Le programme est enfin fini. Il lâche un soupir de lassitude. Il était particulièrement ennuyeux à établir, celui-là. Il décide de s’accorder une petite pause et se détourne de l’ordinateur pensif, devant lequel il était simplement assis, les yeux fermés, les mains croisées sur ses genoux. Il tournoie plusieurs fois sur son siège à roulettes en geignant comme un gosse. Il voudrait crier. Puis il donne une impulsion plus importante et se projette jusqu’à sa fenêtre, toujours la même immense baie vitrée qui filtre les lumières du dehors. Il sort sur la terrasse, le cerveau embrumé par ses heures de travail.
Il habite tout en haut de sa tour qui donne sur une immense place occupée par une sorte de centre commercial géant. Ce lieu unique en son genre est composé de bâtiments qui communiquent entre eux par un savant enchevêtrement de passerelles et d’ascenseurs de verre. Il y a aussi une grande partie souterraine, qu’on aperçoit très bien depuis chez lui grâce au sol vitré. Et même si ce n’était pas le cas, les milliers de personnes qui passent ici chaque jour émettent des ondes pensives qui renvoient des images très précises de l’activité qui règne au sous-sol.
Il contemple tel un faucon, perché depuis son nid, cette agitation permanente, cette fourmilière. Il y a énormément de monde, mais jamais de bousculades comme à la période des soldes au XXIème siècle. Les gens viennent de très loin faire leurs achats : ils choisissent leurs horaires de passages, programment leur visite et leur parcours avec le catalogue mental. Si tant de toiliens viennent ici, c’est parce qu’on y trouve toutes les boutiques possibles et imaginables. Même dans le monde de la pensée, on ressent parfois le besoin inconditionnel d’obtenir un harnais déchaussable à trois cadrans (ça peut servir pour les cultivateurs), un sol élastique (tous les brillants en ont, alors les mats s’y mettent) ou même un livre (il y a des originaux partout après tout). Il entend les bruits métalliques des marches, les grincements des toboggans et des ponts, les bruissements de l’activité humaine. Il reçoit les pensées.
« Il manque quelque chose » il ne peut s’empêcher d’avoir cette pensée. Qu’est-ce qu’il manque ? Il voit, il sent, il pourrait toucher, il pourrait goûter, il entend, en quelque sorte, les pensées. « C’est le en quelque sorte qui pose problème, analyse-t-il. À quoi ça sert de posséder cinq sens si on se fie uniquement à la toile ? Ils pensent tous, ils ressentent, mais ils sont vides, comme des robots, non, pires que des robots… »
Son écran d’ordinateur grésille. Il a essayé, comme il fait d’habitude, de mettre sous forme de plan organisé les pensées de son possesseur. Mais c’est trop embrouillé pour lui, trop impensable.
Il cligne des yeux et l’écran s’éteint. Il éteint aussi les lumières, tout son appartement, et puis, après réflexion, toute sa tour. Il lève la tête et considère les étoiles. Il se régénère. Les étoiles ne sont pas programmées. Les étoiles sont libres, elles n’obéissent qu’aux lois de la nature et à leur propre volonté. Toutes-puissantes.
Il frissonne. Un clignotement derrière lui, et puis une couverture sur ses épaules. Il pense merci à son robot, qui le suit pendant qu’il rentre. Ce robot est bien plus évolué que la moyenne, et il aurait même tendance à croire qu’il est plus évolué que tous ces soi-disant êtres humains, en bas. Ce robot marche, court, vole et nage. Il a un visage meuble, une peau élastique, des membres articulés. Il s’immobilise et fixe son maître qui l’étudie attentivement, de retour dans son fauteuil.
