En général, on se souvient bien d’une histoire si son conteur a su utiliser le bon ton pour la raconter.
C’est un élément important au sein du contexte, ce fameux contexte qui influe tant sur les émotions que va ressentir le public, à l’écoute du récit.
Il y a donc un ton particulier à avoir, lorsqu’on raconte des histoires à faire peur… J’ai tenté d’en faire une description, tout à fait subjective, reprenant les caractéristiques que je préférais chez tous les conteurs que j’ai pu entendre jusqu’ici :
1. Pour pouvoir commencer une histoire dans de bonnes conditions – que ce soit pour le conteur ou l’auditoire – la première des choses à faire est d’attendre le silence. Le conteur doit, au moins le temps de son histoire, avoir une certaine aura imposant le respect, afin de ne pas être coupé. Il doit être considéré par les autres, peut-être pas comme un chef, mais au moins comme le maître de la parole, tant qu’il n’a pas fini.
2. Lorsqu’il commence à parler, le conteur parle plutôt d’une voix grave – sans pour autant se forcer, bien sûr : sa voix doit juste résider essentiellement dans les fréquences graves de sa tessiture. Par contre, le mieux est d’avoir une voix douce, voire mielleuse, plutôt que râpeuse : cela montre une certaine assurance, et aide à l’écoute.
3. Il est également important de parler lentement : déjà, pour se forcer à articuler, mais aussi pour créer du suspense et susciter l’attente du public, tout en faisant des petites pauses entre chaque « scène » de l’histoire.
4. Lorsqu’il y a une ligne de dialogue à citer, le conteur va alors monter un peu plus dans les aigus pour imiter le ton que quelqu’un aurait vraiment s’il disait cela. Évidemment, le but n’est pas de sortir complètement du récit, donc pas de jeu d’acteur incroyable : par exemple ne pas crier réellement si le personnage le fait ! Simplement essayer de retranscrire son émotion en prenant un ton similaire : par mimétisme, le public en sera similairement ému.
Savoir maîtriser sa voix, son débit de parole, mettre l'accent sur les bons mots tout en conservant un bon rythme... Tout cela a donc sûrement autant d'importance que la qualité d'écriture de l'histoire elle-même.
Sans oublier le non-verbal du locuteur : regarder régulièrement son auditoire dans le blanc des yeux fera toujours son petit effet. De même, faire poindre un léger sourire – machiavéliiique – lorsque vient la chute ajoutera autant à votre aura qu'à l'atmosphère générale...
Si toutes ces conditions sont réunies – et si vous n’avez pas de public dissipé –, vous devriez réussir parfaitement votre prestation ! (Conseils à réutiliser pour toute autre prestation orale, d’ailleurs)
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Je n'ai pas encore lu les chapitres suivants, mais d'après les titres je dirais que tu as oublié quelque chose d'important (enfin je peux aussi me tromper, hein).
Le ton est un grand facteur, certes, mais je trouve que l'expression du visage peut faire très peur aussi ! Le regard, par exemple. Regarder tout le monde pendant qu'on raconte pour que tous se sentent concernés, et, mieux, un regard un peu souriant, un petit sourire machiavélique en coin et là je pense que tout est réuni !
Merci encore pour cette lecture, j'apprécie tes idées ^^
Fy
Mais il y a sûrement de la place pour un autre paragraphe ici ! *sourire machiavélique, justement*
Je suis contente d'avoir pu apporter une pitite pierre à l'édifice :,D
Bonne continuation !