Tous les mille ans, Nunn autorise les Sept à quitter leur île pour un an. Tous les mille ans, les Sept rencontrent leurs peuples pour élaborer leur stratégie afin de remporter une nouvelle partie des guerres lemniscates. Tous les mille ans, les Sept tentent d’améliorer la société évoluant sous leur bannière.
Abath-Khal, dieu de la guerre, apprend de nouvelles techniques de combat aux orcs.
Batum-Khal, dieu des sciences, ouvre de nouvelles perspectives scientifiques aux elfes.
Cess-Khal, dieu du temps, des saisons et de l’agriculture, développe les connaissances botaniques des satyres.
Dmor-Khal, dieu des sous-sols et des morts, invente de nouveaux alliages pour les nains.
Elduir-Khal, déesse du vent et des orages, tente en faisant pleuvoir d’étendre les territoires marécageux pour les fées.
Fladalf-Khal, dieu du commerce et des transports, dispense de nouvelles techniques de guerre économique aux gnomes.
Génoas-Khal, déesse de la mer et de l’eau, se contente de partager de nouveaux mantras avec les dryades.
En dehors de cet évènement millénal, les Sept doivent demeurer sur leur île. Comme les Sept voulaient voir ce qui se passait sur le bouclier-monde et qu’ils voulaient surveiller qu’aucun d’eux ne triche, Nunn donna aux Sept une vision omnisciente. Ainsi, les Sept peuvent observer n’importe quel lieu de bouclier-monde, des chutes du bord du monde au grand océan intérieur, de la cime des plus hautes montagnes à plus profond de la plus profonde vallée.
Mais Nunn avait oublié qu’il avait fait aux Sept le don de la métamorphose et de la télépathie ! Comme les Sept ne voyaient que ce qu’ils le fixaient et n’entendaient pas à de telles distances, les dieux félons commencèrent à élaborer des subterfuges pour intervenir dans la destinée de leurs peuples. Ils envoyèrent d’abord des émissaires pour prodiguer leurs directives. Ils enfantèrent ensuite avec les sept races originelles pour engendrer des êtres capables de développer un lien télépathique avec eux. Pour conserver ces manigances secrètes, les Sept modifièrent la topographie de leurs îles, dressant de hautes falaises, se cachant dans d’épais brouillards.
En modifiant son apparence pour se rendre sur le bouclier-monde et en attirant l’attention sur un point pour créer une diversion, le rusé Fladalf-Khal fut le premier à contourner les règles de Nunn, lui donnant la victoire de la guerre des golems. Les autres dieux ne s’en laissèrent pas conter et rusèrent à leur tour dans les parties suivantes. Trouvant cela distrayant, Nunn incorpora cette règle dans le Grand Jeu des guerres lemniscates.
« La venue millénale des Sept »
extrait de La bible des servants dragons d’Abath-Khal
Le jeune vierge se réveilla sous l’effet de ses propres tremblements. Combien de temps avait-elle dormi, une heure, peut-être deux ? Guère plus en tout cas. Elle claquait des dents et savait qu’elle ne parviendrait pas à endurer une seconde nuit identique. Il fallait bouger pour se réchauffer. Il fallait s’éloigner pour pouvoir s’enfuir. Epiphone réveilla son compagnon en pressant son épaule.
« Comment vas-tu Nicéphore ? Te sens-tu la force d’avancer aujourd’hui ? »
« Il le faudra bien. Cess-Khal me donnera sa force ! D’ailleurs, il m’en donne déjà avec ses mûres. » La nuit avait été récupératrice pour Nicéphore au regard de la gouaille dont il faisait preuve. Et le druide accompagna sa remarque de la même magie que la veille. Et il fit pousser des fruits. Et tout cela réchauffa le cœur si ce n’est le corps de la jeune princesse. Les mûres constituaient un repas frugal, certes, mais tout de même un repas. Tout était mieux que d’avoir le ventre vide. Une fois quelque peu sustenter, le druide déclara d’une voix presque imperceptible pour ne pas être repéré par l’ennemi..
