L'œuf maudit

Treize ans plus tôt.

En ce matin d'automne, la princesse Neïla fêtait son septième anniversaire. Accoudée au rebord de la balustrade du balcon de bois, la petite fille laissait son regard mauve vagabonder sur l'océan de verdure en contrebas. Les arbres formaient des vagues colorées, du pourpre à l'or le plus pur, les feuillages persistants luisaient d'un vert soutenu. Ses iris furent attirés par un mouvement dans le ciel d'azur pur. L'envol des dragons de la flotte royale forma un ballet fluctuant au gré du vent, tantôt descendant tantôt ascendant. Neïla ne se lassait jamais de les admirer. Il lui tardait de voir arriver le moment tant de fois vécu en rêve où le chasseur-sorcier lui remettrait enfin son œuf. Et c'était aujourd'hui !

La fillette secoua sa longue chevelure de jais, jeta un dernier regard aux dragons chatoyants et fit demi-tour pour aller se préparer pour la cérémonie. Les servantes l'habillèrent d'une longue tunique d'un fin tissu ivoire aux manches amples. Une ceinture d'argent ceignait sa taille enfantine. Ses cheveux noirs furent lustrés et enduits d'un baume à la senteur fleurie. C'était les pieds nus en signe d’humilité que la jeune princesse entra dans la salle où son père, le roi de Nylos, siégeait sur un imposant trône de bois sculpté. Neïla avait toujours été fascinée par ce fauteuil interdit. Souvent, elle se faufilait dans l'immense pièce occupant le premier niveau de la tour et se hissait sur le promontoire royal. Elle dessinait de ses petits doigts les arabesques des motifs floraux, les écailles des créatures ailées, mais descendait et se glissait derrière les tentures de velours émeraude au moindre bruit.

Ce matin-là, il était hors de question de jouer et de courir dans les couloirs ou les escaliers du palais paternel. Ce matin, c'était son anniversaire. L'enfant s'avança timidement vers le grand homme qui l'impressionnait tant, cet homme aux cheveux couleurs de nuit comme les siens, mais aux yeux d'azur et à la peau ambrée tandis qu'elle avait un teint de porcelaine. Le roi se leva et, d'un geste impérieux, invita un jeune homme à sortir de l'ombre. Le chasseur-sorcier fit quelques pas, ouvrit une grande besace de cuir et en extirpa un œuf à la coquille marbrée et luisante. La petite fille s'avança, intimidée par son père et par l'adolescent qui allait devoir l'aider à prendre soin de son présent.

— Bienvenue Neïla en ce jour de ton septième cycle. Par ce présent, te voici devenir Princesse-Dragon. Que l’œuf que voici t'emmène vers la Voie ! La lumière, l'eau, la terre ou le feu te seront-elles bienfaitrices ? Qu'elles te guident vers la sagesse, la force et la puissance !

L’adolescent lui tendit son précieux fardeau tel un objet de cristal. La petite Neïla le prit entre ses doigts, caressa la douce coquille, émue par cet instant si particulier dans la vie d'une Princesse-Dragon. Contre l'avis de son père, les mages avaient décidé, de lui offrir un tel cadeau comme à toute princesse royale. Cette enfant impie qu'il abhorrait. Chaque jour, elle lui rappelait Sorania, son épouse morte quelques jours après la naissance de sa fille cadette. L’homme désormais dur et froid voyait en elle la meurtrière de sa reine tant aimée. La fillette lui ressemblait tant : le même visage en cœur, les mêmes grands yeux mauves, une chevelure épaisse et ondulée et cette peau pâle des Terres du Nord. 

Neïla leva ses yeux bordés de longs cils sombres vers le sorcier et murmura de sa petite voix cristalline :

— Merci, Sorcier, que la voie du Dragon te soit propice.

Il lui sourit amicalement.

— Il te faudra en prendre grand soin, je vais t’expliquer tout ce que tu devras faire. Montre-moi tes appartements.

La jeune princesse se tourna vers son père qui, d’un geste sec, lui intima l’ordre de s’exécuter. Neïla prit le sorcier par la main et l’entraîna vers sa chambre où elle découvrit que des servantes avaient déposé une caisse de bois, une longueur importante d’un tissu soyeux de couleur bleue, une plaque de pierre volcanique, noire, épaisse et lourde. Pendant que le sorcier préparait le futur nid et expliquait à la fillette tout ce qu’elle devait savoir, celle-ci tenait l’œuf contre elle. Elle n’avait qu’une crainte : le laisser s’échapper, comme l’avait fait la plus jeune sœur de son père. Les mages et sa famille l’avaient alors bannie. On ne casse pas un œuf de dragon et surtout pas celui d’un dragon-zélok. Il paraissait que cela portait malheur et jetait le mauvais œil sur la famille du fautif.

— Vois-tu, ton œuf ne doit jamais avoir froid. C'est pourquoi nous utilisons de la soie d’Actaron, cela permettra à ton œuf de rester à température constante, mais avant, il faut le mettre à la bonne température… Il faut se presser maintenant, car cela fait déjà trop longtemps qu’il n’est plus réchauffé par sa mère. Tu te doutes qu’on ne peut pas mettre ton œuf dans de l’eau chaude à moins que tu ne veuilles le manger.

