C'est le crépuscule de ma vie, et la mort de la putain de Justinien, qui m'autorisent enfin, à témoigner de ce que j'ai vu, au cours de cette longue fonction impériale d'historien à la cour.
Le scribe laisse sa plume en l'air, observant le vieil homme à moitié aveugle, et cette expression revancharde qui pare ses traits. L'Impératrice Theodora vient de mourir, après plusieurs mois de maladie, et quelque part, cela a libéré la parole de Procope qui n'a jamais paru moins atteint par la vieillesse que depuis la disparition de sa rivale de toujours, celle qui murmurait à l'oreille de l'Empereur. Cela s'est vu jusque dans la posture de Procope qui s'est redressé, comme libéré d'un poids qui l'accablait depuis des années. Et le jeune garçon sait, comme le sait aussi la cour de Justinien, que l'Empereur est encore influencé par les idées de sa femme, malgré sa mort. Et c'est cela qui enrage Procope de Césarée.
Qu'il ne puisse récupérer la moindre miette d'influence sur l'Empereur, encore ensorcelé par Theodora.
Le garçon ne pâlit pas quand il continue d'écrire sous la dictée de Procope. Il fera bien savoir qu'il n'est que celui qui retranscrit les mots du vieillard, pas celui qui les prononce. Il tient trop à sa tête.
Le vieil homme, vêtu de ses sandales et de sa toge, traverse de long en large la salle au riche carrelage. Bien qu'il ne soit plus depuis quelques années l'historien officiel de l'Empire, Procope de Césarée a encore les moyens d'entretenir une maison suffisamment cossue pour qu'elle se donne l'air d'être un palais.
Elle n'était pas des nôtres. La fille d'un montreur d'ours ! Du Cirque ! Ces lieux de perdition où les Grâces reçoivent encore leurs rituels barbares...
Le scribe frémit mais n'en montre rien. De toute manière, le vieil homme est plus qu'à moitié aveugle, et il est tellement concentré sur ses paroles, ses propres poings serrés, ruminant cette haine contre Théodora, sentiment qui l'a tellement accompagné au cours de sa vie, qu'elle est devenue sienne, qu'il l'a embrassée comme une amie qui lui est chère.
- Tu notes bien tout ce que je te dicte, mon garçon ?
Iolas acquiesce, puis murmure un oui enjoué, sa plume griffant le parchemin à toute vitesse.
L'après-midi passe rapidement, et le jeune scribe rentre chez lui avant que le soleil ne se couche, l'esprit plein d'éléments de la vie de la défunte impératrice, un assemblage de rumeurs, de fantasmes et de superstitions. Sur le chemin, il porte sa main à son coeur, en un geste traditionnel, quand il descend la grande place où trône la statue de Constantin, un des Héros qu'ils vénèrent, le fondateur de la ville de Constantinople, bâtie sur les ruines de Byzance, au point que le nom de cet homme a gommé celui de l'ancienne ville. Ses exploits ont balayé les Grâces, divinités silencieuses que l'oubli gagne.
Ainsi, Théodora est née dans la fange du Cirque, chez les byzantins les plus pauvres, ceux qui grouillent dans les rues, vendent leurs corps, et ne pouvaient, il y a encore quelques années, se marier en dehors de leur condition. Mais ça, c'était avant que Théodora ne rencontre Justinien, avant qu'il ne soit Empereur.
Iolas a rempli trois rouleaux de parchemins d'insultes à peine voilées contre la défunte, que Procope accuse de tous les maux. Ce qui l'inquiète, c'est qu'il a entendu que l'Empereur tenait encore compte des volontés de sa défunte épouse, il sera prêt à jurer sur Saint Constantin que ce ne sont pas ses mots qu'il a écrit, mais ceux d'un autre, quoique Procope ait envie de faire avec eux.
Le vieil homme fait rêver le jeune scribe. Il a vu tant de choses, en suivant Bélisaire, le général des armées de l'empereur, en racontant ses aventures, les terres de l'ancien empire reconquises en son nom, les peuples barbares rencontrés et vaincus. Procope a consigné chaque mission dans les Guerres de Justinien. Il a loué la grandeur de l'Empereur et la reconstruction de temples par milliers dans Sur les monuments. Iolas ne comprend pas pourquoi le vieil homme veut ainsi ternir l'image de la défunte Theodora qui, à chaque instant, a soutenu son époux, et dont la mémoire perdure au-delà de sa mort.
