Les portes de Toulouse

Par KPCien


Le jour s’était levé sur une terre plus sèche, plus nue.

Arnalt avait quitté Montflaur dès les premières lueurs, un morceau de pain noué dans son linge, le regard droit devant. Il n’avait presque pas parlé au lever du jour — un signe de tête, un remerciement silencieux à celui qui l’avait aidé, puis le départ. Il voulait marcher, et ne plus penser. Il voulait que la route le prenne tout entier, le pousse jusqu’à ce nom qu’il murmurait en boucle depuis trois jours : Toulouse. Toulouse. Toulouse.

Le chemin, d’abord encore champêtre, devint plus large, plus fréquenté. Il avait marché une bonne partie de la matinée, le pas régulier, la fatigue étirée en lui comme une corde trop tendue. Chaque lieue gagnée rendait l’air plus lourd, plus agité, plus bruyant.

Quelque chose changeait.

La lumière paraissait plus vive, plus directe, comme si les arbres eux-mêmes s’étaient écartés pour laisser passer la rumeur d’une ville. Le chemin, creusé par le passage de charrettes et de sabots, n’était plus une simple trace à suivre : c’était une artère battante, qui semblait mener le monde entier vers un centre invisible.

Les oiseaux s’étaient tus, ou noyés dans les cris humains. On croisait des gens à chaque détour : une file de mulets chargés de laine brute, un marchand jurant contre une roue cassée, des enfants poussant un âne rétif, des femmes voilées portant des paniers remplis de fromages encore tièdes.

Arnalt ne marchait plus seul. Il n’était plus qu’un parmi d’autres — poussiéreux, courbé, attentif, happé par ce fleuve d’hommes qui descendait vers la cité.

Au fil de la matinée, les champs laissèrent place à des jardins clos, des cultures soignées entourées de haies basses, des vergers greffés d’abricotiers. Des mas isolés, plus riches, se dressaient çà et là, parfois flanqués de petites tours de guet. Ici, la terre portait l’empreinte de l’argent.

Un moment, il longea un canal étroit, puis traversa un vieux pont de pierre sur une rivière vive. Des lavandières y tapaient le linge contre les dalles, et un chien aboyait contre chaque passant comme pour défendre l’honneur du quartier. Un homme lui demanda, sans attendre de réponse, s’il allait « vendre ou acheter ».

Un peu plus loin, il dut se serrer contre le talus pour laisser passer un convoi de tonneaux, tiré par deux grands chevaux haletants. Les roues bondissaient dans les creux du chemin, et l’odeur de vin aigre le prit à la gorge. L’homme qui tenait les rênes chantait faux, mais fort, une chanson qu’Arnalt ne connaissait pas.

Là où le chemin se faisait plus large, il vit un gibet dressé au carrefour, vide mais menaçant. Autour, quelques masures formaient un faubourg misérable, avec leurs volets branlants et leurs ruelles gorgées d’eau sale. Une femme y faisait cuire du chou dans une marmite noire, un nourrisson criant dans ses bras.

Et soudain, il les vit : les murs.

Massifs, rouges de brique, hérissés de tours carrées, les remparts de Toulouse coupaient le ciel d’un trait net. Des bannières flottaient au-dessus, des clochers surgissaient derrière, et au loin, les toits d’ardoise et de tuile dessinaient un océan de crêtes et d’ombres. On entendait déjà le bourdonnement — celui d’une ville immense, une rumeur faite de cris, de cloches, de roues, de sabots et de prières mêlées.

Arnalt s’arrêta, le souffle coupé.

Il n’avait jamais vu pareille chose. Même en rêve.

Il reprit la marche, à pas lents, comme si le chemin lui-même résistait à sa venue.

Les murs de la ville se faisaient plus hauts à mesure qu’il s’approchait, plus denses, plus rouges, ourlés de végétation là où l’ombre persistait. Il longea un fossé profond, où l’eau croupissait entre les joncs et les détritus. Deux chiens s’y disputaient un os noirci, tandis qu’un homme pissait sans se cacher, adossé à une palissade.

