Depuis les dernières heures, des nuages noirs ont camouflé les lumières du soleil. Assombrissant la totalité de la région ; matin, jour, soir et nuit ne se différencient plus. L’opacité a décidé de s’imposer pour la totalité de la journée. Avec les légers flocons de neige tombant et ce climat étrange, la colère monte surtout pour les citoyens de Constantinox surtout à cause des nombreuses coupures complètement incompréhensibles pour les scientifiques et pour les météorologues.
Les coupures de courant, malgré l’averse de flocons, ne devraient pas nous empêcher de partir avec nos véhicules, qui sont normalement déconnectés du système de courant général de Constantinox. Le Gouvernement, par précaution, a limité le droit de transport aérien et spatial. Habituellement, cette prévoyance est voulue par les responsables météorologues et par les militaires avant une grande tempête hivernale. Rien n’annonce cependant une violente perturbation climatique.
Cette prudence vient surtout de pannes recensées par les vaisseaux militaires et civils, qui font que nous perdons le contrôle de la navigation pendant quelques secondes. Recherchant le pourquoi de cette panne, tous essaient de trouver la raison du pourquoi. Dans un scénario approximatif, certains scientifiques théorisent un champ électromagnétique naturel des galaxies. Cependant à cette théorie, il manque toute la preuve de ce champ électromagnétique spatial. À cette précaution justifiée pour éviter qu’un vaisseau s’écrase directement sur une maison, plusieurs polémistes sont provoqués vilement comme à leurs habitudes. Engueulant des règles sécuritaires envahissantes, parce qu’ils justifient que les pannes ne durent que quelques secondes, donc c’est à tout fait faisable de reprendre l’engin en main avant un tel accident.
Ce débat idiot ne m’intéresse pas beaucoup. Au moins, ils évacuent doucement la mort de mon père pour aller vers ce sujet, parce que je ne crois pas que j’aurai supporté une autre tribune d’une autre semaine, le glorifiant avec des histoires toujours aussi romancés que ringards. Subissant depuis une semaine complète ce discours de fanfaron, nous obligeant de subir les foudres de son fantôme, notre désappointement de cette planète augmente à chacune des vaines tentatives de révérer notre paternel. J’ai toujours cette impression d’avoir autant été manipulée autant par mon père que par ses supporteurs.
Devant cette noirceur, qui accompagne maintenant la soirée, je suis incapable de dormir. Fatiguée durant et après les funérailles, je repense doucement à la Maine d’Adieu de Samy, frustrant encore énormément le prêtre de ne pas avoir suivi les traditions habituelles. Elle avait au moins les meilleurs mots pour définir notre père, un être complexe et méprisant, mais qui a eu le mérite de nous unir.
Assisse dans les escaliers du manoir à l’extérieur, je regarde doucement les flocons descendre sur la pelouse, formant une petite couche blanche. Avec un petit manteau de laine vert et un pantalon noir, mes cheveux manquent un peu de soin depuis la dernière soirée. M’endormant presque sur la petite tour blanche décorative, servant d’appui pour le Manoir, tous mes sens semblent avoir complètement disparus depuis les funérailles. Jasper m’a réveillé bien trop tôt et pour le nombre de fois que j’ai terminé bourrée dans ma vie, il a amené Halek pour volontairement se foutre de ma gueule pour observer cet exploit historique. En réalité, je ne me souviens pas du nombre de fois où j’ai terminé complètement éméchée comme hier.
« Vous allez bien, Marissa? »
Je décolle doucement ma tête du pilier blanc en entendant une voix encore inconnue pour moi. Bien plus grande que Samy ou que Cally, Hysa de la Rima est toujours une femme plutôt impressionnante. Elle est un peu plus petite de ce que je croyais à la télévision, mais elle est autant musculaire de ce que je pensais. Ses cheveux noirs arrivent jusqu’à son dos, et ses yeux bleus sont toujours aussi perçants. Gênée au premier coup de me retrouver dans cet état devant elle, Hysa est plus rapide que moi, en prenant une petite place dans les escaliers à mes cotés. Répondant faiblement, elle plaisante légèrement en voyant mon état.
« J’ai passé une journée assez mouvementée… » Cette réponse ne la convainc pas, comprenant exactement la situation vu qu’elle doit m’avoir vue hier soir sur le toit. « Ce n’était pas hier la journée mouvementée? » Je souris jovialement à cette remarque, rigolant peu après de cette remarque. Je ne me rends pas encore compte que je partage maintenant une discussion avec l’une des femmes les plus connues des deux plus grandes démocraties des Galaxies.
« Considérez que je ne vous donne pas de points d’enquêtrice pour avoir trouver l’une des deux coupables, d’hier soir. » Ricanant à son tour, son regard se perd surtout dans les petits flocons de neige et sur le ciel noir. Malgré la gueule de bois, je remarque dans mes observations de son comportement, qu’elle ne semble pas habituée uniquement à recevoir de la neige sur elle. Ses vêtements ne sont pas faits pour cette température et mettre l’un de ses mains ouvertes pour attraper un flocon semblent la divertir légèrement comme une enfant, découvrant la première fois l’Hiver.