Procope marche à tâtons dans les jardins de sa demeure, ses pieds frôlant le sol à la recherche de la pierre qui risquerait de le faire trébucher, l'esprit envahi de souvenirs rances qui le font s'étouffer dans une rage qu'il a couvé pendant des années, des décennies, même. Il se reproche le fait de ne pas avoir été un si bon conseiller pour Justinien, de ne pas avoir réussi à lui épargner une si grande mésalliance avec non seulement une fille du peuple, mais une putain, qui plus est, comme le sont toutes les adoratrices des Grâces. Une putain entourée d'autres putains, et qui connaissait tout de leurs artifices. Il s'étrangle de colère encore au souvenir de Justinien plaidant sa cause auprès de son oncle Justin, issu lui aussi de la plèbe et bien moins instruit, un empereur qui n'a jamais su lire, demandant à ce qu'il légalise l'union des nobles et des femmes de basse extraction. Quelle impudence de la part de la fille du Cirque de penser pouvoir côtoyer l'élite, et quel triomphe de s'être hissée si haut !
Le vieil homme s'arrête, à l'ombre bienfaisante d'un olivier qui lui apporte quelque fraîcheur dans cet été qui n'en finit pas. Il est certain d'avoir déjà partagé la couche de Theodora, si loin dans le passé, avant qu'elle ne soit courtisane, avant qu'elle ne soit la concubine d'Hékébolos, un haut fonctionnaire syrien, auprès de qui elle a vécu quatre ans, à Apollonia, alors qu'il exerçait ses fonctions à Pentapolis. Ce brave homme a eu l'heur de la chasser avec sa bâtarde quand il a reconnu sa duplicité.
La première fois que Procope a rencontré de nouveau Theodora, alors qu'elle était déjà dans le sillage de Justinien, l'héritier si jeune et déjà si prometteur de Justin, il l'a reconnue. Même si elle était parée dans d'autres atours que ceux du porneion*, même si tel un beau perroquet, elle avait appris à parler et que son plumage était plus éclatant, la souillure de sa condition la poursuivait comme une odeur nauséabonde. Et si Theodora a reconnu Procope, elle a levé le nez vers lui comme s'il n'était rien de bien mémorable, et s'est présentée comme la concubine de Justinien.
Et comme il paradait, l'imprudent héritier, avec ce bel oiseau à son bras ! Comme elle était belle et déjà si lointaine, comme si elle volait au-dessus d'eux tous, inaccessible et magnifique.
Le souvenir de son étreinte dans le porneion, avec une toute jeune Theodora, à peine sortie de l'enfance* remue quelque chose dans son ventre, qui n'a jamais été véritablement endormi, comme un serpent tapi dans une grotte qui menace d'en sortir au moindre souffle d'air.
Procope s'assied à l'ombre de son olivier, un vieil arbre tortueux au tronc épais et aux ramures puissantes. Cela fait quelques années déjà que Justinien, son bienheureux empereur, l'a mis à la retraite, quand sa vue a commencé à baisser et ses genoux à faiblir. Quand il n'était plus capable de se relever après s'être allongé sur le sol et d'avoir baisé les pieds de Justinien et de sa putain. Le vieil homme est sûr que c'est la langue bifide de l'Impératrice qui a susurré à son oreille que son temps était révolu, qu'il ne leur serait plus d'aucune utilité, après avoir passé tant et tant d'années à glorifier son empereur, à taire le Trésor qui se vidait, à passer sous silence la toile qu'avait tissé la putain autour d'elle, entourée d'autant de putains qui étaient ses yeux et ses oreilles, autant de jeunes et belles femmes épouses d'hommes puissants, aveugles et sourds à leurs agissements.
Quelque chose se brise, encore, dans la poitrine de Procope qui ferme son poing sur sa tunique, étouffant, cherchant l'air chaud qui lui manque. Cela lui arrive de plus en plus, de ne pas réussir à respirer, et un jour, cela l'emportera.
Les larmes se mettent à couler toutes seules de ses yeux vitreux, qui lui donnent un air constamment perdu.
Procope est sûr qu'à sa mort, Justinien sera un nouveau Héros, érigé au statut d'Immortel par ceux qui l'ont servi, ceux qui bénéficieront bien au-delà de son trépas, de son influence et de ses actions bienheureuses. Justinien, qui est parvenu à reconquérir les terres de l'Ancien Empire, à le rendre de nouveau complet, à annexer les populations rebelles et à les convaincre qu'elles vivraient bien mieux sous son égide.