Son maître a un geste de mécontentement. Il n’est pas satisfait. Il ne saurait expliquer précisément pourquoi. Son robot est exceptionnel, il frôle le parfait. Mais il lui manque plein de choses. Il ne le voit jamais froncer les sourcils parce qu’il a fait une erreur. Et surtout, il ne le voit jamais regarder les étoiles. Il est programmé, lui. Le robot se tortille. Il fronce résolument les sourcils et jette un coup de caméra hésitant vers le balcon, s’approche de la baie vitrée et fait mine de regarder le ciel. Ses caméras tournent.
« Ça ne sert à rien, ne te fatigue pas. Ce n’est pas ça que je veux.
Qu’est-ce que tu veux ?
Je ne sais pas ! »
Il balance les piles de disques durs externes par terre et donne un grand coup sur le bureau. Mais il n’est pas brillant pour rien, et le bureau ne comporte pas une éraflure.
« Je peux les ramasser. Je peux filmer les étoiles. Je peux même aller t’en chercher une, je pense.
Je t’ai programmé pour que tu puisses faire tout ça.
Je
Tu ne peux rien faire de toi-même, rien décider. »
Il sourit, l’instant d’après. Son robot replie bras et jambes, se roule en boule, émet une lumière bleutée et fait le tour de la pièce, volant et clignotant à toute vitesse.
« Ok, tu peux choisir de faire le tour de la ville en volant, tu peux décider de te mettre à clignoter… Mais si je t’ordonne d’arrêter, tu vas…
Non, je n’arrête pas.
Je t’ai programmé pour ça aussi ! Pour avoir du répondant, pour être autonome ! Tout ça, c’est moi ! »
Le robot s’arrête. Il relève la tête. Son maître s’est laissé tombé à terre. Le sol est mou et élastique. Il s’y étend. Il recommence à gémir, tout doucement. Le robot sort par la porte fenêtre restée ouverte.
« Qu’est-ce que tu fais ?
Je sors.
Ne joue pas à ça maintenant ! Où est-ce que tu vas ?
Si ce que tu as dit est exact, tu devrais le savoir. Regarde donc dans la liste de mes modifications.
Elle est tellement longue qu’une nuit ne suffirait pas à tout vérifier !
Tu verras.
Ne fais pas de bêtises.
Ne t’inquiète pas, je reviens. »
Il évoque en lui-même l’idée de creuser un peu plus les pensées de son robot, mais abandonne avant même d’avoir commencé. Il le saura de toute façon.
« Non, ce sera une surprise.
Ça n’existe plus depuis la grande connexion, les surprises.
Reprogramme-moi pour que ça réexiste, si c’est ça que tu veux. »
L’ordinateur se rallume dans un claquement sec. Tous les fichiers de planification se ferment d’un seul coup. Le seul, l’immense, le monstrueux dossier consacré aux modifications du robot s’ouvre et défile. Une nouvelle esquisse, puis deux, puis trois, fleurissent sur l’écran. Des légendes, des listes de matériaux, des montages et des idées s’assemblent à toute vitesse pour former au final, après deux minutes de fouillis, un projet net, clair, abouti.
C’est ça, la puissance des planifieurs brillants. C’est ça, son boulot, faire aboutir les projets : planifier. Ça lui prend en général des jours et des jours parce que ça l’ennuie. Ce soir, il bosse pour lui-même, il met tout son talent, toute sa virtuosité, tous ses espoirs dans ses projets, et ça ne lui prend que quelques minutes. Son robot sera parfait, un jour.
Il pousse un soupir, cette fois de satisfaction, lorsqu’enfin, son projet est achevé et réalisable. Son robot file vers la fenêtre en masquant ses pensées sous une pluie de calculs compliqués, se pose sur le balcon en déroulant gracieusement ses longs bras et jambes, en fuyant les pensées inquisitrices de son maître. Il le regarde avancer souplement, de sa démarche plus fluide que n’importe quel autre robot, que n’importe quel être humain à vrai dire, véritable merveille de technologie.
« Alors, qu’est-ce que je fais ? pense le robot sans cesser de calculer.
Tu veux bien t’arrêter, maintenant ? En plus, tu viens de te tromper de près de 2 milliardièmes.