La porte Narbonnaise se dressait devant lui, large, flanquée de deux tours rondes coiffées de toits coniques. Des soldats y stationnaient, leurs hallebardes croisées, un garde assis sur un tonneau, mâchant quelque chose. Un autre buvait dans une coupe d’étain. Ils le regardèrent à peine : un garçon sale de plus, un marcheur poussiéreux parmi d’autres.

Il passa le porche, happé.

Et soudain, ce fut le tumulte.

Tout devint plus rapide, plus haut, plus bruyant. Les rues étroites s’enchevêtraient, bordées de maisons à encorbellement, leurs étages supérieurs se touchant presque d’un bord à l’autre. Les volets grinçaient, les linges pendaient aux fenêtres, des chats bondissaient sur les toits.

Les voix humaines formaient un tissu continu tissé d’éclats, de plaintes, de rires, de sermons, d’appels d’enfants, de prières marmonnées et de chants de rue. Des cloches sonnaient, proches ou lointaines, en contrepoint perpétuel.

L’odeur lui prit à la gorge — un mélange épais, dense : poisson, vin renversé, excréments, cire chaude, cuir tanné, pain frais, sueur humaine, épices. Le sol, sale, était constellé de flaques sombres, de crottes de cheval, de taches de graisse. On jetait les ordures par les fenêtres, sans prévenir.

Il faillit se faire renverser par un âne tirant un tombereau. Un homme l’injuria. Un autre, plus jeune, lui tendit une miche de pain moisi avec un clin d’œil moqueur. Partout, des mains, des regards, des chocs d’épaules. La ville vous touchait, vous heurtait, vous prenait.

Et pourtant… il y avait une beauté.

Une architecture qu’il n’avait jamais imaginée : pierres ocre, briques chaudes, fenêtres à meneaux, balcons de fer forgé, tourelles accrochées aux angles. Il vit passer une femme richement vêtue, voilée de soie, suivie d’un page ; un dominicain à cheval, lisant en avançant ; un juif à la barbe rousse vendant des étoffes sous une enseigne peinte ; un enfant de chœur courant avec une lanterne.

La ville était une forêt humaine, faite de voix et d’odeurs, de murs et de secrets. Un monde vertical, serré, instable, mais qui tenait debout, par miracle.

Arnalt se laissa porter. Il ne savait où aller. Il suivait la pente des rues, la logique invisible des flux, l’instinct de celui qui ne veut pas s’arrêter. Il traversa un marché, une place hantée par les chiens errants, un petit pont de pierre. Il entendit dire que l’université tenait débat dans une salle basse de Saint-Sernin, et que les gens du Comte levaient une taxe nouvelle.

Personne ne lui demanda son nom.

Il était entré dans Toulouse comme dans un fleuve. Et déjà, il s’y dissolvait.

Il erra d’abord sans but, à travers les ruelles étroites du quartier Saint-Cyprien. Il n’osait s’arrêter, ni demander. Partout, les passants allaient vite. Même les mendiants semblaient pressés.

Devant une boulangerie enfumée, il tenta sa chance. Il attendit que la porte s’ouvre, que l’odeur chaude du pain s’échappe. Une femme replète, les bras farinés, le regarda de haut.

— Madame, balbutia-t-il, si vous avez besoin de bras… je peux…

— De bras ? Des bras, j’en ai six dans ma maison. Trois qui mangent, trois qui pleurent. Dégage avant que j'appelle mon fils.

Elle claqua la porte. Il resta là quelques instants, la bouche sèche, puis repartit.

Plus loin, il longea une venelle où des poules couraient en liberté. Il demanda à un charpentier s’il pouvait porter du bois. L’homme le dévisagea.

— Tu n’as pas la carrure, dit-il. Et puis, t’as pas l’air d’un ouvrier. On voit bien que t’as pas l’habitude.

Le soleil tombait. La lumière se faisait rase, dorée, mais sans chaleur. Arnalt sentit la faim le tordre.

Il finit par arriver devant une taverne au toit bas, où l’on cuisinait dehors, sous un appentis noirci. Une femme âgée, la coiffe nouée serrée sous le menton, tournait une marmite avec lenteur.