« Il y a certainement des vigies qui guettent depuis les tours du château. Nous devons agirent avec prudence pour ne pas nous faire remarquer. Même avec l’aide de Cess-Khal, il nous est impossible de nous déplacer sur une longue distance sans être vu. »
« Alors que pouvons-nous faire ? »
« Prenons exemple sur la nature. Comme le caméléon qui avance prudemment pour se fondre dans son environnement. Nous allons avancer petit à petit. Ainsi, nos mouvements deviendrons imperceptibles. Es-tu prête ? »
La dryade opina du chef pour marquer son accord. Et la lente entreprise débuta. Les racines des ronces sortaient de terre les unes après les autres pour se planter toujours un peu plu loin. Le buisson qui constituait la cachette donnait l’impression de marcher lentement comme un myriapode, cet insecte à mille-pattes avec lequel Epiphone aimait jouer petite en les enroulant autour d’un bâton. Pour aider le déplacement, les deux fugitifs plaquèrent leur dos contre le toit végétal et accompagnèrent le subreptice mouvement. Des épines perforaient le dos de la jeune vierge, mais elle résistait à la douleur car là se trouvait le prix de la liberté. Centimètre après centimètre, pas après pas, ils s’éloignaient toujours plus du château maudit du dieu de la guerre. Au fil de la journée, la chaleur augmenta jusqu’à devenir insoutenable. Ainsi donc, Abath-Khal avait planté sa forteresse au beau milieu d’un désert ! Voilà qui expliquait le manque d’eau, la nuit glaciale et l’horizon plat. Avec le soleil à son zénith, l’air devint si chaud qu’il brûlait les poumons des deux fuyards. Chaque effort ressemblait à un supplice. Et de plus, il fallait assumer en silence. L’avancée se fit plus pénible. Dans une telle fournaise, les orcs prenaient-ils la peine de les rechercher ? Peut-être pensaient-ils que l’hostilité de l’environnement aurait raison des évadés. Comment la dryade et le satyre pouvaient-ils s’en sortir dans un milieu si aride, avec des conditions climatiques extrêmes et l’absence de la moindre protection naturelle où que le regard porte ? D’autant que s’ils s’éloignaient trop du château avec leur buisson-cachette, ils ne tarderaient pas à attirer l’attention. Scrutant l’extérieur par l’interstice aménagé par Nicéphore, les fuyards découvrirent une vallée parsemée de buissons éparses. Sans doute le lit d’une ancienne rivière asséchée par les températures caniculaires. Ils tenaient peut-être leur salut. Mais n’allaient-ils pas mourir de déshydratation ? Ce ne étaient pas les quelques mûres produites pas le druide qui risquaient d’étancher la soif sans cesse grandissante de la dryade. Et comment la blessure du satyre pouvait-elle se résorber avec un tel régime ? Il fallait agir vite. Fuir immédiatement en saisissant la seule option possible. Accrochés à cet infime espoir, les évadés progressèrent imperceptiblement sous une chaleur de plomb.
A la nuit tombée, ils auraient pu, ils auraient dû profiter de l’obscurité pour mettre un maximum de distance entre eux et le château. Mais les forces leur manquaient à tous deux. La jeune vierge souffrait de la carence en eau qui lui avait été imposée depuis des mois. Moins d’une heure après le crépuscule, elle stoppa le mouvement. A cet instant, le satyre s’affala, en sueur mais grelottant. Il avait repoussé les limites de sa résistance, trouvant des ressources insoupçonnées. Epiphone posa sa main sur le bandage du malheureux. Le tissu était maculé de sang. Malgré son hémorragie, Nicéphore avait forcé toute la journée sans se plaindre et ce soir, il devait rendre des comptes avec son corps qu’il avait tant malmené. Son énergie vitale l’avait quitté et il était transi de froid.
Et la nuit, aussi glaciale que la veille débutait à peine. La dryade commençait à trembler également et elle savait pertinemment que sans source de chaleur, ils ne résisteraient pas jusqu’à l’aube. Il leur fallait une solution quelque qu’elle soit, pour survivre encore un jour de plus. Alors Epiphone se colla au satyre dont la toison trempée de sueur commençait à geler. Même ainsi serrés l’un contre l’autre, leur température corporelle menaçait de tomber en hypothermie. Les deux créatures grelottaient sans parvenir à se réchauffer. Il fallait plus !
Alors Epiphone frictionna le corps de son acolyte mais elle s’essouffla vite cela ne suffit toujours pas pour réchauffer ni le pauvre blessé ni son infirmière de fortune. Et le froid, toujours plus perçant et insidieux commençait à engourdir leurs membres.
Il fallait encore plus ! Alors Epiphone, chercha encore plus loin, dans des contrés qui étaient inconnues pour elle, la jeune vierge d’Anulune. Et pour survivre aux morsures glaciales de la nuit, elle s’abandonna aux plaisirs charnels dans les bras musclés d’un Nicéphore à demi conscient qui luttait au seuil de la mort. La princesse des peuples de la mer n’était pas destinée à s’unir avec quiconque car de sa pureté devait naître sa force. Elle n’aurait jamais imaginé rompre son vœu de chasteté et encore moins pour autre chose que son grand et unique amour. Mais nécessité faisant loi ! Elle se sacrifiait pour survivre et pour sauver son compagnon.