La vie de Procope aura au moins été utile à cela. Servir le plus grand homme de leur temps.
Au palais impérial, comme tous les soirs, alors que la nuit étouffante tombe sur les murs de la Cité, Justinien se promène dans les couloirs, puis les jardins, portant un petit sac de toile.
Depuis sa rencontre avec Theodora, le sommeil le fuit. Sa mort n'y a rien changé, bien au contraire. Mais il n'est pas fatigué. Il ne l'a plus jamais été depuis sa douce.
D'un pas encore alerte pour ses soixante six ans, il se dirige vers la partie la plus sauvage des jardins impériaux, où nul outil n'est venu déranger la terre, où seule la nature est responsable du foisonnement d'arbustes. Là, au centre, au centre d'une spirale de pierres que Theodora, alors dans la vigueur de sa première jeunesse, a déposé, trône un puits. Personne n'a le droit d'y puiser de l'eau, ordre de l'impératrice, que nul n'a osé contredire.
Justinien parcourt la spirale à petits pas, jusqu'à ce qu'il en ait le tournis, même s'il ne va pas très vite, de peur de trébucher et de déranger les pierres. Arrivé au centre, il s'approche du puits, la gorge serrée par une émotion qui ne le quitte pas, comme ne le quitte pas la présence de son épouse dont le souvenir est encore vif dans sa mémoire.
Voilà une semaine que son corps repose dans un tombeau de marbre, paré de ses plus beaux atours, et de colifichets qui lui seront utiles dans l'En-Bas.
Justinien pose sa main à plat sur la margelle du puits qui, bien que non entretenu depuis qu'il a été creusé sur l'ordre de son Impératrice, n'a subi aucun des assauts du temps.
- Je suis là, murmure-t-il.
Et dans le silence bourdonnant du vent et du chant des insectes, sa voix a quelque chose d'incongru, d'immense, comme s'il profanait quelque chose dont il n'a pas idée de l'existence. Comme à chaque fois qu'il sent leur présence.
- Je suis là, répète-t-il, sa voix prenant plus d'assurance, et pourtant encore empreinte de la déférence qu'il a acquis en embrassant les croyances de son épouse.
Vos héros ne sont que poussière, depuis le temps qu'ils sont morts, Justinien. Mais mes Grâces, elles, sont partout autour de nous, pour qui sait les entrevoir et s'accorder leurs faveurs.
Depuis, Justinien a perdu le sommeil, alors que Theodora était une si grande dormeuse. Abandonnée, solaire, sa chevelure dispersée autour de sa tête comme une aura mystique.
- Je suis là, et je vous ai porté du pain, des fruits et un trésor.
Justinien jette un pain, une poignée de figures, puis une pierre grosse comme un poing, et qui a la forme d'un œil, au fond du puits. Et jamais il n'entend l'impact des offrandes sur l'eau, parce qu'il sait qu'elles sont attrapées au vol, dévorées ou conservées précieusement.
Si tu ne me crois pas, croiras-tu tes yeux ?
Avec un sourire, Theodora avait sorti de sa bourse ce qu'elle a appelé l'Oeil du Cyclope. Et le rire incrédule de Justinien s'était éteint quand l'oeil avait cillé quand il s'était posé sur lui.
- Je vous rends ce que vous lui avez prêté, et continuerai à rendre Grâces au nom de mon épouse.
La voix de Justinien s'étrangle au souvenir de Theodora. Il lui semble qu'il n'a pas eu assez d'années auprès d'elle, suffisamment d'étreintes. Une partie de sa vie s'est achevée avec la sienne.
Un souffle de vent, froid, venant du fond du puits, lui porte l'odeur sucrée de sa femme, et l'écho d'un rire. Justinien inspire profondément, les larmes perlant au bord de ses yeux, puis il reprend le chemin inverse, à petits pas, prêtant attention à ne pas déranger les pierres, l'empreinte de ses pas s'effaçant derrière lui, ce qu'il sait mais a choisi d'ignorer, depuis le temps.
Parce que les Héros ne sont que poussière et les Grâces choisiront de se pencher sur son destin.
Ton univers est trop original et on se plonge vite dedans. Hâte de voir comment tu le feras évoluer avec tous ses personnages. Une bonne lecture. Continue le gros travail!