Règle-moi donc.
Dis-moi plutôt ce que tu me rapportes.
Surprise. »
La pensée du robot est toujours aussi dénuée d’enthousiasme et de chaleur, ou à plus proprement parler d’émotions, son ton toujours aussi monocorde. Mais il sent l’espièglerie à plein nez. Et aucun programme ne s’appelle « Espi.esq» dans ses modifications. Alors ?
« Tu vois. Je sais faire les connexions moi-même. »
Il ne répond pas. Il voit son robot, son œuvre, sa vie, tendre le bras et agiter un sac en papier rempli des viennoiseries préférées de son maître.
« Tu n’as pas besoin de m’apprendre tout ce que tu aimes, tout ce que je suis censée faire pour toi et tout ce que je dois dire, comprendre, savoir. Tu m’as dotée d’une intelligence suffisante pour que je sois en mesure de réfléchir à ce dont tu as besoin. Et dans l’immédiat, je crois que tu as besoin de ça. »
Il est sans voix, au point d’en verser une larme d’émotion. Son robot observe curieusement la figure rayonnante de son maître et après quelques secondes d’hésitations, les rouages se mettent en marche et son visage artificiel sourit en retour.
Il dévore les viennoiseries. Il n’y a rien de meilleur. Il y a peu de choses aussi rares, on en trouve que dans son centre commercial. C’est comme pour les bijoux ou les parfums. Qui se soucie d’un goût limité par les ingrédients réels, quand dans l’imaginaire collectif, sur la toile, on trouve des saveurs impossibles ?
Oui, mais voilà, on les sent en soi, on les sait, on les pense, mais on ne peut se les approprier physiquement, les goûter véritablement. C’est ça qu’il veut. Découvrir des choses physiques, arrêter de tout penser, pour ressentir, simplement, comme ils faisaient avant la grande connexion. Il n’en peut plus de ce vide, il veut être plein de sensations qui viennent de l’extérieur, il veut vivre hors de ses pensées.
Il n’est pas seul à avoir cette idée. Mais comme les autres, il est terrassé par l’immensité de son souhait. Terrassé par la peur de l’inconnu. Et simplement, il ne sait pas comment agir. Il est brillant, il est planifieur, son travail est de penser, c’est ce qu’il a fait toute sa vie. Il veut changer. Très bien, mais comment ? Il ne sait rien faire d’autre que penser !
Il est piégé dans l’univers pensif, seul, en compagnie pensive de milliards de personnes, tellement semblable à ces personnes, malgré sa brillance et son talent, tellement ancré dans la masse et prisonnier de cette masse. Est-ce qu’une seule de ces personnes est différente ? Non, ils sont tous aussi vides, aussi robotiques les uns que les autres.
Ah, tu sais, en me lançant là-dedans, j'étais genre "ça ne peut pas être aussi bien que l'Université mais bon allons-y"... Hé bien, je ne sais pas si c'est mieux, parce qye c'est trop différent, mais en tous cas c'est très très bien <3 (Puis j'adore la S-F alors voilà.)
