L’Éveil des Secrets

Notes de l’auteur : Dans ce chapitre, les compagnons et Myra arrivent enfin au monastère où les attend le moine Aurélius.
Il a découvert ce que prépare Rauk et il va faire une révélation qui changera à jamais la vie de Myra.
Nous sommes à un point de bascule de notre histoire.
Nos amis devront prendre des décisions importantes.

Le vieux monastère de pierre se dressait sur un promontoire de roche nue, froide, battu par les vents. Autour, la forêt laissait place à une lande sèche, couverte de buissons ras, de pierres moussues et d’herbes brûlées par un hiver trop précoce. Le ciel était plombé de nuages cendrés, comme si la terre retenait son souffle.

Ser Caldar, Garric Krholm, Myra et le Seigneur Loup, silencieux et encore marqué par le combat, s’arrêtèrent enfin devant l’arche brisée du porche. Des symboles anciens y étaient gravés : des cercles, des branches, des spirales. Des restes du langage des Gardiens. Myra les regarda longuement, un malaise au ventre, comme si ses entrailles se souvenaient d’un passé qu’elle n’avait jamais vécu.

À l’intérieur, l’air était froid, sec, imprégné de poussière et de suie. Des livres, des artefacts, des fragments d’os et des croquis couvraient le sol d’une pièce circulaire, éclairée par un trou béant dans la voûte.

Aurelius les attendait.

Il avait encore vieilli. Sa barbe était longue, ses traits tirés, ses doigts tachés d’encre. Mais son regard n’avait rien perdu de son éclat fou. Quand il vit Ser Caldar, il sourit faiblement, et le serra dans ses bras. Puis il se tourna vers Myra. Il la regarda longtemps, comme si son visage seul confirmait des années de doutes et de recherches.

— Tu es là… enfin, dit-il.

Ils s’installèrent autour du bureau séculaire d’Aurelius. Garric mangeait en silence, les sens en alerte. Le Seigneur Loup en éveil, montait la garde à l’extérieur. Myra observait Aurelius sans rien dire. Ser Caldar quant à lui, demandait des réponses.

— Ce que je vais vous dire, commença Aurelius, n’est pas un conte. C’est ce que j’ai passé ma vie à chercher.

Il parla longtemps. Il expliqua ce qu’il avait découvert sur le fluide, cette énergie vitale ancienne, présente dans les arbres, les racines, le vent, le sang… Il expliqua que les Gardiens l’avaient étudiée, utilisée pour animer leurs créatures de métal, mais aussi pour soigner, comprendre, créer. Et que Myra était la dernière descendante d’une lignée de femmes qui possédaient ce lien. Le lien sacré. Le don.

— Mais je ne suis pas… je ne suis qu’une fille de la forêt, murmura Myra.

— Non. Tu es bien plus. Et tu n’es pas seule, ajouta Aurelius. C’est ce que j’ai découvert récemment. Grâce à mes recherches, je sais aujourd’hui que le don qui t’a été transmis à été partagé. Un fluide Vie et un Fluide en attente de vie.

Les compagnons, incrédules n’y comprenaient rien.

Le silence dans la bibliothèque était épais comme une nuit de veillée funèbre.

Il sortit un parchemin, le déroula. Des lignes manuscrites, tracées d’une main fiévreuse. Il montra un nom. Sylla.

— Tu as une sœur, Myra. Une jumelle.

Le silence, toujours plus profond, le vent à l’extérieur. Seul le crépitement du feu osait briser la stupeur.

— Une soeur ?… quoi ? répéta-t-elle, d’une voix blanche.

Aurelius hocha la tête.

— Vous avez été séparées à la naissance. J'ignore encore comment. Peut-être pour vous protéger. Peut-être à cause de votre pouvoir. Mais Sylla est vivante, Myra. Et elle est prisonnière.

Myra chancela, se tenant au mur de pierre.

— Prisonnière ? Où ? Comment ?

— Dans les catacombes du château du comte Aldemir de Rauk. C’est lui qui détient le grimoire d’Elyas. C’est lui qui sacrifie des villageois pour en extraire des traces du fluide. Il la saigne lentement… pensant obtenir par elle ce qu’il ne peut arracher à la nature. Cette information m'a été donnée par un villageois qui a survécu aux tortures de Rauk. Il m’a décrit très précisément les ruines et les geôles où Sylla est retenue.Une vision dans mon oculoscope m'a également confirmé de façon absolument certaine que ta soeur est dans cette horrible prison.

Myra tomba à genoux. Sa poitrine se soulevait dans un souffle court.

— Elle ne sait rien de moi, n’est-ce pas ? murmura-t-elle.

— Non. Elle n’a aucun souvenir de toi. Mais il y a un lien. Il y aura toujours un lien. Je peux le percevoir et je pense qu'au fond de toi, tu le peux aussi !

Le silence était lourd. Garric avait cessé de manger. Ser Caldar serrait les mâchoires. Le Seigneur Loup était maintenant entré et écoutait. Il fallait partir, il le savait. Aurelius tendit la main vers Myra. Elle était pâle, mais droite. Brûlante d’une nouvelle colère.

— Alors… on ira la chercher, dit-elle.

Et dans son regard, il n’y avait plus ni peur ni doute. Seulement une sœur à sauver.

 

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Talharr
Posté le 29/07/2025
Ahh voilà ce que j'attendais ;)
La mission sauvetage ahaa génial !
Rauk va devoir payer !
La prison doit être fermée aha
Sinon RAS, un chapitre intéressant avec les informations donnés à Myra :)
Talharr
Posté le 29/07/2025
Juste parce que je crois qu'on le voit, mais dans le chapitre où le seigneur Loup se bat, il reste avec l'écorché pour les ralentir non ? J'ai peut-être loupé quelque chose mais sinon rajouter une ou deux lignes pour expliquer ça peut être sympa. Une proposition :)
Brutus Valnuit
Posté le 29/07/2025
le Seigneur Loup est avec le reste du groupe arrivé au monastère :" Ser Caldar, Garric Krholm, Myra et le Seigneur Loup, silencieux et encore marqué par le combat, s’arrêtèrent enfin devant l’arche brisée du porche.
Talharr
Posté le 29/07/2025
oui je sais mais avant on le voit couvrir ses amis. Mais on a pas de "Le seigneur Loup les avait rejoint après s'être battu contre l'écorché" ou "être resté quelques temps avant de les rejoindre". Je sais pas si je suis clair ahaa C'est pour la transition en fait, voilà :))
Talharr
Posté le 29/07/2025
Après c'est juste mon point de vue. Le chapitre fonctionne bien tel quel y a pas de soucis. Juste une suggestion, tu es pas obligé de prendre en compte 😁
A plus dans la suite de ce récit
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