Il faisait froid dehors, en ce crépuscule de novembre. La météo ne semblait pourtant pas déranger Sélène, emmitouflée dans un énorme pull de laine. La balançoire sur laquelle elle était assise oscillait doucement entre les branches sans feuilles du saule. La jeune fille avait besoin de réfléchir au calme, ce qui était impossible à l’intérieur ; Adeline, d’ordinaire si paisible, s’agitait en tous sens. En effet, elle préparait les derniers détails pour le baptême de ses deux filles aînées, prévu pour le lendemain.
Les deux sœurs avaient pris cette décision un peu sur un coup de tête, s’encourageant l’une l’autre. Leurs parents leur avaient laissé le choix, et elles s’étaient dirigées vers la religion, finalement. C’était un peu pour l’Église, un peu pour les cadeaux de la cérémonie. C’était un peu pour la grande fête qui suivrait le rituel, où tous les amis des Gavillet seraient présents. Mais dans tout ce remue-ménage, Sélène avait eu besoin de calme, c’est pourquoi elle s’était éclipsée en douce.
Les étoiles apparaissaient timidement dans le ciel nocturne. Plus ce jour si spécial s’était approché, plus la jeune fille avait compris que la fête, les cadeaux et les invités n’importaient pas vraiment. Sélène avait délibérément choisi d’entrer dans la Communauté. Elle ne croyait pas en Dieu, et pourtant, son instinct lui soufflait que quelque chose régissait leurs vies, même si elle ne comprenait pas quoi exactement. Peut-être le destin. Ou simplement une énergie qui tourbillonnait sur Terre.
Sélène s’était pourtant forgé son propre avis, et ses réflexions lui rappelèrent une discussion qu’elle avait tenu avec sa petite sœur. C’était un soir tard, alors que l’adolescente tentait de sombrer dans le sommeil pour retrouver l’inconnu de la balançoire.
– Sélène ! Tu dors ? demanda Coralie.
– Non, soupira l’intéressée. J’aimerais bien.
Comme sa sœur s’était tue durant de longues secondes, Sélène poursuivit, résignée :
– Pourquoi t’es là, ma Coconut ?
– Je… J’ai une question à te poser.
– Vas-y, l’encouragea-t-elle. Je t’écoute.
– On se fait bientôt baptiser, mais je sais pas… hésita Coralie. Je me demandais si tu…
Sélène commençait à perdre patience, même si elle n’en montrait rien. En plus, la jeune fille crut savoir où sa sœur voulait en venir.
– Sélène ? Est-ce que tu crois en Dieu ?
Effectivement, l’aînée avait visé juste. Heureusement qu’elle avait longuement réfléchi à la question, car sinon, Coralie l’aurait prise au dépourvu.
– Non, pas vraiment, Coco. Mais ça ne veut pas dire que je ne crois en rien, tu sais ?
– Mais alors, tu penses qu’il y a quoi à la place du Seigneur ? réfléchit-elle. Jésus ?
– Non, rit Sélène face à la naïveté de sa sœur. Je ne sais pas trop, mais… Des anges, peut-être. Je pense que quelqu’un ou quelque chose veille sur nous.
Coralie l’interrompit avant qu’elle ne pût arriver au bout de sa réflexion.
– Pourquoi tu te baptises, alors ? T’es pas vraiment comme les gens de l’Église. C’est pas logique, ronchonna-t-elle.
– Détrompe-toi, ma Coconut. Je ne me baptise pas pour Dieu ou Jésus. C’est comme montrer à cette… force… que je crois en elle. Pour qu’elle me protège. Tu ne trouves pas ça rassurant ?
– Bof. Je préfère quand même Dieu, je crois. Bonne nuit.
Alors que Sélène se rappelait justement cette conversation tardive, Coralie s’avança vers elle dans la lumière de la baie vitrée. Sa petite sœur avait enfilé une jaquette par-dessus son pyjama. Sans dire un mot, Coco s’installa sur les genoux de son aînée, lui faisant face.
– Prête ? s’enquit Sélène.
– Ouais. Un peu flemme pour la cérémonie, mais bon. Pff, ronchonna-t-elle. Le prêtre est très gentil, mais je crois que je préfère quand même les cadeaux. Et la fête, aussi ! Ça va être trop chouette.