En plus, ça me semble un concept assez nouveau ! Enfin, du moins je n'ai pas encore lu quelque chose de semblable. Et c'est une super idée ! Flippante à souhait, hein, surtout que ça paraît pas impossible que ça arrive un jour, mais super quand même ^^
Par rapport au prologue : je l'ai trouvé intéressant, et bien écrit... J'ai failli te proposer de le transformer en article de journal pour faire plus vivant, mais avec la Toile ça paraît un peu idiot XD Peut-être un cours pensant qu'on fait aux élèves ?? (Ou sinon, le format ne m'a pas gênée plus que ça personnellement)
Elle et Lui, je les trouve sympathiques déjà ! (Ils ont pas de prénom, donc ? Personne n'a de prénom ? Pourquoi ?) J'aime à penser que je réagirai un peu comme Elle... Et j'adore l'idée de modifier leurs robots ! (Celui de Lui m'a fait sourire)
J'ai donc vraiment beaucoup aimé ! C'est original et bien écrit, que demander de plus ? Je reviens dès que possible pour la suite ! (Dommage qu'il n'y ait plus que quelques jours pour les HO et encore tant d'histoire sà découvrir, je me serai bien enfilé tous les chapitres disponibles d'un coup *sifflote*)
Haha, c'est très gentil ça <3 Pour la "nouveauté" du concept, quand j'ai eu l'idée, ça m'a paru complètement révolutionnaire, mais entretemps (c'était il y a quoi... 5, 6 ans ?) j'ai découvert pas mal d'histoires qui exploitent un concept un peu semblable, notamment la trilogie "Le chaos en marche" de Patrick Ness, qui est un énorme coup de coeur tout récent, même si son approche de l'idée est très différente. Bref, en tout cas il existe d'autres bouquins sur ce thème, mais l'idée me plaît toujours et j'aimerais vraiment pouvoir réécrire cette histoire et lui donner tout ce qu'elle mérite dans un futur proche !
Héhé, effectivement un article de journal, ça ne passerait pas ^^ Par contre, tu mets dans le mille avec cette idée de cours pensant. Dans la version réécrite de cette histoire que j'avais commencée (il y a, pfouh, longtemps), c'était en gros ce que j'avais fait ! Ça fonctionnait mieux comme ça. Mais c'est dans la suite de la réécriture que ça a fini par pêcher :')
Je crois que j'explique le système de "non-prénoms" quelque part dans l'histoire, mais je ne suis plus sûre. En fait, ils ont des pseudos. Elle a choisi "Elle" comme pseudo. Lui, c'est un peu plus compliqué, et pas très cohérent, donc euh... faut pas trop se prendre la tête là-dessus xD C'est une des nombreuses failles de cette histoire. En tout cas, personne n'a de prénom tel qu'on l'entend aujourd'hui, puisque personne n'a de parents pour donner le prénom. Chacun choisit, donc.
C'est marrant, moi je pense que je ne serais pas du tout comme Elle ^^ je vivrais plutôt bien, dans un monde comme ça. J'aurais l'impression que tout le monde est enfin réellement à égalité et qu'on a plus besoin de se prendre la tête avec des problèmes de communication. En même temps, on se prendrait plus la tête avec grand-chose, et c'est sûr que ce serait un peu triste.
J'espère que la suite te plaira :) ça me fait très plaisir que tu aies apprécié ce début, et merci aussi pour cette nomination parfaitement inattendue, mais ah, ça me fait tellement bizarre en même temps, y'a trop de trucs maladroits dans cette histoire xD Enfin, au moins si tu passes un bon moment de lecture, ce sera toujours ça. Des bisous !
Ainsi, en faisant des rapprochements avec le chapitre précédent, on a une atmosphère de rebellion un peu qui se dégage et j'aime pas mal beaucoup ça !
Le robot, ici on ne connait pas son nom, il est attachant. Il est autonome comparé à Robert, aux petits soins et j'ai trouvé ça mignon le speech sur les surprises et la petite attention de la fin. Il est vrai que les robots permettent de combler la solitude et justement si Elle et Lui se rencontraient... Bon, d'accord, j'arrête.
A la recherche de l'abstraction perdue a été une très bonne découverte pour moi et j'espère me remettre dans la suite très vite. Il me semble avoir vu que l'histoire est terminée et je veux savoir où tu comptes mener tout ce petit monde...
Oui, c'est paradoxal mais la robote est à la fois beaucoup plus autonome et perfectionnée que Robert, alors que lui est beaucoup plus "humain" dans sa façon d'être, disons. Ou peut-être pas humain, mais il a quelque chose de l'animal de compagnie quoi, haha.