Le Sorcier lui adressa un clin d'œil et Neïla lui sourit de toutes ses dents.

— C’est pourquoi j’ai mis la plaque de pierre, on va la faire chauffer, ainsi ton œuf se réchauffera petit à petit et la soie conservera la chaleur. Tu sauras quand il faudra le faire de nouveau lorsque la soie changera de couleur et deviendra violacée.

Le chasseur-sorcier fit signe à l’infante de s’avancer, elle déposa l'œuf avec précaution au cœur du nid que le jeune garçon avait créé avec le tissu doux et fin à mémoire de forme. Il arrangea la soie autour de l’œuf dont maintenant seul le sommet apparaissait au cœur de ce nid de soie. Il prit les mains de Neïla entre les siennes et lui intima l’ordre de faire tout ce qu’il allait faire lui-même.

Elle ferma les yeux comme l’adolescent et répéta les paroles dans la langue ancienne qu’elle peinait à apprendre. La petite princesse sentit une force parcourir son corps, depuis le bout de ses doigts jusqu’à ses orteils, la pointe de ses oreilles, tout son corps sembla traversé par un courant électrique. Elle ne lâcha pas prise même quand celui-ci devint brûlant et se fit douleur. Même si les larmes coulaient sur ses joues rebondies.

Quand le chasseur-sorcier la lâcha, elle attendit qu’il lui ordonne d’ouvrir les yeux à son tour et là elle vit que la pierre rougeoyait, le tissu était devenu écarlate.

— Quand tu verras la soie devenir violacée, tu devras chauffer ta pierre à l’aide de ta magie.

— Mais je…

— Je viens d’éveiller ta magie originelle, celle qui te sera propre s’éveillera quand ton œuf éclora. Tu n’es qu’une petite fille, si tu ne veux pas te fatiguer ou souffrir pour chauffer la pierre, je te conseille de le faire un peu chaque jour. Je reviendrai te voir de temps en temps pour être sûr que tu vas bien et ton œuf aussi. Ah oui et un dernier détail, retourne ton œuf quotidiennement.

 

Dès que le chasseur-sorcier fut parti, ses cousins, Saura et son frère Alissandre, se faufilèrent dans sa chambre pour venir voir l'œuf. Intriguée, la fillette s’en approcha et voulut tout savoir de ce que Savin lui avait appris. Fière d’elle, la jeune princesse lui répéta consciencieusement ce que l’adolescent lui avait enseigné. Elle lui fit même une démonstration de son nouveau pouvoir. Elle l’observa, les yeux ronds, mais fascinés. Quant à son frère, il écoutait et observait sans mot dire, lui, il avait déjà reçu le sien trois ans plus tôt, comme Fina, la sœur aînée de Neïla. Pour Saura, ce n'était qu'une question de jours, leurs anniversaires étant proches l’un de l’autre, Saura était donc d'autant plus curieuse que ce serait bientôt son tour.

 

Les jours qui suivirent, la fillette s’occupa de son œuf comme de la prunelle de ses yeux. Neïla savait que son dragon ne pointerait le bout de son nez que des années plus tard. Les semaines passèrent, puis, comme beaucoup de fillettes la précédant, elle oublia son œuf et un matin, elle vit que le tissu était redevenu bleu et froid. Affolée, Neïla sauta de son lit, s’avança les pieds nus sur le sol de bois doré. Elle s’agenouilla devant la caisse renfermant le nid, retourna l'œuf, arrangea le tissu pour qu’il recouvre son présent. Elle se concentra et tenta de réchauffer la roche de sa magie. Le chasseur-sorcier l’avait pourtant prévenue, si elle attendait trop longtemps, ce serait douloureux. La plaque de pierre absorba sa magie et se réchauffa, hélas pas assez et la petite princesse était encore bien trop jeune pour lui insuffler plus de puissance. Elle hurla avant de tomber inanimée sur le sol. Une servante trouva Neïla étendue sur le parquet, livide aux pieds du nid. Le roi fit appeler le chasseur-sorcier et celui-ci vint réveiller la fillette et réchauffa la pierre.

— Je t’avais prévenue Neïla, j’espère que ton œuf n’aura pas souffert de ta négligence. Maintenant, j'ai fait tout ce qu’il m’est permis de faire, je reviendrai demain voir si ton dragon n’est pas mort.

— Mais… Je ne voulais pas… pleurnicha la jeune princesse.

— Alors, prends-en soin ! N’oublie pas que ton avenir est lié à ton zélok !

Quand le chasseur-sorcier partit, une servante vint chercher la fillette dont les yeux étaient encore rougis par les larmes. Elle la suivit, les yeux fixés sur la pointe de ses souliers de tissus bruns, jusqu’à la salle du trône où son père l’attendait assis sur celui-ci. À ses côtés, sa nouvelle épouse tenait dans ses bras une petite fille d’à peine trois ans aux lourdes boucles blondes comme sa mère.