Sélène sourit faiblement dans l’obscurité. Elle était d’accord avec sa sœur, jusqu’à un certain point. De toute façon, l’adolescente savait bien que Coralie minimisait sa foi. Les sœurs rigolaient beaucoup, mais elles n’en pensaient pas moins de leur côté, comme leur discussion tard le soir l’avait prouvé.
– Brr… J’ai froid, frissonna Coralie. Tu viens ? Papa nous propose de regarder un Disney, j’hésite entre Raiponce et Aladdin.
– Enlève-toi, si tu veux que je vienne ! rigola Sélène en chatouillant sa sœur. J’arrive.
Les deux filles se dépêchèrent de rentrer à l’abri du froid.
– On a choisi Raiponce ! se réjouissait Maëlys sur le canapé. Maman, viens ! cria-t-elle.
La benjamine optait toujours pour la princesse aux longs cheveux, peu importait les autres options qu’on lui proposait. Les Gavillet passèrent une excellente soirée, pelotonnés sous des plaids. Loïc réussit même à convaincre sa femme que tout était parfait pour le baptême de ses deux filles chéries.
<3
La cérémonie religieuse était passée bien plus vite que ce à quoi s’était attendue Sélène. Elle avait fait son entrée dans le monde des chrétiens. Dans l’univers de la croyance, et, plus largement, de l’imaginaire. Mais pour l’adolescente, ce n’était pas vraiment celui de Dieu. Il n’était… qu’un prétexte. Un seul Dieu n’avait pas de sens à ses yeux. Il y avait trop de personnes sur qui veiller, trop d’âmes à protéger. En revanche, des anges gardiens, par exemple, l’attiraient beaucoup plus. Que chacun soit guidé par une entité particulière, avec des sentiments et une connaissance parfaite de leur protégé. Les anges lui semblaient bien plus intimes.
La salle qu’ils avaient louée pour l’occasion resplendissait : Adeline et quelques amies s’étaient démenées pour rendre le lieu de la fête absolument sublime. D’immenses tables couvertes d’entremets trônaient au centre. Dans les coins, des bouquets de ballons blanc et or faisaient office de gardes du corps ; les guirlandes surveillaient les convives de leurs yeux de papier.
– Les cadeaux ! Les cadeaux ! scandaient les invités.
Sélène frotta instinctivement le lobe de son oreille. Elle était stressée, ça ne faisait aucun doute. Heureusement que sa sœur se trouvait à ses côtés. Discrètement, l’aînée effleura les doigts de Coralie pour se donner du courage. Après tout, il n’y avait rien de dramatique : seulement des amis de leurs parents. Leurs parrains et marraines. Et… les Sherwood.
Distraite par l’huile sainte et les discours du prêtre, Sélène ne leur avait pas accordé beaucoup d’attention. Pourtant, la jeune fille avait eu une conscience aigüe des regards fixés sur elle, en particulier celui de Léo. À moins que ce ne fût qu’une impression ? Elle avait tout le loisir de l’observer, dorénavant. Sa présence lui donnait la force d’affronter la trentaine de paires d’yeux fixés sur elle.
Loïc fit tinter son verre pour obtenir le silence de l’assemblée.
– Je tenais à remercier tout le monde pour sa présence en ce jour si spécial. Un immense merci à ma femme, poursuivit-il en lui faisant signe de le rejoindre, pour tous les délicieux petits plats qu’elle nous a concoctés.
Le mari de la cuisinière fut interrompu par les applaudissements et les bravos des invités. Adeline resplendissait.
– Plusieurs d’entre vous m’ont demandé où ils pouvaient poser les cadeaux. Je vous propose qu’on les ouvre maintenant, si personne ne s’y oppose… Qui veut commencer ? Vas-y, Mily.
Maëlys s’approcha de ses grandes sœurs. Dans ses menottes se cachaient deux bracelets de perles en plastique. Sélène et Coralie furent contraintes de les enfiler, même si elles firent un gros câlin à la benjamine pour ne pas la blesser.
– Merci Mily ! Il est trop beau ! s’extasia Coralie devant les perles rose bonbon.
