Le Tournage sur bois

Pour ta deuxième année, tu découvres le tournage sur bois.

Comparé à la sculpture, le tournage est beaucoup plus rapide. Finir une sculpture met quelques semaines, alors qu’une ou deux journées peuvent suffire pour avoir un objet finit en tournage.

Cette discipline est technique par rapport aux angles à donner aux outils, afin qu’ils coupent au mieux la matière et qu’ils retranscrivent la forme voulue.

C’est presque magique lorsque l’on se retrouve face à un tour, avec le plan de l’objet à fabriquer et le voir apparaître petit à petit sous tes yeux.

Le tour c’est la machine qui t’es attribuée tout au long de l’année et là encore, c’est en fonction de ta taille que l’on te le choisit. Il faut que tu puisses travailler devant toi, les mains à hauteurs de ton nombril.

Comme en sculpture, tu as aussi des cours théoriques et d’autres sur l’histoire de la discipline.

Ton temps est partagé entre, la salle de classe et le parc machines.

 

Avant toute chose, l’aspiration est quelque chose de très importante que tu feras toujours en premier, avant de commencer à tourner. C’est ce qui te permet de ne pas respirer de poussières de bois, qui donne le cancer. Donc, autant être assidu sur ce point.

Tu découvres en même temps la veste de tournage, primordial pour éviter d’avoir des copeaux de bois qui piquent et qui grattent dans tes vêtements. Et en plus de tes chaussures de sécurité, tu portes une visière pour te protéger le visage des projections de copeaux.

Une fois que tout ceci est mis en place, ainsi que le plan de l’objet à réaliser fixé sous tes yeux, tu places ta pièce de bois, que tu fixes avec précision, pour éviter qu’elle ne te revienne dessus et enfin tu peux appuyer sur le bouton Start.

 

Voir une pièce de bois tourner si vite et si proche de toi, cela a quelque chose d’impressionnant. Plus encore, quand on sait qu’il arrive parfois que cette dernière se décroche, ou que des gens sont morts, parce que leurs cheveux se sont pris dans le tour.

En sachant tout ça, tu prends tes précautions et tu te montres attentives aux moindres détails suspect. Si tu as un doute, tu en parles directement au professeur, histoire d’éviter un éventuel accident.

Mais en général, tout se passe bien et peu à peu, tu prends en confiance et en bon réflexe.

 

Après avoir fixé ta pièce, la première chose à faire, c’est de la dégrossir. Pour cela tu places ton porte-outil légèrement en dessous de l’axe horizontal de ta pièce, puis tu poses ta gouge de tournage dessus et délicatement, avec l’arrête de cette dernière, tu retires l’écorce et abaisse la matière, afin d’obtenir un cylindre quasi parfait.

Tu te réfères ensuite à ton plan, pour marquer les différentes hauteurs qui composent ton objet. Pour ce faire tu utilises un tronquoir, en creusant de petits sillons aux hauteurs souhaitées.

Viens enfin le moment de poésie, mais aussi le moment potentiellement le plus stressant.

Une fois que tes hauteurs sont marquées, que tu les as descendues, avec un ou deux millimètres supplémentaires, au cas où, tu utilises ta gouge à profiler. C’est elle qui va te permettre de créer les courbes et contre-courbes que tu souhaites, ainsi que creuser.

C’est aussi avec elle que tu vas pouvoir vivre les pires moments du tournage, à savoir, des « coups de maître ». Une jolie expression pour dire bousiller son travail.

Un coup de maître c’est quand tu n’utilises pas la bonne partie du tranchant de ta gouge, ou le bon angle, du coup ton outil se plante dans le bois et là tu peux foirer complètement ta pièce et tout recommencer depuis le début, ou juste recommencer la dernière étape, si tu as de la chance.

Quand cela se produit, cet événement se traduit par une perte de contrôle de l’outil, en général tu sursautes, parfois tu en fais tomber ta gouge (donc ré-affûtage obligatoire) et dans le pire des cas, ta pièce se décroche. Quand c’est le cas, tes voisins ont intérêts à être vigilant, car ils peuvent facilement la recevoir sur eux, car les tours ne sont pas très éloignés les uns des autres et les pièces de bois tournent très vite.

En dehors de ça, le tournage sur bois reste une discipline très agréable. Ça met du temps à acquérir toutes les techniques et cela s’explique en partie par l’appréhension de mal exécuter le geste et rater son travail.

 

En plus de la magie de voir fondre le bois sous ton outil, il y a celui de le voir briller discrètement, lorsqu’on le polie à l’aide des copeaux de bois que l’on a créé.

 

Durant un an tu vas pouvoir fabriquer un bougeoir, un champignon, un casse-noix et noisettes, un chandelier, un tabouret, qui te fera découvrir le travail en série, une assiette, une boîte et si tu es assez rapide, tu pourras choisir un projet personnel, que ton professeur devra valider, en fonction de tes capacités et de ta rapidité.

 

Cette dernière année au sein de cet établissement aura été riche en enseignement, car en plus de la Sculpture et du Tournage sur bois, tu auras aussi appris la Marqueterie…

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