Les corps entrelacés se réchauffèrent mutuellement dans une union purement utilitaire, dénouée de tout sentiment et de toute pulsion. Epiphone savait que Génoas-Khal comprendrait son acte. Son accouplement avec un mâle ne souillerait pas la pureté de son âme. Sans s’en rendre compte, la dryade parvenait à l’enseignement ultime du dieu de lamer et de l’eau, à savoir la transcendance de l’esprit vis à vis de son enveloppe charnelle. Elle parvenait à l’étape supérieure de développement des reines des peuples de la mer alors qu’elle sortait à peine de l’adolescence. Le pragmatisme doit se mettre au service du dogmatisme ! Le corps n’est qu’un outil au service de l’esprit. C’est par la guerre qu’on obtient la paix ! Des entrailles de cet enfer, elle naissait une seconde fois. Dans les guerres lemniscates opposant les Sept, Génoas-Khal serait le bras, et elle, Epiphone, princesse vierge d’Anulune serait la lame, son ange de la mort. Elle survivrait et se vengerait. Elle survivrait et elle vaincrait. Ce n’était plus un espoir auquel elle s’accrochait ; c’était à présent une certitude chevillée au corps. La dryade chevaucha le satyre jusqu’à l’aube, sans aucune recherche de plaisir, son esprit focaliser sur son but ultime, vaincre les Sept pour instaurer la paix sur le monde bouclier. Lorsque le soleil darda ses premiers rayons, les deux amants de circonstance cessèrent leurs ébats. Reprenant ses esprits, Nicéphore posa sur la dryade son regard aussi jaune que l’astre qui se levait.
« Pardon Epiphone. Je suis désolé de t’avoir fait perdre ta si précieuse virginité de la sorte. Je sais combien elle est importante dans ta religion. »
La jeune princesse ne se détourna pas, assumant pleinement ses actes. « Ma foi, cela était moins terrible que la mort qui nous guette. Génoas-Khal comprendra pourquoi je l’ai fait et il me pardonnera. En tous les cas, il devient urgent de quitter cette île maudite ! Comment va ta blessure ? »
« Pour l’instant, ça va aussi bien que possible. » Le rictus sur le visage du satyre trahissait son mensonge. « Cess-Khal m’est témoin, nous n’avons qu’une option, remonter cette vallée asséchée en espérant qu’elle nous cache des vigies et nous mène au salut ! Mais pour avancer vite, il faut abandonner ce buisson. Et avant cela, il faut nous alimenter une dernière fois. » Bien qu’épuisé, Nicéphore généra autant de mûres que possible, qu’ils se précipitèrent à manger avidement. Malgré la récurrente frugalité du repas, les deux compagnons retrouvèrent des couleurs.
C’est ainsi revigorés qu’ils se lançaient dans un projet insensé. Après avoir pris moult précautions, avançant à pas de loup pour n’éveiller aucun soupçon, ils allaient bouleverser leur stratégie et fuir à brides abattues. Ils ne pouvaient faire autrement. Le temps jouait contre eux. Chaque jour supplémentaire dans cet environnement infernal les portait toujours un peu plus prêt du seuil de la mort. Nicéphore ordonna au buisson de s’ouvrir et les fugitifs débutèrent leur périple. Epiphone ne sentait plus ses membres, endoloris par ces deux jours passés recroquevillée. Lorsqu’elle se retourna, elle constata que son compagnon se déplaçait avec difficulté. Il titubait après seulement quelques mètres ! Décidément, le coup de lance l’avait plus fortement marqué qu’elle ne le pensait. Ou bien était-ce les conditions chaotiques de leur fuite qui empêchait le satyre de se régénérer sereinement ? Sans doute un peu des deux. En tout cas, ils avaient franchi le point de non-retour. Nulle tergiversation n’était possible. Nul repos n’était envisageable. A présent, il fallait avancer. De combien de temps disposeraient-ils avant d’être repérés par les vigies ? Impossible à dire, mais ils devaient mettre à profit ces premiers instants pour s’éloigner au maximum du château d’Abath-Khal.
Alors, clopin-clopant ils s’attachèrent à suivre le fond de la vallée isolée au milieu de l’immense erg. Dans les conditions extrêmes du désert, en moins d’une heure, les fugitifs se heurtaient déjà à la folie de leur entreprise. Avec nulle ombre pour se cacher du soleil, pour la dryade, chaque pas représentait une victoire mais nécessitait d’aller puiser au fond d’elle-même des ressources insoupçonnées. Les émanations de chaleur montant du sol troublait sa vision. Sa soif devenait inextinguible. Sa marche semblait mécanique. Ses jambes se déroulaient de manière saccadée. Ses pieds nus raclaient le sable. Sa peau brûlait sous les rayons de si étincelant astre. Et elle avait l’impression de marcher sur des charbons ardents. Mais toujours elle avançait. Elle avançait vers la liberté. Elle avançait vers sa vengeance. Elle avançait vers son destin. Et un bruit sourd l’extirpa de ses pensées. Nicéphore venait de choir, épuisé par ses trop longs efforts et terrassé par la douleur. Epiphone se précipita. Après s’être agenouillée, elle déposa la tête du satyre sur sa cuisse et joua avec sa propre position pour lui générer un peu d’ombre. Il était livide.
