-Maman ! La wifi est morte !
-Encore ? Mais c'est la quatrième fois en une heure !
-Dépêches-toi de la relancer, je suis en cours !
-Je suis occupée Lya !
Je me levais en grommelant. Cela faisait une semaine que la France était confinée et ma famille commençais déjà à me taper sur le système.
Je m'empressai de couper, rallumer la box puis, retourner dans ma chambre pour poursuivre mon cours. En remettant mon casque, j'entendais la prof de maths qui continuait son cours sur les cercles trigonométriques. Heureusement, ce n'était pas une nouvelle notion et mon absence de deux minutes ne me perturba pas plus que ça.
-Comment fait-on pour calculer cet angle ? demandait-elle.
Et comme à chacune de ses questions, un milliard de messages apparurent sur le coté de l'écran où les élèves pouvaient s'exprimer, chacun donnant sa réponse.
-Oui ! Très bien Eliot, on regarde combien de tours comptent pour du beurre.
A cette mention, mon ventre gargouilla. J'avais perdu le compte du nombre de fois que la prof disait ''compter pour du beurre'' pendant le cours. Et, il n'était que 9h30 ! A côté de moi mon téléphone vibra. Inès, une amie venait de m'envoyer un message :
345 fois.
Ahurie, j'en oubliais que ma main était sur le clavier.
Inès était la meilleure élève de la classe et apparemment, elle s'ennuyait tellement qu'elle s'était amusée à compter. Un sourire aux lèvres, je me fis la remarquer qu'à ce rythme-là, ce ne serait pas les rayons de papier toilette et de pâtes qui seraient vidés, mais ceux de beurre.
Un soudain silence un peu trop long à mon goût se fit entendre dans mon casque. Reportant mon attention sur mon écran d'ordinateur, j'aperçue horrifiée que j'avais laissé une de mes mains traîner sur le clavier et, que la conversation de groupe était couverte de z et de messages sans queue ni tête, tous de moi.
-Lyana ? Tu te lances dans un concours de messages codés ? demanda la prof sur le groupe.
Paniqué, je jetai un regard autour de moi dans l'espoir de trouver une excuse un peu plus potable que :
-J'ai laissé traîner mes doigts sur le clavier...
Ce qui n'était guère glorieux. Ce fut le chat, venant me faire un câlin, qui m'offrit l'excuse parfaite. Le prenant sur mes genoux, j'allumais le micro pour répondre à la prof et lui dit :
-Excusez-moi madame. C'est mon chat qui a sauté sur le clavier alors que j'étais en train de faire l'exercice.
Et, pour prouver mes dires, je bougeais mes genoux faisant miauler de mécontentement mon chat. Fière de mon excuse, je coupais le micro et me promettais de ne plus laisser traîner mes doigts sur le clavier en plein cours.
La matinée se poursuivit tranquillement sans que je ne fasse rien d'autre que faire semblant d'être intéressée par le cour de mathématiques. Quelle idée lui était passée par la tête de nous faire cours un dimanche matin ! Après tout, c'était les vacances ! Les professeurs n'allaient clairement pas commencer à nous embêter avec des devoirs pendant le confinement... Et, tant pis pour les révisions du BAC de français. Je réviserais la veille, comme d'habitude...
Alors l'après-midi était bien entamé, j'étais tranquillement dans une chaise longue sur la terrasse à lire pour la cinquième fois ma bande dessinée favorite, mon casque sur les oreilles, que je reçu un message sur le groupe de la classe. Distraite, je pris mon téléphone et notais surprise que toute la classe était en train de cracher sur la prof de français.
C'EST PAS POSSIBLE LA
CETTE [mot pas poli] DE PROF JE VAIS LA BUTER
NON C'EST ELLE QUI VA NOUS TUER A LA TACHE
ELLE ABUSE CLAIREMENT LA JE VAIS ENVOYER UN MAIL AU PROF PRINCIPAL C'EST PLUS POSSIBLE
QUELLE SALE [censuré] !!!!
EN PLUS ELLE NOUS TEND DES PIÈGES DU TURFU WESH CETTE [humhum...]
-Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? me demandais-je.
Mais, je n'eut pas le temps d'écrire ma question que les choses s'éclaircirent quand, en scrollant à la recherche de la source du courroux général, je tombais sur le screen qu'un garçon de la classe avait envoyé. C'était une liste de devoirs. Une très longue liste de devoirs. Je n'eus même pas le courage d'en regarder le détail. Mon regard bloquait sur la première ligne du message.
Chers élèves, j'espère que le confinement se passe bien,
De mon côté c'était un peu la panique ces derniers temps donc j'ai oublié de vous envoyer la liste des devoirs à faire pour lundi prochain...
Wait a minute, comme disent nos amis les anglais. On était dimanche. Il était presque dix-sept heures. Et à voir la longueur de la liste de devoirs oubliés sur lesquels je louchais...
Dans un mouvement de panique, je me précipitai dans ma chambre abandonnant à son sort ma BD. Je m'empressai de rallumer l'ordinateur en appuyant frénétiquement sur la barre d'espace comme si ça allait faire accélérer les choses. Une fois allumé, je tapai si rapidement mon mot de passe que je dû m'y reprendre à trois fois pour ne pas me tromper en le tapant. Lorsque le bureau s'afficha, je lançais le moteur de rechercher en pestant contre l'icone Discord qui apparaissait au milieu de l'écran le faisant ramer encore plus. Je voulus accéder au site du lycée sur lequel les professeurs notaient les devoirs faire mais, la seule page qui s'afficha fut celle avec le fameux petit dinosaure, accompagné du légendaire message :
Aucun accès à Internet.
