Quelle absurde corvée, pour un phare onirique,
De vouloir éclairer des pêcheurs aveuglés.
Les marins réfugiés à l’abri d’une crique
Resteront amarrés sous le ciel étoilé.
Car cette nuit encore, endormis, inconscients,
Ils jetteront leurs ancres dans l'obscurité.
Ils ignorent pourtant d’un soupir insouciant
Que le silence accroît notre vacuité.
Parfois, l'un d'eux s'éveille et lève enfin les voiles,
Naviguant lentement pour rejoindre l'étoile.
Mais le flambeau s'éloigne, il semble inaccessible.
Une lueur survit, fragile et intangible
Dans cet esprit curieux, lucide et solitaire
Qui est parti si loin. Si loin de toute terre.
La base du poème provient du premier sonnet que j'ai écrit, il y a presque dix ans. J'ai enfin eu le courage de le retravailler récemment, et je suis assez satisfait du résultat. Donc je suis content que ça te plaise autant.
Je connais bien "Le Voyage", c'est aussi l'un de mes poèmes préférés :)