Suite à ta critique sur mon projet, j'ai été curieuse de voir ce que tu faisais de ton côté. Alors dieu merci mon dieu, j'adore les récits historiques. Quelque soit l'époque haha alors j'ai immédiatement accroché à l'univers.
J'adore comment tu montres ce côté où Procope a fait écrire trois rouleaux d'insultes à Iolas. Les historiens à cette époque était biaisés, et si on était quelqu'un qu'ils détestaient, notre image serait ternie à cause d'eux aujourd'hui haha
"La vie de Procope aura au moins été utile à cela. Servir le plus grand homme de leur temps."
> J'aime beaucoup, c'est une très belle chute pour la fin de son point de vue
C'est une très bonne idée de commencer à la mort de l'impératrice, maintenant j'ai envie de savoir sa vie, son parcours etc ...
Maintenant j'ai aperçu des coquilles, mais mes camarades des plumes l'ont relevé avant moi. Fais attention car tes phrases ont tendance à être assez longue. N'hésite pas à couper tes phrases, à mettre des points un peu partout, parce que sans point, on a tendance à ne pas respirer entre tes lignes.
Certaines tournures de phrases sont maladroites, mais les autres ont déjà relevés les coquilles.
Néanmoins il y a du potentiel, je serais curieuse de lire la suite, mais du coup, attention à tes phrases. Hésite pas à lire à haute voix ce que tu écris, cela t'aideras !
A bientôt !
Bienvenue sur Plume d'Argent !
Ton histoire m'intriguait beaucoup, j'aime beaucoup l'histoire et je trouve le personnage de Théodora fascinant. Le titre de l'histoire est aussi très intriguant (on le comprend mieux après ce chapitre)
C'est une excellente idée d'écrire après la mort de l'impératrice, ça permet d'avoir un point de vue très différent, de constater l'impact qu'elle a eu sur l'Empire et ses proches. On sent la tristesse de Justinien, l'impact qu'à eu Théodora dans sa vie.
Mais mon petit coup de coeur de ce chapitre, c'est le point de vue du vieux Procope. Malgré la haine qui le dévore et son mépris des origines de Théodora, j'ai ressenti une certaine empathie pour lui. Il est rongé par la tristesse et les regrets, et vraiment fidèle à Justinien. J'ai trouvé son écriture très juste et je suis curieux de lire la suite.
Un plaisir,
A bientôt !
J'ai été intrigué par le titre et le résumé de ton histoire, donc me voilà ! J'ai même des sandales !
Au fil de ma lecture :
"qui m'autorisent enfin, à témoigner de ce que j'ai vu" -> La virgule me semble superflue, elle casse le rythme...
"Ce qui l'inquiète, c'est qu'il a entendu que l'Empereur tenait encore compte des volontés de sa défunte épouse, il sera prêt à jurer sur Saint Constantin que ce ne sont pas ses mots qu'il a écrit(s), mais ceux d'un autre, quoique Procope ait envie de faire avec eux" -> "avec eux", ce sont les mots ? Ce n'est, à mon avis, pas très clair... Ensuite, j'aurais mis un point après "défunte épouse", ou alors rajouté un lien logique plus explicite pour bien lier les deux parties de la phrase entre elles...
"dans une rage qu'il a couvé(e) pendant des années"
"Il se reproche le fait de ne pas avoir été un si bon conseiller pour Justinien" -> Un assez bon conseiller ?
"Là, au centre, au centre d'une spirale de pierres que Theodora, alors dans la vigueur de sa première jeunesse, a déposé(es)" -> Avec l'auxiliaire avoir, le participe passé s'accorde avec le COD (ici, "pierres") quand il est placé avant ^^
Je trouve ça très intéressant cette idée de reprendre des évènements historiques, mais avec des éléments résolument fantastiques / fantasy... Et pour l'instant, ça rend très bien ! Attention toutefois à quelques phrases qui sont un peu longues, parfois il vaut mieux un point, ou un mot de liaison, plutôt qu'une virgule...
