Le titan

Affamé, j'observe et je hume cette nourriture, quasiment à portée.

Mais j'hésite.

Pourtant cela fait des jours que mes compagnons et moi cherchons en vain de quoi nous nourrir. Nos réserves sont épuisées depuis longtemps, le village meurt à petit feu, et notre déesse s'impatiente. Elle évoque non sans colère de futurs sacrifices d'enfants.

Autour du village, les monstres sont légion, pourtant, une menace encore plus grande pèse sur nous, et même sur eux.

C'est pourquoi j'hésite à approcher ces victuailles, épicentre d'un charnier innommable. Nombre de mes compagnons ont tenté leur chance avant moi, mais ont été foudroyés avant même d'atteindre leur but. Leurs cadavres disloqués, éventrés, broyés, parsèment la lande.

Le parfum vient pourtant à bout de mes doutes. Je m'élance. Pour le village et pour la déesse !

***

CLAC !

— Maman ! Y a encore des fourmis qui veulent manger mon goûter !

 

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Oyoèt
Posté le 21/05/2022
J'ai cherché la chute, qui me titillait le bout de la glande créative. J'ai cru à des chats jusqu'aux "cadavres disloqués", et ta chute ne m'a pas déçu du tout ! Excellent, bravo x)
Kevin GALLOT
Posté le 22/05/2022
Merci beaucoup Oyoèt, cette petite micronouvelle plaît beaucoup ça me fait bien plaisir :D
Edouard PArle
Posté le 18/11/2021
Coucou !
Encore une fois je suis impressionné par ta chute. Je me suis laissé embarquer avec plaisir.
Les fourmis sont vraiment des insectes fascinants mais là je n'avais pas du tout imaginé que c'en était avant la chute ^^
La petite phrase épique "pour le village et la déesse" est vraiment drôle quand on connaît la fin xD.
Un plaisir,
A bientôt !
Kevin GALLOT
Posté le 18/11/2021
héhé oui j'aime bien le petit effet de surprise de ma petite histoire :D j'aime bien qu'on s'identifie au narrateur en tant qu'humain, pour finalement découvrir que c'est un animal qui parle et pense.
Fannie
Posté le 02/03/2021
Là aussi, tu nous balades bien avec le village, les sacrifices d’enfants, la lande, le charnier…
Pauvres bêtes ! Il m’est arrivé d’en avoir dans mon appartement. En les observant, je les ai trouvées courageuses et persévérantes. J’avais presque des remords en les faisant éliminer. Mais on ne peut quand même pas les garder à la maison…
Le mot « déesse » ne devrait pas prendre de majuscule, sauf s’il s’agit d’une religion monothéiste. Mais dans ce cas, il ne faudrait pas employer de déterminant autre que le possessif, comme pour Dieu chez les chrétiens. (On peut dire « notre Dieu », mais pas « le Dieu ».)
— Pourtant celà fait des jours [cela]
— les monstres sont légions, [sont légion ; cette locution s’écrit au singulier]
— épicentre d'un charnier innomable [innommable]
— Maman ! Y'a encore des fourmis [Y a ; il n’y a pas d’élision, donc pas d’apostrophe. Voir ici : http://academie-francaise.fr/y-til]
Kevin GALLOT
Posté le 02/03/2021
Oui je comprends ton empathie, j'ai la même avec les bêtes, petites comme grandes. Même avec les cafards, que je prefere jeter par la fenetre plutot que tuer.
Merci pour ton com et les fautes, c'est corrigé
A+
Fy_
Posté le 17/02/2021
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle très sympathique. La chute est très bonne, jamais je n'aurais deviné que c'était là une fourmi qui parlait x)
C'est très bien écrit, je n'ai rien à redire à part :

Au plaisir de te lire encore !
Fy
Kevin GALLOT
Posté le 17/02/2021
Salut Fy, merci beaucoup, heureux que la micro nouvelle t'ai plu :D
Je me suis bien marré à l'écrire et je l'aime beaucoup aussi
A+
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