Leurs grands-parents s’avancèrent alors vers les deux grandes soeurs, chacun tenant un paquet ressemblant à un livre épais. Mal à l’aise sous le feu des projecteurs, l’adolescente ouvrit son cadeau : une superbe Bible illustrée. Elle déballa encore plusieurs ouvrages religieux ; Coralie recevait approximativement les mêmes albums sur les Saints ou l’histoire de Jésus, ainsi que des livres de prières.
Loïc et Adeline s’approchèrent de leurs filles avec deux bourses bleu nuit.
– Votre cadeau de baptême. Qu’il vous protège durant toute votre vie, les bénit leur père en les embrassant toutes deux sur le front.
À l’intérieur de son sachet se nichait un pendentif attaché à une fine lanière de cuir. Un petit papier expliquait que c’était une pierre d’agate abricot, connue pour libérer les peurs et la honte, mais surtout pour s’aimer soi-même. Sélène s’empara du collier et l’enfila à son cou. C’était étrange, mais elle se sentit réconfortée par la pierre froide. Comme si elle la protégeait. Le rythme de son cœur s’apaisa un peu. Peut-être était-ce cette fameuse force surnaturelle qui régissait le monde.
– Et maintenant, portons un toast à Sélène et Coralie !
Les verres tintèrent, et l’adolescente rougit encore plus de malaise. Sa main se porta au pendentif qui se nichait entre ses clavicules, et elle vérifia d’un coup d’œil que sa robe ne s’était pas salie. Un peu tard sans doute pour s’en préoccuper, mais c’était toujours mieux que rien. Le tissu blanc descendait un peu au-dessus de ses genoux, droit et raide. En revanche, le haut de sa robe était clairsemé de dentelle. Sélène l’aimait beaucoup, car elle semblait si bien refléter sa personnalité discrète.
Si la robe de Sélène resplendissait de candeur, celle de Coralie paraissait illuminer toute la salle. La première fois que sa grande sœur l’avait vue, une image de mariage lui avait traversé l’esprit, rappel d’un vieux conte de fée que lui racontait sa mère. Le tulle s’accumulait sur plusieurs couches, et des perles ruisselaient sur la jupe. Sur le haut, celles-ci dessinaient des arabesques qui s’enroulaient sur ses épaules.
Sélène s’était tant absorbée dans la contemplation de leurs robes qu’elle n’avait pas entendu Mathéo s’approcher de sa petite sœur. Il tenait un écrin blanc sur sa paume ouverte, ce qui piqua la curiosité de la jeune fille. Que contenait-il ?
– Coralie ? C’est pour toi. Que Dieu te protège.
L’attention de l’adolescente fut déportée sur le reste de la famille Sherwood, car un rire avait échappé à Léo. Sélène en déduisit qu’il avait dû répéter son texte devant un miroir, espionné par son grand frère. Son intuition fut confirmée par le ton de Mathéo, totalement dénué d’expression, maintenant qu’elle y pensait.
Indifférente à la bénédiction artificielle de son ami, Coralie prit délicatement l’écrin et l’ouvrit : un bracelet et son pendentif en forme de soleil occupaient tout l’espace.
– Merci, Mat ! Il est trop beau ! Tu peux m’aider à le mettre ?
Il s’exécuta maladroitement, lui aussi gêné par l’attention générale dirigée vers les jeunes gens. Une fois le bijou attaché à son poignet, Coralie étreignit son ami. Mathéo rougit un peu en réaction de la proximité de Coco, sans y prêter garde toutefois. Peut-être ne s’en était-il même pas rendu compte.
Un raclement de gorge la tira rapidement de ses pensées.
Léo
J’aurais dû m’en douter. Prévoir ce qui va s’ensuivre. Une bague. Rien que ça. J’aimerais tellement que ce ne soit pas à moi de la lui offrir. Et pourtant. Maman s’est bien débrouillée. J’aurais dû lui parler, après cette fameuse partie de Loup-Garou. Lui dire que je ne ressens qu’amitié pour Sélène. Tant pis. C’est trop tard, maintenant. Je ne peux plus reculer. Ce matin non plus, je n’aurais pas pu, d’ailleurs.
En sortant de cette messe qui m’a donné l’impression d’avoir duré mille ans, elle m’a pris à part et m’a confié la petite boîte. M’a fait juré de passer la bague qui s’y trouvait au doigt de Sélène. J’ai essayé de protester, m’a dit que c’était bien plus chevaleresque que la laisser se débrouiller. Je n’avais pas le choix. C’était impossible de protester. Je n’aurais fait que renforcer ses soupçons, confirmer ses espoirs.
