Lorem an 2802 partie-2

Notes de l’auteur : Version 2.2

Gwidwyn avait perdu la notion du temps, enfermé dans le noir et brinquebalé ainsi lui avait rapidement fait perdre le compte des jours. Qui plus est les rares fois ou il fut autoriser de sortir n’étant pas forcément de jour, ça n’avait pas aidé. Il n’atteindrait jamais le point de rendez-vous dans les temps, en faite il se fit la remarque qu’il n’arriverait jamais là-bas tout court.

Il serait sa lanterne tout contre lui, dernier réconfort qu’il lui restait, alors que la faible flamme rouge se faisait de plus en plus faiblarde.

La température ne cessait d’augmenter, si la jungle n’avait jamais froid, il faisait plus chaud que tout ce qu’il avait connu. Une secousse particulièrement violente lui tira un petit gémissement de douleur. Le couvercle de la caisse disparut laissant le soleil l’aveugler.

Le lafloe mit un peu de temps à s’habituer à la luminosité et encore un peu plus à comprendre qu’ils étaient arrivés.

Lentement il déplia ses membres ankylosés et sortit tant bien que mal de la caisse. Personne ne lui prêta la moindre aide, préférant l’invectiver à se dépêcher. Il bascula par dessus le bord de la caisse et atterrit sur la tête la première sur le bois constituant le sol.

Pour la première fois de sa vie Gwidwyn ne se souciait pas de son état, alors qu’il n’avait jamais été aussi sale. Sa fleur était terne, presque au bord d’être fané. Il ne fronça pas le nez en voyant son pelage hirsute et jonché de déjection, ni à l’odeur plus que repoussante qui émanait de lui, c’était le dernier de ses soucis. Cependant ça ne semblait pas être celui des amaz qui un air répugnés aux visages déposèrent un peigne devant lui avant de l’asperger d’eau chaude.

« Laves-toi ! »

Il obéit sans dire mot et peigna sa fourrure. Visiblement il fallait être propre pour approcher Lozonie, même si ce n’était que pour mourir.

Le deuxième seau d’eau le fit se ressaisir un peu. Le lafloe observa discrètement les lieux, même affamé, sale, fatigué et au pied même de Lozonie c’était déjà mieux que d’être enfermé dans une caisse. S’il arrivait à attraper sa lanterne il pourrait tenter de s’enfuir.

La ville temple s’était construite à même la falaise, s’adaptant au mieux pour utiliser les bassins naturel d’eau s’en être gênée par les cascades qui en découlait. Construite tout de bois en s’appuyant de la roche déjà présente, elle s’étalait entre deux des racines extérieur de Lozonie, jouant de passerelle, d’échelle et de système de contrepoids pour circuler. Il ne valait mieux pas avoir le vertige car hormis les pond de bois et de lianes il n’y avait strictement aucune rambarde.

Gwidwyn pouvait voir l’écorce violette de l’arbre derrière le bassin naturel d’eau chaude ou l’eau servant à le nettoyer était puisée. Il savait que Lozonie avait quatre racines dites extérieur qui reposait sur le dessus de la montagne ou il c’était établi. Et d’autres parcourant l’intérieur de la montagne dont on disait qu’elles s’étendaient dans tout Lorem.

En levant la tête il pouvait voir la ville s’étaler vers le haut. Et à la base du tronc, entre les racines, la roche était dissimulée par d’énormes boutons de fleur dorée. Ils s’entassaient comme si ils ne pouvaient pas être moins nombreux malgré l’espace limité. On disait d’eux qu’ils ne fleurissaient qu’au moment ou Lozonie devrait se battre. S’il ne pouvait fuir avant, Gwidwyn se fit la réflexion qu’il pourrait toujours se cacher là, après tout ces boutons devaient bien être considéré comme sacré et intouchable, non ?

Il lui suffisait de lever la tête juste un peu plus pour que le feuillage rouge remplisse sa vue, dissimulant le bleu du ciel. L’arbre ne c’était pas juste planter en haut d’une montagne isolé de la chaîne plus au nord, il dominait l’océan de verdure que représentait la forêt de Lorem, plus gigantesque que n’importe quoi d’autre.