« Vos saisons hivernaux commencent très tôt. » À cette curiosité, je commence à lever doucement la tête pour me remettre à son niveau. Je mange vraiment de respect à mon interlocutrice de cette façon. Souriant à sa curiosité, mes mains tremblent un peu, consciente que je parle à l’une des meilleures combattantes des galaxies connues. « Habituellement, c’est plus froid que ça, et on a déjà les déneigeuses qui viennent sévir dans les rues. Vous êtes dans une température assez modérée et douce actuellement. » Regardant le ciel, elle me pointe le doigt vers les nuages.
« Il est normal que vos nuages cachent totalement vos horizons? On ne voit même plus le spatioport. » Ouais, ceci est un phénomène assez particulier, mais la courte mémoire collective de Constantinox nous fait oublier des détails. « Je vous avoue que c’est la première fois que je vois ça, mais avant ma naissance, il a eu une énorme tempête de neige et selon que j’ai lu sur le Xeternet, les nuages ont aussi tout caché. » Entendant l’électricité se couper, je tourne doucement ma tête, grognant un peu sur ces derniers problèmes.
Hysa regarde en même temps que moi. Champ spatial unique ou problème d’énergies dans la redistribution, cela commence à être irritant. Junto a toujours besoin d’énergie pour faire marcher une partie ses roues. Je lui fais confiance pour se recharger, mais j’ai tellement peur vu son âge. Jamais notre père s’est occupé de lui, il l’a toujours laissé tout seul pour se maintenir. Mes craintes viennent de son antipathie de le mettre à jour. Quelques modèles similaires, dans le spatioport, sont bien en meilleur état que le notre, prouvant que notre père n’a jamais fait les évaluations de Junto.
À une nouvelle panne, d’une dixième de seconde, je remarque Hysa réfléchir. « C’est la neuvième interruption depuis mon arrivé. » Je suis surprise qu’elle les compte, et je croyais qu’il en avait eu beaucoup moins, mais la raison de ma dyscalculie vient surtout de ma gueule de bois. Silencieuse, Hysa semble inspecter ma fatigue. Par mes incompétences relationnelles, je commence de nouveau à stresser intensivement. Je ne sais pas exactement où commencer.
« Je suis désolée si je vous gêne, Marissa. Je ne voulais pas vous déranger. Mais pour tout avouer, je m’ennuyais légèrement à attendre mon éventuel départ et en vous voyant vous perdre dans cette neige envahissante. Je voulais essayer de vous sauver de ces tourments et de cette météo monstrueuse. » Essayant encore de soigner ma communication, je commence encore à rire de sa blague. Elle essaie vraiment de me mettre plus à l’aise et cela reflète bien sa mentalité en dehors de son image. Après une minime pause, elle recommence doucement à parler : « En venant aux funérailles de votre père, je m’en voulais pour une chose. C’était de vous méconnaître. »
« Ce n’est pas grave. » Que je réponds immédiatement avant qu’elle reprenne aussitôt : « Si, surtout pour les promesses que j’ai fait devant les Déesses. Par les derniers mots de votre sœur envers votre père, vous regarder souffrir à subir ce pittoresque hommage m’a rendu terriblement honteuse, parce que je n’ai pas été éveillée de votre situation. » Grattant mon nez, j’éternue légèrement, tout en essayant de trouver une réponse à cette angoisse pour Hysa.
« Peu de personnes sont conscientes de ce qu’on a subi, et même s’il dévoile sa haine contre nous en public, personne ne s’en soucie. L’image de Léon est trop mythique pour le casser, même si on écrit des bouquins ou en fait des documentaires contre sa personne, il va toujours s’en sortir. » S’il avait décapité un enfant durant la commémoration, la foule l’aurait acclamée. J’exagère peut-être, mais au loin que je me souvienne, jamais Constantinox ne change d’une orientation qu’ils considèrent lier à leurs fondements sociétaires. La mort de mon père est maintenant une marque de Triomphe pour cette culture.
