reste la beauté de ses oreilles translucides même si elle n'a qu'une obsession c'est de les cacher. Une vie pire que celle de Cendrillon sous les plus méchantes brimades, pauvre Nara, malgré tout elle a eu droit à l'éducation. Tous les ingrédients sont en place pour qu'elle ait une furieuse envie de changer de vie. Et en plus elle est enchaînée ! Ambiance glauque et porte qui grince qui a envie de s'ouvrir, on a hâte de lire la suite !
Jowie
Posté le 21/11/2020
Salut Belisade, bienvenue par ici !
Oui, mon idée de départ était d'avoir des elfes plus considérés comme des abominations plutôt que des êtres gracieux et vertueux. C'est clair, c'est un début un peu glauque et difficile, mais ça veut aussi dire que les choses pourront peut-être s'améliorer !
J'espère que l'histoire te plaira :) Merci pour ton commentaire !
Arabella
Posté le 26/10/2020
coucou Jowie ! J'arrive très tard alors que pleinnnnn de plumes m'ont parlé de ton histoire ! Et puis j'avais écouté des bouts de la lecture d'Isapass et ta couverture était sublime. BREF, ça fait très longtemps que je suis un poisson qui n'attend que de mordre à l'hameçon ! et quel appât ! (métaphore de la pêche...pardon pour l'humour) ! Un style très fluide, très clair, des personnages plantés dès le début avec déjà une si grande profondeur et une si riche démarcation (entre Dalisa et Eléanora). Je n'ai pas du tout suivi tes pérégrinations livresques (veux-tu être édité? es-tu dans la réécriture? BREF, que veux-tu faire de ce roman?) parce que dès le premier chapitre on sent un sacré potentiel. je suis rentrée dedans sans aucune difficulté d'immersion et je me suis surprise à oublier que je lisais une plume du fofo (surtout que je lisais sur ma liseuse). Vraiment ce premier chapitre (et les premiers chapitres sont super durs à écrire je trouve), c'est une totale immersion, une écriture qui nous embarque sans qu'on s'en rende compte. Je suis désolée je me répète, et je ne parle que d'un chapitre, mais j'ai vraiment trouvé que ton texte avait une vraie aisance ! BRAVO ! Hâte de lire la suite (on m'a parlé d'une sorte d'escape game géant, j'ai hate) PS : la phrase finale est géniale !
Jowie
Posté le 29/10/2020
Hey Arabella ! Merci beaucoup pour ton super gentil commentaire, ça fait super chaud au coeur, surtout maintenant qu'il commence à faire froid ;)
ça me fait toujours bizarre d'entendre que des plumes parlent de mon histoire xD mais c'est très flatteur !
Je suis vraiment contente que le début t'ait autant accroché, tu as raison, les premiers chapitres sont durs à écrire (je ne sais plus combien de versions j'ai fait pour ce chapitre, mais tant mieux si ça fonctionne bien maintenant^^) !
Pui. j'aimerais beaucoup être éditée! Actuellement, je tente ma chance avec un autre projet, mais si rien n'advient, ça sera au tour de Hêtrefoux ;)
Un escape game géant ? Intéressant, comme concept; c'est vrai qu'on pourrait le voir comme ça héhé
Merci beaucoup pour ta bombe d'enthousiasme Arabella !
Je file répondre à ton autre commentaire !

Hylla
Posté le 23/05/2020
Bonjour Jowie! J'ai commencé aujourd'hui la lecture du tome 1 d'Hêtrefoux.

Ce premier chapitre fait vraiment tout son office: l'ambiance est très bien restituée, on se voit dans le Saint-Cellier. Les personnages, vivants et justes, nous font tout de suite adhérer.

Pour de la fantasy, ce n'est pas chose facile justement de faire un premier chapitre aussi fluide, alors chapeau !

J'ai hâte de découvrir la suite de l'histoire !
Jowie
Posté le 24/05/2020
Salut Hylla !
C'est super si tu as trouvé cette introduction immersive et que les personnages t'aient semblés vivants, ça fait plaisir !
C'est vrai que trouvé le ton juste ou savoir où exactement commencer son histoire, ce n'est pas toujours facile... J'ai d'ailleurs cessé de compter le nombre de versions que j'ai fait pour ce chapitre, mais celle-ci semblent faire l'unanimité, alors je suis contente !

Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'espère que la suite te plaira ^^
Rrph
Posté le 01/05/2020
Bonjour!
La jolie couverture du tome 2 en page d'accueil m'a tapé dans l'oeil et conduit jusque ici et je dois dire que je ne le regrette pas! Au risque de répéter ce qui a déjà été dit dans ces commentaires, ton écriture est très fluide et travaillée. J'apprécie particulièrement les touches d'humour, je trouve que tu as un style très agréable à lire. Hâte de continuer à lire ce premier tome!
Jowie
Posté le 03/05/2020
Salut Rrph, bienvenue par ici !
C'est chouette si la couverture t'ait donné envie de te lancer dans la lecture de Hêtrefoux (il m'a fallu teeeellement de temps pour me décider quant à quelle image choisir, au moins ça aura valu la peine :D)
Merci pour sur ce que tu dis sur mon écriture, je suis contente que la lecture soit fluide ;) Eh oui, des touches d'humour, j'aime bien en mettre partout tu verras ;)
Merci pour ton commentaire ! Je te souhaite une bonne lecture de la suite, j'ai hâte de savoir ce que t'en penses !

à toute !
Luciole Mape
Posté le 11/04/2020
Quel Magnifique chapitre ! C'est vraiment bien écrit, précis sans être ennuyant, détaillé sans s'appesantir, non vraiment j'ai hâte de lire la suite !
Jowie
Posté le 13/04/2020
Oh merci beaucoup Luciole, ça me va droit au coeur !
Je te souhaite une bonne lecture de la suite :)
Folklore
Posté le 10/04/2020
J'arrive après la bataille et je vois que tu en ai déjà au tome deux ! En tout cas j'ai été très impressionnée par cette lecture du 1e chapitre. C'est tellement fluide et facile à lire et pourtant on sent le travail fournie sur chacune des phrases. On reste admiratif des tournures et de l'écriture ! Je vais bien m'amuser !
Jowie
Posté le 13/04/2020
Salut Folklore !
T'inquiète, au rythme auquel j'avance (lentement mais sûrement) ce n'est pas difficile de me rattrapper xD Ohh ça me fait vraiment plaisir de lire que ce début t'ait autant plu (et surtout qu'on sente le travail fourni <3 parce que je ne compte plus le nombre de versions de ce tome 1 qu'il m'a fallu avant d'arriver à quelque chose de potable :P)

Merci pour ton commentaire, je te souhaite une lecture agréable des aventures d'Eleonara ^^
Tac
Posté le 10/03/2020
Yo Jowie !
J'avais commencé ton histoire il y a fort fort longtemps (de fait, il y a trois ans, du temps où elle s'appelait encore "Les chroniques de Bronwen"). Déjà elle m'avait marquée et j'avais hâte de la lire en entier. Je ne suis pas déçue ! J'avais même oublié à quel point c'est bien ! Bon mes souvenirs sont trop vieux pour que je fasse un comparatif. On ne va pas se mentir, je ne serai pas ta lectrice la plus constructive, je suis trop subjuguée !
C'est drôle car j'ai voulu inscrire une phrase dans mes perles et... je l'avais déjà mise là lors de ma toute première lecture ("Ses sentiments, elle les refoulait. Toujours. Avec les années, elle était devenue une figurine de pierre. Une figurine à qui l'on avait eu la cruauté de fournir un cœur pour souffrir.")
Plein de bisous !
Jowie
Posté le 13/03/2020
Oh salut Tac ! rebienvenue par ici ^^
Je suis comblée que tes retrouvailles avec le monde de Bronwen t'enthousiasme autant ! Je ne sais pas exactement quand tu avais commencé à lire la première fois, mais il est fort possible que j'aie fait des corrections entre deux ;) Mais en effet, je n'ai pas changé la phrase sur les sentiments, c'est juste !
Merci pour ton commentaire optimiste et motivant ! Je te souhaite une belle suite de lecture <3
Eulalie
Posté le 18/08/2019
Salut Jowie !
Comme promis, je me lance dans la lecture de ton tome I.
Je suis toute retournée par ce premier chapitre. J'ai eu mal avec Eleonara, je me sens en colère pour elle. J'ai été touchée par le regard qu'elle porte sur elle et le "trône" et le "miroir" qu'elle s'imagine. Sa relation avec Dalisa est digne du syndrome de Stockholm.
J'ai trouvé les noms propres très imagés, voire amusants (Garlicham, Taberné, Face de Glace).
J'ai aimé la description de la taverne, surtout "Le Saint-Cellier était le terrier idéal pour tremper sa moustache dans la liqueur et passer un agréable quart d'heure." Et celle du tavernier et de son rapport à la bière XD.
J'ai aimé les réactions mi-provocatrices (On n'aimait pas la voir. Ha ! Elle non plus.), mi-désespérées de E. (Il y avait des jours où elle se sentait mourir.)
J'ai été étonnée de l'emploi que tu fais de certains mots :
- "dallage" = le dallage c'est l'action de paver avec des dalles, pas les dalles elles-mêmes a priori
- "lorgnement" = que je sache, le mot n'existe pas

Sinon, "sud" s'écrit avec une majuscule lorsqu'il désigne un endroit (venant du Sud) et pas une direction (venant du sud du pays).