La salle du trône, comme tout le palais et toutes les constructions des nylosiens était faite de bois, les hauts pilastres dont des lianes feuillues semblaient grimper le long des hautes colonnes, comme les murs, le sol ou encore les plafonds. Des tentures et des voiles arachnéens pendaient sur les parois et aux fenêtres de cristal blanc. D’habitude Neïla avait le nez en l’air, observant d’un regard curieux les peintures sylvestres de la grande coupole, les entrelacs végétaux d’où une lumière diffuse perlait.

La voix caverneuse du roi la fit sursauter quand il lui demanda de lever les yeux.

— Oui père…

— Neïla, tu as fauté, tu devais t’occuper de ton œuf de dragon-zélok, sais-tu à quel point celui-ci est précieux ? Demain, nous saurons s’il est encore en vie… Tu peux prier que ce soit encore le cas ! Prépare-toi à quitter les lieux sur-le-champ, une servante va t’aider à préparer tes affaires.

Une longue main fine se posa sur le bras du monarque, mais il ne leva pas pour autant les yeux vers Alehna, la nouvelle reine, et demeura inflexible, même quand une fois que la fillette fut partie et que la jeune souveraine tenta de le faire plier.

Une fois les lourdes portes de la salle franchies, Neïla s’enfuit, terrifiée à l’idée de devoir quitter le palais paternel. Elle courut jusqu’à sa chambre où une servante prépara quelques menues affaires dans un petit baluchon que son jeune âge lui permettrait de porter. La femme s’affairait en silence. Neïla voyait sur les traits de la femme la désapprobation, il demeura fermé et dès qu’elle sortit des appartements de la jeune princesse, la fillette s’approcha du nid. Elle prit l’œuf empaqueté et le serra contre elle, puis elle le déposa sur son lit et se coucha, l’œuf, emmailloté de soie, serré contre son petit corps. Elle lui parlait, lui disait qu’elle ne voulait pas qu’il meure, qu’elle lui promettait de ne jamais recommencer. Toute la journée et toute la nuit, elle demeura ainsi. Quand le chasseur-sorcier pénétra dans la chambre, il la trouva profondément endormie, son précieux fardeau contre elle. Trempés de sueur, ses cheveux lui collaient au visage. Il la réveilla en la secouant doucement.

— Alors ? On regarde comment va ton dragon ?

Neïla se leva et suivit le sorcier jusqu’à la caisse où il venait de reposer le nid et son précieux fardeau. Il prit la main de la princesse, la posa sur l'œuf, et déposa la sienne par-dessus. Il se concentra et quelques minutes plus tard, il ouvrit les yeux de nouveau. La coque changea, parcourut de nombreuses veinules, elle devint translucide quelques instants. Une silhouette à peine perceptible apparut et sembla se mouvoir avant que l’œuf ne redevienne opaque.

— Tu as de la chance, ton dragon est toujours en vie, mais tu as eu beaucoup de chance. Il est malheureux et très faible. Il va falloir que tu sois très prudente et que tu prennes bien soin de lui…

— Je suis désolée…

— Tu peux l’être… Tu as failli le tuer !

— Je ne l’ai pas fait exprès… Si je dors avec lui encore une fois, tu crois que ça lui fera du bien ?

— Oui… Il sent ta magie, ta chaleur et ton amour… Mais je crois que tu pourras le garder contre toi bien plus qu’une nuit.

Neïla secoua ses boucles noires en signe d’assentiment et le jeune sorcier partit.

 

****

 

Neïla ne le revit pas pendant des années.

Quant à son œuf, chaque nuit, elle dormait avec lui, bien au chaud dans son lit. Elle lui racontait tout, le moindre de ses secrets, de ses désirs, de ses peurs, elle lui racontait des histoires. L'œuf retournait dans la caisse uniquement lorsqu’il était impossible pour la princesse de l’avoir contre elle. Il était là, empaqueté contre elle, le jour où sa grande sœur vit son dragon-zélok éclore. Chacune des trois princesses recevaient ce présent à son septième anniversaire, comme leurs aïeules auparavant et toutes les générations précédentes aussi loin que la mémoire des nylosiens remontait.

Neïla avait à peine plus de neuf ans lorsque Fina, la sœur aînée, âgée de douze ans vit son œuf éclore. Tout le monde retint son souffle ce matin-là quand le jour de son anniversaire, le nid fut transporté dans la salle du trône, la cour demeura silencieuse, attentive au moindre mouvement dans cet objet sacré. Les mages royaux patientaient derrière Fina, un chasseur-sorcier, près de la caisse de bois, s’apprêtait à intervenir. Quand le premier craquement se fit entendre, tous retinrent leur souffle. Subjuguées par ce spectacle peu ordinaire, les deux benjamines, Neïla et la petite Aëlys, observaient l'œuf de leur sœur, elles ne purent réprimer un cri lorsque le petit bec de la créature fêla la coquille. Un regard assassin du roi les rappela à l’ordre. Un autre craquement et la tête du dragonnet apparut, puis l’ensemble de la coquille se fractura et le dragon-zélok se révéla entièrement. Il poussa un petit cri et tous parurent respirer enfin. Les yeux bleus de Fina pétillèrent de joie devant la fragile créature que son chasseur-sorcier tenait entre ses grandes mains calleuses. Les deux fillettes tendirent leur cou pour apercevoir l’animal, puis elles le virent enfin lorsque le sorcier le brandit au-dessus de sa tête. Le petit zélok, encore un bébé, arborait une pelisse luisante d’un bleu vert, couleur de l’eau. Leur sœur héritait en ce jour de ses pouvoirs magiques lié à cet élémentaire. Source de vie, l’eau était pour la jeune princesse tout ce qu’elle pouvait espérer. Fière, elle souriait à tous. Le roi vint la féliciter et l’embrassa, la serrant contre lui. Il murmura à son oreille combien il était fier d’elle.