« Je suis désolé, petite princesse Epiphone. Je ne peux plus. »
« Nicéphore, il faut tenir…tenir jusqu’à la nuit. »
« Mais j’ai si mal ! Je suis si fatigué ! »
« Moi aussi. Mais nous devons tenir et nous évader ! Sinon, comment les Sept et le bouclier-monde pourront-ils connaître les machinations d’Abath-Khal le fourbe dieu de la guerre ? Repose-toi un instant pour reprendre des forces. Après nous repartirons. »
« Non, pars seule. Laisse-moi retrouver Cess-Khal. »
« Ne dis donc pas de bêtise. Comment ton peuple pourrait-il se passer d’un druide comme toi ? »
Pour le réconforter, elle caressa ses cheveux. Malgré ses paupières à demi closes, le satyre possédait toujours un puissant miroitement doré dans son regard qui jurait avec l’aspect étiolé de son corps. Sans doute une illusion d’optique due à l’incroyable luminosité du soleil dans ce désert aride et blanc. Epiphone tint parole et n’accorda que quelques instants de répit au malheureux car s’arrêter s’était se condamner à mort. « La vie est mouvement, la mort est immobilité. » Voici encore un précepte de Génoas-Khal qui trouvait une traduction littérale dans la fuite de la princesse d’Anulune. Ils marchèrent donc jusqu’à la nuit, sous l’harassant soleil du désert pensant prendre un peu de repos quand la fraîcheur viendrait. Mais ils s’étaient fourvoyés. Au lieu de la fraîcheur escomptée, ils rencontrèrent le vent glacial de l’erg. Sans la protection du buisson, sans abris pour se protéger, ils se trouvaient dans l’impossibilité de s’arrêter. Tenter de dormir dans ces conditions les condamneraient à ne jamais se réveiller car ils entreraient dans une léthargie mortifiante. Une fois encore, le précepte de Génoas-Khal s’observait. La vie est mouvement, la mort est immobilité. Alors ils poursuivirent leur marche sans savoir combien de temps ils pourraient tenir ainsi. Un pas après l’autre. Droit devant soi, dans l’obscurité. Le vent sifflant dans leurs oreilles et les glaçant jusqu’à la moelle des os. Et pour une troisième nuit dantesque, Epiphone s’accrocha à ses projets de conquêtes et de vengeances. Elle défia le froid jusqu’aux lueurs de l’aube, entraînant dans son sillage son compagnon blessé.
La dryade savait que la fraîcheur de la matinée ne durerait pas et qu’elle ne pourrait pas tenir encore longtemps dans ce contexte infernal d’alternance de journées caniculaires et de nuits au froid polaire. Elle scruta l’horizon brumeux à la recherche de quelque chose, n’importe quoi pouvant représenter une planche de salut. Soudain, Nicéphore pointa son doigt sur la gauche.
« Cess-Khal soit louer ! Là-bas, il y a une masse. Sans doute un arbre...ou mieux, une oasis ! »
« Tu es sûr Nicéphore ? Moi je ne vois rien. »
« De toute façon c’est notre seul espoir. Autant avancer vers quelque chose. Suis-moi ! C’est par là, tout droit. »
La jeune princesse haussa les épaules. Après tout, le satyre avait raison. Ils n’avaient rien à perdre. Alors ils marchèrent. Longtemps. Malgré la chaleur harassante. Plus ils progressaient, plus la masse se découvrait. Le druide possédait une vue perçante. Il ne s’était pas trompé et ils se rapprochaient d’une oasis. Ils l’atteindraient sans doute à la fin de la journée, ou dans la nuit. Soudain, le vent qui leur soufflait dans le dos leur porta un son intriguant, une sorte d’orage grondant. Les fugitifs se retournèrent, s’attendant à découvrir des nuages menaçant délivrant une pluie diluvienne. Il n’en était rien. L’horizon se montrait toujours aussi dégagé et le ciel d’un bleu toujours aussi immaculé...A part dans la direction du château d’Abath-Khal d’où se dégageait un tourbillon de poussières. Le découragement se ressentit dans la voix de Nicéphore.
« Par Cess-Khal ! Les orcs arrivent ! Ils nous ont retrouvés. C’est fini ! »
Non ! Les troupes du dieu de la guerre les avaient repérés. Ils n’allaient pas se faire reprendre ! Pas si près du but ! La princesse des peuples de la mer ne pouvait l’accepter !
« Hâtons-nous Nicéphore ! Il faut atteindre l’oasis avant d’être rejoint. »
Alors la dryade redoubla d’effort, accélérant le pas. Elle savait qu’elle menait, qu’ils menaient une course contre le temps. Rejoindre cette oasis, c’était conserver un espoir. L’espoir de pouvoir s’y cacher. Et grâce à leurs pouvoirs respectifs, l’espoir de se défendre. Mais derrière elle, le satyre se déplaçait de plus en plus difficilement. Elle le hélait, l’encourageait mais il ne représentait guère plus qu’un poids mort alors qu’ils auraient dû courir à en perdre haleine. Et toujours ce nuage de poussière qui se rapprochait ! La horde d’orcs devaient chevaucher des montures adaptées aux rigueurs du désert alors qu’eux ne possédaient rien d’autre que leurs jambes. Fuir pour survivre encore ! Son cœur battait tellement fort. Mais Epiphone ne savait pas si cela provenait de sa marche forcée ou de l’angoisse qui l’étreignait et augmentait à mesure que les troupes d’Abath-Khal devenaient plus distinctes. La course poursuite dura jusqu’au crépuscule. Les fugitifs atteignaient quasiment leur but. Encore cinq cent mètres et ils seraient à couvert des fourrés. En se retournant, la jeune princesse fut pétrifiée de stupeur. Les orcs cavalant sur d’immenses lézards se trouvaient à moins d’un kilomètre. Ils étaient des centaines ! Comment la garnison du château pouvait-elle comporter autant de soldats ? Face à un tel nombre tout espoir était vain. Surmontant sa douleur, Nicéphore se mit à courir, entraînant par la min sa compagne. Mais à quoi bon fuir pensait la dryade. Tout était perdu. De toute manière, les dés étaient pipés à l’avance. Il ne servait à rien d’aller contre la volonté d’un des Sept.