Merci beaucoup pour tes commentaires, ils m'ont vraiment fait plaisir ! Je te confirme que cette histoire est terminée ; imparfaite, mais terminée ^^ J'espère que la suite te plaira si tu décides de poursuivre :)
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Toujours cette présence obsédante du rêve, elle est toujours là diffuse et prégnante. En même temps, je nepeux m'empêcher de trouver des ressemblances avec le film PlayTime de Jacques Tati, que j'ai revu hier soir. <br />
Ce n'est pas son meilleur film, mais il a été bigrement visionnaire avec celui-ci.<br />
Bon je passera sur les maladresses que j'ai aperçu de ci, de là, d'autres l'auront fait à ma place. <br />
A la prochaine.
C'est drôle que tu trouves aussi ce chapitre plein du rêve. Je ne pensais pas que cette histoire en était à ce point imprégnée. Mais maintenant que tu le dis, oui, peut-être bien ; la manière dont je l'ai écrite, en tout cas les premiers chapitres, c'était à moitié de l'impro, en tout cas je ne savais pas où j'allais, et j'avais besoin de me plonger dans une humeur très spéciale pour écrire quelque chose qui me convienne. Comme quoi cette première version conserve certains avantages sur la réécriture ^^
Merci pour tes commentaires, j'espère que la suite te plaira aussi :D
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Me voilà de retour pour la suite :)<br />
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Voilà un nouveau personnage prometteur ! Je ne te l'avais pas dit la dernière fois, mais je trouve que cette analogie entre "brillants" et "mats" est vraiment bien trouvée. Pourtant, c'est une image très visuelle en fin de compte. Mais c'est vrai qu'on parle souvent d'une pensée très "brillante". Bref, je trouve cette métaphore très chouette !<br />
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Il y a quelque chose qui m'a interpellé : qui fait cette comparaison avec Robert ? Le robot ? Lui ? C'est parce que tout le monde est connecté qu'il connaît son existence ? Ou est-ce le narrateur tout simplement ? Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris, puisque j'avais le sentiment qu'on suivait la pensée de Lui. Bon c'est un détail pas forcément important, je chipote vraiment là… XD<br />
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En tout cas, j'aime toujours autant ton histoire. C'est toujours un plaisir de te lire. On ne sait pas vraiment où tu vas nous emmener avant de commencer la lecture de chaque chapitre, mais une fois qu'on est lancé on reste littéralement accroché à l'écran !<br />
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À très bientôt ;)
Cette comparaison a attiré l'attention de pas mal de lecteurs, c'est drôle car ça ne m'avait pas du tout ellfeurée, l'idée qu'on puisse remarquer ce truc, comme quoi c'est vraiment bien d'avoir des regards extérieurs sur ce qu'on écrit :D Si si, c'est important, et moi j'aime bien les chipotages ^^ Merci pour la remarque !
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire, j'espère que ça continuera de te plaire ;)
A bientôt !
Petite lecture d'avant dodo pour moi, je continue lentement mais sûrement cette jolie découverte de l'Abstraction...
J'aime énormément ce monde froid et cruel qui se calque parfaitement sur ton écriture (et inversement proportionnel) ! Tes mots sont choisis avec soin, ils recouvrent ton histoire avec simplicité et donnent terriblement envie de connaître la suite. Bon, ce ne sera encore pas une critique acerbe on dirait :D Je n'ai pas grand-chose de plus à ajouter : j'aime beaucoup ce que tu fais !
Deux ou trois remarques orthographiques (désolée si elles t'ont déjà été faites) :
- "A quoi ça sert posséder cinq sens si on se fie uniquement à la toile ?" = je crois qu'il manque le mot "de" entre "sert" et "posséder"
"« Tu n’as pas besoin de m’apprendre tout ce que tu aimes, tout ce que je suis censée faire pour toi et tout ce que je dois dire, comprendre, savoir. Tu m’as dotée d’une intelligence suffisante pour que je sois en mesure de réfléchir à ce dont tu as besoin." = ici j'ai eu un problème de compréhension, je pensais que le robot était "masculin" (si on peut dire ça comme ça), du coup ça m'a un peu perturbée que tu te mettes soudainement à parler de lui au féminin. Avant ça tu parles toujours de lui avec les marques du masculin.
