« Zack Mulfort, porté disparu en 1999 en même temps que son camarade de classe Sebastian. Tous deux, ont été retrouvés trois mois plus tard dans une casse de voitures abandonnées près de Verdas. Seul Sebastian a survécu à ce kidnapping, le corps de Zack fut retrouvé non loin en état avancé de décomposition » lut Lucie tout en faisant une grimace.
À ses côtés, Anne prit rapidement le dossier de ses mains et continua la lecture.
« L’affaire fut classée sans suite au bout de huit mois, aucune piste n’ayant avancée et vu que Zack a été enterré un mois après sa découverte, la police n’a pas voulu donner suite. Les parents du garçon n’ont pas poussé plus loin. La conclusion la plus logique étant que les garçons étaient au mauvais endroit au mauvais moment. »
« Et vingt ans plus tard la sœur de Zack nous affirme qu’il est vivant et comme seule preuve une lettre »
« Nan… pas simplement une lettre, mais un code » rétorqua Anne en sortant la feuille de dessous un dossier. « Rappelle-moi pourquoi tu ne travailles pas à ton bureau, mais au mien ? » questionna la femme en soupirant.
« Parce que la machine n’est pas loin et que Mcfray ne va pas tarder à me sermonner pour avoir fait la demande de ce dossier... » répondit Lucie tout en prenant la lettre de la main d’Anne.
Aux yeux de tous, cette lettre aurait semblé tout à fait normale. Des meilleurs vœux pour un mariage, mais Jaimie, la sœur de Zack, avait assuré que la dernière phrase était un code qu’elle et son frère utilisaient étant jeune.
« Le monde aura beau changer, les chats ne pondront jamais. »
« C’est...spécial comme meilleurs vœux pour un mariage... » en conclut Anne en s’enfonçant dans sa chaise « Il est dit dans le rapport que le corps a été identifié comme celui de Zack grâce à une blessure à la jambe droite qu’il se serait fait à l’âge de dix ans. À part ça, le corps n’a rien donné d’autres, aucune trace de drogue, juste le crâne fracassé, ce qui aurait causé la mort selon les légistes. »
Avant que Lucie ne puisse dire autre chose, une personne coupa leur conversation.
« Alors Play toujours à chercher dans les poubelles des autres » cracha George avec un sourire narquois tout en insérant des pièces dans la machine à café.
« Excuse-moi ? »
« Le dossier… c’est le mien du moins ça l’aurait été si la nouvelle information était pertinente » ricana l’homme.
« C’est toi l’agent qui a refusé la demande de Mme Cryphyte ? »
« Dans le mile et j’espère que tu es prête à te faire sermonner par Mcfray parce qu’il t’attend dans son bureau, j’étais juste venu te le dire » dit-il avant de faire demi-tour tout en sirotant sa boisson.
Lucie, qui comprit qu’elle devait maintenant faire face au grand méchant loup, ne put que soupirer. Lançant un dernier regard à Anne qui avait ses pouces en l’air avec un regard d’encouragement, elle prit le dossier sous son bras et parti, direction le bureau du patron.
Arrivée là-bas, l’homme l’y attendait avec un regard de pure colère, accompagné d’un visage aussi crispé que possible. À peine avait-elle fermé la porte qu’il avait déjà commencé à la questionner.
« Puis-je savoir à quoi rime tout ça ? À peine, je vous dit de vous reprendre en main que vous allez fouiller dans les dossiers de Monier ? Vous prenez tout cela pour une farce ou quoi ?!! » cria-t-il sans la quitter du regard.
Attendant quelques secondes avant de répondre, Lucie fit attention aux prochains mots qui allaient sortir de sa bouche.
« Je m’excuse monsieur, mais ce dossier n’est pas celui de Monier... »
« Vous vous fichez de moi !! »
Mauvais choix de mots
« Ce que je veux dire, c’est que Mme Cryphyte est apparemment venue de nombreuses fois voir l’agent Monier dans l’espoir qu’il ouvre de nouveau l’enquête, mais celui-ci à refuser. Et par pur hasard aujourd’hui elle est venu à ma rencontre et contrairement à lui, j’ai décidé d’y… jeter un œil pour me faire un avis concret par rapport aux nouvelles informations données par Mme Cryphyte... » expliqua-t-elle calmement, mais la tête toujours haute.