On le rinça une dernière fois avant de le guider vers les hauteurs de la ville. Le manque de nourriture le faisait se sentir faible, mais sa détermination grandissait avec chaque pas. Maintenant qu’il c’était repris il était hors de question qu’il se laisse tuer sans rien tenter. Les deux amaz derrière lui pourraient sûrement être semé, les hommes grenouilles étaient plus réputés pour leur record exceptionnel à la nage que pour la course à pied. Le problème venait de celui tenant sa lanterne, marchant devant lui. Pas bien grand, mais assez large d’épaule, c’était définitivement un nain. Gwidwyn n’en n’avait pas croisé beaucoup dans sa vie, ils n’aimaient pas particulièrement vivre dans la jungle et ils préféraient largement la chaîne de rocheuse qui bordait le nord ou d’autre chaîne de montagne. Ils étaient réputés pour leur talent de mineur et de forgerons, des métiers demandant de la force et de la poigne. Il n’avait aucune chance de récupéré sa lanterne sans effet de surprise.

Le lafloe garda un profil bas en observant de manière discrète mais attentive leur chemin. Il devait attendre la bonne occasion, ne pas se précipiter, mais surtout ne pas louper sa chance quand celle-ci ce présenterait. La pression fut d’autant plus forte en voyant la ville s’appuyer négligemment contre une des racines de Lozonie, son plan de secours tombait à l’eau. Les habitants n’hésiteraient pas plus à toucher les boutons que l’écorce.

Le moment arriva finalement au bout d’un ponton de bois terminé par une échelle de corde. Derrière en contrebas il pouvait voir un des bassin naturel. La chute serait grande, il fallait qu’il mette suffisamment d’élan pour être sûr de tomber dans l’eau, même si le bassin était un des plus grand à cette hauteur se louper n’était pas permis.

Gwidwyn inspira profondément et rassembla son courage. À l’ instant où le nain levait la main pour saisir le cordage de l’échelle il se jeta sur sa lanterne de toutes ses forces. Surpris l’amaz bascula sur le côté, mais ne lâcha pas pour autant l’objet. À la place il fut entraîné dans le mouvement. Gwidwyn se propulsa dans le vide, par chance l’autre ne pensa à attraper la corde et chuta avec lui.

Son hurlement de terreur dut attirer l’attention de toute la population sur eux.

Le choc avec l’eau failli les assommer et le nain lâcha la lanterne. Ils coulèrent un peu avant de se ressaisir. Du moins le lafloe reprit vite ses esprits et se mit à nager vers la surface et le bord, il fallut un peu plus de temps au nain qui peu habitué au milieu aquatique eut plus de difficulté.

Heureusement pour Gwidwyn sa flamme comme toutes celles de son espèce ne craignait pas l’eau. C’était l’avantage d’un feu magique, il détenait parfois des propriétés fort surprenant. Il se hissa sur le large rebord de pierre, trempé, épuisé, mais vivant. Il prit juste le temps de vider sa lanterne avant de filer dans la ville.

Les gens s’écartèrent sur son passage, interloqués. D’abords quelqu’un chutait et maintenant on courait tremper dans la ville, ce que même les enfants ne faisaient pas.

L’eau rendait la course glissante, il ne connaissait pas les lieux, devinant juste qu’il était plus bas qu’à son arrivé, cependant il n’avait pas le temps de ralentir.

Comme pour corroborer cette pensée un cri retentit : « Arrêtez-le ! ».

L’alarme était donnée et quelques personnes se mirent à sa poursuite. La majorité de la population ne réagit pas, compliquant la tache des poursuivants. Pour la défense de ceux qui restait là les bras ballant, non seulement ils ne savaient pas ce qui ce passait, mais en plus aucun d’entre eux n’avait jamais vécu une situation tant soit peu approchante. C’était la ville temple de Lozonie, accroché à flan de falaise, les gens craignaient plus la chute que la guerre ou les conflits, quant aux délits, rien qui ne nécessitent de fuir.