Il me reste au moins une chance de justifier ma galanterie auprès de Sélène. Après tout, je ne veux absolument pas qu’elle prenne mon comportement pour de l’amour. Je ne veux surtout pas que notre amitié soit gâchée par des quiproquos. Si Sélène pense que je l’aime, elle s’en ira, désireuse de ne surtout pas me blesser. Mais elle aurait tout faux, et notre amitié presque fraternelle volerait en éclats. À cause des bêtises de ma mère.
Autant clarifier les choses tout de suite. Lui confirmer qu’elle n’est qu’une sœur pour moi.
<3
Léo s’approchait d’un pas raide, exprimant son aversion de la situation. Cramoisi à cause, supposa-t-elle, des regards fixés sur eux, Léo la fixa dans les yeux.
– Sélène. Tous nos vœux de bonheur et d’amour pour cette journée particulière et pour ta vie future accompagnée de Dieu. Bien à toi.
Léo avait lui aussi appris son texte par cœur, visiblement. Mais un détail perturbait Sélène : il avait prononcé le mot « amour » comme s’il lui avait fait du mal en personne. L’adolescente espéra que cette répugnance à ce sentiment n’avait aucun lien avec elle. Sans doute un reste de sa rupture avec Norelia, se raisonna Sélène.
Le garçon s’approcha d’elle, paume ouverte sur un écrin identique à celui de Coralie, à un détail près : il était bien plus petit. En prenant le coffret de velours, elle effleura vaguement de ses doigts la paume de celui qu’elle aimait. Oups. Léo remarqua son tressaillement, mais ne fit aucune remarque. Tant pis. Un coup d’œil dans ses yeux bruns qui reflétaient un tourbillon de feuilles mortes la détourna de ses pensées. Sélène était obnubilée par son regard, mais cette fois-ci, elle se laissa faire.
L’adolescente se laissa submerger par l’amour qu’elle ressentait, ce qu’elle avait systématiquement refusé d’admettre avant, par crainte qu’il ne découvrît la vérité. Une vérité qu’elle n’était plus en mesure de dissimuler, désormais.
Sélène ouvrit l’écrin, et avant qu’elle ne puisse observer plus avant la bague qui s’y trouvait, Léo s’en empara et la passa au doigt de son amie. C’était exactement la bonne grandeur ; la bague ne pouvait glisser. Ils semblaient seuls dans cette salle surchauffée. Et pourtant, il y avait tant de témoins… Trop de témoins. C’est pourquoi Sélène ne réagit pas comme elle l’aurait voulu quand Léo l’interpela en chuchotant.
– Sélène ? Il faut que je te dise quelque chose…
Il n’attendit pas qu’elle opine pour continuer.
– Ce n’est pas une bague offerte par amour, ne t’en fais pas. Au contraire, même. C’est Maman qui voulait que je te la donne. Elle veut… Mmm. Elle t’aime bien. Enfin, peu importe. Comme ça, tu ne te fais pas de fausses idées. De toute façon, je sais pas ce qu’elle s’imagine. Il n’y a que de l’amitié, entre nous, conclut-il avec un clin d’œil. Non ?
Cette fois, Léo semblait attendre sa confirmation. Ce n’était que rhétorique pour lui, et pourtant… Sélène aurait pu démentir. Elle aurait pu tout lui avouer. Mais il y avait beaucoup de gens autour. Beaucoup trop, même, pour la vérité.
– T’inquiète. Je ne veux pas te perdre.
Ce n’était pas un mensonge. Pas vraiment. Enfin… Si ? Seulement le premier mot. Le reste était on ne peut plus vrai. Mieux valait attendre, dévoiler son cœur quand ils seraient réellement seuls.
Cette conversation refroidit un peu la jeune fille, mais pas question de gâcher sa journée de baptême. Elle dansa sur la musique bretonne, elle dégusta les petits plats de sa mère. Elle joua à cache-cache avec tous les enfants, se renfrogna quand Léo la trouva en premier.