« Qui sont ? »
« Une lettre avec ce qui semblerait selon elle, un code qu’elle utilisait avec son frère »
« Frère qui ? » insista-t-il en croisant les bras tout en s’enfonçant dans sa chaise. Son visage de plus en plus crispé, donnant à Lucie l’impression de faire face à un Shar Pei.
« A été déclaré mort il y a vingt ans » lâcha Lucie avant de se reprendre tout aussi vite « Mais alors quelqu’un a bien envoyé la lettre, bouleversant Mme Cryphyte et je pense qu’il faudrait en savoir plus étant donné que cela pourrait être lier à l’affaire… comme une mauvaise blague »
« Comme ce que vous êtes en train de faire » coupa Mcrfay en se redressant, le visage un peu moins crispé. « Play, il faut prendre votre job au sérieux maintenant, vous êtes à deux doigts de le perdre, et ce dossier ne va pas vous arranger alors soit vous cherchez quelque chose d’autre soit vous le tentez et oubliez votre boulot dans deux mois… c’est à vous de décider. »
Ce qui fallait féliciter chez Mcray selon Lucie, c’était qu’au moins, quelle que soit la situation l’homme était clair et net sur la suite des événements. Mais alors qu’elle pensait abandonner ce dossier, elle ne put s’empêcher de repenser au visage de Jaimie. Sa peur était bien réelle et si Lucie pouvait un tant soit peu la faire disparaître alors elle le ferait. Il y a un an, elle aurait tout donné pour que quelqu’un lui fasse la même chose. Baissant la tête pour se préparer mentalement à ce qui allait suivre, elle arbora l’air le plus déterminé lorsqu’elle refit face à Mcfray.
« Deux mois et si l’affaire n’est pas bouclée vous êtes virée » conclut-il avec froideur.
« Je voudrais qu’Anne Veliène travaille avec moi la dessus. »
« Faites ce que vous voulez maintenant partez ! »
Sortant du bureau, quelques secondes plus tard, Lucie n’eut pas de chance lorsqu’elle fit face cette fois-ci à George.
« Un problème Monier ? »
« Donne-moi le dossier, je vais te montrer comment un vrai pro travaille » ricana-t-il en s’approchant trop près au goût de Lucie
« Dommage, c’est le mien maintenant, pourquoi t’as peur que je le résolve avant toi ? »
« Et moi qui voulais t’aider à ne pas te faire virer aussi vite, on dirait que t’a enfin compris que t’étais pas à ta place ici. »
« On verra ça lorsque je l’aurais bouclée, maintenant pousse toi avant que ta mauvaise haleine me force à te frapper » menaça Lucie clairement piquée au vif, mais gardant son calme.
Face à elle, l’homme ne fit que la regarder plus méchamment, leurs collègues regardant l’échange sous tension, personne n’osant dire ou faire quoi que ce soit. C’est jusqu’à ce que Monier se décide à souffler et à partir. Laissant Lucie, vainqueur de cette bataille. Après ce bref dialogue, tout le monde reprit son travail. La femme, pour sa part, ne perdit pas de temps à rejoindre Anne au bureau de l’accueil. À peine arrivée là-bas, elle lança le dossier dans les mains de la femme en lui ordonnant de prendre son manteau.
« Et où on va ? » demanda Anne clairement perdue tout en enfilant le vêtement.
« Enquêter ! » cria Lucie de loin tout en continuant à marcher.
« Et l’accueil ? »
« Laisse-le à Lucas, il pourra s’en charger ! »
Se tournant vers la seule personne à ses côtés, Anne vit que c’était le stagiaire dont elle n’avait jamais retenu le prénom.
« Ok le stagiaire, si le téléphone sonne, transfère-le au premier sinon tout est écrit dans le manuel » expliqua Anne avant de courir rejoindre Lucie dehors.
« Mais quel manuel ? » demanda Lucas, mais les deux femmes étaient déjà loin.
Je suis ravie de voir la suite !
Hâte de savoir la fin de cette histoire qui promet beaucoup!
Beaucoup d'idées originales
A la prochaine
Roxy