Le Serpent-colonne
Il est, au Royaume,
une lettre qui déborde des autres.
Qu’on a tous au fond de nous.
Un S de sincérité solennelle.
Sensible aux sons sans bruit,
au souffle suintant de sueur,
aux sillons souterrains de solitude souveraine,
au scratch d’un soupçon de sabotage.
Un S qui s’enroule autour
d’une colonne vertébrale,
comme un radar chuchotant.
Il siffle devant
la tasse de thé polie
et le sirop à la fraise
trop dilué
Il préfère
une odeur de nuit à la clope froide,
de baskets mouillées
qui ont traversé des marais.
Il choisit
les dents jaunes du cheval,
le poil incarné sous le bras,
les orteils crispés
d’une vague encore contenue.
Il oscille dans ta moelle,
dans un va-et-vient patient,
et veille, silencieux,
dans tes creux intègres.
Il y a tant de mystères et de métaphores dans ces différentes entrées, c'est exaltant. On a l'impression de nous perdre dans un monde tant familier qu'inconnu. L'écriture globale des différentes entrées (et particulièrement celle-ci) parvient à nous tenir en haleine en jouant sur les sensations, les sonorités et les expériences communes.
C'est unique et vraiment intéressant !