« Vous méritez tellement mieux. » Peut-être selon les réalités, mais je suis sûre que même le Prêtre, qui sait tous de nos problèmes, ne supporte pas ce concept. Même si cela rentre totalement en contradiction des versets des Dieux Gallycien, jamais ils vont briser le statu quo. « Ce qui m’agace le plus dans cette histoire, c’est vraiment que les gens bouffonnent contre ma gueule en faisant toujours les remarques que mon père me faisait contre ma personne. »Quand j’utilise des mots ordurier pour montrer ma frustration, c’est bien un gage de confiance gagné par l’autre personne en face de moi, mais aussi un signe de colère caché depuis ma tendre enfance. « Désolée pour le langage. »
« Ne vous en faites pas, j’ai entendu bien pire dans le passé. Je ne peux pas comprendre ce que vous avez vécu, mais j’imagine bien ce que vous ressentez. Malgré tout ça, je crois sincèrement que vous devriez être fière de vous. »
Devant cette remarque, je ne suis pas sûre de la suivre. Demandant par un faible pourquoi, les explications viennent assez rapidement. « Vous restez l’une des plus jeunes Capitaines de tout système, même à votre âge, je n’ai pas reçu un grade du même niveau dans les Forces Armées de Belgrum. De plus, vous avez sauvé des centaines de réfugiés en détresse par vos manœuvres. J’ai regardé vos prouesses militaires après les funérailles, vous méritez plus que la simple reconnaissance de vos actions. »
Je lève les yeux vers le ciel, comprenant bien ses mots, mais encore une fois, les interprétations aident à favoriser Léon et ses idées. Parce que si ces deux actions peuvent interpréter mon courage ou de mes sacrifices, comme dirait l’Amiral Josper ou encore le Lieutenant-Général Gaugarin Grumlek, les médailles sont les seuls symboles restants de ces actions. Cette fierté est effacée, parce que bien que certains mouvements sont pro-militaires vu les tendances Egoriennes, je ne suis que la petite Thibault, portant un nom me dépassant.
Malgré tous les compliments d’Hysa, je suis encore concentrée uniquement sur les critiques envers ma personne, me rappelant toute bassesse pour me dégrader de la part de mon père ou encore de ses plus grands partisans.
« C’est très gentil de votre part, mais ces arguments peuvent être tellement interprétés d’une manière ou d’un autre, que cela en devient ridicule. À ma jeunesse, on m’a déjà dit que mon père nous définissait uniquement par nos actions et malgré cette prétention… Mon paternel comme ses plus grands partisans, ils déprécient toujours mes actions. Dans le premier des cas, mes différentes promotions peuvent venir de mon nom et de mon sang. Et dans le deuxième des cas, sauver des réfugiés, alors qu’une tonne de personnes les voit comme un problème dans la politique actuelle, c’est confronter une vision majoritaire des médias les plus écoutés. Alors ils ridiculisent facilement cet exploit, en suivant exactement les mêmes critiques de mon père. C’était mieux de les laisser mourir pour eux. »
Dans la présentation de ces options, je le sais, je dégrade encore ma propre image, toujours en me souciant de la vision des autres. Cependant depuis que mon père a brocardé mes actions à sa commémoration, je les entends de plus en plus. À cette réponse, Hysa me regarde avec un coup d’œil perplexe à ce discours.
« Vous écoutez les mauvais hourvaris, sous tout votre respect. Le nocif envahit toute vos actes, alors que je crains que vous ne suspectez pas tout le bien que vous avez faits. » Je commence à la regarder curieusement à cette réponse, où elle cherche un peu à niveler mes derniers exploits vers le haut. « Ne considérez jamais un discours aussi avilissant et dévalorisant sur la vie de tous êtres. Ces critiques ne devraient pas vous affecter. N’oubliez jamais que vous avez sauvé une centaine de vies, et la valeur de leur reconnaissance va être éternelle chez eux. Cette bénédiction devrait être plus importante que d’êtres, regardant la vie comme utilitaire à une idéologie ou à une vision quelconque. »
Replongeant sa main pour prendre un petit flocon de neige, tombant doucement. Elle ajoute quelques mots. « Vous avez sauvé la vie d’êtres, qui ont fuit guerres, massacres et terrorismes pour essayer de trouver seulement la paix. Vous avez considéré ces vies, malgré leur criminalité et la dégradation de leurs personnes par des malicieux et des pervers d’une société dominante. Vous les avez considérés comme tous êtres devraient considérés des vies. »
Fermant délicatement sa main pour sécuriser le petit flocon, elle le tire ensuite vers à proximité de son visage. « Alors qu’ici, on les regarde comme des indésirables, ou que d’où ils viennent, comme des cibles, vous avez décidé de les regarder comme des citoyens à préserver et à protéger. Cette action mérite plus qu’un grade ou que des médailles, il mérite de vous voir comme une être à part. Si, personne ne le voit ici, ces vies sauvés le voient pleinement et un jour, lorsque l’un d’eux va vous rencontrer, il va s’en souvenir. Demain ou deux cent ans après, ils vont se souvenir de vous, Marissa. Et cette gratitude est plus importante que la vision de tous groupes idéologiques ou politiques qui veulent les enfermer dans des objectifs aussi risibles que leurs pensées. »
Reprenant un semblant de souffle, elle regarde le petit flocon qu’elle a attrapé dans sa main. Elle le regarde comme un œuvre unique et éphémère. De cette vision si humaine et progressive, je ne peux que me permettre de sourire bêtement. Devant souvent une image idéalisée d’Hysa tant par les fantasmes politiques, guerriers ou même érotiques, on oublie parfois comment la bonté pouvait être retranscrite réellement. Ces paroles sont attendrissantes et sans la connaître dans l’absoluité, je suis certaine qu’une personne marginalisée et insultée par tous, l’a remerciée pour avoir l’avoir sauver et aider. En rentrant en contradiction avec une solution de la facilité, elle a décidé de le voir comme il était, et non comment les autres le voient.