Elle commença par suivre le mouvement d’un pas saccadé, emporter par l’élan de son compère. Puis elle se ressaisit, forçant progressivement l’allure. Et plus elle accélérait, plus son instinct de survie reprenait le dessus. Plus alerte, elle dépassa bientôt le druide blessé et lui lâcha la main pour prendre les devant. Encore cinquante mètres ! Dans leur dos, les cavaliers sauvages poussaient d’effrayants cris destinés à leur instiller une peur panique. Encore vingt-cinq mètres ! Un sifflement strident déchira l’air et dans un bruit sec, une flèche se planta dans le sol à gauche de la dryade. Encore dix mètres ! Les flèches commencèrent à pleuvoir par centaine, déchirant le ciel de leurs cris aigus et assourdissants. Plusieurs se plantèrent dans l’arbre derrière lequel Epiphone venait de se protéger. Le bruit cessant, elle risqua un regard et découvrit Nicéphore étalé sur le sol et transpercé de toute part.
« Cessez le tir ! Il nous la faut vivante ! Kort, regarde s’il le satyre n’est pas mort ! Vous autres, pieds à terre. Déploiement ! Nous organisons une battue. Je rappelle, le maître veut tous les fugitifs vivants ! Celui qui ne se maîtrise pas, je l’égorge moi-même ! »
Epiphone n’avait obtenu qu’un mince sursis. Ses rabatteurs allaient lancer la traque finale. Fuir encore. Elle ne pouvait pas abandonner. Tant qu’elle était libre, il subsistait une lueur d’espoir. La dryade se lança donc dans une cavalcade désespérée à travers les fourrés. Les branches lui griffaient la peau. Les épines au sol lui meurtrissaient les pieds. Mais elle courait. « La vie est mouvement, la mort est immobilité. » Elle trébucha contre une racine et roula par terre. Sa tête cogna un tronc et se retrouva sonnée. Vite ! Se relever ! Repartir ! Courir ! Fuir ! Pour survivre ! Mais par où ? Déjà elle entendait des bruissements de toutes parts. Les traqueurs d’Abath-Khal l’encerclait inexorablement. Courir !
Au détour d’un buisson, une main tenta de la saisir et déséquilibra la dryade. Elle se retrouva à terre à nouveau. Un orc apparut. « Elle est là ! » Trois de ses congénères ne tardèrent pas d’arriver. S’en était fini, elle devait rendre les armes. Les soldats échangèrent des regards complices, affichant un sourire carnassier. « Le maître la veut vivante, mais on a bien mérité de s’amuser un peu. » Comprenant leurs infâmes desseins, Epiphone tenta de se relever en se retournant mais l’un des orcs la saisit par la cheville. Elle lutta, tenta de s’agripper à tout ce qui passait à sa proximité pour éviter ce que les lugubres ricanements des soldats laissaient présager.
Dans ses débattements, elle saisit un jonc. Un jonc ! Mais alors, cela signifiait qu’elle se trouvait à proximité immédiate d’eau ! Elle chercha à taton jusqu’à poser sa main dans une flaque. Ces répugnantes créatures n’étaient plus que des morts en sursis. A partir du liquide salvateur Epiphone généra une boule en suspension de laquelle partirent quatre pointes solidifiées. Celles-ci allèrent se loger entre les deux yeux de ses agresseurs puis revinrent s’agglomérer à la sphère transparente.
La dryade avait eu raison de lutter jusqu’à son dernier souffle. Elle se releva et se rapprocha des joncs qui perçaient au bord d’une petite mare. Elle s’y plongea pour se régénérer. Jamais elle n’eut connu sensation plus enivrante. Après ses longs mois d sevrage et de privation, elle renouait avec son élément vital. Par la grâce de Génoas-Khal, elle pouvait à présent se muer en déesse de la mort. Par la force de sa pensée, elle se confectionna à partir de l’eau une armure solide ainsi qu’un cheval cristallin. Plusieurs globes tournaient autour d’elle, prêt à porter un coup fatidique à n’importe quel ennemi. En un instant, elle était devenue la princesse guerrière des peuples de la mer telle qu’elle se l’était imaginé durant sa longue et éprouvante fuite.