J'aime spécialement tout le passage du puit - je ne sais pas si c'est 100% voulu, mais je trouve ces Grâces enveloppées d'une aura délicieusement inquiétante. Que ce soient ces pierres en forme d'yeux, cette phrase : "Et jamais il n'entend l'impact des offrandes sur l'eau, parce qu'il sait qu'elles sont attrapées au vol, dévorées ou conservées précieusement", ou l'insistance sur les hommes qui retourneront à la poussière... On sent bien l'idée que ce sont des divinités plus puissantes et aliennes à l'humanité... ("alien" au sens "étrange(r)", pas les petits bonhommes vertes, hein ^^)
Bref, hâte de découvrir la suite !
Comme promis, me voici ici. Tu ouvres ton récit sur la découverte de trois personnages, un jeune scribe, le vieil historien Procope et l'empereur Justinien. Tous y donnent leur avis sur Théodora, la concubine décédée de l'empereur. Le scribe n'ose pas dévoiler sa pensée de peur de perdre sa tête. Procope est furieux car la concubine semblait occuper les pensés de l'empereur, trop influente à la cour, à la place de ses conseils à lui. On lui devine aussi un cruch sur Théodora 🙂 Enfin, l'empereur est tout triste.
À voir ce que tu nous réserves pour la suite.
Coté style, fait attention aux longues phrases et aux répétitions de noms et de structures de phrases.
Je te donne mon avis subjectif, parfois y a ptêtre que moi que les trucs que j'ai relevés dérangent 🙂
Mes notes de lecture :
"C'est le crépuscule de ma vie, et la mort de la putain de Justinien, qui m'autorisent enfin, à témoigner de ce que j'ai vu, au cours de cette longue fonction impériale d'historien à la cour."
> Eh beh, ça a le mérite d'être clair : tu poses d'emblée le ton, le perso, de l'émotion et une accroche sur l'histoire à venir ! C'est accrocheur
"Le garçon ne pâlit pas"
> Que fait-il alors ?
"qu'elle se donne l'air d'être un palais."
> "l'air d'un palais" ?
€De toute manière, le vieil homme est plus qu'à moitié aveugle, et il est tellement concentré sur ses paroles, ses propres poings serrés, ruminant cette haine contre Théodora, sentiment qui l'a tellement accompagné au cours de sa vie, qu'elle est devenue sienne, qu'il l'a embrassée comme une amie qui lui est chère."
> Phrase un peu longue, je reverrais
"Iolas acquiesce, puis murmure un oui enjoué"
> Je dirais qu'acquiescer et dire oui, c'est la même chose donc je choisirais entre l'un et l'autre, pas les deux.
"Sur le chemin, il porte sa main à son coeur, en un geste traditionnel, quand il descend la grande place où trône la statue de Constantin, un des Héros qu'ils vénèrent, le fondateur de la ville de Constantinople, bâtie sur les ruines de Byzance, au point que le nom de cet homme a gommé celui de l'ancienne ville"
> Très (trop ?) longue phrase
> Qui est "ils" ? Il ne se rapporte à rien.
"Iolas a rempli trois rouleaux de parchemins d'insultes à peine voilées contre la défunte, que Procope accuse de tous les maux"
> La dernière partie rallonge la phrase alors qu'elle répète ce qui est dit dans la phrase'
> Suggestion : "Iolas a rempli trois rouleaux de parchemins d'insultes de Procope, à peine voilées contre la défunte."
"le vieil homme"
> Tu répètes beaucoup cette expression
"Il est certain d'avoir déjà partagé la couche de Theodora, si loin dans le passé, avant qu'elle ne soit courtisane, avant qu'elle ne soit la concubine d'Hékébolos, un haut fonctionnaire syrien, auprès de qui elle a vécu quatre ans, à Apollonia, alors qu'il exerçait ses fonctions à Pentapolis"
> Tu as vraiment de très longues phrases avec des accumulations d'idées dedans. Je relis pour comprendre.
"la putain"
> Pareil que pour le vieil homme, tu répètes constamment la putain. Tu peux checker ce genre de choses en utilisant le logiciel Antidote.
"Justinien, qui est parvenu à reconquérir les terres de l'Ancien Empire, à le rendre de nouveau complet, à annexer les populations rebelles et à les convaincre qu'elles vivraient bien mieux sous son égide."
> Fais attention à ne pas répéter les mêmes structures de phrases encore et encore, comme les énumérations.
"quand l'oeil avait cillé quand il s'était posé sur lui."
> Quand quand
Je n'avais pas de sandales sous la main, ni de pain mais j'ai quand même pu apprécier ta belle prose à sa juste valeur.