J'ai encore mille et une choses à dire, mais je crois que je ne vais pas en avoir le temps si je veux tout lire assez rapidement pour le groupe ;-).
Si ma façon de commenter de plaît et que tu le souhaites, j'aurais plaisir à revenir de temps en temps faire de longs commentaires. Mais sur un roman terminé, je comprends que cela puisse être délicat.
En tout cas je me précipite sur la suite !
Jowie
Posté le 19/08/2019
Salut Eulalie ! Oh wow, je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me lire aussi vite :D Bienvenue !

Je vois que le chapitre a eu l'effet voulu: l'entrée en empathie avec Eleonara. Pour la relation entre Eleonara et Dalisa, bien qu'elles n'aient pas de sentiments positifs l'une envers l'autre, c'est vrai qu'il y a des zones ambigües, notamment le fait que Dalisa lui apprend à lire (bien que d'une façon assez malsaine !)
Oh je suis contente que les noms te plaisent ! En effet, je m'amuse beaucoup à les choisir en essayant de les rendre plus "mémorables :) Même chose pour les descriptions (oui, ce tavernier, il a fini par ressemble à un tonneau xD). Merci d'avoir relevé les éléments que tu as apprécié à la lecture, c'est intéressant pour moi de ce qui marche et de ce qui marque !
Quant à "mon emploi de certains mots", j'ai souri parce que c'est mon point faible et je me fais toujours attrapper xD Merci pour avoir souligné les termes qui te semblaient pas au bon endroit et pour le mot "Sud", je vais corriger tout ça ^^
J'aime beaucoup la manière dont tu commentes, c'est enrichissant pour moi car tu me donnes les points positifs et négatifs sur le fond comme sur la forme. Tu es donc la bienvenue de continuer à commenter si tu le souhaites :) Et n'hésite vraiment pas à chipoter, c'est comme ça qu'on progresse ! Oui, c'est une histoire "terminée" mais elle est loin d'être parfaite et continuer à la polir parallèlement au tome 2 m'aide à me rafraîchir la mémoire et à l'améliorer.
Bref, tout ça pour dire que te donne le feu vert ;)
Je te souhaite une bonne suite de lecture; merci pour être passée et m'avoir laissé tes remarques !