Du haut de son destrier, Epiphone localisa à une centaine de mètres le lac à l’origine de la luxuriante oasis. Elle se plaça au centre de l’étendue d’eau attendant patiemment la venue de ses proies. « Je l’ai trouvée ! Elle est là, au milieu de l’étang ! » Les orcs se précipitèrent car ils ne s’en doutaient pas, mais le rapport de force venait d’être bouleversé. Croyant qu’elle s’était placé au centre du lac dans le seul but de leur échapper, ils commencèrent à la tancer. « Tu crois que parce que nous craignons l’eau, tu vas nous échapper chienne de dryade ? » « Tu n’as nulle part où fuir ! Nous encerclons le lac. » « Tu vas voir ce qu’on va te faire sale catin ! » Epiphone n’avait que faire de ces provocations. Elle les acceptait dans l’unique but d’avoir la certitude que tous les orcs soient présents autour d’elle. Lorsque ce fut le cas, d’immenses tentacules translucides surgirent du lac et aspirèrent les soldats. En une fraction de seconde, tous ces immondes créatures furent happées vers le fond, se débattant pour éviter la noyade. Les conditions d’incarcération avaient décuplé la force mentale de la princesse des peuples de la mer. Elle martyrisait sans aucun effort apparent des centaines d’orcs. Une telle facilité la déconcertait, mais elle n’en savourait pas moins sa vengeance. Le lac bouillonna des gesticulations désespérées des chasseurs devenus proies pendant de longues minutes.
La surface de l’eau redevenue calme et tranquille, Epiphone se heurta à la glaçante et implacable vérité. Elle venait de tuer. Elle venait de tuer de sang froid et elle avait aimé cela. Malgré son éducation rythmée par les préceptes pacifistes de Génoas-Khal, elle avait adoré cela. Malgré les obligations qui incombaient à une princesse vierge d’Anulune, elle n’avait qu’un désir, recommencer. Décidément son incarcération l’avait définitivement transformée. Mais n’était-ce pas là l’objectif caché d’Abath-Khal ? Non, il voulait seulement percer à jour l’alliance secrète des peuples élémentaires ! C’était le dieu de la guerre, pas des manipulations et du mensonge. Cela ressemblerait plus au fourbe Batum-Khal qui avait insidieusement colonisé et défiguré sa belle baie d’Anulune. Quoi qu’il en soit, elle exterminerait bientôt l’ensemble de leurs peuples ! Cependant, bien qu’ Epiphone posséda à présent une puissance hydro-kinésique incommensurable, la princesse ne sortait pas indemne de chaque manipulation de l’élément liquide. Elle venait si profondément puiser dans ses ressources vitales qu’elle chancelait.
Mais pour l’instant, il lui fallait réussir à quitter cette île maudite. Le temps lui était compté. Dès que le dieu de la guerre serait au courant de son acte de rébellion, il se saisirait lui-même de son cas. Et que pourrait-elle, seule face à un dieu ? Par la grâce de son pouvoir sur l’élément liquide, elle s’éleva au sommet d’une immense tour de guet que surplombait une longue vue. Mais elle était si faible. Elle scruta l’horizon à la recherche d’une échappatoire. Si elle trouvait la mer, elle était sauvée. Pourtant elle ne percevait que le désert et par-delà, marquant la ligne d’horizon, une fine bande de constructions. Mais que voyait-elle là, au-dessus des habitations ? Une mouette ou un goéland qui prenait de l’altitude. Cela signifiait qu’une étendue d’eau se trouvait à proximité ! La princesse venait d’identifier une côte. Si elle ne voyait pas la mer, c’était sans doute du à la topographie de l’île. Celle-ce devait former une cuvette avec des falaises comme limites. Même si elle demeurait invisible, la mer venait d’être localisée. Mais comment l’atteindre ? Il y en avait pour des jours, des semaines de marche au milieu du désert. Elle ne disposait ni du temps, ni de la résistance physique suffisante. Même si elle générait un destrier de cristal, il dépérirait bien avant la moitié du trajet, faute d’une source d’eau à proximité. Et elle puiserait ses dernières onces de force vitale.
La princesse se désespérait de cette situation inextricable jusqu’au moment de l’illumination. Génoas-Khal soit loué ! Une machinerie de mort allait peut-être lui sauver définitivement la vie. Epiphone généra la plus immense et formidable catapulte que le bouclier-monde n’est jamais connu. Il fallait faire vite, ses réserves physiologiques limitait son temps d’action. Elle se positionna dans une bulle d’eau déposer sur la cuillère. Jamais arme de siège n’avait connu une telle tension. Subitement, la verge se releva avec une violence qui projeta la dryade dans le ciel si haut qu’elle aurait touché les nuages si il y en avait eu dans ce lieu désertique. Déjà elle survolait la mer. Elle était sauvée.
