Sur le quai, j'ai reconnu sa silouhette nonchalante. Son chapeau de cow-boy et son demi-sourire, comme un défi lancé à la ronde. Elle était assise, un ilot au milieu du torrent de la foule. A quelques mètres de là, un groupe de jazz vetu de costumes bariolés jouait "Dear Caroline". Et, comme ce fameux soir, cette nuit de douceur éclaboussé, de lune, elle se leva et, lentement, elle se mit à danser. Avec n'importe qui d'autre, cela aurait paru ridicule, mais elle... chacun de ses gestes ne semblait appartenir qu'à elle. L'avis des gens autour n'avait pas sa place dans ce balancement lascif, si mélancolique que, rien qu'à la regarder, on avait le sentiment d'avoir perdu quelqu'un. Je sentis des larmes couler sur mes joues. Sa beauté eait de celle qui sont douloureuses car elle nous file entre les doigts, indomptable, et on se condamné, inconsciemment, à chercher toute sa vie cette grace sauvage, qui ne se laisse pas posséder. Le train entra en gare dans un sifflement. Elle prit sa petite valise et, princière, fendit la foule. Elle posa une botte de cuir patiné par le temps sur l marchepied puis, brusquement, elle se retourna et planta son regard dans le mien. Comme si elle savait que je viendrai. Toujours avec son ironie au coin des lèvres, elle toucha son chapeau puis, sans une hésitation, monta dans le wagon. A l'instant ou elle disparut, je sus que je ne l'oublierai jamais, cette femme à l'esprit d'obsidienne, luisant et incassable. Cette feme avec le mot "liberty" tatoué au creux des reins.
Bravo en un texte si court, dégager autant de mystère c'est beau.
Cordialement
Nino
Je n’ai pas vraiment d’opinion sur ton texte, je dirais seulement un peu court.
J’ai repéré deux coquilles des fautes de frappe selon moi : Sa beauté eait
sur l marchepied,
Bye.