Neïla se disait donc que d’ici moins de trois ans, ce serait son tour. Il lui tardait que son douzième anniversaire n’arrive. Qu’enfin, elle sache quels seraient ses pouvoirs. Puis ce fut le tour de la plus jeune des sœurs à recevoir son œuf. Quelques jours avant le douzième anniversaire de la cadette, le chasseur-sorcier vint lui rendre visite, la princesse était intimidée par celui-ci, devenu un jeune homme depuis leur dernière rencontre.

— Alors, tu es prête pour le grand jour ?

— Autant qu’on puisse l’être, cela fera bientôt trois ans que je me remémore la naissance du zélok de ma sœur. Il ne se passe pas un jour sans que je songe à la couleur du mien. Quels seront nos pouvoirs ?

— Il y a peu de chance que tu aies l’eau puisque ta sœur la possède, mais sait-on jamais. Au fait, dors-tu toujours avec lui ?

— Toujours, depuis que j’ai failli le tuer, il ne m’a plus quitté ou presque.

— Ton père m’a révélé que tu souhaitais apprendre à chevaucher les grands dragons royaux.

— Oui… Cela fait plusieurs mois que j’ai commencé…. Il sera bientôt l’heure que je trouve le mien.

— Tu sais que c’est dangereux… Tu es peut-être un peu jeune, non ?

— Tu en as bien un toi !

— Oui, mais moi, j'ai vingt ans et je suis un chasseur-sorcier. Tous les chasseurs sorciers se déplacent à dos de dragons… Et, le mien est bien moins imposant que ces immenses dragons que tu montes… Et, surtout, bien plus docile.

— Ce sera bientôt l’heure de mes leçons, voudras-tu venir chevaucher avec moi ?

— Tu me ferais cet honneur ?

— Oui, pourquoi pas. Viens ! Accorde-moi cinq minutes que je puisse me changer.

Neïla laissa le sorcier seul dans sa chambre en compagnie de son œuf délicatement entouré de sa soie d’une belle couleur écarlate. Il posa les doigts quelques secondes sur la coquille et sentit la puissance magique. Il fronça les sourcils, pensant qu’un tel pouvoir pour une si jeune fille serait bien dangereux… Sa tâche allait être lourde. Cependant, il n’aurait su dire quelle était la nature de cette magie.

Lorsque Neïla sortit de sa salle de bain, il la découvrit en tenue de dragonnier. Des pantalons et un surcot de cuir de dragons écarlate, une chemise de lin molletonné, une paire de cuissardes et de gants noirs doublés de soie d’Actaron. Une épaisse cape de laine de mouton des montagnes et un casque sous le bras. Chaque année, les nylosiens recueillaient le cuir des dragons, fruit de la mue de ceux-ci. Le cuir était fin, constitué d’écailles souples, il était la meilleure des protections contre le froid intense des hauteurs, mais aussi contre les coups d’armes blanches ou de jet. Toutefois, il ne protégeait en rien de la magie ou des armes technologiques.

Le peuple de Nylos avait conservé ses habitudes ancestrales, ils se mélangeaient peu aux étrangers du spatioport. Beltigia était la seule ville de la planète où l’on pouvait découvrir des vaisseaux intersidéraux, des robots et autres droïdes. L’Empire y avait un siège, mais en règle générale il n’interférait jamais avec les autochtones et d’ailleurs le personnel de ces bureaux était lui-même originaire de Nylos. Cela faisait des décennies, si ce n’était des siècles que personne n’avait vu l’ombre d’un vaisseau de guerre impérial et tout le monde en était content, en dehors de quelques individus installés sur la planète depuis des décennies, parfois quelques siècles pour certains. Certains dissidents y avaient trouvé refuge et s'y faisaient très discrets.

