Nangurog ronflait paisiblement sur son tas d'or. Nangurog était un dragon très craint et très respecté. Ca tombait bien, craint et respecté voulait dire : avoir plein d'or. Et Nangurog adorait l'or. Ca sentait bon et puis ça brillait. Comme tout dragon qui se respectait, il avait patiemment monté sa petite fortune et en était très fier. Dans son trésor, il y avait de tout, mais surtout de l'or. Il s'était fait une spécialité de faire vider leurs poches aux aventuriers qui osaient entrer dans sa grotte. Quelques épées abandonnées dans la précipitation ou des chaudrons de cuivre grossissaient le lot à côté des bâtons pourvus de pierres brillantes. Et chaque année, le collectif des Tas d'Or Les Plus Gros décernait le meilleur prix à Nangurog. Tout le monde, qu'il soit humain ou dragon, était très impressionné par Nangurog. Et cela le rendait très très fier, et très très occupé. C'est pourquoi il profitait d'une sieste bien méritée avant l'arrivée de prochains aventuriers. Si vous vous posez la question, un tas d'or, c'est très confortable.
Or, des éclats de voix se firent entendre à l'entrée de son antre. Nangurog ouvrit un œil. Il découvrit les chétives silhouettes de quelques humains, qui progressaient prudemment à la lueur des torches. Évidemment, on le dérangeait en plein milieu de la nuit. Est-ce que ces humains pensaient qu'ils allaient fondre sous le soleil ? Nangurog réfléchit un instant et conclut que ce n'était pas là une raison valable pour le déranger de sa sieste. Il eut un grognement, qui figea de terreur les quatre humains. L'une brandissait une large épée qui brillait à la lueur des flammes. Nangurog sut qu'il devait l'ajouter à son tas d'or. Le second portait un lourd marteau. Nangurog était certain qu'avec un bon polissage, il pourrait l'ajouter à son tas d'or sans honte. La troisième s'agrippait à un bâton plus grand qu'elle, dont l'extrémité luisait d'une couleur violette. Nangurog adorait le violet. Enfin, le dernier était encapuchonné sous un large tissu et serrait contre lui un objet rectangulaire. Nangurog en avait déjà vu auparavant, il lui semblait que ça s'appelait « livre. » Il était déçu : le livre n'avait rien de brillant ou de doré. Mais il lui suffisait de secouer l'humain la tête en bas, pour que les pièces d'or qu'il dissimulait sous sa cape tombent droit dans son trésor. Il eut un grondement de satisfaction : la pêche sera bonne, ce soir. Le dragon se redressa de toute sa hauteur, et la mâchoire des quatre humains se décrocha. A la faible lueur des torches, ils virent se dessiner les contours d'une silhouette bien plus haute et bien plus large qu'ils ne l'auraient imaginé. A côté de lui, ils n'étaient que des brins d'herbe !
Les humains réalisèrent vite qu'ils n'étaient que des brins d'herbe et qu'ils allaient se faire piétiner. Leurs yeux s'arrondirent et leur bouche s'ouvrit pour hurler avant qu'ils abandonnent tout leur attirail sans demander leur reste. Des traces de leur passage, ne resta qu'un petit nuage de poussière soulevé par leur course précipitée pour sortir de la grotte. Quel bazar il mettaient, ceux-là. Nangurog prit le temps de récupérer l'épée, le marteau et le bâton et de passer un coup de queue devant l'entrée pour en expulser toute la poussière. C'est là qu'il vit le livre. Il était tombé ouvert, ses pages s'agitant de droite à gauche au rythme du vent qu'il soulevait. Il y avait des images colorées. Intrigué, Nangurog se pencha de toute la hauteur de son long cou et scruta la page désormais inerte. C'était sans doute la première fois de sa vie que Nangurog était aussi étonné. La chose dessinée sur cette feuille, il n'aurait pas su dire ce que c'était. Et pourtant, Nangurog connaissait beaucoup de choses ! Il avait apprit des sorts pour cracher des flammes aussi ardentes que le soleil, ou encore pour garder son souffle des heures durant sous l'eau. Il connaissait la politique des quinze pays environnants, il savait même compter deux par deux. Oui mais voilà, Nangurog ne savait pas lire. Et Nangurog se sentait très très bête et très très en colère face à ce livre, qui avait le culot de lui présenter quelque chose qu'il ne connaissait pas.
Alors le dragon rugit et étendit ses ailes pour s'envoler hors de son antre.
J'ai trouvé amusant le point de vue du dragon face aux quatre humains. Je visualisais bien la poignée d'aventuriers digne d'une guilde d'un jeu vidéo, tous bien armés pour combattre le dragon pour finalement fuir dès qu'il étire le cou.
