Vous connaissez forcément cette histoire,
Que tout un chacun appréhende,
Celle de l’appel du grand soir
Que le cycle de la vie commande :
Tout enfant qui prend vie,
Effrayé par la lumière,
Pousse alors ses premiers cris.
En quittant le ventre de sa mère,
Sans encore le savoir,
Un tout premier cliché,
Marquera la mémoire
De ce nourrisson tout fripé,
Chaque moment magique,
Figés par des instantanés,
Et chaque rencontre unique,
Seront à jamais immortalisés.
Des grands voyages
Accomplis loin des siens,
Au plus fort de son âge,
Parmi les indiens.
Aux instants souvent profonds,
D’une intimité sublimée,
Plongé dans l’horizon,
Des yeux de son aimée.
Du vieil arbre de sa vie,
Les feuilles monochromes,
Dans une jolie chorégraphie,
Tomberont aux pieds de l’homme.
Et lorsqu’il sera l’heure,
Ses jolis souvenirs,
Sècheront ses pleurs,
Et lui rendront le sourire.
Le vieillard s’en ira,
Guidé par la lumière,
En direction de l’au-delà,
Rejoindre sa très chère.
Toutes ces photographies,
Après leur ultime plongeon,
Formeront un joli tapis,
Faisant naitre de petits bourgeons.
Chaque souvenir semé au cours de la vie, pour l’éternité est à jamais inscrit.
Après quasiment une année, me revoici pour commenter tes deux autres textes. J’espère que tu reviendras par ici.
C’est encore un joli poème, mélodieux et fluide, qui parle avec légèreté et sensibilité d’un sujet grave, puisqu’il s’agit du cycle de la vie et donc de notre finitude.
J’aime bien cette structure avec la « morale de l’histoire » à la fin, comme dans les fables.
Coquilles et remarques :
— En quittant le ventre de sa mère, [Il vaudrait mieux relier ce vers à ceux qui précèdent, parce que là, il introduit une faute de syntaxe. Je propose : Pousse alors ses premiers cris / En quittant le ventre de sa mère.]
— Sans encore le savoir, / Un tout premier cliché, / Marquera la mémoire / De ce nourrisson tout fripé, [La faute de syntaxe demeure : Le sujet sous-entendu de l’apposition, celui du verbe « savoir », devrait également être celui du verbe conjugué. Je propose quelque chose comme « Avant qu’il puisse le savoir ».]
— Chaque moment magique, / Figés par des instantanés, [Figé]
— Et chaque rencontre unique, / Seront à jamais immortalisés. [Je ne mettrais pas de virgule après « unique », parce que ce vers fait partie du sujet du verbe « seront ».]
— Parmi les indiens. [Parmi les Indiens. Majuscule quand le substantif désigne une personne ou un peuple.]
— Aux instants souvent profonds, / D’une intimité sublimée, / Plongé dans l’horizon, / Des yeux de son aimée. [Je ne mettrais pas de virgule après « profonds » ni après « l’horizon » parce qu’elles séparent le complément de nom du nom ou groupe nominal auquel il se rapporte.]
— Ses jolis souvenirs, / Sècheront ses pleurs, / Et lui rendront le sourire. [Je ne mettrais pas de virgule après « souvenirs », parce qu’elle sépare le verbe de son sujet ; je n’en mettrais pas non plus après « pleurs » parce que les deux verbes coordonnés par « et » ont le même sujet et expriment deux actions successives ou simultanées.]
Au niveau de l'harmonie et du rythme, ce poème est absolument parfait... tout coule, tout s'enchaîne, sans la moindre accroche (de mon point de vue, en tout cas xD), et on continue à avancer dans ta démarche que j'apprécie vraiment beaucoup.
Il y a une vraie unité dans tout ce que tu mets en place, et une cohérence globale que j'apprécie (en plus d'une plume souvent très belle et très juste).
J'ai toujours hâte de voir sur quel objet tu vas t'appuyer à la prochaine carte, et ton titre ! (parce que j'adore tes titres)