« Merci beauco… » Je n’ai pas vraiment de montrer la totalité de ma gratitude à son message, que mon Holophone m’avertit d’un message des Forces Armées pour tous les militaires dans le secteur. Ce message continent toujours des battements agressifs et répétitifs. Ce n’est pas rare d’avoir un message de ce type, on en fait beaucoup pour des simulations ou encore pour des futures tempêtes, cependant à la curiosité de notre situation, je suis pressée d’y répondre.
« Qu’est-ce? Un message de votre amoureux ou de votre amoureuse? » Demande Hysa avec un sourire aussi complice que Samy pouvait avoir avec moi. Je ricane amicalement à cette question, pendant que je commence à me lever doucement. « C’est un message des Forces Armées de Constantinox, je vais aller répondre. Cela doit être un résumé de la situation ou pour peut-être nous annoncer la mise à jour des dernières avancées. »
Compréhensive, elle me signale de sa tête un revoir poli et simple. Cependant, pendant que j’avance vers l’intérieur du manoir, sa main retient violemment mon bras. Son regard si amical et généreux change par une hostilité sévère et brutale. « Avant que vous partez… je dois vous demander une chose… » Effrayée par son intonation, mes yeux sont incapables de la fixer correctement. Lâchant mon bras, son regard essaie de trouver le mien pour cette question.
« Est-ce que vous préférez la Ligue de Protection de Belgrum ou le Concile Ostrom? » Je m’avoue être apeurée à cette question, surtout vu l’intimidation et le changement de comportement d’Hysa. Retournant dans mes bégayements et dans ma peur, je tremble légèrement à lui donner la réponse. « Je… je… préfère… » Voyant me replonger dans mon stress habituel, Hysa recommence à ricaner.
« C’était une plaisanterie, Marissa. Ni moi, ni Aldim et ni les autres membres de la Ligue n’ont une grande rivalité avec le Concile de Gimangi. On se complète même très souvent. Cette rivalité est surtout produite par les médias et par la politique. Désolée pour la gêne occasionnée. »
Je reprends doucement mon aise avec celle-ci, laissant un rire, pendant qu’une nouvelle petite panne s’invite. La remerciant de nouveau pour cette discussion, je commence à reprendre ma marche pour me diriger vers ma chambre. Pendant ma formation dans les offices des militaires, malgré toute situation, ils ont toujours donné l’ordre de la discrétion pour prendre ces messages. À mon Holophone, je vois déjà le message automatique, nous donnant un détail d’une petite opération militaire au Centre d’Énergie de Constantinox City.
Tout semble être gérer par le Général Varik’Tov Martrou avec le Deuxième et le Quatrième Régiments. Ils ont aussi amené une dizaine de scientifiques, spécialisés sur la redistribution de l’énergie, sur place. Rentrant dans ma chambre après la petite marche à travers le couloir, je dépose doucement mon Holophone sur le petit bureau. En me plaçant droit vers celui-ci, mes pieds sont droits et mes bras sont collés sur mon corps. J’aspire de l’air avant de le relâcher pour évacuer l’angoisse. Je donne ensuite la directive à mon Holophone de répondre à l’Appel. Attendant quelques secondes pour avoir le retour d’un interlocuteur, je sais déjà qui va être le responsable à l’écoute.
« Général Varik’Tov Martrou, Capitaine Marissa Thibault à vos ordres. » Dis-je en frappant un pied au sol pour les salutations classiques. Le Général Kriem me répond par un salut militaire avant de demander le repos. Le plumé est dans ses plus beaux habits gris et verts des officiers. À la même taille que les humains, les Kriems n’ont aucune affiliation biologique avec les Oze. Ils viennent d’une planète à part et bien qu’ils ont deux ailes et des pattes similaires, les Kriems ont un doigt de plus que les Oze et ils sont bien plus musculaires que les plumés du Régime matérialiste.
Uniquement accompagnés de plumes bleus, il rare de rencontre des couleurs différentes pour ceux-ci. Légèrement plus grand que moi, le Général Martrou est dans une moyenne dans les tailles des Kriems. « Mes sympathies pour votre père, Capitaine Thibault. Désolé de vous importuner en plein deuil, mais ces messages automatiques avertissent tout militaire dans la zone. On ne voulait pas déranger autant d’officiers et militaires en même temps, mais à une opération similaire, on est obligé d’envoyer le signal au Central, qui avertit tout le monde comme une situation d’urgence. » Posant mes deux mains dans mon dos, je lui livre une réponse très formelle.
