Ma vie d'extraterreste

Je me réveille. Dans le ciel un grand mélange de tempêtes. Les nuages déversent des torrents de méthane liquide. Je vois au loin ce qui ressemble à une cité, avec ses lignes de toits et ses quelques clochers. Rien à côté de moi, sinon Sphinge, que je reconnais à son nez. Car elle n’est plus vraiment Sphinge, mais une sorte de gros chat, un peu comme celui dépeint, si mon souvenir est bon, par V.E. Van Vogt dans la faune de l’espace. Dans ce roman, un chat extraterrestre s’infiltre dans une équipe scientifique et massacre tout le monde. Heureusement, Sphinge ne semble pas dans ses humeurs belliqueuses.

Je vois une sorte de truc extrêmement laid venir vers nous. Cela tient du varan et de la limace, avec toutefois un peu de poils au torse. Je souris, m’attendant déjà à ce que le même cirque se répète. « Antonin ? » La créature tourne ses yeux vers moi. Je ris aux larmes. Il fronce les sourcils, vexé.

« Antonin, nous sommes en Austrasie ? »

- Oui, où est-ce que tu veux qu’on soit ?

- Austrasie…sur la planète terre ?

- Terre…

- Oui la planète terre.

- Je ne connais pas, nous sommes sur la planète Ę7kléï3s.

- Oui bien sûr. »

Je ris encore. En fait, je m’en pisserais presque dessus. La tronche d’Antonin…non c’est trop ! « Rigole pas trop, tu viens de rater le concours d’inspecteur des impôts… » Et tournant sa carcasse squameuse, Antonin ajoute « pour la quatrième fois ». Je me fais sérieux. Sphinge se retient de rire. Pourquoi tant de réalité dans le rêve ?