Mon étoile polaire - partie 2

Notes de l’auteur : Bonjour ! La première partie de ce récit se trouve dans Coeur Fracassé, n'hésitez pas à aller voir le début de cette histoire !
"Je n'ai jamais vu très clair en moi pour finir. Mais j'ai toujours suivi, d'instinct, une étoile invisible."

Oui, ma dame, tu m’as tué. Mais, ma dame, ne l’oublions pas : tu m’as aussi sauvé.

Anaïs, voilà la deuxième réalité que je suis forcé d’admettre : je ne peux pas vivre sans toi. Nous avons un lien, un lien que j’ai essayé de briser, pour moins souffrir, sans toutefois aucun succès.

Alors que tout allait mal, alors que tout dans mon esprit semblait embrumé, tu m’as rappelé à quel point la vie vaut la peine d’être vécue. Tout était flou, mais cette vérité s’imposait à moi. Tu m’as sauvé.

Cela fait maintenant cinq ans. Cinq ans où j’ai tenté de vivre à tes côtés. Aujoud’hui, malheureusement, je déclare forfait. La vie est trop pénible quand je te vois avec ce marin qui m’a tout volé. Je ne t’en veux pas, non. Tu l’aimes, tu n’y peux rien. Moi aussi je t’ai aimée. Et malgré ma ferme volonté de me reconstruire à tes côtés… J’en suis simplement incapable.

Tu me connais depuis mes six ans. Quatorze années où tu as pu me connaître, m’apprendre par coeur. Nous avons ce lien que je n’aurai avec personne d’autre. Avec toi, je suis enfin complet. Quatorze années où, inconsciemment, tu as éclairé chacune de mes nuits. Tu étais comme le phare des marins, mais moi, je t’ai toujours appelée autrement. Parce que le phare peut être détruit par des canons, ou les assauts du vent. L’étoile polaire, elle, brillera jusqu’au lendemain de toujours, à mes yeux. Toi, tu brilleras toujours. Voilà pourquoi je t’ai appelée comme ça, mon étoile. Polaire, parce que je ne peux pas te parler sans être glacé. Mais une étoile quand même. Mon étoile.

Je t’ai aimée. Aimée comme jamais je n’aimerai quelqu’un. Tu resteras à mes côtés chaque seconde de ma vie, à chaque croisement, tu me souffleras quelle direction prendre. Tu m’indiqueras toujours le Nord. Peu de marin sont capables de se repérer en pleine mer. Moi, oui. Grâce à toi. Grâce à mon étoile.

Alors, adieu, ma dame. Aujourd’hui, je pars. Je pars loin, dans un pays qui n’est pas le mien. Je pars à la conquête d’un monde, un monde fou, un monde inespéré. Un monde où, raconte-on, la peau des hommes est aussi noire que le charbon. Un monde où j’espère pouvoir t’oublier. Oublier ta voix, les courbes de ton corps, la couleur de tes yeux. Oublier la jeune fille dont je suis tombé amoureux.

Mais je n’oublierai jamais mon étoile. J’effacerai chacun des sentiments amoureux qui m’ont habité mais jamais la lueur que tu as rallumée en moi quand tout semblait perdu.

Profite de chaque instant, mon étoile.

Ne m’oublie pas.

Ton ami,

Adrien.

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Cœur perdu
Posté le 27/05/2023
Très joli. Assez inspirant quand, comme je le vis actuellement, le champ des possibles s'ouvre plus que je ne l'aurais imaginé.
Heureux de cette découverte. Merci.
coeurfracassé
Posté le 30/05/2023
Merci pour ce magnifique commentaire ! J'espère qu'il t'aura aidé et ouvert un chemin possible !
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