Marée noire

Alourdie par la honte, le cœur en marée noire

Engluée d’un dégoût gavant jusqu’à ma bouche 

Les fantômes de mains qui m’assaillent le soir 

La violence est de chair et c’est ma peau qu’elle touche 

 

Mes lèvres sont scellées par ton pétrole vicieux 

Liquide chaud et amer qui glisse dans mon sang 

Et je ne respire plus, et il coule de mes yeux 

Ce poison invisible qui te fait innocent 

 

Car comment pourrais-tu, innocent, ne pas l’être ? 

Leurs yeux qui t’appellent Ange seraient-ils tous crevés ? 

Cette voix que j’élève qui fait de moi la traître 

Mérite l’auréole comme potence assurée

 

Et pourtant, innocent, comment pourrais-tu l’être ? 

Si tu l’es d’où me vient ce frisson coutumier

D’où me vient cette horreur que provoque ton paraître

Et la peur de tes gestes, et ce corps entaché? 

 

Mais retiens mes paroles puisque tu fuis mes yeux 

Je renonce à la honte et garde le mépris 

Mon corps est encrassé par ton être vicieux 

Mais mon âme reste propre quand la tienne est salie. 

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Syms
Posté le 30/11/2024
Très beau poème (et très triste) je trouve que t'arrives à bien nous transmettre la sensation de violence que tu exprimes. La métaphore avec le poison est très bien vu
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