« Merci, Général. Ne vous en faites pas, je suis toujours prête à vous aider en cas de besoin. Avez-vous besoin que je me rende à votre localisation? » Écoutant mes paroles, son regard se détourne doucement de son Holophone pour observer derrière lui. « Non, ce n’est pas nécessaire, Capitaine. Merci quand même de votre intérêt et de votre proposition d’aide. Profitez de votre repos. » Il se retourne doucement vers moi au début de sa seconde phrase.
« Puis-je vous demander la raison de votre opération? C’est lié avec les coupures de courant? » Détournant encore son regard vers les autres soldats derrière lui, il m’écoute d’une oreille absent, toujours très attentif de ce qu’il est en train de se passer en arrière de lui.
« Je ne vais pas vous mentir, c’est complètement le bordel sur Constantinox depuis les dernières heures. Pour des raisons encore incompréhensibles, les pannes ne touchent pas uniquement la planète, mais le Spatioport et même le Croiseur de l’Amiral Josper. Ces pannes causent énormément de problèmes, mais le Gouverneur Riley a fait un appel à Énergie Alamak pour amener des ingénieurs à analyser le problème. Je suis avec plusieurs scientifiques et soldats au Centre de l’Énergie pour trouver la source du problème, mais si cela vient de l’extérieur, cette opération ne risque pas d’aider à trouver la solution. »
Écoutant son résumé, j’ai une petite idée pour l’aider. « Encore une fois, je peux venir vous apporter une assistance, Général. Avec votre permission, je peux demander à Xaru et à Aleister Blancam de venir apporter un coup d’œil à ces problèmes. Ils sont actuellement au Manoir Thibault. » Je me sens un peu brillante à cette idée, mais mon idée est rapidement rebutée.
« Capitaine. Je le répète : Prenez un repos. Je suis sûr que ces deux grands scientifiques pourraient aider, mais ils sont liés principalement à la construction des concepts théoriques ou encore à des inventions assez complexes. Ce n’est pas lié avec le transfert avec l’énergie à toute la population d’une planète. »
« Oui, désolée…, Général. Terminé… » Ma réponse est plutôt rapide, me sentant encore gênée de m’impliquer et de me faire ridiculiser aussi rapidement. J’espère qu’aucun officier, en arrière de lui, n’a entendu mes idées aussi absurdes. « Bonne soirée, Marissa. Terminée. »
Terminant ma communication avec le Général, mon corps se décompose à notre dialogue, me sentant encore plus ridicule et débile par chacune de mes tentatives d’aider. Le Général doit bien se marrer maintenant de cette initiative pathétique de ma part. Je mets doucement ma main à mon visage après avoir respirée convenablement, peut-être que j’extrapole encore trop mes difficultés. Samy me le dit souvent, quand par une seule remarque, je me plonge dans le scénario le plus catastrophique possible.
C’est une discussion comme une autre? Et ma proposition doit bien se tenir vu qu’Aleister est quand même spécialisé par le transfert d’énergie des moteurs les plus élaborés. Je ne peux pas être toujours la personne la plus stupide de toute la zone habitée. Trouvant un moyen de relativiser ce problème, je pense me diriger vers la cuisine. Je vais aller manger pour changer mes idées. Peut-être que je vais faire une rencontre aussi intéressante que celle d’Hysa.
Je ne peux cependant pas m’empêcher de mettre ma tête sur le cadre de la porte avant de partir. Remémorant chacune des phrases dites au Général pour me redéfinir comme une idiote, pour encore trouver un moyen de relativiser après. À ce découragement, une nouvelle panne éteint l’électricité pour me laisser un petit rire. Oui, cela devient vraiment agaçant maintenant. On dirait que ce mouvement cyclique ne se repose jamais, toujours à nous affecter assez minimalement pour créer cette fatigue. Sortant ma tête du cadre de la porte, je me dirige doucement vers la cuisine. C’est étrange de sentir cette demeure aussi vide, malgré les nombreux invités qu’on héberge en attendant leurs départs.
Je rencontre Junto en chemin, ayant changé ses deux bras par deux silencieux aspirateurs pour encore suivre son horaire habituel du nettoyage du manoir. Je m’en veux pour lui, maintenant que notre père est mort et parti, on dirait que sans s’en rendre compte, il a perdu ses propres repères. Il a tellement occupé cette place durant les derniers siècles, qu’aujourd’hui, il va peut-être doit réinventer ces points d’intérêts. Je lui fais un sourire léger en le voyant toujours attaché à ces habitudes de vie.
Tournant dans les couloirs et descendant les escaliers, je vais doucement me poser dans la cuisine. Voyant Cally au comptoir, avec ses deux mains sur son visage, assise sur un petit tabouret. Encore une fois, malgré le tout, son mutisme affecte tous les membres de notre famille. Aux derniers jours de notre père, elle a toujours été la plus vivante en se voyant libérée des geôles de notre père. Malgré ce sentiment, il a fini de gagner une importance par les dernières minutes de sa vie. Il voulait peut-être encore la purger dans sa haine viscérale contre sa personne, mais habituellement, elle sort toujours le plus rapidement des insultes de notre père.