Il s’approcha.

— Je peux laver les gamelles. Frotter. Porter l’eau. Je ne demande qu’un quignon. Une nuit à l’abri.

Elle le regarda, sans hostilité. Juste un peu lasse.

— Tu n’es pas de la ville. Tu viens de la route.

Il hocha la tête. Elle soupira.

— Va dans la cour. Ne vole rien. Si tu travailles bien, je te garde pour demain.

Elle ne dit rien de plus. Il la remercia, courba la tête, et passa derrière. Il passa une heure à racler les plats, à tirer un seau d’eau, à jeter les épluchures dans un coin de jardin. Ses mains le brûlaient. Mais son cœur, lui, se calmait.

Quand vint le soir, elle lui tendit un morceau de pain et une assiette de bouillie. Il mangea lentement, à même le sol, près du mur tiède.

— Tu ne peux pas dormir ici, dit-elle en rangeant.

Il la regarda, surpris.

— Pas cette nuit. J’ai mon fils qui revient. Mais là, dans la ruelle des Rouets, y’a des jeunes qui dorment sous les arches. Ils t’rongeront pas.

 

Il marcha encore. La nuit était tombée. Les lanternes s’éteignaient une à une. Des groupes murmuraient dans les coins. Une odeur d’urine montait des pavés.

Il trouva la ruelle. Il y avait là un vieux pont de pierre, presque caché sous la mousse. Un garçon dormait roulé dans un manteau. Il leva les yeux quand Arnalt s’approcha.

— Tu veux dormir là ? demanda-t-il simplement.

Arnalt hocha la tête.

— Si t'as pas de puces et que tu ronfles pas, tu peux rester.

Il y avait dans la voix de l'autre un ton doux, sans menace, comme un gamin qui aurait grandi trop vite mais pas trop mal. Arnalt s’installa, laissant un peu d’espace entre eux. Le garçon l’observa en silence un moment, puis demanda :

— Moi c’est Renaud. Et toi ?

— Arnalt.

— Bienvenue, Arnalt. C’est pas grand-chose ici, mais on y dort au sec. Et le vent ne passe pas trop.

Il souriait franchement, content d’avoir de la compagnie. Il désigna une vieille couverture roulée en boule à ses côtés.

— J’te la prête si t’as froid. Faut juste pas qu’tu la perdes. Elle a déjà vécu plus que moi, celle-là.

Arnalt esquissa un sourire, surpris par tant de gentillesse.

— Merci. T’es seul ici ?

— Souvent oui. Parfois d’autres viennent, mais j’préfère quand c’est calme. Toi, t’as pas l’air méchant. T’as l’air… fatigué.

Arnalt baissa les yeux. Un silence s’installa. Puis, doucement, il demanda :

— Tu dors ici depuis longtemps ?

— Ça fait un an peut-être. J’sais plus. J’ai quitté l’atelier. Trop de coups, pas assez de croûte. Et toi ?

— Je viens de loin. De très loin. Et j’ai tout laissé derrière moi.

— Des gens ?

— Oui. Et un toit. Mais c’était plus possible.

Renaud hocha la tête, sans insister.

— Y’a des fois, faut partir. Même quand c’est dur. Moi j’trouve qu’c’est mieux de dormir ici et de pas avoir peur qu’on crie ton nom dans ton dos.

Arnalt le regarda, surpris par tant de lucidité dans une bouche si jeune. Il se sentit soudain parler. Non de l’abbaye, ni du vol, ni de la fuite. Mais de la nuit, de la solitude, des rêves qu’il faisait parfois, d’un cloître ensoleillé, d’un chant qu’il n’arrivait plus à oublier. Renaud l’écoutait, sans moquerie, le menton posé sur ses genoux.

— Tu parles drôlement, dit-il. Mais j’aime bien. T’as une voix calme.

— Toi aussi.

Ils échangèrent des mots, des souvenirs, quelques rires. Puis ils se turent. Et dans ce silence, Arnalt sentit qu’il n’était plus seul. Une chaleur légère, discrète, l’avait rejoint. Quelque chose comme une fraternité, sans contrat, sans promesse. Juste là.