Au fond d’elle-même, Sélène restait optimiste. Si la confiance en soi lui manquait souvent, ce n’était pas le cas à ce moment. La jeune fille avait l’impression qu’elle appartenait à Léo. Que le destin, les anges, Dieu, peu importait, les mettraient ensemble. Sélène ne doutait pas qu’un jour, Léo l’aimerait. Il devait seulement se rendre compte que c’était bien plus que de l’amitié. Et pour se faire, Sélène devait enfin prendre son courage à deux mains.
Contente de retrouver un passage du point de vue de Léo. On comprend bien sa position qui n'est pas évidente. Même si j'aimerai bien qu'il partage les sentiments de Sélène, c'est son droit de ne pas ressentir la même chose ;-)
Ce chapitre est intéressant au niveau du personnage de Sélène, de ses croyances notamment.
Concernant la forme, j'ai été un peu gênée par le passage de la conversation entre les deux sœurs qui est au présent. Après c'est peut-être normal.
* " – Pourquoi tu te baptises, alors ? T’es pas vraiment comme l’Église. C’est pas logique, ronchonne-t-elle. -> la deuxième phrase me chiffonne un peu. " T'es pas pour l'Eglise" peut-être?
J'ai hâte de lire la suite, bonne écriture :-)
Je me répète sûrement (mais comme je ne l'ai peut-être pas dit à toi, je me permets de le faire), mais je crois qu'écrire les passages de Léo est ma partie préférée dans l'écriture d'une Balançoire sous la Pluie.
Et je ne veux pas spoiler, mais les croyances de Sélène auront une importance après ;-) (Et j'en ai sûrement déjà trop dit... ':D )
Pour le présent, je t'avoue que c'est un peu compliqué. Au début, j'ai écrit au passé simple, et un ami qui me relit m'a suggéré le présent. J'ai essayé et me suis dit que ça rendait plus vivant, mais effectivement, dans un contexte au passé simple, je peux comprendre que ce soit un peu "vacillant". Je demanderai d'autres retours là-dessus, pour voir ce que préfèrent les lecteurs !
Et je prends ta suggestion pour l'Eglise, Je pense que je vais dire : "T'es pas vraiment comme les gens de l'Eglise." ça sonne mieux, non ?
Vraiment merci, merci, merci ! Pour tous tes commentaires qui m'encouragent tellement à continuer !
Hâte de te retrouver par ici <3
Je poursuis ma lecture avec curiosité, ton histoire évoluant sans cesse malgré que la situation soit toujours la même ! C'est intéressant, c'est comme si le même problème revenait toujours, mais sous un angle nouveau...
Je souhaitais te faire un commentaire sur le chapitre précédent, mais j'ai perdu mes petites notes... Je tente donc de te faire part de ce dont le me souviens :
CHAPITRE HUIT
Je trouve que tes personnages sont très spéciaux, car je m'attache à eux sans pour autant m'y identifier. Plus que cela, je ne suis pas en accord avec certaines des réactions de Sélène, par exemple, mais je continue d'apprécier cette jeune fille malgré tout. Quant à Léo, je l'apprécie plus pour sa personnalité depuis ce chapitre, depuis que l'on a eu accès à ses pensées, mais en même temps... ben je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir... un peu... beaucoup... Ouais, bon, voilà, on lui en veut énormément quoi. Cette dualité dans les différents protagonistes de l'histoire est très intéressante !^^
Il me semble que tu parlais dans ce chapitre des boules d'oreilles en forme d'ancre que porte Sélène, et que tu expliques qu'elles proviennent d'un attrape-touriste. Or, sauf erreur, tu expliquais déjà cela dans un chapitre précédent, il n'est donc, à mon avis, pas nécessaire de répéter l'information.
J'apprécie toujours autant l'idée des lettres ! C'est un très bon outil que tu utilises à merveille pour nous révéler les sentiments de Sélène sous un autre angle. J'aime beaucoup sa combinaison avec la narration !^^
CHAPITRE NEUF
“Non, rit Sélène face à la naïveté de sa sœur. Je ne sais pas trop, mais… Aux anges, peut-être. Je pense que quelqu’un ou quelque chose veille sur nous.”
→ Je pense qu’il faudrait écrire “Les Anges” ou “Des Anges”, plutôt que “Aux Anges”, puisque la question était “tu penses qu’il y a quoi à la place du Seigneur ?”