J'ai juste relevé quelques erreurs/coquilles :
"Leur bouche s'ouvrit" --> leurs bouches s'ouvrirent
".A côté de lui, ils n'étaient que des brins d'herbe !"
"Les humains réalisèrent vite qu'ils n'étaient que des brins d'herbe"
--> pour éviter la répétition, j'aurai employé une formule du point de vue du dragon et une autre du point de vue des humains. Le dragon peut les percevoir comme des brins d'herbe et les humains peuvent se sentir comme des insectes face au reptile. Ce n'est qu'une proposition.
"il mettaient" --> ilS
Bonne soirée
C'est vilain pour le pauvre dragon de lui faire des choses comme ça. Du coup, il sait plus quoi faire. Je me demande ce qu'il va faire avec son image.
Il faut que tu saches que j’ai une affection particulière pour les dragons <3 Et Nangurog me plait beaucoup ^^
Son obsession pour l’or est très bien rendue avec les répétitions du mot « or » (ça me rappelle les nains chez Terry Pratchett :D ) et on sent bien qu’il va faire un gros transfert sur les gâteaux.
C’est un livre que j’aimerais bien lire et faire lire à mes enfants :)
J'adore le résumé, c'est ce qui m'a attiré ici ! :-) Un dragon qui veut apprendre à lire pour... manger un gateau ! Génial !!
Suite à ma lecture, qlq remarques :
- le mot "très" apparaît trop souvent, à mon sens, même si je comprends bien que la volonté est que tout soit "très, trop", etc.
- c'est bizarre un paragraphe qui commence par "or". Sauf si c'est un jeu de mot avec l'or mentionné juste avant ?
- la pêche sera bonne, ce soir. J’ajouterais bien un truc du genre « finalement, ca valait le coup d’être réveillé en pleine nuit »
- J’ai été un peu gênée, car tu dis que le dragon regarde une image, et juste après tu dis « Oui mais voilà, Nangurog ne savait pas lire ». Quel besoin de savoir lire reconnaitre une image ?
J’ai adoré tout le passage où l’on voit bien que le dragon en fait il aime un peu tout type d’objet ! :p C’est bien amené. Surtout le « et il aime le violet ».
Et quand il balaye la poussière devant l’entrée, hihi !
Sinon le style d'écriture général est top, et bien adapté à un public assez large. J'ai pas relevé une seule faute d'orthographe.
Je lis la suite de ce pas. Et hop dans la PAL !
C’est un roman jeunesse mais qui plaît à l’adulte que je suis car : très bien écrit et l’idée est intéressante.
Question : pourquoi l’humain avait-il un livre (de recette si j’ai bien compris) en entrant dans la grotte ? Allait-il faire du confit de dragon ? Ou s’est-il trompé de livre de sortilège ? Mystère, mystère…
Avis perso : les blocs de textes sont trop massifs, peut-être sauter des lignes pour les aérer ?
Que l'humain se baladait avec le livre de cuisine sera expliqué. Un jour ;) pour le moment, c'est pas ce qui importe à Nangurog.
Je tiens compte de l'avis pour les paragraphes ! Je trouverai moyen d'aérer.
Bravo pour ce premier chapitre. J'aime beaucoup ton intrigue. C'est surprenant, amusant, décalé, j'adore ! J'ai un petit blocage avec le fait que ce soit une histoire jeunesse, ça n'a rien à voir avec ta plume ou ton récit qui sont très bien, c'est juste que je suis trop vieille haha !
Maintenant, je me demande pourquoi l'humain avait le livre de cuisine ouvert ? est-ce qu'il pensait cuisiner au calme à côté du dragon endormi ?
C'est en tout cas très intéressant comme début (j'insiste sur le "très" qui a l'air tendance dans cette histoire)
Je trouve la narration très fluide, le point de vue du dragon hilarant, et l'histoire très mignonne.
J'adore ce dragon ! Vivement la suite !
J'ai passé un très chouette moment à lire ce premier chapitre. J'ai aimé le rythme et le style : joyeux, léger mais percutant. C'était un délice !
J'ai une petite réserve sur la répétition des "très", mais franchement, c'est un petit rien. Je crois que tu as répété deux fois "brins d'herbe" par contre.
J'en veux encore ! Hâte de voir ce qu'il va en faire !
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J'adooooooore Célia!!!
Le ton, l'humour, le rythme !! Ce dragon il est tellement chou avec ce faux côté bougon et sa vantardise !
Tu as bien fait de commencer ce projet. Ça va être top !