Le chasseur-sorcier suivit Neïla jusqu’aux écuries royales en haut d’une immense tour de bois et de pierres volcaniques. On accédait aux plateformes d’envol soit par un très long escalier en colimaçon, soit par un ascenseur que l’on devinait à peine tant il était bien intégré dans l’architecture de la tour. C’était la première fois que le sorcier entrait dans les lieux. Son regard curieux se posait partout… Sur les dragonniers, les volutes végétales décorant la moindre paroi. Même l’ascenseur l’intrigua. Cette étrange cage de bois aux couleurs de miel avec ses boutons d’un ton plus sombre. Le seul indice qui trahissait la technologie moderne était le petit écran indiquant le numéro de plateforme. Lorsqu’ils arrivèrent au septième, l’ascenseur s’arrêta sans un bruit, les portes coulissèrent et s’ouvrirent sur un couloir où des gens allaient et venaient, vaquant à leurs tâches : entretien des lieux et des dragons, les nourrir, entretenir tout le matériel de monte, les armes…

Neïla prit la main du chasseur-sorcier et l’entraîna vers les écuries, elle se dirigea vers un homme corpulent et à la mine joviale.

— Bonjour, Peilio, mon chasseur-sorcier m’accompagne, il est possible de le faire monter avec moi ?

— Ton père va encore grogner, il dit que je te passe tous tes caprices… Mais t’inquiète pas. Je vais te préparer ça.

Peilio donna des ordres à un groupe de palefreniers, ceux-ci disparurent pendant un bon quart d’heure pendant que le maître choisissait un équipement plus approprié pour les très grandes hauteurs que celui qu’il portait en général pour monter son dragon. Il lui proposa un autre surcot, des gants, un casque et une longue cape semblable aux vêtements de la princesse. Il enfilait sa tenue lorsque les palefreniers revinrent et annoncèrent que leur monture était prête. Peilio avait octroyé à sa petite protégée une jeune dragonne plus douce que les énormes dragons mâles plus agressifs. Les deux jeunes gens se rendirent sur la plateforme, là les attendait un dragon femelle d’un bleu vert luisant, une selle confortable à deux places en osier et en cuir juché sur son dos, un emplacement pour celui qui dirigeait et une seconde pour le passager. Des protections latérales, faites de bois, de cuir et de laine, autant pour protéger l’animal que le dragonnier. Un système de lanières coulissantes permettait de descendre et de remonter facilement sur le dos de la monture. Un masque permettait de respirer en hauteur tant que de protéger du froid, accompagné d’une épaisse paire de lunettes cerclée de métal. Une fois installés et solidement harnachés, ils purent décoller. La dragonne prit de l’élan et se jeta de la tour, elle descendit brusquement avant de remonter à toute vitesse. Neïla sentait les mouvements d’air la fouetter, leurs capes claquer.

— Agrippe-toi bien !

Neïla fit pivoter sa monture et celle-ci dessina un virage brutal avant de piquer vers le sol pour remonter tout aussi rudement. Le sorcier bien accroché sentit son estomac remonté et il manqua bien vomir sur la jeune fille lorsque celle-ci ordonna à sa monture d’effectuer une vrille latérale avant de grimper le plus haut qu’elle pouvait.

— Regarde, cria Neïla, on voit le spatioport.

En effet, à l’altitude où ils se trouvaient, on voyait au loin, les vaisseaux atterrir ou décoller, le mouvement incessant des cargos de transport la plupart du temps. Seul le commerce intéressait les visiteurs… La plupart des membres du vaste empire ne trouvaient pas ou peu d’intérêt à Nylos que ses habitants maintenaient dans une certaine vétusté voulue et assumée. Il était hors de question pour ce peuple amoureux de la nature, féru de magie élémentaire, de se laisser aller à la facilité qu’apportait la technologie. Ils en avaient pris ce qui leur paraissait leur apporter un réel confort, mais la douceur de climat de la planète leur permettait de se passer de bien des avancées qu’ils trouvaient polluantes. Les nylosiens refusaient de voir leur monde transformer par les diverses techniques industrielles, par les transports, l’exploitation des ressources tant minérales qu’animales. Ils avaient donc conservé leurs artisanats ancestraux, leur médecine naturelle, leur mode de voyage… Au début de l’empire, certains d’entre eux étaient allés voyager, mais rien de ce que le monde extérieur leur proposait ne les séduisait. Souvent, la magie, la sorcellerie leur permettait de se passer de ce qu’on leur proposait.

Après une longue chevauchée aérienne, les deux jeunes nylosiens revinrent à la tour. Neïla ne put s’empêcher de se moquer un peu du chasseur-sorcier qui courut vomir dès leur atterrissage. Peilio l’observa goguenard.

— À ce que je vois, tu n’as pas pu t’empêcher de lui faire quelques misères.

— Moi ? Je n’ai rien fait… Lui répondit la gamine d’un air innocent.

Lorsqu’il revint vers elle, le sorcier avait repris quelques couleurs.

— Rappelle-moi de ne plus jamais monter avec toi !

Neïla éclata de rire. Il n’y avait que dans l’intimité de sa chambre et dans cette tour près des dragons qu’elle se trouvait à sa place. Elle adorait sa petite sœur qui la suivait comme son ombre, mais le roi avait refusé net que la fillette monte avec son aîné. Ce n’était pas la place d’une toute jeune princesse. La relative indifférence du roi pour Neïla, lui permettait d’avoir une certaine liberté. Son père se moquait de ce qu’elle pouvait faire tant qu’il ne l’avait ni dans les pattes ni en face de lui. Donc il acceptait ses requêtes pourvue qu’elle lui fiche la paix et n’apparaisse pas trop à la cour. La jeune fille parcourait ainsi les airs sur le dos de la dragonne, le plus qu’elle pouvait, sinon elle lisait beaucoup, s’accoudait à son balcon et se laissait aller à rêver en regardant le ballet aérien des dragons au spatioport. Elle aimerait voir d’autres planètes. Elle aimait son monde, mais elle avait envie de voir ailleurs. Le reste du temps, elle le passait avec ses cousins Alissandre et Saura.