"Il y a peu de choses aussi rares, on en trouve que dans son centre commercial." = dans cette phrase, on dira "on n'en trouve", c'est bien une négation.
"C’est ça qu’il veut. Découvrir des choses physiques," = ici je me suis demandée s'il ne serait pas mieux d'écrire "Il", parce que tu entames un nouveau paragraphe et tu ne le mentionnes pas avant. Si j'ai bien compris, il s'agit bien de son nom ? =$
À très bientôt pour la suite ! :D
Merci beaucoup beaucoup encore :D Et merci aussi pour les remarques orthographiques !
Juste quelques petites explications : A propos du féminin de la robote, je suis d'accord, il vient un peu trop brusquement, je comprends que ce soit destabilisant. Je voulais montrer que la robote elle-même se considère comme féminine à partir de ce moment-là. Mais ça vient un peu tôt, alors qu'on vient juste de découvrir le personnage. J'essaierai de travailler là-dessus :)
Et à propos du "il", non, ce n'est pas son nom, mais c'est tout à fait normal de se méprendre, vu que je ne lui ai pas donné de nom --' Du coup, je ne peux pas mettre de majuscule, parce que ce n'est pas comme Elle. Mais à la lecture, ça crée ce genre d'incertitudes, que j'aurais préféré éviter... Faudra que je trouve une solution, merci de ta remarque :D
A bientôt ! Contente que tu continues de lire ^^
Je ne sais pas si c'est difficile pour toi d'écrire des chapitres de ce genre mais, personnellement, j'ai l'impression qu'il faut prendre en compte une foule de détails pour parvenir à donner tout son sens à l'univers que tu as créé. En tout cas, je trouve que tu le fais à merveille et cela ne fait que renforcer mon admiration à ton égard, bravo !
J'ai beaucoup apprécié cet échange entre Lui et son robot et particulièrement la fin qui semble laisser entrevoir une petite lueur d'espoir. C'est un joli paradoxe avec notre monde d'aujourd'hui où les robots nous apparaissent comme des êtres dénués de tous sentiments, programmés par des humains et qui n'ont absolument rien de naturel. Dans ton monde, Elle et Lui nous présentent les robots sous un jour beaucoup plus positif : ils sont les seuls à être détachés de la Toile, à ne pas être constamment engloutis sous ce flot interminable d'informations. Il y a de quoi envier cette liberté dont ils jouissent. De plus, ce chapitre nous laisser supposer que les robots (celui de Lui en tout cas) pourraient redonner un sens au mot "surprise".
Imaginer que les robots puissent être les seuls à être capables de redonner à ce monde toutes les saveurs qu'il ne possède plus est une assez belle idée je trouve. Bien sûr, ça reste une simple hypothèse mais elle me plaît bien ! ^^
Ce paragraphe a produit un décilc dans ma tête, j'ai vu tout un pan de la suite de l'histoire se dessiner. C'est vrai que les robots sont comme une nouvelle humanité, il faut qu'ils aient un rôle plus important, puisqu'eux ont la capacité de quitter la toile ! Merci beaucoup Slyth *-*
Peut-être qu'un jour l'humain aura besoin des machines et des intelligences qu'il crée pour se rappeler des choses importantes... Pour se rappeler qu'il est humain, justement. J'aimerais bien que Rob et la robote aient un rôle comme celui-là :)
Lui a besoin d'un monde comme au XXIème siècle. Il a besoin d'action. Dans beaucoup d'histoires de science-fiction, on dit que les robots envahissent les humains... Mais là, tu montres qu'ils peuvent aussi aider. Les robots sont devenus plus humains, et les humains sont devenus plus robotiques. C'est beau et triste à la fois.
