C’est une douce mélodie,
Dont même les grands musiciens,
Ne peuvent imiter le bruit,
De leurs voix comme de leurs mains.
Car il n’est aucun instrument,
Violon, piano, cornet, hautbois,
Qui vaille frêne et mûrier blanc,
Quand la musique naît des bois!
Il faut écouter pour l’entendre,
Que rien ne vienne la troubler,
Cette rumeur paisible et tendre,
Dont le printemps a accouché.
Car à la place des bourgeons,
Qui au bout des branches frissonnent,
Poussent en fait les partitions,
Des chants que les arbres fredonnent ;
Ces lentes cantates sylvestres,
Qui parfois s’emplissent d’orgueil,
Quand le grand vent, en chef d’orchestre,
Agite brusquement les feuilles.