Mon père dort

Mon père dort.
Il s'est endormi dans un rayon de soleil
A l'ombre de la haie où dansent les abeilles
Auprès de la fontaine où les remous de l'eau
En un clapotis doux se mêlent aux oiseaux
Dans leur humble chanson, leur simple concerto
Qui raconte la vie, le bien, le bon, le beau

Mon père dort.
Il dort sous des fleurs fraîches et de jeunes cyprès
Il dort sous la croix neuve et sous le métal doré
Il dort sous la glaise rouge et sous le bois miellé
Le vent agite les tendres et tristes bouquets
Et sur sa tombe quelques nuages ont pleuré
Mon père dort
Mon père est mort

février 2022

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Adrien Vermeil
Posté le 24/06/2023
Poème extrêmement émouvant... En le lisant, j'ai pensé au fameux « Dormeur du val » de Rimbaud qui associe de la même manière le sommeil tranquille et la mort. Ici, la quiétude du tableau tranche nettement avec le regard du narrateur, qu'on imagine désorienté. Le tableau n'est plus le sujet, ce sont les yeux qui observent ce tableau qui le deviennent. Un tour de force magistral. L'énumération de mots quasi monophoniques qu'on devine être des enseignements de ce père disparu est aussi très bien trouvé. Le simple côtoie le sublime. L'intime côtoie l'universel. L'éphémère présent côtoie l'éternité. Voilà de la poésie bien faite. Merci pour ce partage, qui m'enthousiasme. Au plaisir de vous lire à nouveau !
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