S’il y avait donc peu de poursuivant, l’alarme avait donnée un coup de fouet à Gwidwyn qui cavalait comme s’il n’avait pas passé une semaine enfermé dans une caisse en bois.

Un des système de poids et contrepoids montait une plateforme pendant qu’une autre descendait. Elles étaient trop écartées pour que le lafloe puisse les atteindre, il ne pouvait pas non plus se permettre de les attendre alors il sauta sur une des corde de l’installation et se laissa glisser. D’une manière ou d’une autre il réussissait son évasion désespéré, improvisé et quasi impossible. L’adrénaline lui permettait de tenir le coup, et supporter le frottement fort désagréable de la corde.

Gwidwyn se disait qu’il pouvait réussir, il allait s’en sortir. Cette pensée lui donnait des ailes et il redoubla de vitesse dans sa course à peine arrivé au sol, il avait enfin atteint le dernier étage.

Un long escalier de marche directement taillé dans la pierre se trouvait être le seul accès de la ville, à moins de savoir voler. Il pouvait le voir et se précipita esquivant de peu un bras tendu pour l’attraper.

L’escalier de pierre était le seul endroit possédant une rambarde sous la forme de corde tendue entre des piquets, bien utile pour ceux peinant à grimper. Pour Gwidwyn qui descendait, elles étaient inutiles. Il allait si vite que ses patte touchaient à peine la roche.

Et puis il ne la toucha plus du tout, des serres s’enfonçant dans ses épaules l’emmenaient loin du sol. Il gigota, se débattit, hurla, mais rien n’y fit. Le vanmasî qui l’avait rattrapé le ramenait de force vers le sommet de Lozonie. Directement ou il allait être jugé et mis à mort.

 

Ce fut un lafloe pleurant à grand crue qui atterrit sur l’une des quatre branches principales de Lozonie. Il s’affala sur le sol, n’ayant plus la moindre énergie pour bouger ne serait-ce qu’une patte.

Les amaz peu habitués au rôle de bourreau ne surent comment réagir. Ils n’avaient pas non plus l’habitude de voir un adulte pleurer comme un enfant.

« C’est pas juste ! » hoqueta Gwidwyn entre deux sanglots.

Un des amaz particulièrement mal à l’aise essaya maladroitement de le réconforter. Il abandonna très vite, ne sachant quoi dire à un condamné dont ils avaient la charge de délivré à la lave de Lozonie. À la place ils commencèrent une sorte de cérémonie demandant au dieu dragon de juger le pécheur, butant au passage sur le dernier mot. Pour eux ce mot servait habituellement à designer ceux allant pêcher du poisson, s’il connaissait l’autre sens par d’autres religions le prononcer avec cette définition leur faisait froncer du nez.

Le jugement devait se faire en jetant le lapin dans la fleur centrale s’étant éclos à la naissance des branches, son cœur était rempli de lave bouillonnante.

Entendre le nom de l’arbre eu au moins le mérite de donner une idée à Gwidwyn. Il n’avait qu’à se connecter à Lozonie directement et tout lui expliquer, il était un lafloe oui ou non. Autant exploiter le lien particulier de sa race avec la flore, il n’avait pas d’autre espoir de toute manière.

Il tenta plutôt mal de stopper ses larmes et mis un peu de temps avant de percevoir le pouls de la sève sous ses pattes. Aussitôt une sensation de malaise le prit, le cœur au bord des lèvres l’écorce lui brûla les pattes. Il bondit en l’air dans un cri, coupant net la connexion.

L’écorce était plus chaude que l’air ambiante, mais normalement ne brûlait jamais ceux en contact avec.

« Que..  quoi ? s’interrompit l’amaz.

– Continuez, répondit un autre sèchement, peu intéressé à savoir le pourquoi de cette soudaine réaction et démontrant que tout les amaz n’était pas que bonté et sollicitude. »

Lozonie n’était pas un arbre.

