Le souci du détail (première partie)

Ce qui compte dans mon métier, c'est le souci du détail. Je me rappelle, déjà tout petit, tout le monde me répétait : « Léon, tu t'arrête à des détails... », c'est probablement ce qui a déterminé mon choix de carrière professionnelle... remarquant l'arrivée d'un e-mail, j'interromps mes rêveries, il s'agit d'un nouveau travail, payé d'avance, comme neuf fois sur dix, il s'agit d'un homme, pour une fois les informations dont j'ai besoin pour commencer me sont déjà fourni, je n'aurai pas à chercher son adresse ou celle de son lieu de travail dans l'annuaire, cela me fait gagner un temps précieux, je n'ai plus qu'à commencer la filature.

Je le repère sans difficulté à la sortie de son travail, grâce à la photo fournie, c'est vraiment agréable d'avoir un dossier bien rempli dès le début d'une mission. Les premiers jours se passent, sans anicroche, la classique routine métro-boulot-dodo semble lui aller comme un gant, je remarque au passage qu'il est gaucher, ce que je rajoute au dossier. C'est seulement le vendredi que je découvre la faille, comme neuf fois sur dix, il a une maîtresse, et de surcroît, il fait partie de cette catégorie d'homme qui se croit insoupçonnable au point de ne même pas prendre les plus élémentaires précautions, il est allé directement chez elle en sortant de son travail. Après ça, les semaines se suivent et se ressemblent, les rendez vous chez sa maîtresse ne semble pas suivre une logique particulière, mais comme je le dis toujours, ce qui compte dans mon métier, c'est le soucis du détail, j'ai remarqué qu'il ne met une cravate que les jours où il va la voir...

Aujourd'hui, il a mis sa cravate bleu, ce que je trouve marrant, c'est qu'on est le 20 juillet, c'est-à-dire le jour de mon anniversaire. Le soir, comme prévu, sa voiture s'arrête dans l'allée devant chez sa maîtresse, et il pénètre dans la maison.

« Ma chérie ! Tu es là ? »

Des bruits de clapotement d'eau l'attire jusqu'à la porte de la salle de bain, un mouvement sur sa gauche, quelque chose sur sa tempe BANG trop tard, il n'as même pas eu le temps de tourner la tête, je rajoute une balle à blanc dans le chargeur, je lui met le pistolet dans la main gauche BANG je ramasse la douille en trop, parfait, il aura des traces de poudre dans la main, et les voisins auront entendu 2 coups de feu, un pour chaque balle utilisée puisque j'ai tué la fille avec un silencieux, j'ai laissé la lettre d'adieu que j'avais imprimé sur le bureau, encore un suicide, j'ai déjà piraté son ordinateur pour y rajouter le fichier correspondant, il ne me reste plus qu'à sortir par derrière sans me faire remarquer, tout est en ordre, travail terminé. Ce qui compte dans mon métier, c'est le souci du détail.

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