Tu influes un rythme fluide et agréable à ton récit. Le style est poétique. Tes descriptions sont fantastiques. Bravo! J'aime beaucoup!
Il va de soi que je ne suis peut-être pas aussi compétente en tant que lectrice que les autres personnes qui ont déjà commenté, mais en tant qu'amatrice de belle prose et de fiction historique qui n'oublie pas de rester littéraire avant tout, plutôt que de se livrer à un étalage factuel de connaissances (j'admire ces gens-là malgré tout), j'ai énormément apprécié la lecture de ton chapitre à la lecture fluide et immersive.
Je ne me sens pas capable de te critiquer sur le style, en revanche les éléments visuels sont remarquables : "Procope s'assied à l'ombre de son olivier, un vieil arbre tortueux au tronc épais et aux ramures puissantes" mais aussi l'éloquence des phrases de ce genre : "Elle n'était pas des nôtres. La fille d'un montreur d'ours ! Du Cirque ! Ces lieux de perdition où les Grâces reçoivent encore leurs rituels barbares..." toutes les références explicites à l'histoire secrète... (j'avoue que le titre m'a clairement attirée).
Merci en somme pour ce beau moment de lecture, au plaisir de te lire à nouveau !
Me voici pour découvrir ton histoire. J'aime ces reprises d'histoires anciennes, revisitées, comme Madeline Miller le fait.
Et j'en suis heureuse, car ton histoire m'a transportée!
Je ressentais la colère (et la jalousie, ce serpent?) de Procope. La gêne du jeune scribe, pris dans un récit qui n'est pas le sien et dont il veut se démarquer. La tristesse de Justinien face à la perte de son amour, et sa peur face quelque chose qui le dépasse, devant laquelle il s'abaisse en allant au puits.
Ton texte est fluide, tes phrases sont ciselées avec soin. Il y a de la poésie dans l'air. Je serai heureuse de lire la suite!
Deux petites suggestions:
- "Là, au centre, au centre d'une spirale de pierres que Theodora": je mettrais juste une fois au centre.
- "Justinien jette un pain, une poignée de figures": était-ce figues?
À tout bientôt!
Je suis tombé sur ton histoire un peu par hasard, et le résumé m'a immédiatement intrigué. C'est assez rare de trouver de la fantasy qui se déroule dans un univers non occidental, mais alors en plus dans l'empire byzantin ! Le pari est osé, l'historien en moi a forcément mordu à l'hameçon.
Et donc me voici ! J'ai lu ce premier chapitre avec un bon café, en grignotant une pomme et un carré de chocolat avant d'attaquer ma journée de boulot. Et c'était exactement ce dont j'avais besoin : tu as une plume fluide et agréable, tu nous accroches d'emblée avec cette haine de Procope à l'encontre de Theodora qui interroge. Le fait de basculer d'un point de vue à l'autre apporte des éclairages bienvenus sur le fond historique, qui n'est évidemment pas connu de tous tes lecteurs. La scène du puits était assez touchante.
Bref, c'est une jolie découverte, pour le moment je suis séduis et je reviendrai lire la suite avec plaisir :)
Me voici enfin pour commencer la lecture de ton récit dont, comme je disais, je suis très curieuse en tant que passionnée d'Histoire. Déjà, l'époque byzantine est un choix d'univers original en fantasy et ça, c'est chouette. Sur ce, j'y go !
>> Incipit très efficace déjà, cette première phrase bien fleurie envoie du bois et on a très envie d'en savoir davantage. Le pourquoi de cette colère et de ces insultes x)
>> "observant le vieil homme à moitié aveugle, et cette expression revancharde qui pare ses traits." > la virgule n'est pas nécessaire
>> "traverse de long en large la salle au riche carrelage" > pourquoi pas rajouter une ou deux phrases d'immersion sur le décor justement ? Ce fameux carrelage, les motifs byzantins, les couleurs blanc et doré si typiques -
>> "Iolas acquiesce, puis murmure un oui enjoué" > la phrase coulerait mieux là aussi sans la virgule
>> "contre la défunte, que Procope accuse de tous les maux. Ce qui l'inquiète, c'est qu'il a entendu que l'Empereur tenait encore compte des volontés de sa défunte épouse," > redite de "défunte". Pourquoi pas "feu son épouse" ou "contre l'impératrice disparue / éteinte" ?
