Elle voulait mourir jeune. Elle voulait une vie si intense qu’elle en serait éphémère. La toxine l’avait imaginé de nombreuses fois : sa mort. Comme un grand final, un triomphe. Elle serait l’apogée de son existence de paumée. Elle voulait transcender les esprits. En bien ou en mal, elle voulait qu’on parle d’elle et pendant longtemps. Qu’on se souvienne comment elle avait vécu et ô combien sa mort avait été majestueuse.
Dans ses plus belles histoires, ses fantaisies les plus jolies, elle ne partait pas seule. Elle restait avec le paumé. Ils s’échangeaient leur amour jusqu’aux derniers souffles. Ils s’éteignaient ensemble sur le toit du monde. Une déclaration d’amour éternel plus vraie, plus honnête, plus authentique que l’entièreté de leur existence.
La toxine voulait mourir avec le paumé et de la même façon qu’elle l’avait aimé : dans le tourment de la passion.