Les bonnes idées de Mylie

Notes de l’auteur : Mylie est-elle vraiment de bon conseil?
N'hésitez pas à me le dire! :-)

Maïwenn était très perturbée en sortant de la chambre, car elle ne s'attendait pas à ce que sa grand-mère lui laisse son journal. Sur le chemin du retour, son regard était régulièrement attiré par ce dernier posé sur le siège passager et elle s’imaginait déjà lire l’histoire de Jeanne tranquillement sous la couette. Pourtant, à peine était-elle rentrée dans son appartement que l’on frappait à sa porte. C’était Mylie qui tenait elle aussi un livre dans ses mains.

— J’ai peut-être une explication à tes cauchemars, mais j'ai peur que tu ne sois pas prête à l'entendre, dit cette dernière en entrant.

— Mon psy m’a expliqué que c’était le stress, c’est bon.

— Tout ce que je te demande, c'est de m'écouter, précisa la voisine en s’asseyant sur le canapé. Alors voilà, c'est un livre qui a été écrit dans les années quatre-vingt par un historien. Son père était un grand scientifique pendant la seconde guerre, mais perturbé par d'affreux cauchemars qui le rendirent quasiment fou.

— Ok…Je sors d’une maison de repos alors vas-y mollo avec tes histoires, je suis encore fragile, intervint la jeune fille.

— Laisse-moi finir avant de critiquer.

— D’accord, mais fais gaffe quand même, consentit Maïwenn.

Mylie leva les yeux au ciel et reprit :

— Donc, son père tenait un journal dans lequel il notait ses rêves et à chaque fois, le même homme venait le torturer pour connaître l'avancée de ses recherches. Dans le but, d'après lui, de donner des informations à l'ennemi.

— Ne me dis pas que tu crois à cette histoire ? Quel est le rapport avec moi ?

— Je ne sais pas encore. Il explique que la plupart des Guides, comme il les nomme, sont bien intentionnés. L'écrivain s'appelle John Clerks, il est anglais, c'est une sommité du genre.

— Du genre barge ? plaisanta Maïwenn.

— Si tu te moques, j'arrête. Débrouille-toi !

— Excuse-moi, mais pour ton information je suis sous traitement car j’ai eu des hallucinations et je ne pense pas que ce genre d’histoire puisse m’aider à aller mieux, précisa la jeune femme.

— Laisse-moi au moins finir cette histoire, supplia Mylie.

— Soit, mais vite.

— Génial. Une nuit, alors que le Guide essayait de soutirer des informations au père de l'auteur, un autre homme est apparu pour le défendre. Il a aidé le père de Clerks à reprendre ses esprits pour changer les plans qu'il avait conçus. Les nuits suivantes, son père a ainsi pu donner de fausses informations. Après cela, les deux hommes ont souvent communiqué en rêve. C'est fou non ?

— C’est le mot oui. Toutes ces histoires me donnent la chair de poule, même si pour être honnête, je n'y crois pas deux secondes, s’agaça Maïwenn.

— Il faut penser au côté spirituel de la chose. Tu n'es pas encore assez ouverte. D'après lui, ce n'est pas un rêve, tu peux y communiquer comme tu veux.

— Oui, mon psy te parlerait de schizophrénie.

— Et ton psy aurait tort.

— Bref ! lâcha énergiquement Maïwenn pour conclure cette conversation qui ne lui plaisait pas du tout, j’ai trouvé le journal intime de ma grand-mère aujourd’hui.

— Intéressant ! Que raconte-t-elle de beau ? demanda sa voisine faisant mine de ne pas remarquer la diversion.

— Je n’ai lu que quelques lignes, mais ma grand-mère a insisté pour que je le lise en entier. Étrange, non ?

— Elle a dû y écrire tous les secrets de ta famille. Tu vas apprendre que ton grand-père n'était pas vraiment ton grand-père, rétorqua Mylie malicieusement.

— Arrête tes conneries !

— Il s'en est passé des choses pendant la guerre. Elle veut peut-être soulager sa conscience, qui sait. Finalement, c'est peut-être pour cela que tu fais des cauchemars, insista la quadragénaire en riant.

