Vendredi 20h46
Passant lentement sur cette fameuse route, le goudron écorchant mes semelles qui traînent...
J'observe les feuilles d'or s'envoler, puis me suivre.
Se décrochant des arbres comme des fils que l'on coupe.
Des liens que l'on désunit.
Et tu vois, l'une d'elle m'effleure l'épaule, je souris, je la prends lentement entre mes doigts.
Elle est fine, frêle, malade peut-être, même si j'en ai déjà la certitude vu l'expression qu'elle me fait.
Est-ce pour cela que tu as laissé l'arbre rompre ce fil ?
Avais-tu peur de le moisir avec tes maux ? Ou était-ce déjà le cas ?
Ne me coupe pas la parole comme cet arbre l'a fait avec nous.
Et que vas-tu en faire ? Non je n'ai pas encore perdu le fil de ton récit :)
Alors je vais la laisser se déposer sur le bord du trottoir, prendre un peu l'eau tout en ralentissant ma démarche nonchalante.
Quel cruel destin prévisible.
N'est-ce pas...?
Qu'en conclus-tu ?
Que j'aurais dû fabriquer plusieurs fils entre nous.
Tu ne serais pas tombée, si j'avais compris plus tôt.
Lu.
Je trouve la forme de ces petites lettres très intéressante ! Le format texto est super d'actualité et en même temps tu mêle ça à un langage châtier qui contraste superbement ! On a l'impression de lire les lettres d'un poète adressées à sa muse, qui a autre chose à faire que de répondre xD
Est-ce juste un garçon torturé qui inonde son crush de messages malgré le silence en face ? Possible aussi ! Les interprétations sont nombreuses et c'est vraiment amusant de se faire plein d'hypothéses !
En tout cas, les petits mots sont très poétiques, et les échanges ont quelque chose de léger et de lunaire !
Une lecture très agréable en tout cas ;)
Au plaisir !