Au fur et à mesure de la lecture, tu montres que notre monde n'est pas si terrible. Après tout, nos pensées sont tout ce qui nous appartient véritablement, alors si on nous les enlève... (Je crois que je me répète ^^' )
Il m'a laissé un gout aigre dans la bouche, ce chapitre. On sent la terrible solitude dans laquelle la toile le plonge. Il est brillant, oui, mais c'est justement ce qui lui fait réaliser que tous les gens autour de lui sont vides. Complètement vides, contrairement à son robot qui se montre bien plus humain que la foule robotisée.
Du coup, ton histoire prend une dimension tout autre. Et je l'aime beaucoup, cette nouvelle dimension. Ca laisse un spleen parce que finalement, on ne peut pas s'empêcher de faire des parallèles avec notre monde actuel et la toute puissance de la technologie.
Une remarque que j'aurais à faire. Je crois que c'est la deuxième fois que je lis une référence au 21e siècle. Pourquoi ? Il y a une grande raison métaphysique ou c'est juste pour rendre les éléments proches du lecteur ? Parce que honnêtement, si c'est le deuxième cas, je suis pas trop addict de ce genre de vulgarisation. Je m'explique. Tu es dans un monde futuriste, il y a sûrement d'autres siècles dans l'histoire qui ont été plus marquants que le 21e siècle. Donc pourquoi le mentionner ? En fait, ça serait comme si de notre temps, on se disait en permanence "Ah mais oui, ce café, on dirait qu'il ressemble à celui fait à Naples au 13e siècle". Enfin, après, si tu as tes raison, je me tais :P
En tout cas, j'aime et je continue dès que je peux :))
J'avais pas encore posé le mot "spleen" sur ce qui l'habite (et pourtant, dieu sait que je place Baudelaire un peu partout quand j'en ai l'occasion), mais ouais, maintenant que tu le dis, c'est ça en fait. Il est très seul et il s'enfonce, comme s'il se tirait lui-même vers une solitude encore plus profonde. Comme un poète maudit, sauf que là c'est un brillant maudit. Et oui, bien vu encore une fois, la toile c'est un peu comme avoir dix mille amis sur facebook, qui arrêteraient pas de publier des statuts sur la personne qu'ils sont, etc, sauf que tu les connaîtrais pas, au fond. Pire que la solitude.
Tu remarques toujours les trucs sur lesquels j'ai gambergé ^^ Alors, à la base c'est pour rendre plus compréhensible, effectivement. Mais c'est un pur hasard si c'est tombé deux fois de suite sur le XXIè siècle, j'aurais pu comparer à des objets ou des croyances d'autres époques, simplement, pour le coup, ça correspondait bien. C'est aussi pour montrer qu'Elle (et tous les toiliens, d'ailleurs) ont des connaissances extrêmement poussées sur plein de sujets différents, de l'Histoire à la mécanique, en passant par en fait tout le reste. La connaissance est devenue mondiale et partagée par tous, donc chaque fois que quelqu'un apprend quelque chose, tous les autres le savent. Du coup, ils sont vachement érudits, du moins théoriquement. C'est aussi pour montrer ce côté positif de la toile que j'ai fait ces références, dire que y'a pas que du mauvais, toussa toussa :D Mais je retiens la remarque, je vais essayer de diversifier un peu plus, histoire que ça fasse pas "vulgarisation" comme tu dis ;)
Merci beaucoup pour tes deux commentaires, ils m'ont fait très plaisir et m'ont donné l'occasion de me justifier, ce que j'aime bien faire en général :D A bientôt !
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En fait, les robots ont une existence plus enviable. Ils peuvent se déconnecter des pensées, ils peuvent aussi apprendre aussi même s'ils sont programmés. On pourrait même les voir comme des êtres capables d'individualisme alors que l'homme peine à l'être encore. Il est rattaché à toutes ses pensées, à toutes cette toile qui le transforme en véritable petite fourmi.
