Le souci du détail (deuxième partie)

L’important dans mon métier, c’est le souci du détail, aujourd’hui on m’appelle pour une nouvelle affaire, un homme qui aurait tué sa maîtresse avant de se suicider. J’arrive sur les lieux pour faire les premières constatations, je passe le cordon de sécurité, et pénètre dans la maison.

- Quel est le topo Carl ? Ai-je demandé à mon collègue déjà sur place.

- Les voisins ont entendu deux coup de feu rapproché après l’arrivée de l’homme vers dix huit heure, ils nous ont appelé immédiatement, répondit Carl, la femme a été retrouvé dans sa baignoire, exécuté d’une balle dans la tête, l’homme a été trouvé à l’entrée de la salle de bain, lui aussi avec une balle dans la tête, l’arme du crime était par terre à sa gauche, ce qui est logique puisque apparemment il était gaucher, il a aussi laissé une lettre expliquant son geste, jamais vu une affaire aussi simple…

Je regardais l’arme, un détail me troubla, des traces de rayures au bout du canon comme pour un silencieux.

- Demande quand même une autopsie des corps, on ne sait jamais, des fois qu’un détail nous ait échappé, ai-je réagis.

Quelques jours plus tard, j’étais à mon bureau quand les résultats des deux autopsies sont arrivé, l’homme avais bien des traces de poudre sur la main gauche avec laquelle il avait dû tirer, l’heure de la mort était situé entre dix sept heure trente et dix huit heure trente, ce qui collait avec les témoignages des voisins sur la mort vers dix huit heure, et là premier détail discordant, l’heure du décès de la femme était situé entre seize heure trente et dix sept heure trente, donc elle était peut-être déjà morte une demi heure avant l’arrivé de l’homme, étrange… Les balles retrouvées dans les cadavres provenaient bien de l’arme trouvée sur les lieux. De plus, comme je l’avais remarqué, le canon de l’arme avait des traces de rayures, il était possible qu’un silencieux y ai été vissé… Ensuite j’ai demandé une expertise sur l’ordinateur du bureau de l’homme, et là dans un premier temps ça semblait coller, le fichier correspondant à la lettre retrouvé avait bien été imprimé depuis cet ordinateur, puis un nouveau détail discordant, d’après l’expert informaticien, l’ordinateur portait des traces de piratage, d’après lui le fichier de la lettre avait pu être téléchargé par le pirate plutôt que tapé sur l’ordinateur… Pour moi ces trois détails me faisait penser à une mise en scène, la femme avait été tué avant l’arrivée de l’homme avec un silencieux, puis l’homme avait été tué et un coup de balle à blanc avait été tiré pour qu’une deuxième détonation soit entendu par les voisins et que l’homme ai de la poudre sur la main et la douille correspondante avait dû être ramassé, on avait donc à faire à un assassinat, mais par qui ? Sans doute un professionnel, l’illusion étant quasiment parfaite, mais commandité par qui ? Il fallait trouver qui avait un mobile, savoir si cet homme avait des ennemis prêts à en arriver là…

Mes investigations m’ont amené à suspecter l’associé de la victime, d’après les témoignages de plusieurs employés, la victime et lui ne s’entendait plus sur la stratégie à donner à l’entreprise, mais la victime refusait de vendre ses parts de la société qu’ils avaient fondé ensemble, alors même que la femme de la victime était toute disposé à les vendre, puisqu’elle ne voulait pas avoir à cogérer l’entreprise… Autre détail confondant, le suspect avait retiré cent mille euros en liquide quelques semaines avant le meurtre, sûrement pour payer le tueur à gages.

Une fois mis en garde à vue, le suspect a vite craqué et avoué avoir engagé un tueur se faisant appeler le sphinx, le sphinx ! Encore lui ! Et il allait encore s’en sortir : pas le moindre indice sur la scène de crime ou dans le témoignage du commanditaire pour identifier et confondre ce tueur professionnel légendaire...