Le Veilleur

Quelle absurde corvée, pour un phare onirique,

De vouloir éclairer des pêcheurs aveuglés.

Les marins réfugiés à l’abri d’une crique

Resteront amarrés sous le ciel étoilé.

 

Car cette nuit encore, endormis, inconscients,

Ils jetteront leurs ancres dans l'obscurité.

Ils ignorent pourtant d’un soupir insouciant

Que le silence accroît notre vacuité.

 

Parfois, l'un d'eux s'éveille et lève enfin les voiles,

Naviguant lentement pour rejoindre l'étoile.

Mais le flambeau s'éloigne, il semble inaccessible.

 

Une lueur survit, fragile et intangible

Dans cet esprit curieux, lucide et solitaire

Qui est parti si loin. Si loin de toute terre.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Mnémosyne
Posté le 06/11/2022
Magnifique poème entre rêve et réalité, où l'on flotte entre la mer et les cieux. Un plaisir à lire et à relire. Un grand merci pour cette belle création.
Adrien Vermeil
Posté le 06/11/2022
Incroyable sonnet ! Peut-être mon préféré de ta conception. Il m'évoque un poème de Baudelaire (mon préféré d'ailleurs) : « Le Voyage ». Je pense que tu le connais et j'ignore s'il a pu t'inspirer mais tu parviens merveilleusement à t'emparer d'un paysage topique et y ajouter ta signature. Merci pour ce partage.
LucidNightmare
Posté le 07/11/2022
Merci beaucoup pour ton retour.

La base du poème provient du premier sonnet que j'ai écrit, il y a presque dix ans. J'ai enfin eu le courage de le retravailler récemment, et je suis assez satisfait du résultat. Donc je suis content que ça te plaise autant.

Je connais bien "Le Voyage", c'est aussi l'un de mes poèmes préférés :)
Vous lisez