à bientôt !
Jowie
Eulalie
Posté le 23/08/2019
Je fais un petit ajout à mon commentaire après relecture et découvertes :
– je pense qu'il manque une virgule après "aux notes tyranniques" pour rythmer au mieux l'incise
– la "voix féminine et douce" reste encore un mystère pour moi (Dalisa ?) et je me demandais pourquoi tu n'avais pas choisi de l'expliciter un peu, surtout si c'est une voix connue d'Eleonara
– le qualificatif de "coincées" pour parler des articulations m'a vraiment laisser penser qu'elle s'était gravement blessée alors qu'en fait je pense qu'elle a juste des courbatures, non ?
– le "comble" de la pyramide de barils est encore un mot mal placé ;-) Le comble c'est soit la partie la plus haute du plafond, soit le point culminant d'un état au sens de degré extrême (comble du malheur). Je pense que tu devrais utiliser "sommet".
– il y a une image étrange lorsque les clients comptent les coups de fouets : tu écris qu'ils "comptaient... comme s'ils décomptaient..." en plus de la répétition, ce n'est pas très logique, même si j'ai bien saisi l'image "nouvel an".
Une dernière remarque, qui tient plus à notre culture, c'est le choix que tu fais d'employer les mots "Mlle" ou "demoiselle" pour parler de Dalisa. Comme leur équivalent n'est plus assez usité pour figurer dans la littérature SFFF, je propose que nous laissions ceux-ci se perdre dans les limbes à leur tour. On pourrait toujours écrire "jeune dame" ou "jeune fille", mais la portée sexiste du "demoiselle" dans notre culture serait évitée je pense. Qu'en dis-tu ?
Jowie
Posté le 23/08/2019
Resalut Eulalie !
Je te remercie pour ta relecture et tes remarques très enrichissantes ! Je viens de corriger sur mon document original les points que tu as relevés ;)
En effet, ça peut être déroutant de ne pas savoir qu'il s'agit de la voix de Dalisa à ce moment-là ! Quant à l'image "nouvel an", c'est vrai que la formulation était bizarre; je l'ai remplacée par : "les buveurs, déjà grisés, chantaient les chiffres en coeur comme pour compter à rebours avant une agréable surprise". Qu'est-ce que tu en penses ?
Ta remarque sur l'usage de "Mlle" et "demoiselle" est très pertinente et c'est sûr que c'est un sujet sensible ! Je ne sais pas comment c'est en France, mais en Suisse ça fait depuis les années 70 je crois que ces termes ne sont plus utilisés de manière officielle. Du coup, quand je lis "mademoiselle" dans un texte, pour moi c'est clair qu'il s'agit d'un contexte ancien ou historique. J'ai quand même fait quelques recherches concernant l'emploi de ces formules au Moyen Âge et il semblerait qu'elles étaient réservées à des femmes nobles (mariées ou non). Cela veut dire qu'elles sont de toute façon inadaptées à Dalisa, qui fait partie du peuple. J'ai donc remplacé ces formules par "jeune dame" ou "jeune fille" comme tu me l'as conseillé (si tu recroise "mademoiselle" par la suite, c'est parce que je n'ai pas actualisé les chapitres). J'ai par contre choisi de les garder exceptionnellement dans deux situations où elles sont employées de manière ironique ou pour un effet comique. J'emploie également le mot "damoiseau" dans la 2ème moitié du texte parce que égalité ! :D
Bref, merci d'avoir pris le temps de te repencher sur mon texte et pour avoir souligné ces points intéressant, c'est enrichissant ;)
Mouette
Posté le 18/05/2019
Salut Jowie !
J'ai profité de ma première soirée de libre depuis longtemps pour parcourir ce premier chapitre d'Hêtrefoux qui me faisait de l'oeil depuis longtemps, et l'histoire tient toutes ses promesses. C'est une vraie pépite de réalisme sombre et sordide, limite Hugolien, et bien écrit avec ça ! Bref, c'est un plaisir de te lire.
Bisous,
Mouette. 
Jowie
Posté le 18/05/2019
Ohhh une nouvelle lectrice ! Bienvenue par ici Mouette !
Je suis contente de lire que Hêtrefoux répond à tes attentes, merci beaucoup pour ce que tu dis, ça me touche :)
Je vois que tu m'as écrit un autre commentaire, je cours y répondre :)
Isapass
Posté le 12/09/2018
Mais quelle joie de retrouver ton écriture ! Douce amère ou parfois carrément acide, tu parviens à garder le ton de l'ironie pour décrire la souffrance et l'injustice de cette pauvre Eleonara ! Je n'arrive d'ailleurs pas à determiner si ça renforce l'impression ou si ça l'atténue...
Ceci dit, les répliques les plus piquantes sont celles d'Eleonara elle-même ! 
J'admire ton talent pour tout faire avancer en même temps : présentation des personnages, du contexte et enclenchement de l'intrigue. Le tout dans une ambiance si bien dépeinte qu'on a l'impression d'y être. C'est subtile, c'est bien mené. Ca donne tellement envie de lire la suite ! 
D'ailleurs, j'y vais de ce pas !
Détails :  
"une mélodie de chalemie" : déjà, j'ai appris un mot :D
"ou son haleine à faire chuter les saints de leurs nuages." : excellent ! 
Jowie
Posté le 12/09/2018
 Hey :)
Comme c'est un ton et une histoire assez différente à celle du Bal aveugle, je me demandais ce que tu en penserais et je suis vraiment comblée que ce premier chapitre te plaît ! Pour la structure, j'avoue que j'ai dû beaucoup le retravailler, justement parce qu'il y avait beaucoup d'informations à placer et à structurer ! Je suis contente que ça te paraisse bien mené !
Pour le ton, je trouvais important de garder l'ironie présente, parce que sinon ce chapitre aurait été une looongue lamentation indigeste ! C'était plus intéressant comme ça pour moi aussi. Même si le ton n'est pas loufoque, il y aura de l'humour par-ci, par-là, tu verras :) Eh oui, je l'avoue, les pensées d'Eleonara ne sont pas tendres du tout !
Merci pour tes gentilles remarques ! (héhé, j'aime bien l'image de saints qui chutent de leurs nuages comme des quilles xD)
Elia
Posté le 06/09/2018
Coucou Jowie ! Depuis le temps que je voulais repasser ici pour découvrir ton reboot et te laisser un commentaire. Je ne trouve rien à redire par rapport à mes souvenirs des premiers chapitres. Le style est fluide, ça se lit tout seul et je trouve ton ambiance et tes personnages particulièrement réussis !  La fille aussi des taverniers me semble très intrigante et sadique aussi xD A plus tard ! 
Jowie
Posté le 06/09/2018
Hey Elia :)
C'est très gentil de ta part d'être repassée ! Je suis contente que ce début du reboot te plaît avec l'ambiance, les personnages et le style ! C'est très encourageant pour moi ! 
haha. ouais, Dalisa c'est clairement une sadique xD
Merci pour ton commentaire !
à plus ^^
Jowie
VavaOmete
Posté le 25/08/2018
"tel le couvercle d'une marmite écumante, un nuage de conversations incessantes recouvrait le tout." J'adore cette phrase *O*
J'aime beaucoup ce reboot des Croyances ! Ton écriture est fluide, on sent les ambiances et les auras des personnages, ça se lit tout seul... *O*
 