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C'est terrible, mais c'est bien écrit. Il y a quelque chose de mature dans cette histoire, quelque chose qui incite à réfléchir. C'est du beau travail :)
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Je serai au rendez-vous pour la suite !
Exactement. Il fait pas bon être humain, dans le monde de la pensée !
Merci infiniment ^^- Je vais continuer comme ça alors ! Tout ce que tu dis me donne envie de faire encore mieux pour la suite ! A bientôt ;)
Bravo, c'est vraiment très "brillant" (ah, ah !) !
Des points de détail :
« Ce robot est bien plus évolué que Robert, et il aurait même tendance à croire… » : on peut avoir un doute sur le « il », j’ai relu en me demandant s’il s’agissait de Robert ou du robot (d’accord le robot ne pense pas réellement, mais ça reste un peu ambigu à mon avis)
Le robot sort par la porte fenêtre restée ouverte : porte-fenêtre
A ce point-là ? Hahaha :D
Merci pour tes remarques, bien vu comme souvent ;) Je vais voir ce que je peux faire pour améliorer cette phrase !
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J'ai été un peu perturbée par le fait que tu compares sont robot à lui et Robert. Étant en point de vue interne, et puis que les deux personnages ne se connaissent pas personnellement, ça m'a paru bizarre que lui sache nommer le robot d'Elle par son nom ^^' à moins que j'aie raté quelque chose ?
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Du coup je m'étais bien trompée en pensant que Robert était avancé ! Celui-ci de robot a l'air bien plus perfectionné encore. Leur relation m'intrigue tout autant que celle d'Elle et Rob, ça en fait des paires de personnages très intéressantes je trouve. Comme les réflexions des narrateurs en fait. Elles sont semblables, mais pas forcément motivées par la même chose : Elle semble plus lasse, ennuyée, alors que lui est presque en colère. Mais l'important c'est que ça leur donne à tous les deux envie de se détacher de cette toile et peut-être de revenir à comment c'était « avant ».
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J'avoue que je me pose plein de questions sur la direction que tu veux faire prendre à cette histoire. Pour l'instant il n'y a pas l'ombre d'un « méchant », mais peut-être que c'est la toile elle-même, l'antagoniste. En tout cas, je suis très curieuse de voir où tu nous emmènes !
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A bientôt !
Je n'avais pas fait attention à ça, maintenant que tu le dis, cette phrase dépare... Je suis assez inattentive quand il s'agit de point de vue externe, interne ou omniscient et tout ça, sans doute parce que j'ai vraiment détesté apprendre à les différencier les uns des autres. C'est sans doute un point faible dans mon écriture, puisque je n'y fais pas du tout attention. Pour moi, la scène était décrite du point de vue d'un narrateur plus ou moins omniscient... Comme un toilien qui serait tapi dans un pli de la toile et qui les espionnerait, eux et leurs robots, pour voir comment leur histoire évolue ^^ Donc tu n'as rien raté, c'est une imprécision de ma part, et je verrai comment je peux rectifier ça :D
Robert est avancé à la mesure du talent d'Elle, tout comme l'autre robot à la mesure du talent de son maître. Ils n'ont pas les mêmes programmes, pas la même apparence, ils sont personnalisés, comme la plupart des robots. Oh, c'est drôle que tu aies cette impression ! Tu verras que par la suite, les rôles vont s'inverser, Elle a bien plus de colère en elle qu'il n'en aura jamais ^^ (Oups, c'est peut-être pas hyper cohérent par rapport au début :o)
Tu as tout dit ^^ Pas de méchant à l'horizon, ils se contentent de lutter contre la toile, cet ennemi qui prend tellement de place qu'on a pas besoin d'en avoir d'autre. J'espère que tu continueras d'apprécier cette histoire alors !
Merci pour tes commentaires, ils soulèvent des questions importantes, des défaillances dont il faudra que je m'occupe, ça me rend vraiment service :D