De retour dans ses appartements, le chasseur-sorcier lui expliqua que le jour de son anniversaire serait un grand jour… Qu’elle devait se préparer à cette fin. Pendant trois jours et trois nuits, elle devait se recueillir dans un des temples de son choix. Il l’y accompagnerait avant de revenir la veille de la cérémonie lors de laquelle, son dragon-zélok percerait sa coquille. Neïla se prépara donc et revêtit une simple robe de bure blanche et verte pour sa retraite. De fines sandales aux pieds, sans bijoux, sa longue chevelure nattée, elle le suivit jusqu’au temple de la déesse de la nature, son œuf enserré dans une toile contre son dos. Elle avait toujours aimé se rendre en ses lieux. L’endroit était de taille modeste, construit de bois, au toit haut et pointu. La jeune princesse aimait l’odeur de terre humide, de mousse et de fleur des bois. Les murs de bois brun, le sol de fibres nattées, les fins voilages verts que la brise faisait voleter, les paniers de fruits pour les visiteurs. Une gardienne du sanctuaire les accueillit d’un grand sourire, enchantée que la fille du roi ait choisi ce lieu pour sa période de retraite. Elle espérait que le zélok de la fillette soit aux couleurs de son temple, une pelisse faite de brun et de vert, alors Neïla recevrait les pouvoirs de la nature. Ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. La plupart du temps, les princesses-dragon recevaient l’eau, l’air ou le feu, parfois la terre, mais si rarement la nature.

Neïla ôta ses sandales et suivit la prêtresse. Celle-ci l’invita à se déshabiller et elle entra nue dans un grand bassin d’eau fraîche recouverte de pétale de fleurs aux couleurs vives. La femme prononça une incantation et des lianes descendirent du plafond, jaillirent du sol moussu, elles se propagèrent vers l’eau, effleurèrent la fillette apeurée, des fleurs aux larges corolles s’ouvrirent et rependirent une fine poussière jaune sur sa peau. Puis les plantes se retirèrent.

— Maintenant, tu es purifiée, ta retraite peut commencer.

La femme lui tendit une courte tunique de tissu immaculé, fin et soyeux. Ses cheveux furent enduits d’huile aux senteurs florales ainsi que ses mains. Elle entra ensuite dans une petite pièce où elle retrouva son œuf et le chasseur-sorcier lui-même vêtu d’une longue robe immaculée. La femme les invita à s’agenouiller sur des coussins bruns et verts. Sur une dalle de pierre de lave, un récipient au long bec et deux tasses de la même matière attendaient. Le chasseur-sorcier leur servit un breuvage brûlant et chacun porta le liquide un peu âcre à ses lèvres.

Neïla sentit une chaleur sourdre dans ses veines et elle sombra dans une sorte de sommeil à demi-éveillé, tout changeait autour d’elle, se métamorphosait. Il lui sembla rêver. Des rêves débordant de dragons aux différentes couleurs, un immense animal qui lorsqu’il ouvrait ses ailes propageait une ombre gigantesque, opaque. Elle vit une multitude de visages qui lui étaient inconnus, un homme aux longs cheveux blancs, des démons grimaçants, d’autres femmes, du sang, beaucoup de sang. De la douleur, de la peur et quand son cauchemar prit fin, elle tremblait et sentait les larmes couler sur ses joues. Lorsque le chasseur-sorcier lui demanda ce que son songe lui avait révélé, elle se sentit incapable de mettre des mots sur cette étrange expérience. Elle ignorait tout de la couleur de son dragon. Elle regarda autour d’elle et ne reconnut qu’à peine la petite pièce dans laquelle elle était entrée un beau jour de printemps. Il faisait nuit et elle avait froid. Elle s’entoura de ses bras et réprima un frisson. Elle avait eu si peur, elle avait envie de pleurer, mais elle voulait être forte, elle ne voulait pas que le chasseur voie ses larmes et la prenne pour une petite fille pleurnicharde. Il lui tendit la main et l’aida à se lever. Le sorcier la prit contre lui.

— Viens là, tu es toute gelée.

Il la frictionna jusqu’à ce qu’elle se réchauffe. Quand elle jeta un œil à son œuf, elle vit que celui-ci était toujours emmailloté de soie pourpre. Elle se concentra et lui donna un peu de chaleur magique et le tissu redevint cramoisi.

— Il y a longtemps que je suis là ?

— Bientôt trois jours.

— Mais…

— C’est normal, le jus de pletiol fait voyager, déforme le temps.