« Tu vas bien, Cally? » Demande-je doucement en me tournant vers le frigo. Je connais déjà sa réponse, mais je l’appréhende assez bien pour l’évacuer vers un autre sujet. Parler de ses maux? De ses difficultés? Jamais, elle ne le fait. Elle préfère toujours le prendre, le mâcher et le cracher pour passer à autre chose après. « Les chutes d’Azur de Zetria. » Si je comptais à une réponse cohérente et logique, elle me sort un lieu que je ne connais pas du tout.
« Excuse-moi… » Enlevant les mains de ses yeux, je regarde ces cernes et sa fatigue. Elle n’a pas fait un grand effort pour les funérailles et elle est toujours en train de se défaire. Ses cheveux, toujours lissés, ont maintenant quelques mèches frisés et son chandail semble légèrement froissé, lorsqu’elle est habituellement assez soignée au niveau de son apparence. « Je crois que je vais partir sur Zetria quelques jours. Je regarde les forfaits, mais c’est difficile de rejoindre cette planète. Si tu es une adepte des longues promenades, ils ont des forfaits, mais tu dois trouver le vaisseau pour t’y rendre. Ce n’est pas une planète-vacance comme les autres. » Commençant à sortir quelques aliments rapides à manger, je ne comprends pas encore ce qu’elle cherche à me dire.
« Je ne comprends pas, Cally. » Elle soupire doucement, peut-être découragée de ma stupidité ou encore de sa communication laborieuse, je lui tends un petit chocolat à l’arachide pour essayer de la sortir de sa bulle. « Halek et Samy m’ont parlé d’une place qu’ils ont visité. Cette planète est souvent protégée et isolée à la fois. Dans un petit village isolé, de grandes chutes azur claires coulent à son voisinage, un vieil Oumarus garde doucement la place. Parlant parfois de son passé tragique dans une guerre contre l’Empire Akhanien ou encore se souvenir de la destruction du système solaire de Relly, il leur a parlé d’une richesse infinie que même un passé abondant ne nous n’offre pas. » Prenant le chocolat offert, elle rêve de découvrir un décor somptueux, avec une personnalité unique, ayant vécu bien plus longtemps que notre père.
Elle a entendu des ouï-dire, elle me parle de ce que Samy ou de ce qu’Halek lui ont dit, mais Cally veut découvrir ce monde par elle-même. Parfois, je vois son sourire revenir en parlant de la planète Zetria, cependant sa morosité revient. Je m’en veux encore de la voir dans cet état, alors que la plupart du temps, sa machine d’indifférence fait que rien ne l’affecte vraiment.
Puis, une idée me vient en tête. Une suggestion, venant aussi d’une discussion antérieure avec Samy. J’espère qu’elle ne sera pas aussi stupide que ma proposition avec le Général Martrou. « J’ai une idée, Cally. Samy m’a aussi parlée d’une anecdote et tu sais que Xaru, il adore la musique. Elle m’a dit aussi qu’il joue parfois de l’Akordion. Je suis sûre qu’il adorait t’entendre jouer. »
À cette idée, elle fait non timidement d’une main. Devant ce refus, elle doute facilement du processus de la petite sœur incitante, irritante et hors-de-contrôle. Plus grande que moi, je n’ai pas de difficultés de la bouger de son tabouret. Habituellement, dans un refus global et définitif de Cally, elle ne se laisse pas faire ainsi. Elle paraît bien plus vindicative et agressive si une proposition est contraire à ses envies. Cette aventure lui est attrayante, c’est pour cette raison que je suis capable de la trainer plus facilement dans les couloirs en train de chercher le fameux scientifique.
À cette quête, je suis allée dans mes préjugés les plus basiques pour retrouver un rat de laboratoire, allant directement vers la bibliothèque de notre père. À cette première tentative, elle se résolve par un échec. Frustrée par cet insuccès, je continue mon chemin, tout en tenant le bras de ma grande sœur à travers les couloirs du Manoir. Il est peut-être dans le salon, en train de se divertir sur l’une des nombreuses chaines des Holos disponibles de notre défunt père. Ce chemin est peut-être bien plus corsé de ce que je croyais… parce que dans le salon, contrairement à ma fameuse intuition, je ne retrouve qu’Halek, qu’Aldim et qu’Aleister en train de discuter sur le canapé du salon.
Pour m’aider à cette enquête, je demande à Halek pour voir s’il a vu Xaru récemment. À cette interrogation, Halek m’avoue avoir vu Xaru à l’extérieur, dans le jardin. Il s’est bien caché de nous et j’avoue très mal comprendre pourquoi il a décidé d’aller à l’extérieur. Son espèce soutient bien les températures froides vu qu’ils sont souvent dans le plus profond des océans de leurs planètes, mais la neige et le vent glacial ne conviennent pas à leurs biologies normalement.