" Elle lança un lorgnement nerveux à la salle." je ne savais pas qu'on pouvait dire "lorgnement". J'aurai plutôt mis "elle lorgna nerveusement la salle".
 
Je m'attaque à la suite !
Jowie
Posté le 25/08/2018
OOOOH OME <3 Salut ! *secoue follement les bras*
Bienvenue dans le monde d'Hêtrefoux et compagnie ! Je suis contente que ce début te plaise, ainsi que mon style d'écriture ! J'espère que ça continuera comme ça pour la suite, mais sache qu'à la moindre bizarrerie, tu as la permission de sortir la tapette à mouche, la hache, la tronçonneuse...tu choisis :D
Merci d'avoir relevé cette phrase qui t'as particulièrement plue :) Etconcernant "lorgnement", apparemment ce mot existe, mais c'est vrai qu'il alourdit la phrase ! Je vais changer tout ça ;)
 Merciiii pour ton commentaire !
Keina
Posté le 29/05/2019
Coucou ! Je débarque enfin chez toi. ^^ J'avais déjà lu ce chapitre dans sa première version, mais j'ai l'impression que tu développe certaines choses par rapport avant, notamment autour de la fille du tavernier, je me trompe ? Après, c'est peut-être ma mémoire qui ne l'a pas retenu lors de ma première lecture...
En tout cas, cette fois-ci je compte bien persévérer pour savoir ce qui arrive à cette pauvre Eleonara ! À bientôt pour la suite!
Jowie
Posté le 29/05/2019
Oh coucou Keina ! Bienvenue sur la version remasterisée :D
Bien vu, j'ai effectivement développé le pourquoi du comment Dalisa sait lire et aime enseigner ! Avant, le paragraphe sur les moines et tout le tralala n'y était pas ;)
Merci d'être passée, j'espère que la suite te plaira !
à bientôt !
Jowie
Olek
Posté le 14/03/2019
Je début ma lecture ici parce que ça fait un bon bout de temps que j'en entends parler et que tes illustrations me mettent l'eau à la bouche !
J'aime beaucoup le ryhtme et les rimes de ton premier paragraphe (en plus il y a de la chalemie !!).
Par contre, une chalemie qui chevrote ça me fait bizarre... J'ai du mal à voir comment on peut faire chevroter une chalemie...
 J'aime beaucoup beaucoup tamanière d'écrire. Le choix de tes mots est juste, les phrases parfaites. C'est très beau !
Jowie
Posté le 14/03/2019
Coucou Olek, bienvenue par ici !
Merci pour ce que tu dis sur mes dessins <3 ça me fait plaisir de les partager avec les plumes !
Ouii, vive les chalemies :D
Oh, chevroter est totalement hors sujet, c'est vrai xD j'avais mis un autre instrument que la chalemie avant de changer mais le "chevrotant" est resté ^^' Je l'ai remplacé par "nasillard.
En tout cas, je suis ravie que mon style d'écriture te plaît! Après toutes les corrections que cette histoire a subies, ça fait vraiment plaisir :)
Merci pour ce retour encourageant ! Je cours répondre à ton autre commentaire !
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