>> " paré de ses plus beaux atours, et de colifichets" > virgule inutile
>> Très belle dernière phrase <3
Eh bien quelle bonne découverte ! J'aime ce premier chapitre et l'atmosphère que tu installes. <3 Outre les petits chipotages ci-dessus au fil de la lecture, je trouve qu'il y a peut-être un peu trop de virgules accessoires. Attention aussi à la récurrence de relatives, "qui etc". Mais vraiment, ça ce n'est rien du tout, ta plume est immersive et poétique <3
J'ai beaucoup apprécié l'angle d'attaque avec cet homme aveugle qui dicte. L'occasion de faire passer assez naturellement quelques infos nécessaires au démarrage de ton histoire. Elles coulent bien, je n'ai rien trouvé d'artificiel - et on est fasciné par la figure de la défunte Théodora. Avec d'un côté cet homme qui l'agonit d'injures... et de l'autre Justinien qui lui est encore tant attaché.
Bravo ! Et à bientôt j'espère <3
Je me suis arrêtée ici par curiosité et j'avoue que j'aime plutôt ce que j'ai lus ! Si je dois être tout à fait honnête, je ne connais rien à cette période de l'Histoire ni même aux personnages. Donc j'avoue que je ne serais pas d'une grande aide sur ce point là x')
J'ignore si tu veux des retours poussés ou non, du coup, je me permettrais juste des petites remarques ( tu en fais ce que tu veux bien sûr !) :
- Je trouve que certaines de tes phrases sont trop longues et que les couper serait mieux, autant pour le confort de lecture que pour le récit. Une phrase c'est une idée, en somme mais parfois, faire plusieurs phrases pour exprimer pleinement une idée c'est plus heureux :)
- En français il n'y a jamais de virgule avant un "et", celui-ci ayant déjà la valeur grammaticale d'une virgule.
- Même si j'ai beaucoup aimé ma lecture, je pense que ça serait "mieux" de "recentrer" peut-être ton propos ? Il y a beaucoup de choses, beaucoup d'informations et peut-être que ça serait plus agréable de découvrir ces éléments d'une façon plus étayée au court des différents chapitres ? D'autant plus que ton chapitre présente deux points de vue assez distincts.
En tout cas, je suivrais cette histoire avec grand plaisir et j'ai hâte d'en apprendre plus :)
A bientôt !
Moi, on me parle de fantasy qui ne se passe pas dans un univers médiévale occidentale classique, je saute dessus. Donc me voilà! Je ne connais strictement rien à cette époque et ce lieu, c'est d'autant plus attirant.
J'aime beaucoup ce premier chapitre. c'est fluide, riche, j'ai été emportée. La scène avec le puits est très émouvante.
bref, j'ai hâte de découvrir la suite.
Pour la petite histoire (parce que les notes d'histoire sont plus concises ici que sur les autres plateformes que je fréquente), j'avais un prompt sur une femme puissante pour un concours sur un autre site, et donc je me suis creusée la tête pour trouver LA femme puissante, et je suis tombée sur Theodora qui est née dans les plus basses classes sociales dans l'empire byzantine pour s'élever ensuite au rang d'impératrice, donc j'ai commencé à creuser, j'ai lu Anekdota de Procope de Césarée qui est l'historien officiel du régime et a encensé l'empereur Justinien (l'époux de Theodora), pour ensuite, comme je le dis dans ce premier chapitre, mener une campagne de diffamation contre Theodora une fois qu'elle est morte. Le livre est absolument horrible à lire, il la traite de p.te tout du long...
Et du coup j'ai aussi le sa biographie, écrite par Virginie Girod qui est historienne, et j'ai aimé encore plus le personnage (bien qu'il soit un personnage plutôt gris). Ce que j'ai beaucoup aimé dans son histoire, c'est le couple qu'elle forme avec Justinien, c'est sa volonté de fer. C'est vraiment une nana sur laquelle on peut prendre exemple, même 1500 ans après.
Et comme je me sens toute petite par rapport à l'Histoire avec un grand H et surtout toutes les questions religieuses de l'époque, je préfère prendre le virage de la fantasy dans laquelle je suis beaucoup plus à l'aise que de me lancer dans des recherches interminables pour un projet qui traîne dans ma tête depuis plus d'un an et demi :D
Donc ici, s'il y a une véracité historique, ce sera sur les personnages, les événements, mais tout ce qui est panthéon sera totalement de mon invention :)
Merci beaucoup pour ton commentaire et à bientôt !