Un café. C’est tout ce que souhaitait Lucie.
Le fait qu’elle en ait consommé déjà quatre n’était qu’un détail. En même temps lorsqu’on est détective aux affaires classés sans suites (ACS), comme elle, il était assez simple de s’endormir. La raison ? Les dossiers qu’elle traitait n’avançaient quasiment pas ou étaient carrément au point mort. Alors, bien entendu, rester au bureau toute la nuit pour tenter de trouver une piste, était fatiguant. Non ?
Lucie, perdue dans son rêve d’une bonne tasse de caféine, ne vit pas arriver son patron.
« Play ! » cria l’homme la faisant sursauter. La concernée se reprit rapidement et imita un garde à vous face à l’homme. « Ne jouez pas avec moi Play... »reprit celui-ci de manière sérieuse.
« Oui monsieur… » répondit-t-elle de manière gênée.
Oliver Mcfray n’était pas à prendre à la rigolade lorsqu’il parlait calmement. Ni même lorsqu’il était heureux, triste ou en colère…en clair il ne fallait jamais le prendre à la rigolade. Jamais. Et pourtant Lucie ne pouvait s’empêcher parfois de le faire.
« Play ! » rappela Oliver, coupant le train de penser de la femme« Pouvez vous me dire où en est l’affaire Marine ? Ou dois-je prévoir une diminution de votre salaire ? » demanda-t-il avec un sérieux pouvant couper l’air.
« L’affaire Marine...elle avance... »tenta Lucie de manière incertaine, faisant lever un des sourcils de Mcfray. En entendant cela, il croisa les bras, faisant perdre toute volonté à la femme.
« Elle est au point mort...au final je pense que cet vielle dame est vraiment morte d’un AVC.. »avoua-t-elle avec dépit.
L’affaire Marine devait être une affaire banale au départ pour la police de Verdas. Une vieille femme, retrouvée morte il y a de cela deux ans dans son salon. Les médecins en avait conclut un AVC mais la famille s’obstinait à croire à un homicide. Il ne lâchèrent pas l’affaire, jusqu’à trouver Lucie qui l’avait considérée comme une affaire classée sans suite. Mais rien. Au moment ou la femme avait accepté le dossier c’était plutôt par nécessité que par envie. Il lui fallait une affaire pour montrer à ces collègue qu’elle pouvait et savait travailler dans les affaires non résolus. Mais encore une fois, rien.
Face à Lucie, Mcfray soupira. Il savait qu’elle se donnait corps et âme sur une affaire, mais là où elle n’avait pas de chance, c’était dans les choix de celle-ci. Elle essuyait échec après échec depuis près d’un an, chaque affaire qu’elle ouvrait finissait refermée à nouveau ou donnée à l’équipe de son collègue et rival George Monier. Si elle continuait comme ça, il savait tout comme elle, qu’elle serait transférée autre part ;
« Play si vous ne résolvez aucune affaire d’ici la fin de l’année c’est à dire dans trois mois, il est certain que vous serez transférée. Alors trouvez une affaire avant que je finisse par signer le papier de transfert ! »ordonna-t-il avant de la laisser seule.
Malheureusement pour elle, le bureau était ouvert à tous, donc tout le monde avait entendu et assisté à cette petite discussion. Tournant la tête vers un groupe de détective, Lucie y aperçut George la regardant avec un sourire narquois. L’homme appartenait à la section ACS depuis bien plus longtemps qu’elle, et depuis son premier jour il l’avait détestée. Plus les années passaient, plus il tentait tout pour la faire partir, cela en était devenu une rivalité, et à présent Lucie se dit qu’il allait finalement gagné.
Regardant la montre sur son bureau, Lucie soupira pour ce qui semblait la énième fois aujourd’hui. Sur celle-ci on pouvait y lire sept heure quarante six. Une nouvelle journée commençait pour elle.
Voyant qu’elle n’avait rien d’autre à faire que de la paperasse concernant l’affaire Marine, Lucie s’avoua vaincu face à son envie de caféine et sans perdre de temps se dirigea vers les machines.
Deux minutes plus tard, après avoir pris l’ascenseur pour descendre au rez de chaussé, là où était fait les meilleurs cafés de son point de vue. Lucie sirotait enfin la boisson qui lui semblait si précieuse en ce moment. Soufflant pour atténuer la chaleur du liquide, elle remarqua du coin de l’œil l’agent de l’accueil s’approcher.
« Je parie que c’est ton septième » déclara la nouvelle venu.
« Cinquième » répondit Lucie avec un petit sourire.