— Merci, dit Arnalt.

— Pour quoi ?

— Pour me laisser dormir là.

— C’est pas moi qui t’ai laissé. T’es juste tombé au bon endroit. Et t’as une bonne tête.

Ils s’endormirent, adossés au même mur. Pour la première fois depuis Boulbonne, Arnalt s’endormit après un moment de tendresse. 

L’aube n’avait pas encore dissipé les brumes de la Garonne, mais la ville, déjà, s’ébrouait.

Les pas crissaient sur les pavés humides, les volets claquaient. On entendait un âne braire au loin, et l’eau clapoter contre la pierre du quai. Sous l’arche, entre deux colonnes noircies, Renaud se redressa d’un bond, la mine encore froissée de sommeil, un sourire au coin des lèvres.

— Debout, frère de nuit. C’est pas un endroit pour faire des vieux os, ici.

Arnalt émergea lentement, la paille encore dans les cheveux. Il cligna des yeux, les muscles engourdis.

— Tu dors toujours ici ?

— Quand je ne dors pas ailleurs. Mais c’est sec, pas trop bruyant, et surtout... j’suis pas tout seul. T’as pas trop mal dormi ?

Arnalt hocha la tête. Puis, après un silence, souffla :

— Merci, Renaud. Vraiment.

Le garçon haussa les épaules comme si ça ne comptait pas, mais son regard disait l’inverse.

— Tu sais… c’est pas tous les jours qu’on tombe sur un gars qui sent pas le vin, qui me pique pas mon quignon ou qui me traite pas de vermine. Alors bon, moi je dis : t’as ta place ici. Enfin, sauf si tu veux mieux. Et justement, j’ai une idée.

Il se leva, épousseta son manteau trop grand.

— Je bosse parfois pour un marchand. Simo de Roda. Il est... pas ce qu’on appelle gentil, mais il paie quand il a dit qu’il paierait. Enfin, quand il n’oublie pas. Et si t’as deux bras et pas trop de questions, il te prend. Il aime pas les flemmards, ni les rêveurs.

Arnalt hésita. Il demanda, la voix encore voilée :

— Et toi ? Pourquoi tu travailles pour lui ?

Renaud sourit, les mains dans les poches.

— Parce que c’est ça ou rien. Et que "rien", ça finit vite au fond du canal. Allez viens, j’t’amène.

Ils partirent ensemble à travers les ruelles encore tièdes du matin. Renaud marchait vite, sifflotait parfois. Il saluait d’un clin d’œil une lavandière, lançait une grimace à un chien, cueillait une figue tombée en passant.

— Tu vas voir, dit-il. Il a pas l’air commode, mais faut pas t’en faire. Tant que tu dis pas que t’es un prince, il t’engueule pas trop.

 

Ils atteignirent les abords d’un entrepôt au bord de la Garonne. Une demi-douzaine d’hommes s’affairaient à charger des ballots sur une charrette. Des sacs de grain, des barriques, des caisses cloutées. Une barge attendait plus bas, attachée par deux cordes épaisses.

Au centre de cette agitation, Simo de Roda.

Il se tenait droit, le manteau court, les bras croisés, une expression taillée dans le bois dur. Son regard passait de l’un à l’autre, pesait, corrigeait d’un mot, d’un doigt. Il ne criait pas. Il désignait. Et les autres obéissaient.

C’était un homme trapu, à la barbe soigneusement taillée, les cheveux gris ramenés en arrière. Il portait un pourpoint sombre, sans ornement, mais cousu avec précision. Une petite croix d’argent brillait sur sa poitrine, pendue à une chaîne discrète.

Renaud s’approcha, leva la main.

— Mestre Simo ! J’vous rapporte quelqu’un. Il a de bons bras. Sait pas encore c’qu’il vaut, mais y s’ra pas pire qu’Jacomel.

Simo tourna la tête. Il observa Arnalt de bas en haut. Puis, d’une voix rauque :

— Tu respires, garçon ?

— Oui.

— Tu peux porter un sac de grain sans pleurnicher ?

— Oui.