La prêtresse entra, un panier de fruits dans les bras et une assiette de fromage, une servante leur apporta de l’eau et deux couvertures. Neïla avait faim et mangea de bon appétit. Une fois rassasiés, ils étendirent les couvertures et se roulèrent dedans avant de plonger dans un sommeil réparateur.

La petite princesse ouvrit les yeux à l’aube. Après un déjeuner frugal fait de fruits secs et de miel, elle entra de nouveau dans le bassin et fut lavée, puis enduite d’une lotion à la légère odeur de jasmin. Une fois prête, une autre servante lui apporta les vêtements de la cérémonie. Une longue robe damassée écrue brodée de fils argentés, elle enfila des sandales de cuir de dragon blanc et partit vers le palais de son père, le chasseur-sorcier à ses côtés.

 

Quand elle entra dans la salle du trône, celle-ci était noire de monde, son père assis sur son siège lui adressa un sourire crispé, presque une grimace. Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait regardé. La ressemblance avec Sorania était si frappante qu'il en perçut un léger pincement au cœur. Elle déposa son œuf sur le socle où l’attendait un nid de soie. Neïla posa ses mains sur la coquille et fit chauffer la plaque de pierre et attendit. Il ne se passa rien. Pas le moindre tressaillement de l'œuf, pas la moindre fêlure, elle attendit droite devant tous mais rien ne se produisit. Les gens murmurèrent… Son père s’impatienta, mais l'œuf ne bougeait pas et son occupant ne donnait aucun signe de vie. Les membres de la cour commencèrent à murmurer que la princesse avait tué son dragon. Pourtant, elle, elle était certaine que le zélok était bel et bien là, mais pas décidé à sortir. Trois mages posèrent leurs mains à leur tour sur la coquille, ils sentirent bien la présence et la puissance de la magie, mais le dragonnet ne voulait pas sortir.

Le roi jeta un regard froid à sa fille et d’un ton sec l’invectiva :

— Tu es maudite ! Non seulement tu as tué ta mère, mais en plus maintenant tu nous couvres de honte ! Je te donne une année de plus, si pour ton treizième anniversaire la situation n’a pas changé, tu seras chassée de mon palais, tu ne seras plus ma fille ! Reprends ton œuf et va-t'en ! Retourne dans ta chambre !

Elle avait si honte… Elle laissa échapper ses larmes. Pourquoi son dragon ne s’était-il pas montré ? Personne n’aurait su dire pourquoi. 

 

Pendant un an, elle pria les déesses, se rendit dans les temples, se retira du monde pendant les derniers mois qui lui restaient avant le jour fatidique. Trois jours avant son nouvel anniversaire, elle fit de nouveau sa retraite de trois jours dans un autre temple et choisit la terre. La boisson de plétiol la plongea dans une longue transe sans lui révéler quoi que ce soit. Ce fut remplie de tristesse qu’elle se rendit au palais de son père. Comme un an plus tôt, la salle était bondée, son père au même endroit affichait un visage fermé. Elle jeta un regard triste vers Alissandre dont le sourire lui réchauffa le cœur, elle y puisa un peu de force et attendit. Les nylosiens discutaient, peu soucieux de la cérémonie, mais lorsque le premier craquement retentit et qu’un individu s’écria :

— L'œuf a craqué.

Le silence s’abattit. De longues fissures se propagèrent sur la coquille et un minuscule trou vit le jour. Neïla respira lentement puis retint sa respiration. Elle ferma les yeux et n’osa pas les ouvrir, après de trop longues minutes un craquement sec se fit entendre, elle ouvrit alors les paupières quand elle entendit un murmure parcourir la salle. Une petite tête surgissait de l'œuf, puis l’ensemble de la coquille s’éparpilla, révélant un dragon-zélok presque entièrement noir. Une petite étoile rouge ornait son front, le bout de ses ailes d’un bleu nuit et le bout de sa queue d’un vert foncé, sa gorge était pailletée de quelques taches immaculées, et de toutes les couleurs, mais si petites qu’elles étaient à peine visibles. Tous fixaient l’animal comme s’ils avaient tous vu un démon. Il pépia et le chasseur-sorcier le prit entre ses mains et le montra à la foule demeurée silencieuse. Il se tourna vers Neïla qui ne bougeait plus et fixait son animal magique sans comprendre. Elle n’en avait jamais vu ainsi. Aucune femme de la famille ne possédait pareil dragon.

La foule se fendit et laissa avancer un personnage, une ombre encapuchonnée sous une épaisse cape le dissimulant aux yeux de tous. Une longue main, diaphane, surgit de la toile noire et dessina une rune sur le front de la jeune princesse, une voix au timbre profond prononça seulement ces quelques mots :

— Tu as la mort, princesse Neïla, la magie des nécromants, de la pourriture et des ombres.

— Mais…

Tous la regardaient avec horreur, même le roi s’était reculé sur son siège.

— Maudite, elle est maudite, marmonna le souverain.

La silhouette encapuchonnée passa sa main au-dessus du dragonnet et se retourna vers le roi.

