Le poids de ton chagrin pèse sur tes épaules, Mathilde.
Tu caches tes larmes sous ton mascara,
Mais les cicatrices sur tes bras, elles, ne mentent pas.
Ton père absent, l’odeur de cigarette sur tes habits
Et cette angoisse permanente qui te ronge et que tu fuis
Les cauchemars et les réveils en sueur, seule dans l’obscurité
Te rappellent à quel point tous ceux sur qui tu as compté t’ont oubliée
Et ton coeur gronde, gronde,
Mais la seule chose qui peut t’apaiser, au fond,
C’est ta propre tempête
Parce que le monde te hait et que tu crains la rage d’une bête
Qui serait prête à te dévorer si tu t’assoupissais,
Qui te chuchote des choses que l’on regrette si on les fait,
Qui te guette au-delà de ton ombre,
Et creuse en ta colère une tombe.
Les mots veulent sortir mais ils te brûlent les lèvres
Alors tu cherches de quoi rendre l’attente plus brève,
Tu titubes dans la nuit de tes silences
Et ton appel à l’aide réside dans tes absences,
Mais personne ne l’entend, tu plonges plus profond
Que le sable sous tes pieds, réalité de plomb
Et ton coeur gronde, gronde,
Mais la seule chose qui peut t’apaiser au fond,
C’est ta propre tempête
Parce que le monde te hait et que tu crains la rage d’une bête
Qui est de plus en plus présente,
Qui te retient par une peur brûlante
Qui t’étouffe et te fait suffoquer,
Te susurre jusqu’à te faire céder
Alors tu pleures, Mathilde, tu te coupes les cheveux courts,
Et tu effleures le point de non-retour
Tu hurles dans ton bain, les bulles à la surface
S’échappent et ne laissent que pour trace
Le souvenir de cette fille pour qui très peu ont pleuré
Parce que dans son chagrin, elle s’était noyée.
Fy
Ton commentaire me touche énormément, j'adore tes textes également, tout aussi sensibles et délicats.
Pour ce poème, j'ai trouvé ma source d'inspiration dans la chanson Coraline, de Maneskin, il faut dire que les histoires torturées et tragiques ont quelque chose de mythique et totalement fascinant.
Merci à toi et au plaisir !
Fy
C'est vrai qu'on en a tous une en nous :')
Bonne continuation à toi également !
Fy
Tu parviens à donner de l'ampleur à des "détails" comme une odeur de cigarette, se couper les cheveux, une absence (à l'école, j'imagine ?), qui témoignent d'une détresse difficile à exprimer, et qui sont autant d'ouvertures à des interprétations diverses, ce qui donne une certaine richesse suggestive à ton poème.
Très fan de ce vers : "ton appel à l’aide réside dans tes absences"
Je remarque aussi que tu fais des répétitions, avec un refrain qui se dégage, ce qui m'a étonné, comparé à tout ce que j'ai pu lire de toi jusqu'à présent ! ^^
Il faut dire que j'ai eu beaucoup de mal à l'écrire, celui-ci...
J'ai en effet joué sur un petit effet refrain (en fait à la base ce sont ces vers que je répète qui ont servi de base à mon poème, parce qu'ils me sont venus tout seuls ^^)
Je suis contente qu'il t'ait plu et de pouvoir offrir des choses variées à mes lecteurs :)
Merci pour ce gentil commentaire, ça donne toujours autant le sourire et au plaisir !
Fy