— Alors tu restes. Jusqu’à ce que je dise le contraire.

Il fit un signe vers la barge.

— Deux sacs là-bas. Ensuite tu aides Renaud. Et si tu voles quoi que ce soit, on te pêche à la corde.

Puis il se détourna. La discussion était close.

Simo de Roda n’était pas de Toulouse. Il venait de plus bas, du royaume d’Aragon. Né à Barbastro, d’un père tanneur et d’une mère marchande d’huile, il avait grandi dans la crasse et le bruit des étals. Il avait appris à compter avant de savoir écrire, à tricher avant de savoir prier.

Installé à Toulouse depuis deux décennies, il commerçait tout ce que l’on pouvait peser, stocker, troquer. Draps catalans, sel du Languedoc, vin de Gaillac, chandelles de suif, croix d’étain, parfois des objets plus douteux. Il connaissait les routes, les prix, les noms. Et il ne croyait qu’à une chose : le profit.

Il allait à la messe, versait son aumône, bénissait ses comptes. Mais dans son cœur, Dieu n’aimait que les hommes prudents.

Les jours suivants se succédèrent, rudes, presque indistincts. Levé à l’aube, Arnalt chargeait, portait, déchargeait. Il transpirait, saignait parfois des mains, mangeait ce qu’on lui donnait. Il parlait peu à Simo, obéissait. Et cela suffisait.

Le soir, il retrouvait Renaud.

Ils ne dormaient plus sous l’arche, mais dans un renfoncement de l’entrepôt, entre deux caisses d’huile. Une couverture pour deux, un sac de toile comme oreiller. Ce n’était pas le confort, mais c’était stable. Et la voix de Renaud, le soir, faisait passer les douleurs du jour.

— J’ai connu une fille une fois, disait-il. Une vraie. Qui sentait bon et m’a pas craché dessus.

Ou bien :

— Tu sais c’que j’ferais si j’étais riche ? J’achèterais une taverne. Mais une avec un vrai banc pour dormir et une patronne qui t’engueule pas.

Il parlait, beaucoup, souvent pour rien. Mais jamais méchamment.

Il n’était pas instruit. Il ne savait ni lire ni écrire. Mais il connaissait chaque recoin de Toulouse, chaque rumeur, chaque raccourci entre deux rues.

— Là-bas, disait-il, c’est la rue des Bouchers. Ça sent la mort, mais t’y manges bien. Et là, derrière l’église, y’a un vieux fou qui fait du feu dans une cage de fer. On dit que c’est un ange tombé du ciel. Moi, j’crois qu’il est juste sourd.

Parfois, Arnalt le laissait parler sans répondre. Et d’autres fois, il posait des questions.

— T’as jamais voulu partir ?

— Partir où ? Ici au moins, j’sais c’qui m’attend. Là-dehors, c’est le noir.

— Tu crois que Dieu nous regarde, nous aussi ?

Renaud haussait les épaules, mais sans moquerie.

— Si oui, il doit bien s’marrer.

Puis il riait, toujours, avec cette joie simple, vibrante, qui n’attendait rien mais s’offrait quand même.

 

Pour la première fois depuis des semaines, Arnalt ne pensait plus sans cesse à Boulbonne. La fatigue comblait les vides, et la routine, même rude, posait des pierres sous ses pas.

Il ne savait pas combien de jours il passerait là. Il ne savait pas si Simo finirait par le chasser, ou l’envoyer sur une route, ou le vendre avec ses ballots.

Mais il avançait, et cela suffisait.

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adelys1778
Posté le 23/08/2025
Ce chapitre se lit aussi limpidement que les autres et j'ai retrouvé le même plaisir à suivre les aventures d'Arnalt à Toulouse, où les noms étaient bien connus ! J'ai également souri à la mention du vin de Gaillac ! Hâte de lire la suite ! Et quelle richesse immersive, on s'y croirait vraiment !
KPCien
Posté le 25/08/2025
Merci beaucoup. Cela me touche beaucoup.
Je regrette que le site ferme bientôt car cela fera perdre des lecteurs. Mais j'ai trouvé un autre point de chute.
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