Énervée, j'enfonçai la touche ''entrer'' en espérant que la wifi revienne mais celui n'eut pour effet que de lancer le jeu hors-connexion du petit dinosaure. Sans prendre le temps d'éviter le premier cactus qui se présentait, je jaillis de ma chambre prête à aller débrancher et rebrancher la box pour la centième fois depuis le début de la semaine, mais (pourquoi doit-il toujours y avoir un mais...), mon chat décida qu'il était temps pour moi de m'intéresser à elle avant de m'occuper de mes petits problèmes.
Ainsi, en m'apercevant, elle courut joyeusement vers moi et se glissa avec amour entre mes jambes, me faisant m'étaler avec la grâce et la douceur d'un hippopotame jeté du haut d'un gratte-ciel. En me relevant, la première chose que je vis fut l'arrière train de mon chat, qui venait de frotter sa tête à la mienne, et la deuxième chose fut trente-six chandelles lorsque ma tête percuta le dessous d'un tabouret.
Je me relevai en prenant toutes les précautions possibles et inimaginables pour éviter de redonner un coup de tête dans le tabouret tout en me demandant comment j'avais bien pu me retrouver sous ce-dit tabouret après une chute. Étourdie, je m'asseyais un instant sur un fauteuil non loin manquant d'écraser Lulu, mon lapin nain qui avait trouvé que l'exploration d'un coussin était l'activité la plus passionnante qui pouvait exister sur Terre. Iggy, mon chat en profita pour sauter sur le fauteuil, feuler sur le lapin qui s'empressa de partir abandonnant le coussin puis, de s'étendre royalement sur mes genoux m'exposant son ventre poilu. Attendrie, je le lui grattait lui arrachant un ronronnement semblable à un tracteur. Je pris à me demander si le ronronnement du chat était plus fort que celui de ma grand-mère mais, après réflexion, je tranchais en me disant que personne, pas même Iggy, n'était capable d'égaler l'intensité sonore que provoquais ma grand-mère lors de ses siestes.
Le miaulement du chat me ramena à la réalité. J'abaissait mon regard et vit le sien courroucé. Désolée, je repris mes caresses en pensant à Lily, mon autre minette que j'avais dû laisser à la maison car elle ne s'entendait pas avec Iggy. Soudain, alors que mon lapin avait découvert un autre coussin à explorer sur le canapé situé à l'autre bout du salon et, commençais à voir s'il pouvait creuser dedans, j'entendis un aboiement qui me fit sursauter et fit tellement peur au chat qu'elle sauta de mes genoux, après me les avoir labourés avec ses griffes, et alla se réfugier sous le tabouret qui allait m'offrir un bleu sur la tête d'ici quelques jours.
Je me dépêchais d'aller ouvrir à mon chien qui aboyait de toutes ses forces de l'autre côté de la porte. A peine ouverte, il se jeta sur moi me couvrant de ses léchouilles affectueusement baveuses et malodorantes.
-Mais, qu'est-ce que tu as mangé mon grand ? Ne me dis pas que tu es encore allé fouiller dans les poubelles !
Evidemment, la seule réponse que j'obtins fut un aboiement qui déchira mon tympan.
-Lyana ! Sors ton chien veux-tu ? Il a toute la colline pour lui alors ne le laisse pas rentrer !
-Mais, il a passé la semaine dehors !
- Et alors ? Sors-le, ça vous fera du bien à tous les deux !
Haussant les épaules, je sifflai mon chien qui était parti voir les travaux du lapin, et sorti de la maison les mains dans les poches. En quittant la maison, je me faisais la remarque que j'avais de la chance d'avoir des grands-parents vivants dans le Sud et avec un terrain de plusieurs hectares. En voyant mon chien me regardait avec des yeux étincelants, je souriais, ramassai un bâton qui traînait et le lançai de toutes mes forces.
Les histoires s'enchaînent bien, en parallèle. Le vécu du premier confinement, avec la sidération que le deuxième (je ne dis pas le second car d'autres encore sont prévus) n'a plus induite, ce vécu est conté avec humour et est agréable à lire. Reste l'énigme scripturale
.
Petite coquille dans 'mon main' je pense que c'est ami.
LA prof si c'est une anecdote vrai c'est abusé... D'où des devoirs envoyé à 17H alors toute une liste. Et un cours de math un dimanche matin??? C'est de la torture.
Le comportement du chat est cohérent, je sais mon chat fait pareille ahaha.
Par contre je suis moins fan du passage sur le canapé que j'ai trouvé trop long mais je n'aime pas les descriptions.
Alors, j'avoue... On n'a pas eu cours le dimanche, ni de devoirs pour le lendemain mais, les tours qui comptent pour du beurre c'est vrai. On n'a quand même eu droit à une pluie de devoirs à faire en 4 jours (ça compte ? xD )
Le mien a aussi une passion pour se coucher SUR le clavier ou mon cahier de math pendant que je fais mes exercices (pas à côté ! ce ne serait pas drôle...) Comme quoi, tous les chats nous font la même !
D'accord ! Merci de l'avoir précisé, je note ! Merci pour ton commentaire ! ;-)
Bises!
PS: Bon courage avec les maths si c'est autobiographique XD
re-PS: Et avec l'oral de français!
re-re PS: Et pas d'épreuves écrites, yeeeees!
P
On se partage les chapitre... Je m'occupe de Lyana, Miroir de Cassandre, et Aaskia de Rose.
Merci beaucoup pour ton commentaire et j'espère que la suite te plaira !
PS : Pour les math ce n'est qu'en partie autobiographique (le beurre surtout)
PPS : PAS D'EPREUVES ECRITES !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!