L’égo
Je suis libre,
Dans mes pensées, dans mes abîmes,
Heureux et léger,
J’ai gagné ma liberté.
… pauvre fou …
Doux euphémisme de dire : je suis libre,
Seuls les fous et les idiots croient s’échapper de ces griffes,
Dans les ténèbres, difficile de trouver la lumière,
Car il n’existe aucun sentier, aucune chimère,
Rien que votre âme nue dans les flammes,
Brulée et noircie par votre diable.
Ô prince de mon enfer, Ô seigneur de mon esprit,
Pourquoi me murmurer ces paroles interdites ?
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans fin,
Ou le sacrifice de la vie n’offre qu’un maigre répit,
Acharné de labeur, il forge, travaille sans relâche,
Pour se nourrir et pour son plaisir infâme.
Telle une bête inconcevable,
Nul ne peut terrasser l’impénétrable,
Aucune arme, aucune bataille,
Pas même un ange ne peut blesser ces écailles.
Ce monstre est lié à votre âme, à votre chair,
A jamais au fond de vos viscères,
Vos noires pensées, vos sombres désirs,
Il s’en nourrit avec rires,
Il en est le forgeron,
Car que vous le vouliez ou non,
Consolidant votre être telle une clef de voûte,
Cet enfer fait partie de vous.
Ô pauvre gens, le seul salut est de lui parler,
De l’inviter, de lui offrir votre amitié.
Le nourrissant d’offrandes divines,
Mais jamais, au grand jamais, de sacrifices.
La sainte trinité spirituelle sera son île,
Cette bête, ce dragon endormi,
Dans votre abîme, à distance et isolé,
Comme une promesse sacrée de ne plus s’envoler.
L’erreur est de penser qu’il est votre ennemi,
C’est simplement un gardien sans foi et sans limite,
Un cadeau, une deuxième âme magnifique,
Et qui sait… attendant l’isolement de la bête,
Une âme divine patiente peut être.
will_are – 04/25