Malgré toutes ces contradictions, je me dirige le plus rapidement possible vers le jardin pour éviter de le perdre de nouveau. Cally a même du mal à supporter ma vitesse, trébuchant presque au sol lorsque j’augmente assez la vitesse pour trouver le scientifique. Arrivant devant le jardin, comme aux dernières indications de mon frère, Xaru, accroupi sur le sol, semble être en train de vérifier la petite couche de neige qui s’accumulait doucement depuis les dernières heures.
Je n’attends pas à une seconde de plus pour sortir à l’extérieur et me diriger directement vers l’Atmori. D’une voix pressante et presque alarmante, par peur qu’il fonde dans l’air, je commence pratiquement à crier vers lui.
« Monsieur Xaru!? Je suis désolé de vous dé… » Ses trois doigts quittent la couche de neige, il m’interrompt rapidement. « Appelez-moi simplement, Xaru… » Dans cette unique phrase, je remarque facilement sa frustration pour avoir uniquement ajouté un Monsieur devant son nom le plus connu. Se relevant pour se tourner vers nous, je me pince les lèvres en me rendant encore de ma stupidité, oubliant que les Atmoris se définissent souvent comme asexués.
Mon impulsivité est toujours aussi tournée vers ma propre stupidité, ne réfléchissant que rarement avant de parler. Nous faisant face, je m’arrête de m’empoisonner de mon propre venin, pour aller directement au sujet. « Est-ce que vous savez que ma sœur, Callienne, joue de la musique? Elle est même l’une des artistes les plus connues de la planète! » L’électricité coupe une nouvelle fois après ma phrase dans le manoir avant de revenir immédiatement.
Cally se détache finalement de ma possession, regardant Xaru, aussi curieuse que moi sur la réponse du grand érudit. En recherchant sur sa personne, et connaissant légèrement sa réputation, on le décrit souvent comme antipathique et même vicieux pour des pensées représentant souvent des banalités et des conformités. Même dans son œuvre le plus connu : Comment je vois l’Univers? Sa mentalité est surtout dans l’œuvre d’une paix et d’une science aidante. Il a cependant un regard accablant sur les êtres qui restent toujours dans les mêmes alignements politiques, sociologiques et idéologiques pour uniquement transformer la société à un outil invariable afin de servir leurs causes.
« Oui, je le savais avant mon arrivé ici. Gêné par cet évènement funeste, je ne voulais pas vous embarrasser par des questions sur vos œuvres. J’ai acheté plusieurs de vos mélodies pour passer le temps dans mon laboratoire. Sans m’aventurer sur des eaux inconnues, j’ai imaginé que par vos écritures, vous compreniez un langage particulier et unique par vos œuvres. » Il répond à ma question, tout en regardant directement Cally. Cette connaissance de ses œuvres musicaux, avaient redonné un sourire à Cally, peut-être par l’impression qu’elle n’était pas uniquement connue par le nom de son père. Sortant de son mutisme, elle lui répond avec un certain enthousiasme.
« Je suis sincèrement touchée que vous faites partis des assidus de ma musique, Xaru. Je ne pensais pas que ma musique pouvait se rendre même dans la Confédération Jumarienne. » Malgré les cernes de ma sœur ainée et les derniers jours pénibles, je ressens dans sa voix une forme de passion qui semblait s’être atténuer depuis la dernière rencontre avec mon père.
Un petit sourire au visage est visible de l’Atmori en entendant les paroles de Cally. Xaru délivre une réponse qui continue à tisser sur une bonne relation entre les deux. « Vos partitions et vos écritures ne doivent pas être sous-estimées, Callienne. La musique offre plus qu’un rythme ou que la poésie, elle offre un cadeau que tous peuvent comprendre. Elle nous offre un langage universel pour exprimer tant de choses : La colère, la tristesse, la rage, l’amour et même la mélancolie. Votre manière de tordre les cordes de votre Akordion ou de toucher le clavier de votre Piandron vous honore. Je vous assure que dans le futur, peut-être que votre musique pourrait être étudié dans les grandes universités d’art pour des jeunes, cherchant inspiration chez les virtuoses. » Encore une fois, les compliments de Xaru émeuvent Cally par sa sincérité. Peut-être que des revues d’art font des éloges à son œuvre, mais c’est encore plus triomphant quand un érudit, reconnu dans tout l’univers, en fait ces panégyriques.
« Si cela ne trouble pas votre horaire, je peux vous inviter à écouter l’une des nouvelles partitions que je suis en train d’écrire. J’essaie de fusionner un concept d’une douceur et d’un calme, avec celui d’un grand chagrin. » C’est maintenant au tour de Xaru d’être heureux d’entendre cette proposition, il en semble même révérer. « Cela serait un honneur, Callienne. Mais puis-je vous demander de jouer sur le Piandron au Manoir? C’est un instrument que j’affectionne énormément. »
Cally me lance un petit regard interrogatif à cette suggestion, pendant qu’une autre panne s’active en arrière de nous. Comme d’habitude, le courant revient quelques secondes plus tard. Malgré les aléas de la panne, Cally n’arrête pas de me fixer, comme si elle recherchait une information de ma part. Après quelques secondes de réflexion, ma sœur se tourne vers Xaru pour lui présenter une évidence que je n’avais pas pensée. « Je ne crois pas qu’on a de Piandron, Xaru. » C’est vrai… on n’a jamais eu de Piandron dans le Manoir. À cette réponse, je crois voir les nuages s’assombrir encore plus dans le ciel. Comme si la noirceur des nuages tente encore de nous noyer dans les ténèbres de son monde.
