Le soleil brûle l’air,
Une odeur de fumée.
Là où coule la rivière
On se croirait l’été.
Des groupes assis sur le quai
À trois mètre les uns des autres,
Au moins un je le sais ;
Dans cette bulle qu’est la nôtre
Le monde s’est arrêté
Au bord de l’Erdre un soir,
Avant l’heure du dîner,
Au nord de la Loire.
J’ai lu quelques pages,
Puis me suis allongé.
L’eau est bien sage
Malgré les agités :
Un jeune sur une planche,
Perd son équilibre,
Et le voilà qui flanche.
Un ami le filme de sa main libre.
C’est l’hiver au château
Et hors du livre l’été
Ou non, plutôt,
On dirait que c’est l’été.
Proche de la fin de mai
C’est la fin de l’année
Bientôt je partirai, je sais,
Et l’instant semble planer.
Le soleil brûle l’eau,
Il fait vingt-cinq degrés.
Je suis venu à vélo,
Et en mai c’est l’été.
Bien à toi
Matthieu