Après une bonne heure de divagations sur ce que sa grand-mère aurait pu faire étant plus jeune, les deux femmes décidèrent d'aller se coucher.

Encore une fois, le sommeil ne semblait pas vouloir venir et Maïwenn céda à la tentation du journal de Jeanne.

Juste quelques pages, se promit-elle.

 

« Juillet 1937, ma tante vient de m’offrir ce journal pour que je puisse y écrire mes secrets et j’en ai beaucoup depuis quelque temps. Il y a quelques semaines, j’ai fait une rencontre étrange avec un homme, je l’ai vu ce soir au théâtre avec une autre. Louise m’a dit que nous n’étions pas du même monde, mais je m’en fiche ! Je sais qu’il y a quelque chose… »

Mylie sur ce coup-là, tu avais tort, elle aimait vraiment papi.

« Mon inconnu est apparu dans mes rêves, il est si beau et mystérieux. »

Une vraie midinette la mamie, il hantait même ses rêves.

« Il m'a donné rendez-vous à la cathédrale. Ce n'était qu'un rêve, je n'y croyais pas, mais j'y suis allée quand même. Henry était là aussi, j'étais déçue ! Mais au détour d'un pilonne, je l'ai vu. On est monté dans sa belle auto et il m'a conduite à l'écart de la ville... »

Attends une minute, c'est quoi ces conneries… Henry, c'était papi, donc l'autre, qui est-ce ? Elle s'est fait embobiner par un détraqué ou quoi ? réalisa Maïwenn.

« ... Il m'a expliqué pourquoi je le voyais dans mes rêves, mais c'est un secret entre lui et moi. Il m'a même interdit de l'écrire quelque part. J'ai eu du mal à y croire, mais je ne peux pas douter de lui ... »

Maïwenn ferma le journal d’un seul coup, pétrifiée par ce qu’elle venait de lire. Elle conclut alors que ses médicaments la rendaient trop fragile et décida d’enfermer le livre dans un des placards du hall d'entrée, comme si ce geste pouvait le lui faire oublier. Bien sûr, il n’en fut rien. Elle tourna et vira plusieurs heures sous sa couette, ressassant encore et encore cette histoire étrange, à tel point qu’elle n’avait plus vraiment envie de connaître les détails de la vie de Jeanne. À presque cinq heures du matin, elle parvint tout de même à s'endormir.

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coeurfracassé
Posté le 06/05/2024
Recoucou !
Alors Mylie, de bon conseil, je n'irais pas jusque là, mais... Je pense qu'elle fait avancer l'histoire, car on commence à tourner un peu en rond. Je comprends tout à fait ton choix d'amener le surnaturel par petite touche, mais maintenant, on veut qu'il se passe vraiment quelque chose ! Comme cet homme poignardé... Je pense, en tant que lectrice du moins, qu'il faudrait se jeter à l'eau maintenant. Le décor est planté, promis. Maintenant... Action !
Bien sûr, ce n'est que mon avis, fais-en ce que tu voudras <3
Mis à part ça, bon chapitre. Avec un petit rappel de sa maman qui est bizarre... Non, c'est clair qu'il y a des éléments surnaturels un peu partout, il ne reste plus qu'à les assembler pour donner quelque chose de plus grand !
Oh, et aussi (j'ai l'impression que c'est inutile mais ça pourrait peut-être t'aider quand même, alors à tout hasard, je te le dis). J'ai l'impression que Maïwenn se cache derrière sa santé mentale (ah je suis malade, ne m'en demande surtout pas trop ! Non mais tu te rends pas compte que j'ai des hallucinations ! Le docteur a dit... Blablabla). Est-ce que c'est vraiment le caractère que tu veux lui donner ?
Enfin voilà, et j'espère de tout coeur que je ne t'ai pas blessée pour démoralisée, ce n'était pas du tout mon but ! Continue et persévère, ta plume reste très agréable à lire <3
Portequigrince
Posté le 27/05/2024
Bonjour et merci de prendre le temps de commenter.
Tous les retours sont bon à prendre, positifs comme négatifs.
Pour répondre à ton interrogation, oui c'est exactement le caractère que j'ai voulu lui donner mais cela ne signifie pas qu'il restera le même durant toute l'histoire.
A bientôt peut être!
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