L'humiliation et la vérité

Par Josias

Chapitre I – L’Enfant et la Vérité

 

Dans un village aux murs de poussière et de silence, un enfant courait pieds nus, poursuivant l’éclat des papillons. Son rire, clair comme une source, fendait l’air lourd des mensonges quotidiens. C’est alors qu’il croisa la Vérité.

 

Elle était assise au bord du chemin, vêtue de guenilles qu’aucun regard n’osait rencontrer. Les passants la fuyaient, comme si sa présence brûlait. Mais l’enfant, lui, s’arrêta. Ses yeux, encore vierges de ruse, contemplèrent cette femme blessée.

 

— Pourquoi es-tu seule ? demanda-t-il.

— Parce que je suis nue, répondit la Vérité, et le monde hait ma nudité.

 

L’enfant tendit ses mains fragiles. Il ne voulut ni la couvrir, ni la cacher. Il s’assit simplement à ses côtés, acceptant l’éclat qui déchirait l’air. Et pour la première fois depuis longtemps, la Vérité ne se sentit pas humiliée. Elle se sentit entendue.

 

Ainsi commença l’alliance impossible : l’innocence d’un enfant, et la force immuable de

la Vérité.

 

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