Anne Veliène avait toujours été gentille avec elle. Toutes deux était rapidement devenu amies, et Lucie lui avait demandé à plusieurs reprises la raison qui la bloquer à postuler pour l’ACS. Mais Anne ne lui avait jamais répondu, prétextant qu’on en apprend mieux à l’accueil que coincée derrière un bureau. Ce à quoi Lucie répondait qu’être à l’accueil signifiait aussi être coincée derrière un bureau avec comme seul avantage la machine à café non loin.
« Alors l’affaire Marine ? » engagea Anne
« Point mort, la vieille est sûrement morte d’un AVC à force de voir des téléfilms à l’eau de rose »
« Et Mcfray ? »
« Il m’a clairement fait savoir que si je ne résolvais pas une affaire très vite, je disparaîtrais de ce bureau et sûrement de la section ACS de tout le compté de Las Vegas comprenant Verdas…. »expliqua Lucie prenant une gorgé de café.
« Défaitiste »critiqua Anne
« Comment tu veux que je ne le sois pas…. après tout ce qu’il s’est passé il y a un an… je devrais peut être chercher à prendre ton poste… il a l’air bien plus sympathique. » rétorqua Lucie en finissant son café, quelques secondes plus tard le gobelet se retrouva à la poubelle.
« Parions alors ! » proposa Anne tout en se dirigeant vers son bureau.
« Tu as toujours ta mauvaise habitude… mais si tu veux, tout ce qui peut m’éloigner de la paperasse sera bon »
« Une dernière enquête ! Si tu la résous alors tu gardes ton poste et montre à ce porc de George que tu vaut plus que ça »
« Et si je perd ? »
« Alors je t’apprend à guider les personne au bon étage et à répondre au téléphone et surtout je te donne la clé pour avoir des cafés gratuits » expliqua Anne avec un sourire de parieuse. Une mauvaise habitude qu’elle avait depuis longtemps mais qui s’était calmé au côté de Lucie.
« Marché conclu tout pour le café ! » sourit Lucie. Mais au fond, elle ne savait pas si elle devait prendre ce pari au sérieux. Bien qu’Anne voulait la faire sourire, les conséquence étaient bien réelles, elle risquait de perdre son travail et tout ce pour quoi elle s’est battue si elle ne résolvait pas une enquête.
Mais avant qu’elle ne puisse s’inquiéter plus longtemps, Anne, qui était partit lorsqu’elle était dans ses pensées, revint avec une femme brune qui au premier coup d’œil avait un peu plus de vingt ans à ses côtés.
« Lucie je te présente Jaimie Cryphyte, Jaimie voici Lucie Play la détective qui je pense peut t’aider. » présenta Anne avec un petit sourire.
Lucie, qui n’était pas prête, ne fit que serrer silencieusement la main de la femme. Tout en lançant bien entendu un regard d’incompréhension à Anne. Mais celle-ci ne fit qu’un clin d’œil pour réponse. Reportant son regard sur la nouvelle venue, elle vit tout de suite son regard attristé et perdu. Comprenant qu’elle avait un problème et suite aux présentations d’Anne, Lucie comprit qu’il lui fallait engager la conversation.
« Mme Cryphyte enchantée...en quoi pourrais je vous aider ? » demanda poliment Lucie avec un petit sourire
« Vous travaillez pour les affaires non résolues ? » questionna la concernée
« L’ACS, oui c’est bien ça, avez vous besoins de nos service ? »
« En quelque sorte oui...je vais sûrement vous paraître folle mais vous devez me croire cette fois-ci ! »rétorqua la jeune femme avec vivacité.
« Cette fois-ci ? Vous êtes déjà venu ? »
« Plusieurs fois, mais l’agent qui s’occupait de moi ne voulait rien savoir…mais il faut comprendre que je ne vous fait pas de farce ! Tout ça est bien réel ! »s’exclama avec force Jaimie, ses mains serrant tellement un papier que ses jointures en était devenu blanche. Sa détresse ne passa pas inaperçue au yeux de Lucie qui se sentit tout de suite concernée par sa situation.
« Madame Cryphyte, je ne suis pas comme mes autres collègue si vous voulez bien m’expliquer qu’elle est le problème, je vous promet de faire mon maximum pour vous aider » rassura Lucie tout en posant une main sur son épaule et tout en lançant un regard à Anne qui n’avait pas quitté leurs côtés.
Jaimie cryphyte, renifla quelques fois avant de verrouiller son regard à celui de Lucie tout en déclarant :
« Mon frère déclaré mort il y a vingt ans m’a envoyé une lettre »
Je suis ravie d'avoir de nouvelles actualités de toi!
Elles sont très bien tes histoires
Hâte de voir la suite !
A une prochaine !
Roxy