« Si. Vous avez un Piandron dans votre salle de divertissement. » Nous deux curieuses, on recule nos têtes simultanément, étonnées par cette affirmation. Pour tout le temps joué dans cette salle durant notre enfance, il me semble qu’on n’a jamais remarqué l’existence d’un Piandron quelconque.
Xaru prend donc les avances pour nous amener vers ce fameux appareil fantôme. Rentrant dans le manoir, je théorise surtout que Xaru a vu un objet ressemblant à cet instrument, sans que cela en soit un. Notre certitude est difficile à casser en ce moment. Continuant dans les couloirs du Manoir, on est les premières étonnées quand on rentre dans la fameuse enceinte. Juste à l’opposé du billard et de la fléchette, le vieil artefact musical se retrouve à cette place, comme Xaru nous l’avait dit.
Oublié, négligé et non-existant dans nos mémoires respectives, cette chose peut représentée parfaitement nos souvenirs du Manoir. Des détails manquant par notre propre aliénation et surtout par notre propre amnésie, notre mémoire a fait un travail efficace pour éviter de parfaire les précisions du Manoir. S’excusant à Xaru de notre erreur, on remarque rapidement qu’il ne semble pas avoir été joué depuis des décennies. La poussière s’est accumulée dessus pour être oublier, même dans par le Manoir. À cette nouvelle découverte, je vais cherchée un petit chiffon d’eau chaude pour aider à réaliser l’œuvre de ma sœur ainée devant un invité attentionné.
Donnant la serviette à ma sœur, elle le passe sans délicatesse et rapidement sur le clavier, frappant toutes les notes d’un coup. Chacune des notes est frappée une à coté de l’autre, juste pour faire un nettoyage rapide. À ce nettoyage, des petits nuages de poussières s’organisent dans les environs, mais Cally commence à se positionner doucement devant le clavier sans se soucier de cette saleté.
Prenant une petite respiration, fermant ses yeux, ces cinq doigts commencent à effleurer délicatement le clavier. Sa main semble si tremblante, si fragilisée, s’exécuté par un frottement léger et incontournable. Elle commence avec une douceur qui l’incarne parfaitement, un ordre musical où une dizaine de notes s’attachent ensemble pour former un rythme lent, mais répétitif. Cally teste cet instrument d’une époque, cherchant à découvrir ces mystères et ces limites. Elle fait un mouvement similaire de sa simple main, pendant une petite minute. Sans originalité peut-être, elle teste le vieil artefact musical. Ce petit effort musical ouvre des portes, fait traverser des longs couloirs à une idée. Elle la décrit comme une douceur, elle décrit ce début par une incarnation unique d’un instrument familier.
Sa deuxième main commence à se positionner pour se préparer à implanter un nouveau rythme. Même avec les meilleurs yeux de tous les univers, elle tape sur le clavier de sa deuxième main d’une vitesse surhumaine. On voit presque uniquement juste une ombre d’une main, tapée sur le clavier. Endiablée, on dirait que même trois mains jouent sur le piandron en même temps. Par un mélange mélancolique et intense, cette violence est incomparable à tout. Cally a toujours été très douée dans la musique, quel que soit l’instrument, parce que maintenant devant la montagne de ces émotions, on dirait que deux personnes jouent sur le piandron simultanément.
Par cette émotion intense, elle transporte un lieu et des objets par sa musique. Tout ce qui est alentour de ce piandron semble être lié à cette intensité. Même, on dirait que la vibration du clavier se fusionne avec le Manoir, pour que porte ou qu’escalier soient liés directement à cette mélodie. Elle nous amène ainsi vers un toit de possibilité ou encore à casser la réalité en traversant une porte d’opportunité. Son maniement de cette arme n’est pas à douter.
Et malgré cette continuité et cette composition fougueuse, toutes les lumières s’éteignent en même temps. Cally, comme Xaru et moi, nous sommes tous pantois. Cette nouvelle panne fait que le rythme implanté par ma sœur s’arrête avec brutalité et violence. Quelques secondes passent et bizarrement, contrairement à toutes les autres pannes, nous restons dans cet assombrissement total. Cally, malgré cette anomalie, reprends quelques secondes plus tard avec un air aussi coléreux qu’avant. Dans cette pièce complètement sombre, elle termine cette course indéfinissable et cette traversée véloce. La conclusion de cette partition est dans la logique implacable et vraie de Xaru.
La musique est bien un langage universel… même dans l’abime.