La dryade et le satyre fuient d'abord le champ de ronces autour du château orc puis traversent un désert. Arrivés à un oasis, ils se font rattraper par les Orcs. Le satyre est touché, la dryade utilise le pouvoir de l'eau et de débarassent de ses ennemis, puis fuit (en abandonnant le satyre ??)
La dryade et le satyre sont à bout. Ils puisent dans leurs dernières forces pour survivre et échapper aux Orcs. On ressent l'émotion, même si parfois tu as des répétitions d'idées, mais on est avec eux dans leur fuite.
Je n'ai pas bien saisi pourquoi ils copulent dans les ronces et surtout comment ils trouvent la force de le faire au vu de leur état. 😄
Je te mets mes notes :
"se contente de partager de nouveaux mantras avec les dryades."
> Les pauvres, elles se font bien avoir par leur dieu. Je serais elle, j'en prierais un autre pour contrôler les fleuves et océans
"Le jeune vierge"
> Est-ce que tu désignes le satyre ? Pourquoi tout le monde est vierge dans ton monde. Au vu de qui arrive après, ça n'apporte pas grand chose.
"Il le faudra bien."
Beaucoup de verbe falloir par ici
"Et tout cela réchauffa le cœur si ce n’est le corps de la jeune princesse"
> Il souhaite réchauffer son corps, déjà ici ?
"plu loin."
> "plus"
"cet insecte à mille-pattes avec lequel Epiphone aimait jouer petite"
> Ne devrait-elle pas avoir une référence marine vu qu'elle vit dans l'eau ? Qu'est-ce qu'elle faisait sur terre étant enfant ?
"désert"
> Peut-on parler d'un désert s'il s'agit d'un immense champ de ronces ? (C'est comme ça que je l'imagine : un château entouré de ronces jusqu'à l'horizon)
Plus loin, tu réponds à ma question : "une vallée parsemée de buissons éparses" Je pense qu'une phrase de plus ou alors remonter cette phrase-là plus haut (voire même dans le chapitre précédent) permettrait de tout bien comprendre tout de suite la géographie.
"buisson-cachette"
> Ce terme fait sourire, on dirait un gadget à la Batman ou fantomette
"A la nuit tombée"
> "À"
> Je pensais qu'ils progressaient la nuit mais ils avancent le jour car les orcs sont nocturnes ?
"leur température corporelle menaçait de tomber en hypothermie"
> La température ne peut être en hypothermie. Leur corps oui ou alors les températures baissent.
"elle s’abandonna aux plaisirs charnels"
> Du coup, c'était pas utile qu'elle et le satyre soient vierges jusque là quoi. Pourquoi font-ils l'amour ? Le peuvent-ils ? Perso si je suis déshydratée ou blessée, c'est la dernière chose à laquelle je pense. Et pour se réchauffer, c'est moyen puisque ça dure genre 5 min, pas toute la nuit !
"La dryade chevaucha le satyre jusqu’à l’aube"
> What ?
"qu’ils se précipitèrent à manger avidement"
> Maladroit
"C’est ainsi revigorés qu’ils se lançaient dans un projet insensé."
> Passé simple ? Lancèrent ?
"par ces deux jours passés recroquevillée"
> Elle le chevauchait il y a un instant
"Décidément, le coup de lance l’avait plus fortement marqué qu’elle ne le pensait. Ou bien était-ce les conditions chaotiques de leur fuite qui empêchait le satyre de se régénérer sereinement ?"
> Ou le fait qu'il n'ai pas dormi de la nuit ? 🙂
"Elle savait qu’elle menait, qu’ils menaient"
> Je dirais direct "qu'ils menaient", cette hésitation de sa part n'est pas compréhensible pour moi.
"entraînant par la min"
> Typo
"regarde s’il le satyre n’est pas mort"
> "Si le satyre"
> Perso je ferais une phrase positive soit "si le satyre est mort" ou "si le satyre est vivant"
D'ailleurs tu devrais le faire confirmer qu'il est mort puisque la dryade se barre sans lui, elle l'a oublié, même pas une petite pensée 😰
"Elle ne pouvait pas abandonner. Tant qu’elle était libre, il subsistait une lueur d’espoir"
> C'est pas forcément nécessaire de répéter ces infos, j'avais compris
"Jamais elle n’eut connu sensation plus enivrante"
> "Jamais elle ne connut" passé simple, plus direct ?
"ses longs mois d sevrage"
> Typo
"Plusieurs globes tournaient autour d’elle, prêt à porter"
> "Prêts" car plusieurs globes
"En un instant, elle était devenue la princesse guerrière des peuples de la mer telle qu’elle se l’était imaginé durant sa longue et éprouvante fuite.,
> "En un instant, elle était redevenue la princesse guerrière des peuples de la mer." Je mettrais redevenue car cela sous-entend qu'elle l'était avant sa capture et je virerais la fin, car elle l'est tout court, pas parce qu'elle se l'est juste imaginé pendant sa fuite non ?
"Croyant qu’elle s’était placé au centre du lac dans le seul but de leur échapper, ils commencèrent à la tancer."
