Il était là, planté, dans un carré de champ :
Un chêne solitaire au milieu des collines,
Sans mère ni père pour le garder du vent,
Et aucun de ses pairs à qui mêler racines.
Il avait grandi seul, s’abreuvant de Soleil,
Ses branches s’étirant vers la forêt voisine,
Qu’il espérait un jour, d’un rêve sans pareil,
Sentir du bout des feuilles l’odeur de résine.
Mais il était si loin, et à chaque saison,
Il attendait la foudre en ouvrant grand les branches,
Souhaitant que les éclairs s’abattent sur son tronc,
Que l’oiseau de la mort ouvre ses ailes blanches…
S’il avait jamais su que dessus ses rameaux,
S’il avait pu entendre dans sa solitude,
Les chants que lui donnaient chaque jour les moineaux,
Peut-être que sa vie aurait été moins rude.