Pas plus tard qu'hier sur la route de Thiers
J'ai vu une cigogne morte, sur la route de Thiers,
Ou était-ce avant-hier et ma mère
Foehn
J'ai vu sa chair belle d'abord, dans un nid de plumes au bord
De la chaussée, un bouquet de muguet.
Dans un ciel convexe d'abord, l'arc concave de ce qui tombe
Lombarde
S'élevant, brise des lignes et rompt les vents
On trompe l'œil qui voit en s'envolant.
Balaguère
Pas plus tard qu'hier j'ai vu une cigogne
Morte ou était-ce ma mère
Qui suivait le vent blanc
Les ailes coupées.
Très beau texte sur la mélancolie.
Ton style poétique s'apparente aux paroliers des chansons.
C'est frais, comme ton "vent blanc".
Merci pour ce texte.
Ciel
Je prends le temps de te répondre pour te dire que ton compliment m'a fait très plaisir, et que je te comprends, j'adore la poésie mais je n'en lis pas assez, hélas, en te souhaitant une agréable lecture <3
Il faut avouer que je ne suis pas une grande adepte de la poésie mais ce fût un plaisir de lire cet écrit qui m'a donné envie de lire la suite.
A bientôt :)
Tout d'abord bienvenue à toi sur PA =) Je suis ravie de trouver avec tes textes une autrice de poésie et de récits historiques - deux genres qui me parlent ma foi fort <3
"Actus Reus" a l'air d'envoyer du lourd ! Les thématiques que tu annonces y aborder, l'atmosphère qui se dégage déjà du résumé, du Theodore Roethke et de l'Iliade citée dans le texte, je sens que la qualité sera au rendez-vous. Direct dans ma PàL et je ne manquerai pas de m'y plonger dès que possible.
Mais pour l'heure, c'est ce "Vent blanc" dont j'ai grandement apprécié la lecture. Bravo pour la sombre musicalité qui parcourt ces vers. Ton poème m'a paru à la croisée de la comptine (sans doute la structure "J'ai vu sur la route [...] j'ai vu" qui m'y a fait penser, ainsi que la répétition de "sur la route de Thiers") et d'une profonde mélancolie. Un memento mori dans cet oiseau éteint, un "chant du cygne" quelque part.
La beauté rencontre le tragique, avec l'élégance de cet oiseau qu'est la cigogne d'une part, et sa mort de l'autre. J'ai aussi été touchée par la symbolique dont ce texte est chargé, la cigogne évoquant volontiers la naissance et le renouveau, mais bien sûr ici ça se heurte à la perte, à la mort, mais aussi à l'absence d'une mère. Deux êtres qui portent vie et sont ici éteints.
Bel effet cyclique également avec la rondeur du nid, le ciel convexe/concave, la naissance et la mort croisées.
Gros coup de cœur pour ces quelques vers :
"Dans un ciel convexe d'abord, l'arc concave de ce qui tombe"
"Morte ou était-ce ma mère
Qui suivait le vent blanc
Les ailes coupées." > blanc du silence, blanc de la page, blanc de ces ailes qui ne peuvent plus voler.
Bref c'est un beau texte plein de sensibilité, riche d'images et d'hommage. Bravo et au plaisir !