> Ils sont bêtes ces orcs 😀
"Elle les acceptait dans l’unique but d’avoir la certitude que tous les orcs soient présents autour d’elle"
> Je comprends ce que tu veux dire mais la phrase est un peu maladroite.
"bien qu’ Epiphone posséda à présent une puissance hydro-kinésique"
> Possédait à l'imparfait ?
"Par la grâce de son pouvoir sur l’élément liquide, elle s’éleva au sommet d’une immense tour de guet que surplombait une longue vue."
> Je ne comprends pas ce qui se passe. S'il y a une tour au milieu du lac, il faudrait l'introduire avant. Si c'est une tour d'eau, il faudrait le dire ici.
"Même si elle demeurait invisible, la mer venait d’être localisée."
> Perso j'avais compris, je pense que c'est pas utile de le redire.
Je trouve qu'avant cet épisode de la tour d'eau, des qu'elle se débarasse du dernier Orc, elle devrait s'inquiéter du sort du satyre.
"Subitement, la verge se releva avec une violence qui projeta la dryade dans le ciel si haut qu’elle aurait touché les nuages si il y en avait eu dans ce lieu désertique. Déjà elle survolait la mer. Elle était sauvée."
> Mais ?? Elle abandonne le satyre ? Et s'il n'était pas mort (tristesse 😰)
Le chapitre est sympa, quelques petits passages à revoir à mon avis pour tout lisser, et surtout que la dryade n'abandonne pas le satyre comme ça, le pauvre, c'est à peine si elle ne met pas un coup de pied dans son cadavre 🙂
C'est normale, vu que je naviguait encore à vue.
Je vois le château planté au milieu du désert et entouré d'un champ de ronces sur un kilomètre. Il faut que je retravaille ma description donc.
La dryade et le satyre s'unissent pour plusieurs raisons. Avant tout pour se réchauffer dans le froid glacial du désert. Ensuite parce que lorsqu'on sent la fin proche, on a tendance à céder à des pulsions parfois illogiques.
Nicéphore est mort. C'est important pour l'arc narratif de la princesse parce qu'elle va porter ce deuil .Ca va déterminer ses futurs actes. Et Epiphone l'abandonne car elle ne peut pas faire autrement. Elle pourrait tuer les orcs, mais se trouve sous la menace d'Abath-Khal le dieu de la guerre. Son objectif, c'est fuir et survivre pour l'instant.
En fait, si tu analyses, les deux derniers faits sont basés sur la pyramide de Maslow (ou pyramide des besoins). Epiphone s'accouple avec Nicéphore pour répondre à un besoin physiologique (se réchauffer pour ne pas mourir) et elle fuit pour répondre au besoin de sécurité.
En t'écrivant, je me rend compte que je dois baser l'arc narratif de mes personnages la dessus! Voilà un bon angle d'analyse pour mes réécritures!
Honnêtement, j'arrive bien à suivre, ton monde est riche et intéressant. J'ai jamais rien lu de tel pour l'instant, donc je suis curieuse de découvrir la suite, tu nous plonges dans une vrai fantasy au sens propre du terme. Et comme j'aime la fantasy, moi je vais bien, je prends mon pied. :-)
Le seul bémol serait peut-être le style, et notamment le rythme qui mérite d'être bien revus, afin de tout bien ficeler, qu'il n'y ait pas de temps morts, ainsi que certains détails comme là, la description des lieux par exemple, mais il manque pas grand chose, un tout petit paragraphe suffirait en fait.
Fais en sorte que la dryade soit sûre qu'il soit mort genre il le décapite ou va savoir, sinon on est vraiment triste qu'elle l'abandonne de la sorte. Pauvre satyre, je l'aimais bien moi.
La scène de sexe m'a surprise, mais pourquoi pas après tout. Peut-être que dans leurs échanges, leur rapprochement devrait être plus clair pour le lecteur ? À moins que tu ne veuilles créer aucun lien entre eux, c'est aussi possible. Moi tout me va :-)
C'est là que je me rends compte que je suis nul pour la romance.
Et puis, je veux pas spoiler, mais cette scène de "sexe" est ultra importante pour la suite du récit.
Et je laissais le doute sur la mort de Nicéphore en ne sachant pas si il pouvait m'être utile par la suite. D'ailleurs, c'est peut-être pas mauvais de laisser ce doute. Ca pourrait me servir si je fais une suite car là, je sais où je vais! J'ai ma fin en tête. Et c'est une fin ouverte.
Dans ta présentation des sept, es-tu certain de vouloir qu'ils puissent voir n'importe quel lieu du monde?
Parce que dans ce cas, chacun d'entre eux pourra être au courant des stratégies des peuples ennemis. Pourquoi enlever des dryades pour les questionner si Abath-Khal sait déjà tout? Ne devrait-il pas non plus savoir quand ils s'enfuient, ou que Epiphone est en fait une princesse?
Les dieux pourraient par exemple ne voir que l'endroit ou se trouve l'un de ses peuples. (comme dans un jeu vidéo, avec le brouillard de guerre)
C'est juste une proposition.