La révélation secoua profondément le lafloe, qui continuait de sautillé à cause de la sensation de malaise qui restait quand bien même le sol ne l’ébouillantait plus autant.

Sa plus profonde croyance basculait et il commença à noter tous ce qu’il n’avait jamais relevé. C’était en fait logique, quel arbre choisi ou il plante ses racines ? Comment un arbre peu traverser un continent et un océan ? Surtout un arbre lié au feu. Pourtant Lozonie l’avait fait, tout le monde savait qu’il avait choisi le lieu et qu’au début des guerres il était non pas sur Siegon mais dans l’autre hémisphère sur un autre continent. Lozonie ne pouvait pas être un arbre, c’était tellement évidant.

« Bien heu oui… procédons donc au …

– Ce n’est pas, tenta Gwidwyn.

– Silence ! tonna le sec en le bâillonnant.

– Est-ce vraiment nécessaire de, mais l’amaz s’interrompit sous le regard noir de son collègue. Alors le heu… le lancé dans … la fleur sacré ? »

L’amaz hésitait autant pour son choix de mot que parce qu’il était sûr d’encore se faire interrompre encore une fois, par le lafloe ou son confrère. »

Sa découverte étouffée, on attrapa Gwidwyn et le souleva pour le lancer dans la lave. À ce moment précis une libéfeuille rouge surgit, stoppant le mouvement des amaz.

Gwidwyn resta bouche-bée face à l’insecte plat, c’était la première fois qu’il en voyait une autre que verte. D’autres plus petites, mais toutes aussi rouge surgirent et finirent de bloquer le passage.

On le reposa au sol et les amaz s’inclinèrent respectueusement.

« C’est la volonté de Lozonie ! s’exclama l’amaz sans cesse interrompu d’un ton joyeux. C’est la preuve qu’ils se sont trompé il est innocent ! »

Le sec acquiesça, ne semblant pas se réjouir des événements contrairement à son collègue, sans pour autant sembler déçu. Les autres eux paraissaient surtout soulagés.

La première libéfeuille devait atteindre aux environs des quatre mètres de long, elle posa son corps aplati sur l’écorce et attendit. Comme personne ne bougeait les plus petites du groupe s’approchèrent de Gwidwyn et le poussèrent dans le dos, le guidant jusqu’à ce qu’il grimpe sur le dos de la première.

« Encore une preuve que Lozonie protège les innocents ! » L’amaz s’en alla en courant-dansant porter la bonne nouvelle, ses collègues suivant plus lentement.

 

Gwidwyn se laissa emporter par la libéfeuille vers le Sud la tête pleine de question, mais surtout soulagé.

Voir Lozonie avait certainement été une expérience, d’autant plus avec sa découverte. Toutefois il doutait que ça valait le coup de se faire arrêter et condamner juste pour ça. Des fois il sursautait en pleine nuit et il lui fallait plusieurs minutes avant que son cœur ne se calme.

Il s’allongea et observa le ciel, il allait essayer de se montrer un peu plus prudent maintenant. Ce qui voulait dire qu’il valait mieux s’abstenir de crier sur toutes les cimes que Lozonie n’était pas un arbre.

Six jours plus tard, pause pour dormir et manger inclus, il fut déposer à son point de rendez-vous avec Marlotte et propre s’il vous plait. Les libéfeuilles rouges étaient définitivement spéciales, elles partageaient sans doute la volonté de Lozonie. Avec les dieux dragons il fallait s’attendre à tout. Étaient-ils seulement même soumis aux lois régissant le monde ? Le lafloe secoua la tête, pour cette question-ci il ne voulait pas vraiment avoir de réponse.

Il contempla l’immensité bleue en face de lui, le sable crissant à peine sous ses pattes.

Il éclata d’un rire joyeux.

Son avenir était comme l’eau en face de lui, pleine de promesse et de mystère. Gwidwyn souriait.

Vivant, libre et prêt à découvrir le monde.

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