Ta façon d’aborder la foi, les convictions de tes personnages, et ce à travers deux âges radicalement différents, est très intéressante. On saisit bien, je trouve, l'idée enfantine que se fait Coralie du baptême, comme une semi-conscience de ce qu'il représente. Et en même temps, il y a cette perception toute particulière de la religion par Sélène, qui porte à réflexion... J'aime beaucoup !^^
“Un seul Dieu n’avait pas de sens à ses yeux. Au contraire, des anges gardiens, par exemple, l’attiraient beaucoup plus.”
→ Je ne sais pas si cela sera expliqué plus tard, mais j’aimerais bien pouvoir comprendre pourquoi Sélène est attirée par l’idée de “pluralité divine”, si je puis m’exprimer ainsi… Enfin, j’attends de voir si le raisonnement vient plus tard, mais, si jamais tu ne sais pas où le placer, je pense qu’après cette phrase serait un bon moment pour l’expliquer. ;) Mais sans aucune obligation, naturellement^^
Je me demandais s'il ne fallait pas ajouter quelques phrases au sujet de Maëlys (je ne suis plus sûre de l'orthographe...), j'ai eu un peu l'impression qu'elle disparaissait du chapitre, tant dans la maison, lors du film, que durant le baptême...
Voilà voilà, je crois que j'ai fait le tour de mes impressions, vivement la suite ! J'ai hâte de découvrir enfin la confrontation des sentiments respectifs des deux adolescents !^^
Merci mille fois ! C'est vraiment incroyable, chouette, touchant, trop cool, agréable... de voir que tu te donnes à fond pour m'aider un maximum. Tes commentaires sont toujours particulièrement pertinents <3
J'espère que ça ne devient pas lassant, à la longue, parce que l'histoire n'avance pas. Mais prochain chapitre, Sélène met un plan sur pied, et celui d'après, elle passe à l'action !
Les personnages : j'avoue que c'est le truc le plus difficile à gérer. Montrer des sentiments qu'on n'éprouve pas forcément, et en plus, chacun a son propre caractère... Bref. Si tu reviens par ici dans les prochains chapitres, est-ce que tu pourrais m'en dire plus sur ce que tu ressens à ce propos ? Et aussi, pourquoi tu en veux à Léo ? Techniquement, il n'a rien fait de mal... Mis à part ne rien ressentir... Mais si c'est pour ça, tant mieux, ça me fait un défi supplémentaire pour expliquer son comportement =)
Effectivement, j'ai déjà raconté l'histoire des boucles d'oreille, en pensant que radoter ne serait pas inutile... Mais ma sœur m'a déjà fait cette remarque, donc je vais enlever ! Merci pour la précision ;-)
Pour les lettres, tu vas être servie pour la suite =)
Je n'avais pas pensé à expliquer pourquoi plusieurs entités... Je rajouterai dans ce chapitre, parce que ce ne sont qu'une ou deux phrases. Merci pour cette remarque très pertinente !
Pour Maëlys (oui oui, on écrit bien comme ça ^^), je me débrouillerai pour qu'elle fasse partie de la famille dans ce chapitre aussi =)
Encore MERCI pour toutes tes remarques/impressions, tu ne te rends peut-être pas compte à quel point c'est utile !
J'arrive bientôt avec la suite <3
Haha c'est trop chouuu !^^ Mais ça me fait trop plaisir si ça t'aide :) C'est vraiment le but, de réussir à donner à l'auteur un aperçu de ce que ressent le lecteur face à ses écrits, alors trop trop chouette si ça fonctionne !^^
“J'espère que ça ne devient pas lassant, à la longue, parce que l'histoire n'avance pas.”
>> Non non, justement, je ne sais pas si j'ai été assez claire, mais je trouve intéressant ce prolongement de la situation, parce que tu le fais bien durer, tu décris bien l'évolution des sentiments de Sélène, et ce que je voulais dire, c'est que malgré que la situation reste la même, les choses continuent d'évoluer, et on continue de vouloir savoir ce que va répondre l'un ou l'autre... C'est très bien !^^ (Même si j'ai très hâte de découvrir ce plan... Hmm...)