— La mort, mais également toutes les magies, son zélok possède toutes les couleurs, mais l’ombre et la pourriture resteront ses magies maîtresses.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Cléooo
Posté le 05/04/2024
Bonjour Nathy Lyall :)

Suite à la lecture de ce chapitre, je te fais quelques remontées.

Au général : un chapitre intéressant, qui insiste beaucoup sur la relation dégradée entre Neïla et son père. Une chute un peu étrange, cet homme arrivant de nulle part pour interrompre une cérémonie pourtant très codifiée, ça m'a surprise. Autrement, les descriptions sont belles. J'ai particulièrement aimé la balade à dos de dragon, qui révèle le caractère de Neïla, son envie de liberté...

Maintenant, quelques remarques au détail :

- "Les arbres formaient autant de vagues colorées, du pourpre à l'or le plus pur, les feuillages persistants luisaient d'un vert soutenu" -> je ne suis pas sûre que le "autant" soit judicieux dans cette forme de phrase. Je suppose qu'il se rattache aux vagues dans la phrase précédente, mais ça n'est pas évident.

- "l’avaient alors banni" -> bannie

- "Tu te doutes qu’on ne peut pas mettre ton œuf dans de l’eau chaude à moins que tu ne veuilles le manger. Le Sorcier lui adressa un clin d'œil et Neïla lui sourit de toutes ses dents. C’est pourquoi..." -> le passage narratif devrait être mieux signalé (soit par un saut de ligne et une reprise, soit par une parenthèse ou des tirets, soit encore par de l'italique).

- "ce n'était qu'une question de jours, en effet, les deux cousines étaient nées à quelques jours d'intervalles" -> répétition, peut-être pourrais-tu remplacer l'un des deux ?

- "Neïla savait que son dragon pointerait le bout de son nez que des années" -> ne pointerait

- "l’avait pourtant prévenu" -> prévenue

- "Neïla étendu sur le parquet" -> étendue

- "t’avais prévenu Neïla" -> prévenue

- "de l’avoir contre elle. Il était là, empaqueté contre elle" -> répétition

- "Leur sœur héritait en ce jour de ses pouvoirs magiques lié à cet élémentaire" -> peux-tu expliquer cette expression "cet élémentaire"?

- "Les yeux bleus de Fina pétillèrent de joie devant la fragile créature que son chasseur sorcier" -> dans le reste de ton texte, tu mets un tiret entre chasseur et sorcier.

- "appris que tu avais demandé à apprendre" -> répétition

- "Sa tache d’accompagnement" -> tâche

- "Il était hors de question pour ce peuple amoureux de la nature, féru de magie élémentaire, de se laisser aller à la facilité qu’apportait la technologie. Ils en avaient pris ce qui leur paraissait leur apporter un réel confort, mais la douceur de climat de la planète leur permettait de se passer de bien des avancées qu’ils trouvaient polluantes. Les nylosiens refusaient de voir leur monde transformer par les diverses techniques industrielles, par les transports, l’exploitation des ressources tant minérales qu’animales. Ils avaient donc conservé leurs artisanats ancestraux, leur médecine naturelle, leur mode de voyage… Au début de l’empire, certains d’entre eux étaient allés voyager, mais rien de ce que le monde extérieur leur proposait ne les séduisait. Souvent, la magie, la sorcellerie leur permettait de se passer de ce qu’on leur proposait." -> passage intéressant : il apporte à l'histoire dans le sens où il présente le peuple nylosien, mais répond aussi à la question qu'on pourrait se poser, du pourquoi il manque tant de technologie dans un monde qui semble pourtant bien équipé en la matière.

- moinesse / prêtresse -> tu utilises ces deux épithètes pour décrire la même personne, pourtant ils ne sont pas exactement synonymes.

- "ta retraite peu commencée" -> ta retraite peut commencer

- "Elle ignorait quelle couleur son dragon serait-il" -> à reformuler

- "— Viens là, tu es toute gelée. Il la frictionna jusqu’à ce qu’elle se réchauffe. Quand elle jeta un œil à son œuf, elle vit que celui-ci était toujours emmailloté de soie pourpre. Elle se concentra et lui donna un peu de chaleur magique et le tissu redevint cramoisi." -> manque un retour à la ligne

- "Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait à peine regardé" -> qu'il ne l'avait qu'à peine regardée ?

- "ils sentirent bien la présence et la puissance de la magie, mais le dragonnet ne voulait pas sortir. Alors, la jeune princesse fut renvoyée dans ses appartements avec son œuf intact." -> je trouve ce passage un peu rapide. Je crois aussi que tu aurais pu terminer ton chapitre sur ce passage, pour laisser un suspens dans le récit.

- "les derniers mois qui lui restait" -> restaient

- "Aucune femme de la famille possédait pareil dragon" -> ne possédait

Bonne soirée à toi !
Nathy Lyall
Posté le 05/04/2024
Merci de m'avoir lu. J'actualiserai le texte demain. C'est vrai que c'est bien court de la laisser repartir après la non naissance de son dragon, du coup j'ai modifié le passage.
Nathy Lyall
Posté le 06/04/2024
Texte mis à jour.
Vous lisez