Pour les personnages en général je reviendrai dans les prochains chapitres, mais je peux détailler pour Léo : j'avoue qu'au tout début je ne l'appréciais pas forcément beaucoup, il a une attitude un peu supérieure, et souvent, tu pointais du doigt le fait qu'il avait un côté moqueur. Il riait des petits, et même si c'étaient des plaisanteries prises à la légère, cela ne le présentait pas forcément comme la personne la plus agréable du monde. Puis, j'ai commencé à trouver qu'il était plus sympathique, lorsqu'il avait droit à quelques dialogues notamment. Une des scènes qui a fait pencher la balance en sa faveur est certainement celle de la soirée, durant laquelle il tente, avec l'aide de Sélène, de faire se rapprocher Norelia et Julien. Cela montrait de lui une image plus attentionnée, d'autant plus qu'il faisait cela pour son ex... Voilà, et puis les parties de ton texte qui adoptent son point de vue m'ont finalement laissé une très bonne image de lui, ce qui fait que je l'apprécie bien maintenant.^^ Quant au fait de lui en vouloir... Je ne sais pas, c'est sûrement lié au manque de clarté dans ses actions, dans les chapitres précédents... Aussi avec le livre... Enfin, c'est assez étrange, parce qu'à ce moment-là j'avais l'impression que les deux amis n'étaient pas si proches que ça, en tout cas du point de vue de Sélène. Mais ensuite, avec ce que dit Léo dans ce dernier chapitre, ont comprend qu'ils ont (en tout cas à présent) une relation privilégiée, une amitié très forte. Donc dans un premier temps, son “mais puisque c'est pour toi” sonnait vraiment déclaration, alors qu'en réalité il était peut-être simplement lié à leur forte amitié ?
Et puis, en réalité, je lui en veux moins depuis les parties de narration interne, on comprend mieux ses raisons... (Dont ce que je viens d'expliquer, justement) En fait, je ne sais pas trop si on peut vraiment dire que je “lui en veux”, ce n'est pas vraiment de sa faute, comme tu dis... Lui en vouloir, c'est un peu une façon d'en vouloir à la situation très compliquée qu'il y a entre eux. Parce que ça peut détruire leur amitié d'une seconde à l'autre. Donc oui, c'est un peu parce qu'il “n'y peut rien” qu'on lui en veut. Parce qu'on aimerait qu'il se passe quelque chose, pour régler toute cette histoire.
Voilà voilà, j'espère que ce pavé éclaircira mon ressenti, ou en tout cas n'embrumera pas plus les choses haha ;))
“Pour les lettres, tu vas être servie pour la suite =)”
>> Ouiiii^^
“Je n'avais pas pensé à expliquer pourquoi plusieurs entités... Je rajouterai dans ce chapitre, parce que ce ne sont qu'une ou deux phrases. Merci pour cette remarque très pertinente !”
>> D'acc d'acc, j'irai jeter un coup d'œil :)
“Encore MERCI pour toutes tes remarques/impressions, tu ne te rends peut-être pas compte à quel point c'est utile !”
>> Ça me fait trop trop plaisir de lire ça, vraiment, si je peux offrir aux autres auteurs une chance de “lire” leur roman avec les yeux d'un lecteur, alors je suis comblée, parce que je sais à quel point c'est difficile de comprendre ce que lisent les autres dans nos mots à nous...
À tout vite !^^
J'ai changé un peu pour les entités au pluriel et pour Maëlys (pas grand chose, mais ça rappelle qu'elle est là. Si tu ne veux pas tout chercher, j'ai précisé qu'elle adore le dessin animé Raiponce (qu'elle regarde à chaque fois), et elle leur offre un bracelet de perles de plastique en cadeau de baptême. Pour les anges, c'est le paragraphe juste après le dessin animé).
Sinon, j'ai lu très, très, très attentivement ton point de vue sur Léo. Je t'avoue, je m'attendais pas du tout à ça ! Et en même temps, quand j'y réfléchis, ça tombe totalement sous le sens. Donc MERCI de m'avoir ouvert les yeux, je comprends beaucoup mieux ce personnage grâce à toi (quelle ironie... ^^) Par exemple, je ne me suis pas vraiment rendu compte qu'il était aussi moqueur ! Mais finalement il est quand même gentil donc ça va =)
Remerci pour tout <3
À tout vite ;-)